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Orientation

C’est à Daniel Burnham, grand architecte et urbaniste du début du XXe siècle, que l’on doit le plan de la ville de Chicago. Il a dessiné un réseau de rues et d’avenues toutes parallèles ou perpendiculaires, formant une grande grille où il est très facile de se repérer. Le centre de tout le système est l’intersection de State Street et de Madison Street, dans le quartier du Loop. C’est le point zéro, d’où débutent les numérotations des habitations ainsi que l’orientation nord, sud, est et ouest des rues. Plus on s’éloigne de ce point, plus les numéros grandissent, selon un schéma simple : la numérotation 800 correspond à 1 mile (1,6 km). Chicago Avenue est l’avenue parallèle à l’avenue Madison et elle est située à 800 North : l’intersection de Chicago Avenue et de State Street se trouve donc à 1 mile du point zéro au nord. De grandes avenues traversent la ville tous les demi-miles.

Dans l’ordre, perpendiculaires au lac et vers le nord, on trouve Chicago Avenue (800 North), Division Street (1200 North), North Avenue (1600 North), Armitage Avenue (2000 North), Fullerton Avenue (2400 North), Diversey Avenue (2800 North), Belmont Avenue (3200 North). Vers l’ouest, parallèles au lac, Halsted Avenue (800 West), Racine Avenue (1200 West), Ashland Avenue (1600 West), Damen Avenue (2000 West), Western Avenue (2400 West), California Avenue (2800 West). Lorsqu’on se trouve à l’intersection de Damen Avenue et de Fullerton Avenue, on est donc à 2000 West et 2400 North, c’est-à-dire à 3 miles au nord et à 2,5 miles à l’est des deux avenues de référence. C’est un peu comme jouer à la bataille navale, et trouver une adresse devient alors un jeu d’enfant. La limite nord de Chicago est à 7600 North ; à l’ouest, au-delà de 8400, et au sud, à 13800. À l’est, bien sûr, on rencontre vite le lac Michigan.

The Loop

The Loop. Strictement parlant, le Loop désigne la partie du centre-ville délimitée par la ligne de métro aérien qui fait le tour du centre. Le Loop désigne plus largement toute la partie du centre-ville, délimitée au nord et à l’ouest par la rivière de Chicago, au sud par Roosevelt Avenue et à l’est par Grant Park et le lac Michigan.

C’est le quartier financier de Chicago, avec ses gratte-ciel par dizaines et ses rues sombres qui ressemblent à des canyons. Tous les styles architecturaux sont représentés dans ce petit quartier, des plus vieux gratte-ciel en maçonnerie de style Beaux-Arts aux constructions modernes comme la structure en arc de cercle du 333 West Wacker Drive ou celle de la Willis Tower, l’un des plus hauts bâtiments du monde, derrière, entre autres, le One World Trade Center à New York et la Burj Khalifa à Dubaï. Pour les amateurs de scènes de rue américaines, avec les taxis jaunes, le fourmillement de la population active et l’impression d’une ville qui ne dort jamais, le Loop est certainement une attraction très intéressante. Par contre, le quartier se désemplit dès 17h, et les week-ends, c’est vide ! Dès que la population de banquiers, d’avocats, de financiers quitte les lieux, il ne reste plus que la carcasse impressionnante des gratte-ciel, attendant patiemment le retour du lundi pour se remettre à vivre. Il vaut donc mieux venir se balader dans le Loop pendant les heures de la journée quand l’activité bat son plein. C’est aussi une bonne destination pour les restaurants ; vous y trouverez de nombreux établissements excellents, proposant des menus américains, comme la très bonne steakhouse de Morton’s sur Lake Street, ou des menus internationaux comme chez Berghoff (allemand) ou l’Italian Village (italien, bien sûr). Le quartier des théâtres de Randolph Street attire une foule de touristes et de locaux tous les soirs dans le Chicago Theatre, le Goodman, le Cadillac Palace, tous de très grande renommée.

Au niveau de l’architecture, le Loop présente la plus grande concentration de merveilles architecturales de la ville et de tous les États-Unis. L’ancien se mêle au neuf, et on retrouve certains styles oubliés dans des bâtiments récents : c’est une formidable leçon d’architecture grandeur nature. On trouve, entre autres, le Fisher Building, le Monadnock Building, la Willis Tower, le Chicago Temple, le Federal Center de Mies van der Rohe, l’Arc at Old Colony Building, le Manhattan Building, le Chicago Board of Trade, le Thompson Center, le Santa Fe Building, l’Auditorium Building de Sullivan, le Carbon and Carbide Building, le Cultural Center… la liste est longue.

À l’est du Loop s'étend le plus grand parc du centre-ville, Grant Park. C’est sur le tas de débris jetés dans le lac après le feu de 1871 que fut construit Grant Park. Avant cette date, les vagues du lac Michigan venaient mourir juste à côté de Michigan Avenue. Grant Park est aujourd’hui un lieu extrêmement vivant l’été ; c’est là que se tiennent de nombreux festivals, comme le Taste of Chicago (festival culinaire) ou les festivals de musique en plein air.

C’est aussi là que vous pourrez visiter l’Art Institute, l’un des plus beaux musées de Chicago. Depuis 2004, Grant Park accueille dans sa partie nord-ouest le Millennium Park, face au Chicago Cultural Center. Des architectes et artistes internationaux comme Frank Gehry et Anish Kapoor ont participé à l’élaboration du nouveau terrain de jeux de Chicago qui, d’un seul coup, revitalise cette portion de Grant Park qui n’était auparavant qu’un terrain vague.

 Printer's Row ou South Loop. C’est la partie sud du Loop, entre Congress Parkway et Polk Street.

Originellement, cette partie de la ville était le centre des imprimeries, juste après le grand feu de Chicago. La proximité avec la gare de Dearborn Street attira les imprimeurs qui se concentrèrent dans le quartier. Les bâtiments, qui nécessitaient un maximum de lumière naturelle, furent construits par les meilleurs architectes du moment, entre autres Holabird et Roche. Dans les années 1960, les imprimeries se délocalisèrent et les bâtiments furent réexploités sous la forme de superbes appartements, la plupart d’entre eux occupés par les étudiants des proches universités.

Near North, Old Town et Gold Coast

Near North réunit plusieurs zones : Michigan Avenue dite Magnificent Mile ; Streeterville à l’est de l’avenue, aussi connue sous le nom de River East ; River North à l’ouest de Michigan Avenue, puis The Gold Coast et Old Town, au nord.

 Michigan Avenue. Mag Mile s’étire du nord au sud de Chicago à l’est de la ville. Quand nous parlons de Michigan Avenue, nous désignons en fait sa partie qui part de la rivière Chicago et qui s’allonge vers le nord jusqu’à Oak Street.

C’est la Mecque des amateurs de shopping, le paradis des fous de fringues, le terrain de jeux des cartes bleues. Le Magnificent Mile, qui aurait dû s’appeler Magnificent Kilometer vu qu’il ne mesure en fait qu’un kilomètre, est constamment pris d’assaut par les hordes de touristes et d’Américains qui viennent de tout le Midwest visiter l’avenue décorée d’arbres et de fleurs multicolores que jalonnent les plus grandes marques : Niketown, Saks Fifth Avenue, Bloomingdale’s, Disney Store, Ralph Lauren, etc. L’avenue est bordée par des hôtels de luxe comme l’Hotel Intercontinental, le Marriott ou encore le Drake Hotel, hôtel des têtes couronnées qui culmine au nord de Michigan Avenue, face à Oak Beach.

Michigan Avenue n’a pas toujours été l’avenue la plus connue de Chicago. Avant les années 1920, elle s’appelait Pine Street, les entrepôts et les usines abondaient ainsi que les imposantes maisons en pierre, toutes construites sur le même modèle. C’est Daniel Burnham et son Plan de Chicago de 1909 qui entreprit le changement radical de Pine Street en Michigan Avenue. La partie sud de Michigan Avenue, celle qui se situe au sud de la Chicago River, avait besoin de s’agrandir pour laisser plus de place au trafic grandissant des voitures. Le pont à bascule sur Michigan Avenue, construit en 1920 sur le modèle du pont Alexandre III de Paris, donna le coup d’envoi de la création de la partie nord de Michigan Avenue. De nombreux bâtiments furent rapidement construits : le Drake Hotel et le Wrigley Building en 1920, puis la Tribune Tower en 1925 et le Medinah Athletic Club (actuellement l’Hôtel Intercontinental). En 1947, alors que l’avenue était devenue une pièce de choix pour la construction immobilière, un entrepreneur lui donna le nom de Magnificent Mile. Cette expression est depuis restée ; elle a même été enregistrée en 2001 en tant que modèle déposé et possède désormais son petit ®. Un autre boom immobilier se produisit vers la fin des années 1960 avec la construction du Hancock Center au nord de l’avenue, qui entraîna à son tour l’ouverture de nombreux centres commerciaux comme le Water Tower Place, une tour contenant plus de cent magasins. Aujourd’hui, cette tour fait plus de 80 % du chiffre d’affaires de tout le Mag Mile ! La dernière évolution a eu lieu dans les années 1980 avec l’arrivée du centre commercial 900 North Michigan Avenue. C’est par le Mag Mile que l’on accède au superbe Museum of Contemporary Art, qui a intégré ses nouveaux locaux en 1997 à l’est de l’avenue.

L’attraction principale reste cependant la vieille Water Tower, un des seuls bâtiments ayant résisté au Grand Feu de Chicago en 1871, et qui trône au centre du Mag Mile. Complètement anachronique, elle ressemble à un château fort miniature perdu au beau milieu de la forêt de hautes tours. Elle a failli être détruite à plusieurs reprises : en 1906, en 1918 et 1948, mais des défenseurs bien avisés ont tout fait pour la garder. La ville de Chicago ne pourrait plus s’en séparer aujourd’hui tant elle est devenue le symbole de la ville.

Streeterville. Le quartier de Streeterville se situe au nord de la Chicago River. Il est délimité à l’ouest par Michigan Avenue, à l’est par le lac et au nord par Oak Beach. River East est la partie sud du quartier de Streeterville, le long de la Chicago River. Le capitaine George Wellington Streeter, un vétéran de la guerre de Sécession, était de retour du fleuve Mississippi en 1886 quand son bateau s’échoua sur une barre de sable non loin de East Superior Street. Streeter, incapable de désensabler son bateau, déclara qu’il venait ainsi de créer le « quartier indépendant du lac Michigan », indépendant aussi des lois de l’État de l’Illinois. Petit à petit, une digue se forma entre la terre ferme et son bateau, et le quartier nouvellement créé devint le refuge des prostituées, des oubliés et des pauvres. À la suite de batailles physiques et juridiques, le capitaine Streeter fut emprisonné en 1894, et le quartier de Streeterville devint propriété de la ville de Chicago. Aujourd’hui, ce quartier abrite le Museum of Contemporary Art, le Hancock Center, la Northwestern University - classée 9e meilleure université des Etats-Unis, excusez du peu - et le luxueux centre commercial Water Tower Place.

River East. Ce petit quartier nouvellement redéveloppé longe la rivière Chicago. De superbes appartements surplombant la rivière y ont fait leur apparition ces dernières années, et la valeur de ce quartier monte de jour en jour. À l’est, Navy Pier s’avance dans le lac, avec ses commerces, ses croisières en bateau, ses jeux pour enfants, ses musées. En 2004, le River East Center a ouvert ses portes, bel édifice remodelé en galeries d’art et appartements. La promenade le long de la rivière a elle aussi été réaménagée : on peut ainsi marcher de Michigan Avenue jusqu’à Navy Pier en suivant les berges et en passant devant la Centennial Fountain, construite en 1989 pour commémorer le centenaire de la création du Comité d’assainissement des eaux de la Chicago River.

River North. River North est entouré dans sa partie sud et ouest par la Chicago River, au nord par Chicago Avenue et à l’est par Michigan Avenue.

C’est un des quartiers chics de Chicago, en plein développement immobilier dans sa partie ouest. Les anciens entrepôts sont transformés en lofts luxueux, les abords de la rivière sont entretenus, on assiste à une véritable « gentrification », une hausse du niveau de vie du quartier qui passe par le remplacement des populations pauvres par une population plus aisée. Dans sa partie centrale, River North abrite la plus grande concentration de galeries d’artistes après New York City. Le croisement de Superior et Franklin Street est le cœur de ce poumon artistique ; on trouve des galeries partout, à tous les étages des bâtiments rénovés. En tout, plus de soixante-dix galeries.

Une concentration impressionnante de restaurants se trouve dans le quartier, que ce soient des steakhouses, de bons restaurants mexicains ou des lieux plus fantaisistes. On trouve absolument de tout, du matin au soir.

Gold Coast. Le quartier de la Gold Coast s’étire de Chicago Avenue à North Avenue, et du Lac Michigan à Orleans Avenue au nord de la Chicago River.

Au XIXe siècle, les riches résidents de Chicago qui avaient fait fortune dans les industries ferroviaire ou bovine, quittèrent le centre-ville bruyant et surdéveloppé pour venir trouver refuge le long du lac, dans un quartier plus calme. De superbes maisons furent construites dans un style Beaux-Arts, en pierre, imposantes, avec des petits jardins privés qui donnaient sur la rue. Le quartier n’a pas beaucoup changé ; c’est toujours ici que l’on trouve les plus belles maisons de Chicago, et 80 % du pouvoir d’achat de toute la population de la ville. La balade sous la voûte d’arbres d’Astor Street relève du voyage dans le temps. Non loin des belles rues calmes, le croisement de Rush Street et de Division Street fait figure d’enfant turbulent avec ses restaurants, ses magasins, ses bars : c’est une zone qui bouge beaucoup, de jour comme de nuit. Le triangle de Rush Street est particulièrement actif : les touristes comme les locaux se pressent sur les terrasses, qui sont bondées de 18h jusqu’à la fin de la nuit. L’endroit est très touristique. Du quartier de Gold Coast, on accède facilement à la petite plage d’Oak Beach, à l’intérieur du virage de Lake Shore Drive, face au Drake Hotel et au Hancock Center.

Old Town. Entre Lincoln Park et Gold Coast, délimité au nord par Armitage Street et au sud Division Avenue, la rue principale étant Wells Street.

C’est l’un des premiers quartiers de Chicago à avoir été rénové. Son entrée sud, au niveau de Wells et Division Streets, est délimitée par une arche en fer forgé sur laquelle on peut lire Old Town. Wells Street, le centre du quartier, est truffé de galeries d’art et d’architectes d’intérieur. Le quartier abrite quelques bâtisses de style victorien ayant survécu au grand incendie de 1871. Les bons restaurants ne sont pas en reste, et les lieux de représentations populaires non plus : c’est ici que se trouve le théâtre Second City qui a lancé la carrière, entre autres, de Mike Myers - interprète d'Austin Powers, voix anglaise de Shrek. La population y est très hétéroclite, entre touristes et locaux en goguette. Quartier accessible à pied ou en « L » à l’arrêt Clark/Division sur la Red Line.

Lincoln Park, Andersonville et le nord

Dans cette section, nous réunissons le quartier de Lincoln Park, ainsi que son voisinage qui s’étire vers le nord : Lakeview, Wrigleyville, Boystown, Andersonville et Evanston.

Lincoln Park. L’appellation comprend le parc qui a donné son nom au quartier, et le quartier au sud de Diversey et au nord de North Avenue.

Quartier chic au nord de Gold Coast habité par de jeunes couples, des familles, des étudiants des universités de la ville ou récemment sortis de l’université. Très populaire, le quartier est divisé entre une partie urbaine à l’ouest de Clark Street et un grand parc, le Lincoln Park entre Clark Street et le lac Michigan. La partie urbaine accueille de nombreux magasins, des théâtres, des cinémas, des bons restaurants, et est beaucoup plus authentique que la rue commerçante de North Michigan Avenue.

Le grand parc, Lincoln Park, abrite le plus grand zoo gratuit du monde, des petits lacs avec vue sur les tours du centre, le Peggy Notebaert Nature Museum, un canal pour les courses d’avirons, un superbe café (Brauer Café) et un restaurant sur le petit lac, le North Pond. En été, le parc est constamment utilisé par les joggers et les équipes de sport qui viennent ici faire leur entraînement. Dans le sud du quartier, le très célèbre théâtre Steppenwolf présente des pièces jouées par les plus grands, dont John Malkovich, qui en est aussi le co-fondateur.

Lakeview / Wrigleyville / Boystown. Encadré par Diversey Parkway au sud, Irving Park Road au nord, le lac Michigan à l’est et Ashland Avenue à l’ouest.

Lakeview était à l’origine une banlieue de Chicago et servait de lieu de résidence de vacances pour les riches Chicagoans. Aujourd’hui, le quartier est divisé entre plusieurs sous-quartiers très chics, comme Boystown – quartier homosexuel à la vie nocturne très développée, qui se concentre autour d’Halsted Street, Southport Avenue avec ses restaurants ethniques et ses boutiques de mode, et bien sûr, Wrigleyville, quartier très alternatif et jeune, peuplé d’étudiants qui vivent dans des petits appartements de deux ou trois étages. Wrigleyville est aussi l’un des centres de la vie sportive de Chicago. C'est ici qu'a été construit le Wrigley Field, stade de baseball de l’équipe des Cubs. Les jours de match, c’est par trains « L » entiers que les supporters se déversent dans les rues de Wrigleyville, et les dizaines de bars installés dans sa périphérie sont tous pris d’assaut. Très bon endroit pour passer la soirée quand on est dans la tranche d’âge 20-25 ans. On accède au quartier de Lakeview en « L », par la Red Line aux arrêts Addison et Belmont ou par la Brown Line aux arrêts Belmont/Southport/Paulina.

Andersonville. Au nord de Chicago, à l’arrêt Berwyn sur la Red Line, le long de Clark Street. Le centre du quartier se situe au croisement de Clark Street et de Berwyn Avenue.

Ce quartier fut pendant longtemps le bastion des immigrants scandinaves débarqués tout droit d’Ellis Island. Au cours des années 1950, le quartier perdit la quasi-totalité de sa population suédoise, avant de retrouver un nouveau souffle vers le milieu des années 1970. Aujourd’hui, le quartier est très vivant, agréable à vivre pour ses habitants. Des commerces ont fleuri de part et d’autre de Berwyn Street, le long de Clark Street ; des restaurants ethniques se sont implantés, tant scandinaves que méditerranéens. C’est ici que l’on trouve le Musée suédois de Chicago, hommage aux populations pionnières qui débarquèrent dans la région, et le restaurant suédois Ann Sather, célèbre pour ses petits déjeuners.

Evanston. Situé à 12 miles au nord du Loop, sur la purple Line, arrêt Davis. La rue principale, Sherman avenue, réunit les commerces, tandis que le front de lac rassemble les points d’intérêts.

Evanston est fondée par un méthodiste, John Evans, dans les années 1850. La ville s’organise dès cette époque autour de l’université, Northwestern University, créée quelques années auparavant. Aujourd’hui, la ville conserve une atmosphère étudiante, mêlée à une indéniable importance historique. Le long du lac – où s’étendent six plages –, de belles demeures victoriennes sont à découvrir.

Logan Square, Wicker Park et le Near West Side

Le Near West Side regroupe plusieurs quartiers de l'ouest, proches du Loop et très marqués identitairement : du nord au sud, Logan Square, Wicker Park et Bucktown, West Loop et Greek Town.

Logan Square. Situé à l'ouest de la Chicago River et au nord de Bucktown, le quartier de Logan Square se concentre essentiellement autour de l’arrêt de « L » Logan Square, sur la Blue Line.

Peuplé en grande majorité par une population hispanophone, Logan Square n’est pas un quartier touristique, mais est un bon exemple de la vie d’un quartier authentique de Chicago, sans musée ni attraction. Situé sur le système des Grands Boulevards dessiné par Burnham au début du XXe siècle, le quartier, en plein boom immobilier, accueille de plus en plus de petits restaurants pour les nouveaux arrivants. Encore peu nombreux comparativement aux quartiers plus à l’est de Chicago, la plupart d'entre eux sont installés non loin de l’arrêt de la Blue Line. Cependant le quartier est en plein essor, et aux traditionnels restaurants mexicains ou portoricains de la communauté hispanique, viennent progressivement s’ajouter de nombreux bars et restaurants à destination d'une clientèle jeune et branchée. La gentrification a fait son travail, et Logan Square a succédé à Wicker Park, en tant que nouveau hot spot des hipsters et autres branchés. L’arrêt Logan Square s’atteint en 15 minutes de « L ».

Wicker Park - Bucktown. Autour de l’arrêt de « L » Damen. Wicker Park est le quartier qui abrite la plus grande communauté d’artistes de Chicago. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Avant l’arrivée des Européens dans la région, Milwaukee Avenue était un sentier emprunté par les Amérindiens. Au XIXe siècle, les habitants du quartier de Bucktown, au nord de Wicker Park, élevaient des boucs et des chèvres (d’où le nom du quartier, bouc se disant « buck »), puis le quartier se peupla d’Allemands et de Polonais après le grand feu de Chicago, suivi d’une vague d’immigration de Mexicains et de Portoricains dans les années 1960 et 1970. Enfin, le quartier a finalement évolué en un centre artistique chic et huppé, attirant des commerces de la même veine, des magasins de mode, des bons restaurants, des bars à terrasse. Wicker Park et Bucktown sont deux parfaits exemples de « gentrification », le remplacement des populations pauvres par des populations plus aisées. Même s’il est désormais très à la mode de passer sa soirée dans ces quartiers, le côté bon chic bon genre branché de la plupart des habitants est toutefois atténué par la masse d’artistes et de galeries d’art qui attirent une population moins orientée vers son apparence. Un nom à connaître : « Yuppies », signifiant Young Urban Professionals, parfait pour décrire la population de Wicker Park – Bucktown. En plus des bars et restaurants, Wicker Park est aussi réputé pour les amoureux du shopping. On y trouve de nombreux magasins indépendants, ce qui est assez agréable dans une ville où même les plus petits restaurants/magasins appartiennent en fait souvent à des chaînes. Vêtements, chaussures, souvenirs, objets déco, bouquins... vous avez de quoi y passer la journée sans aucun problème ! Accessible en dix minutes de « L » à partir du centre de Chicago, le centre de Wicker Park est le très reconnaissable Coyote Building, le bâtiment Art déco qui ressemble à un grand fer à repasser. Le Coyote Building a donné son nom à la galerie d’artistes de Damen Avenue, localisée dans le Flat Iron Building. Damen et Division sont les deux axes principaux de ce quartier.

 West Loop. À l’ouest de la Chicago River, à l’ouest du quartier du Loop.

Quartier anciennement industriel, centre du Meatpacking District, actuellement en pleine reconversion, les entrepôts se transforment en grands lofts qui accueillent les riches couples et les familles aisées, une population jeune et active. Heureusement, la Bloomer Chocolate Factory permet à toute la partie Nord du quartier de respirer ses bonnes odeurs de chocolat. Étonnant ! En fonction des vents, on peut vraiment avoir l'impression de se baigner dans un bon chocolat chaud. Toujours au nord du quartier, de très nombreux restaurants sont installés sur Randolph Street, lieu incontournable de la gastronomie à Chicago. Par contre, il n’y a pas beaucoup de musées ou d’attractions touristiques : c’est surtout un lieu où l’on vient le soir pour passer la soirée dans un bon restaurant. Superbe vue sur le quartier du Loop.

 Greektown. Le quartier de Greektown s’étend le long de Halsted Street entre Madison et Van Buren. Il se situe de l’autre côté de l’autoroute qui le sépare du West Loop.

Ce quartier a connu une croissance rapide au XIXe siècle. La communauté grecque fut une des plus importantes aux États-Unis, et ce jusqu’au XXe siècle. Même si la communauté grecque est moins prédominante aujourd’hui, du fait de sa proximité avec le Loop, le quartier conserve ses propres traditions et festivals. Les pavillons grecs (comme celui à six colonnes à l’intersection de Halsted et Monroe Street), la statue en bronze d’Artémis, déesse de la Chasse et de la Lune à l’intersection de Halsted et Van Buren Street, ainsi que le Musée hellénique et le Centre culturel sont autant de témoignages de cet héritage grec. Dans ce quartier, les maisons résidentielles côtoient les bureaux et les clubs de sport. On y trouve de nombreuses boutiques grecques authentiques, ainsi que des bars et restaurants.

West Side et Oak Park

 Oak Park. À quinze kilomètres à l’ouest de Chicago, Oak Park est un petit village paisible, aux rues bordées de grands arbres et aux jardins bien gardés. Vingt minutes de trajet en « L » séparent Oak Park du centre de Chicago.

À peine sorti du train qui mène au centre du village (ici, on ne parle pas de quartier), on remarque une foule de passants à la démarche tranquille, une carte à la main, un appareil photo dans l’autre : c’est ici que Frank Lloyd Wright fit construire son Home and Studio Complex, véritable laboratoire architectural d’où il débuta sa carrière.

Sur les vingt années passées ici, il dessina cent vingt maisons et en fit construire vingt-cinq pour ses clients d’Oak Park, de style radicalement différent des maisons victoriennes de l’époque, adoptant une horizontalité dans les lignes et une grande fluidité dans les formes et les espaces intérieurs. Les amoureux d’architecture comme les curieux ou personnes de passage à Chicago viennent du monde entier admirer les vingt-cinq maisons et visiter le studio de Frank Lloyd Wright. Marcher dans les rues est une véritable leçon d’architecture grandeur nature. Oak Park, c’est aussi le lieu de naissance de l’auteur de Pour qui sonne le glas et du Vieil homme et la mer. On peut donc visiter le musée Ernest Hemingway et sa maison d’enfance, tous deux situés dans la même jolie rue bordée de vieux arbres qui forment des voûtes végétales. Bien qu'un peu éloigné du centre, Oak Park vaut vraiment le détour ; sur le chemin, on peut aussi en profiter pour visiter Garfield Park Conservatory, quelques arrêts de « L » avant Oak Park.

Hyde Park, Bronzeville et le sud

Le South Side regroupe Chinatown et Pilsen, au sud du South Loop, ainsi que Hyde Park et Bronzeville.

 Chinatown. Au sud du Loop, accessible en « L » par la Red Line, arrêt Cermak. Petit quartier chinois de Chicago – rien à voir avec le Chinatown de New York City ou celui de San Francisco – où l’on se rend uniquement pour les restaurants et commerces chinois. Accessible en 5 minutes en « L ». Une des premières vagues d’immigration de Chinois eut lieu vers 1860-1870, lorsque ces derniers quittèrent leur pays pour cause de famine. Bon nombre furent embauchés pour une bouchée de pain pour la construction du premier chemin de fer transcontinental à l’ouest du pays. À la fin du chantier, quelques centaines de Chinois sont venus s’installer à Chicago, ouvrant restaurants et boutiques traditionnelles. Les événements politiques, la guerre civile en Chine dans les années 1950 furent les raisons d’une nouvelle vague d’immigration aux États-Unis, augmentant par la même occasion la communauté chinoise de Chicago. Aujourd’hui, ils sont plus de 90 000 à vivre dans ce quartier.

 Pilsen. À l’ouest de Chinatown, au sud-ouest du centre de Chicago. L’arrêt de « L » 18th Street, au nord-ouest, est le cœur du quartier.

C’est le quartier mexicain de Chicago. Au XIXe siècle, le quartier était habité par les Tchèques attirés par les emplois dans les Union Stock Yards, les grands abattoirs de Chicago. Ils donnèrent au quartier le nom d’une ville de leur pays natal, Pilsen. Puis ils furent remplacés par les Allemands, eux-mêmes remplacés par les Irlandais et les Polonais. Au début des années 1950, le quartier devint mexicain, et il accueille aujourd’hui la plus forte concentration de Mexicains de Chicago. Les enseignes sont toutes mexicaines, que ce soient les boulangeries, les restaurants, et même certains cinémas. Les habitants du quartier se réunissent régulièrement pour tenter d’éviter une « gentrification » (remplacement des populations pauvres par une population plus aisée) comme dans le quartier de Wicker Park, et pour préserver l’identité du quartier, certains allant même jusqu’au vandalisme. C’est ici que se situe le Mexican Fine Arts Center Museum.

 Kenwood. Au nord de Hyde Park, on y accède par Metra, arrêt 47th Street.

C’est un quartier essentiellement résidentiel, connu pour abriter de très belles maisons construites au XIXe siècle, à la demande de magnats de l’industrie. On peut d’ailleurs y voir des demeures réalisées par Wright et Sullivan (George Blossom House - 4858 South Kenwood Avenue et Warren McArthur House - 4852 South Kenwood Avenue). Plusieurs célébrités américaines y ont également élu domicile, à commencer par Mohammed Ali (qui voulait se rapprocher de Louis Farrakhan Home, 4855 South Woodlawn Avenue, leader de la Nation d’Islam). Mais la maison la plus connue d’entre toutes reste celle qui a longtemps appartenu à Barack Obama, 5046 South Greenwood Avenue.

Hyde Park. Encadré au nord par 47th Street, au sud par 61st Street, à l’est par Jackson Park, et à l’ouest par Washington Park. Au sud du centre-ville.

À l’origine, les limites de ce quartier s’étendaient jusqu’à la 100e Rue au sud de Chicago, mais le Sud devenant trop industriel, elles furent ramenées à leurs frontières actuelles de la 61e Rue et n’incluent plus que les quartiers résidentiels. En 1892, l’université de Chicago ouvre ses portes sur un terrain offert par Marshall Field – le célèbre propriétaire des magasins portant son nom –, puis en 1893, c’est l’Exposition colombienne qui a lieu dans Jackson Park, proche du lac Michigan. À l’occasion de cette exposition qui attire plus de vingt-sept millions de visiteurs, le mouvement architectural du « City Beautiful » est lancé, et de grands monuments comme le Palace of Fine Arts sont construits. Bien que la plupart de ces superbes œuvres aient été détruites, le Palace of Fine Arts est toujours debout ; il s’appelle désormais le Museum of Science and Industry, et c’est l’un des musées les plus visités de Chicago. De nombreuses habitations sont également construites à l’époque de l’exposition universelle, afin de loger les ouvriers, mais également de les inciter à rester à Chicago. Hyde Park prend donc également de l’ampleur sur le plan de la population. Frank Lloyd Wright y fit construire sa célèbre Robie House. Dans les années 1950, Hyde Park connut un déclin économique dû à la crise plus vaste de toute la partie sud de la ville. C’est l’université de Chicago qui vint au secours du quartier en promouvant la réorganisation urbaine et sociale d’Hyde Park : dans les années 1960, les salaires moyens de la population du quartier avaient grimpé de 70 %, mais 30 % de la population noire avait quitté les lieux. Le quartier reste cependant un exemple d’intégration sociale. Sa visite prend en général une bonne journée, entre le musée des Sciences et de l’Industrie, le campus de l’université de Chicago et la Robie House.

 Bronzeville. Au sud de la ville, on y accède par la Green Line à l’arrêt 35/Bronzeville/IIT.

Quartier peuplé à 87 % par des Afro-Américains, longtemps considéré comme le quartier noir le plus influent des États-Unis, « la petite Harlem » attira les populations noires qui fuyaient les champs de coton du Sud après l’abolition de l’esclavage en 1865. Du début du XXe siècle jusqu’après la Seconde Guerre mondiale, la majorité de la population était employée, les commerces ouvraient en grand nombre, la presse locale était puissante, les clubs de blues et les églises attiraient les foules.

Actuellement, Bronzeville est un quartier essentiellement ouvrier, que certains considèrent comme dangereux le soir. La fermeture des usines métallurgiques et des grands abattoirs de Chicago a laissé des milliers d’habitants sans emploi ; la drogue et la violence ont fait leur apparition, et les foyers à revenu moyen ont quitté le quartier, devenu l’un des plus pauvres aux États-Unis. La moitié des jeunes ne va pas à l’école. Et pourtant, quand on se promène dans les rues, on ressent l’ancienne puissance de ce quartier : le long de King Drive, l’avenue principale qui traverse Bronzeville, de superbes maisons en pierre de la fin du XIXe sont toujours debout, le grand boulevard garde sa prestance, et le quartier est très bien placé par rapport aux beaux quartiers du Loop. À l’instar de Hyde Park avec l’université de Chicago, Bronzeville a connu un certain renouveau grâce à la construction de l’Illinois Institute of Technology dans les années 1950 par Mies van der Rohe. Bronzeville fut également l’objet d’un grand plan d’urbanisme qui instaura de nombreux logements sociaux.