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La musique traditionnelle

Selon les données du recensement américain de 2020, 5,1 % de la population du Nevada est identifiée comme native américaine, les peuples les plus importants de la région étant les Navajos ainsi que les Païutes.

Chez les premiers, les Navajos, la musique traditionnelle est largement vocale et basée sur la répétition. Les cérémonies, parfois très longues (elles peuvent durer jusqu'à dix jours et nuits) sont accompagnées en continu de chants sacrés - invoquant les dieux navajos et les forces naturelles afin de rétablir l'harmonie et l'équilibre. Chez les Navajos, on trouve aussi des chansons associées au Késhjééʼ, le « jeu de mocassin » et des chants pratiqués dans le cadre cérémoniel de la prise de peyotl, typiquement accompagnés d'un hochet et d'un tambour. Parmi les autres instruments couramment utilisés par les Navajos, citons les tambours, hochets, flûtes, sifflets et le bullroarer (un rhombe).

Notons aussi qu’il existe depuis les années 1990 une solide scène rock Navajo portée par des groupes comme Blackfire, mêlant la musique traditionnelle au rock alternatif.

Du côté des Païutes, les pratiques traditionnelles entretiennent quelques similarités avec celles de Navajos. Les chants sont caractérisés par une déclamation rythmique répétitive de mots, le répertoire est largement constitué de chansons courtes, rythmées et possiblement répétées à l'infini et l’on trouve ici aussi des chants de jeu.

Pour approcher ces pratiques traditionnelles, il est possible de se rendre à l’Annual Southern Paiute Veterans Pow-Wow organisé chaque année en novembre par le Moapa Paiute Travel Plaza. Cette cérémonie est dédiée aux vétérans engagés dans les différentes guerres auxquelles prit part l’Amérique et peut être l’occasion de chants et de danses.

Autrement, le village d’Eagle Point, connu pour la plateforme de verre du Skywalk abrite des habitations Hualapai, Havasupai, Navajo et Hopi et possède un amphithéâtre de 250 places où des danses sont régulièrement programmées.

Les icônes de Vegas

Impossible de ne pas le savoir, le spectacle est un des piliers sur lequel repose l’image de Las Vegas. Au fil des générations, la ville et ses casinos ont offert aux plus grands noms des contrats d’exclusivité dantesques pour s’assurer la présence quotidienne sur leur scène, et uniquement sur leur scène, d’immenses vedettes pendant une année complète - et parfois (beaucoup) plus. Ces shows sont à l’image de Vegas, « bigger than life », coûtent des fortunes à produire (certains spectacles atteignent les 50 millions de dollars de production et mettent parfois quatre ans à devenir rentables) mais participent amplement à la prospérité et la réputation de la « city of sins ». Parmi les artistes éternellement associés à Las Vegas, un des premiers et des plus flamboyants restera à jamais Liberace. Né en 1919, Wladziu Valentino Liberace passe d’abord par le prestigieux Chicago Symphony Orchestra (à 21 ans) avant de se tourner vers les clubs où il joue de la musique classique très… pop et aseptisée. Il qualifiait lui-même sa pratique de « musique classique avec lennui en moins ». Dès son arrivée à Las Vegas en 1945, ses spectacles sont de véritables cartons, partagés entre humour, exubérance (ses fameux costumes délirants en satin et hermine, bling-bling à l’extrême) et piano grand public. Avec ses cachets mirobolants (50 000 dollars par semaine au Riviera) et son culte du show grandiose, il pose les bases de la ligne artistique des shows « végassiens » pour les années à venir. Les curieux et amoureux du cinéma, se doivent de jeter un œil au film que Steven Soderbergh lui a consacré en 2013 Ma vie avec Liberace (Behind the Candelabra), avec Michael Douglas dans le rôle titre.

L’autre icône de Vegas est bien entendu Elvis Presley. Le King a joué la moitié de ses 1000 concerts américains sur les planches de Las Vegas, notamment au Hilton. Amoureux de la ville du péché, il tourne ici le fameux film Viva Las Vegas en 1964 puis épouse Priscilla Beaulieu en 1967 dans la chapelle de l’Aladdin. Si le King décède en 1977, son âme n’a jamais quitté les lieux, ni ses sosies officiant un peu partout sur le strip.

Dernière icône de la ville et pas des moindres : Frank Sinatra ! Son histoire avec Vegas débute dans les années 1950 lorsqu’il se produit sur les planches du Sands avec son fameux RatPack. Ce groupe d’amis artistes a assemblé quelques-unes des stars les plus populaires de leur temps comme Frank Sinatra, Dean Martin et Sammy Davis, Jr. Crooner populaire aux accents jazz, Sinatra entreprend notamment une carrière d’acteur en parallèle de sa vie de musicien. Mais le chanteur ne doit pas sa réputation sulfureuse au cinéma mais bien à ses fréquentations, et notamment son amitié avec Sam Giancana, patron de la mafia. Parrain du spectacle à Vegas, icône immortelle de la chanson, Sinatra disparait en 1998.

Parmi les autres shows qui ont marqué la ville, celui de Céline Dion conserve une place à part. La reine québécoise de la chanson a joué seize ans (!) sur la scène du Colosseum (Caesars Palace) plus de mille concerts. Au même endroit, Elton John en a joué cinq-cents et Britney Spears à peu près 250 au Planet Hollywood.

La musique classique

Las Vegas n’a pas de grande tradition en matière de musique classique, pas même de phalange importante mais néanmoins une scène conséquente : Le Smith Center for the Performing Arts. Situé dans le Symphony Park, ce centre international des arts au style néo Art déco est pensé depuis sa création comme une alternative aux scènes des casinos et souhaite proposer les plus brillantes programmations possibles tout en s’inspirant des plus beaux opéras, salles de concert et de spectacles au monde (Palais Garnier, Musikverein, La Scala). Ouvert fin 2012, le Smith Center présente aujourd’hui une programmation assez riche en concerts allant du classique à la country en passant par la pop et abrite notamment le Nevada Ballet Theatre et l’orchestre philharmonique de Las Vegas. Ce dernier a été fondé en 1998 par le chef d'orchestre Harold Leighton Weller et a été dirigé depuis par David Itkin et Donato Cabrera.

Les musiques actuelles

Le moins que l’on puisse dire c’est que les groupes natifs de Vegas sont à l’image de la ville et voient grand. Très grand. Du moins ceux qui ont eu accès à une certaine notoriété. Parmi eux, l’exemple le plus célèbre est The Killers, groupe d’indie rock formé à Las Vegas en 2001 et dont l’esthétique est du rock de stade très grand public, fait pour être joué sur de grandes scènes (type Madison Square Garden ou Wembley) devant de larges audiences. Pas du rock très fin mais qui emporte tout sur son passage. Un peu comme l’autre grand groupe de la ville : Imagine Dragons. Formé en 2008, ce groupe de rock aime les productions capables elles aussi de soulever les foules sur de très grandes scènes.

Moins connu ici, citons également le groupe de pop-rock, Panic ! at the Disco, formé en 2004, très suivi aux Etats-Unis ainsi que le duo Crystal Method dont l’électro-rock a marqué toute une génération d’Américains.

La plupart des têtes d’affiches passent au Thomas & Mack Center. Pour les gros DJs (type Tiësto, Calvin Harris, Hardwell, Steve Aoki) c’est vers l’Hakkasan qu’il faut se diriger (la discothèque du MGM Grand) et pour un bon concert de rap, c’est le Drai’s qui s’impose comme l’adresse des amateurs de hip-hop de qualité (Kendrick Lamar, Big Sean, Rae Sremmurd, 2 Chainz, Fetty Wap...).