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Peuples autochtones

Comme ils l’expliquent souvent ironiquement, les Indiens ont occupé le Texas pendant plus de 10 000 ans, alors que les Européens y sont installés depuis à peine 500 ans. Cependant, les Indiens n’ont jamais occupé le Texas massivement ni de façon permanente. Ils étaient surtout présents dans la région des grandes plaines. Les Karankawa, les Jumano, les Caddo et les Tonkawa étaient les principales tribus texanes. Mais aujourd’hui leurs descendants ne représentent plus que 1% de la population de l’État. Cependant, ils sont bien plus présents au Nouveau-Mexique, parmi les réserves indiennes.

Langues et ethnies

Les premiers métissages intervinrent avec l’arrivée des Espagnols par le sud, des Anglais, Allemands et Français du Canada par l’est, puis, plus tard, des Asiatiques venus de l’ouest. Mais c’est surtout lors du XIXe siècle qu’on explique la composition actuelle du Texas. Selon les historiens, en 1865, 250 000 esclaves d’origine africaine peuplaient le Texas, soit près d’un tiers de la population globale de l’État à l’époque. Aujourd’hui, la population texane est à 40,3% hispanique, 39,3% blanche, 11,6% afro-américaine, 1,5% amérindienne, et 5,1% asiatique. On compte plusieurs langues parlées, l’anglais et l’espagnol étant majoritaires, ou le vietnamien et le mandarin. Mais la Constitution texane ne reconnaît aucune langue officielle, l’anglais restant l’idiome numéro un. Vous trouverez aussi de nombreux bilingues anglais et espagnol ! Le Texas est un des États les plus jeunes du pays, avec seulement 12% de sa population qui a plus de 65 ans, contre 15% au niveau national. Pour ce qui est de l’intégration des populations, l’image du meltingpot est une utopie, car malgré tout, seul l’argent peut servir de levier à une intégration « apparente ».

Populations urbaines

Les mélanges culturels de population se concentrent dans les zones urbaines, surtout dans les grandes villes comme Houston ou Dallas. On y trouve une diversité internationale, avec les grandes villes attirant des personnes à travers le pays ainsi qu’à travers le monde, surtout grâce au pétrole ou la médecine (Houston), les bases militaires (San Antonio), le business (Dallas-Fort Worth), et les industries technologiques (Austin). Le Texas contient certaines des populations urbaines les plus croissantes du pays, les Américains eux-mêmes quittant des métropoles comme New York ou San Francisco pour venir s’installer à Houston ou Austin.

Populations rurales

En juxtaposition aux villes peuplées se trouvent les ghostowns : des villes nées au XXe siècle à la faveur des puits de pétrole ou d’une autre activité disparue. On les reconnaît par leurs rues principales vides et abandonnées, avec les commerces locaux remplacés par les centre-commerciaux. Mais certaines de ces villes ont vécu une renaissance ces dernières années, grâce au tourisme, redémarrant l’économie locale et redonnant vie à ces rues, où l’on trouve maintenant des gift shops, restaurants et b&b. Cela ne veut pas forcément dire que les populations locales en ont le bénéfice, car parfois ces villes sont gentrifiées par des populations urbaines voulant s'y investir, surtout depuis la pandémie. Les régions rurales texanes sont généralement agricoles ou industrialisées pour le pétrole. Beaucoup des villages ou petites villes du centre sont historiquement d’héritage anglais ou allemands, tels que New Braunfels ou Fredericksburg. Il y a aussi d’anciens villages français tels que Castroville, ou Cajun-créole au sud-est de Houston. Les régions de l’est sont des régions historiquement afro-américaines, héritées de l’esclavage et de la production de coton d’avant les années 1860. Les régions du sud-ouest, elles, sont historiquement hispaniques et mexicaines. Les populations amérindiennes se trouvent notamment vers Livingston ainsi qu’à l’est et au nord-ouest du Texas, près de l’Oklahoma. Il arrive que certains descendants d’Indiens s’identifient comme blanc malgré leur héritage ancestral.

L'immigration

L’Etat dans sa totalité connaît une croissance de 2,2 % par an, un cran au-dessus de la moyenne nationale. Les ressources naturelles, le développement de nouveaux secteurs d’activité, un climat favorable et de faibles taxes continuent d’attirer de nombreux migrants, venant de l’intérieur et de l’extérieur. La plupart viennent pourtant du Mexique et d’Asie. En raison de sa frontière avec le Mexique, le sujet de l’immigration clandestine est devenu sensible au sein des Texans et des Républicains, faisant souvent référence à la population mexicaine mais aussi aux familles entières venues du Honduras, Guatemala, etc. Selon les autorités, il y aurait plus d’un million et demi de sans-papiers (ou « illegal aliens ») au Texas. En tout, le Texas a connu neuf programmes pour contrer l'immigration clandestine en vingt ans, mis en place par les gouverneurs républicains Rick Perry et aujourd'hui Greg Abott. Le fleuve du Rio Grande sert de barrière naturelle sur l’ensemble de la frontière, le reste étant comblé par une barrière métallique, notamment à El Paso, aussi appelé « le mur » par Donald Trump. Les conditions naturelles sévères de cette région frontalière rendent le trajet des migrants très difficile, risquant leurs vies et la détention. Les autorités ne pardonnent pas, avec de nombreux sites Internet qui servent à dénoncer les « aliens » illégaux. Le nombre d’immigrants illégaux arrêtés a longtemps été en chute libre, d’une part du fait d’une croissance au Mexique, d’autre part en raison de la baisse de la demande de main-d’œuvre dans le secteur de la construction suite à la crise de 2007 aux Etats-Unis. Cela-dit, tous les arguments ont été avancés pour renforcer ce sentiment d’insécurité pendant le mandat de Trump. Le scandale a été la séparation des enfants migrants de leurs familles lors de la mise en détention à la frontière, ce qui existerait encore aujourd’hui. Mais depuis l’élection de Joe Biden, plusieurs actions ont été mises en place pour défaire les restrictions sur l’immigration de Trump. Mais l'État républicain ne cède pas : en juillet 2023, dans le contexte de l'opération "Lone Star", Greg Abott prépare la mise en place de bouées flottantes qui servent de barrières le long du Rio Grande, considérant que les mesures déjà existantes ne suffisent pas.