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Démographie

En 2023, la population de Trinidad & Tobago dépasse légèrement 1,4 million de personnes dont 51,6 % de femmes. Cette population est en légère croissance constante, de l'ordre de 0,5 % par an ces dernières années.

Densité. Malgré cette population relativement faible, Trinidad & Tobago est un petit pays et sa densité de population de 300 habitants par kilomètre carré la positionne au 48e rang mondial. Il est cependant à noter que cette densité est très différente entre Trinidad et Tobago, ainsi qu'entre les diverses zones de Trinidad. Tobago, petite île de 300 km2, ne compte que 60 000 habitants. La densité de population à Trinidad se ressent en particulier aux abords de Port of Spain dont les voies d'accès sont saturées quotidiennement aux heures d'arrivée et de sortie du travail.

Espérance de vie. Selon les dernières données publiées par l'OMS, qui datent de 2020 juste avant la pandémie de Covid-19 et ne tenant pas compte de ses éventuels effets, l'espérance de vie des habitants de Trinidad & Tobago était de 76,1 ans. Les femmes ont une espérance de vie qui approche les 80 ans contre 72 ans pour les hommes.

Taux de croissance. De 1960 à 2021, la population de Trinidad & Tobago est passée de 848 000 à 1,53 million de personnes. Il s'agit d'une croissance de 79,9 % en 61 ans. La plus forte augmentation a été enregistrée en 2016 avec 7,22 %. La plus forte baisse en 2020 avec -0,12 %.

Au cours de la même période, la population totale de tous les pays du monde a augmenté de 160,2 %, ce qui fait du pays un pays à croissance de population moyenne, voire faible. L'âge moyen a augmenté de 4,96 ans entre 2012 et 2020, passant de 32,84 à 37,80 ans, démontrant la nécessité d'une politique de natalité plus efficace. Les prévisions de l'OMS sont assez pessimistes à ce sujet et prévoient une décroissance démographique constante à compter de 2030 dans le pays.

Distribution

96 % de la population du pays se trouve à Trinidad et seulement 4 % (60 000 personnes) à Tobago et les origines de ces deux populations sont très différentes. A Tobago, la grande majorité des habitants est en effet d'origine africaine alors que Trinidad connaît une plus grande variété d'origines, grâce en particulier aux descendants des Indiens, acheminés dans le pays par les Britanniques après la fin de l'esclavage.

Les premiers peuples

Trinidad est considérée comme la zone habitée la plus ancienne des Caraïbes. Les premiers habitants de Trinidad & Tobago étaient des groupes indigènes du delta de l'Orénoque en Amérique du Sud qui se sont installés pour la première fois il y a au moins 7 000 ans. Jusqu'aux XVe et XVIe siècles, Trinidad abritait un certain nombre de groupes apparentés aux Arawak (Taïno) et aux Caribe (Kalinago), notamment les Nepoya, les Suppoya et les Yao, tandis que Tobago était occupée par les Caribes et les Galibi. L'Espagne a été la première nation européenne à établir une présence dans le pays dès 1532, mais en raison d'un manque de colons, elle a finalement accepté tout Européen catholique comme colonisateur à ses côtés. Cette politique d'ouverture a conduit à une importante immigration en provenance de France et d'autres pays catholiques. 
À l'origine une colonie sucrière, la plupart de la population indigène a été exploitée jusqu'à la mort ou poussée à l'exil et il ne reste aujourd'hui que très peu de descendants de ces premiers peuples. Pendant plus de 200 ans, des centaines de milliers d'Africains ont été expédiés et forcés de fournir du travail d'esclave dans les plantations afin de remplacer les indigènes décimés.

Les Afro-Caribéens

Les Afro-Trinidadiens et Tobagoniens, également appelés Afro-Tribagoniens, sont les habitants du pays ayant une ascendance africaine et représentent une grande partie de la population du pays. Pendant toute la période de l'esclavage, Tobago, par le jeu des vents et des courants, fut une des premières îles où arrivaient les marchands d'esclaves en route depuis l'Afrique. L'origine de la plupart des ancêtres africains dans les Amériques se trouve en Afrique de l'Ouest et centrale. Les groupes ethniques les plus courants des Africains réduits en esclavage à Trinidad & Tobago étaient les Igbo, Kongo, Ibibio, Yoruba et Malinke. Tous ces groupes, entre autres, ont été fortement touchés par la traite atlantique des esclaves. Le recensement de la population de 1813 montre que parmi les esclaves nés en Afrique, les Igbo étaient les plus nombreux. Environ la moitié des Afro-Trinidadiens sont des descendants d'émigrants d'autres îles des Caraïbes, en particulier de la Martinique, de la Guadeloupe, de Saint-Vincent-et-les-Grenadines. D'autres Afro-Trinidadiens font remonter leur ascendance à des esclaves américains recrutés pour combattre pour les Britanniques pendant la guerre de 1812 ou à des travailleurs sous contrat d'Afrique de l'Ouest.

Les immigrés d'Inde

La relation entre l'Inde et Trinidad & Tobago a commencé le 30 mai 1845, lorsque le premier navire Fatel Razack a amené 225 travailleurs sous contrat à Trinidad depuis l'Inde pour compenser la perte de main-d'œuvre due à l'abolition de l'esclavage. Aujourd'hui, 37 % de la population du pays est d'origine indienne. Ce nombre est légèrement plus élevé si l'on inclut les individus multiraciaux, principalement les Douglas, métis d'Afro-Trinbagoniens et d'Indiens.

Les descendants des colons

Il existe encore aujourd'hui ancore des descendants des premiers colons dans le pays. On peut d'ailleurs rencontrer de nombreux noms de famille d'origine française, particulièrement dans la société la plus bourgeoise du pays, comme Verteuil ou Lopinot. Le village de Lopinot, à une trentaine de kilomètres de Port of Spain, est un exemple manifeste de cette présence et on peut d'ailleurs y trouver la tombe du comte Charles Joseph de Lopinot de la Fresilliere qui y exploita le cacao au tout début du XIXe siècle.

Les nouveaux arrivants

Ces dernières années, Trinidad & Tobago a vu l’arrivée de très nombreux Vénézuéliens ayant fui la pauvreté ou le régime politique de leur pays situé à quelques encablures. Souvent jeunes, ces nouveaux immigrés économiques prennent petit à petit une place importante dans la société de consommation, acceptant souvent des salaires au rabais que n’auraient pas accepté les autochtones. En 2021, le gouvernement a d'ailleurs décidé de distribuer plus de 70 000 visas de travail à ces nouveaux arrivants qui étaient pour la plupart en situation irrégulière mais qui participent de fait à l'économie du pays.