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Terre de safaris

Lorsqu’on pense Namibie, il y a fort à parier qu’on pense safari. S’il existe bien des réserves, des fermes ou des game ranches qui permettent de s’offrir des safaris, l’incontournable réserve animalière namibienne s’appelle Etosha. Au nord de la capitale, cette immense réserve promet un séjour mémorable à la rencontre des animaux sauvages. Les plus emblématiques sont ceux que l’on appelle communément le Big Five : lion, éléphant, buffle, rhinocéros et léopard. Ce surnom date de l'époque coloniale où ils étaient les cinq animaux les plus dangereux à chasser. Au-delà de ces figures emblématiques de la savane africaine, nous faisons en Namibie connaissance avec des dizaines d’autres espèces : l’antilope rouanne, le babouin chacma, le buffle d’Afrique, le céphalophe du Cap, le chacal à chabraque, l’éland du Cap, la girafe, le gnou bleu ou gnou à queue noire, le guépard, la hyène tachetée, l’hippopotame, l’impala, le koudou, l’oryx, le phacochère, les rhinocéros blanc et noir, le springbok, le zèbre de Hartmann ou de Burchell. Les passionnés d’ornithologie lèveront les yeux pour apercevoir peut-être l’aigle ravisseur, l’aigle martial, le francolin d’Archer, la pie-grièche fiscale ou le souimanga fuligineux.

Le désert vivant du Kalahari

La Namibie est bercée par ses déserts. Le désert du Kalahari, berceau du peuple san, contrairement à ce que l’on imagine, est connu pour être un désert vivant. Sa terre rouge et son bush abritent bel et bien une faune et une flore variées. L’habitant incontournable du Kalahari est surnommé la « sentinelle du désert », il a été rendu célèbre par Timon dans Le Roi lion, c’est bien sûr le suricate et sa frimousse curieuse qui vous observe dans la plaine. Dans les vastes étendues parsemées de bush du désert du Kalahari, on croise également l’oryx. Cette antilope, très fréquemment rencontrée sur la grande majorité du territoire namibien, est aussi appelée gemsbok par les Namibiens d’origine afrikaner. Doté d’une robe isabelle et de flancs marqués d’une bande noire, l’oryx arbore deux longues cornes finement aiguisées, formant un gigantesque V, pouvant mesurer jusqu'à 120 cm. L’oryx se régale de naras, autrement dit les melons du désert. Il ne faut pas se fier à leur apparence épineuse car, tout comme les melons, les naras sont gorgés d’eau.

Le Namib a plusieurs facettes

Du côté du désert du Namib, les paysages varient en fonction du climat. Arrosées par les brumes de l’Atlantique, les plantes succulentes dessinent sa côte, alors que le grand ouest du Namib est dégarni, dépouillé de toute végétation, et invite à la contemplation de ce grand vide habité par de hautes dunes mouvantes. C’est dans ce décor que règnent une multitude de petits animaux. En foulant les dunes, on pourra observer les insectes comme les coléoptères ou encore les reptiles comme des serpents, mais aussi des petits geckos. En revanche, les mammifères sont les grands absents de cette partie du désert. C’est en s’enfonçant plus loin dans les plaines et les dunes du Namib oriental que les antilopes galopent ! Oryx du Cap, springboks, zèbres et autruches attendent alors une saison des pluies généreuse pour que les steppes se tapissent d’herbes vivaces, les dunes de broussailles et d’herbes hautes, et que les grands acacias bordent les lits des rivières.

L’étrange arbre welwitschia

On dirait un vieil aloès un peu mort. Cet arbre unique se présente comme une courte souche d’où partent de grandes feuilles qui se mêlent et s’entremêlent. Les feuilles grandissent par la base et périssent aux extrémités, parfois jusqu’à trois mètres plus loin. Cette plante endémique au désert du Namib fait partie du paysage.

Les éléphants du désert de Namibie

Allons au nord du Namib, dans la région de Kunene. Ici, notamment autour des lits des rivières, trop souvent asséchées, cohabitent rhinocéros, lions, chacals, hyènes et éléphants. Nous sommes sur les terres d’une population d’éléphants extraordinaires. Si l’on entend souvent « éléphants du désert », il est plus juste de dire que ces éléphants sont adaptés à la vie dans le désert. Génétiquement, ce sont des éléphants d’Afrique, mais avec des pieds plus larges et des corps plus petits qui leur permettent de fouler les plaines de sable et les montagnes rocheuses, marchant parfois jusqu’à 70 km toute une nuit en zone aride à la recherche d’un point d’eau. Ils sont capables de rester sans boire jusqu’à trois jours. Pendant la saison des pluies, ces éléphants se nourrissent volontiers de bourgeons d'argousier, de mopane ou de myrte. Mais ces dernières années ont été particulièrement difficiles quant à la survie de l’espèce face à la sécheresse. La population comptait au début du XXe siècle plus ou moins 3 000 éléphants, jusqu’à ce que le braconnage et la chasse divisent la population par dix dans les années 1980. À l’indépendance en 1990, des mesures de conservation ont permis de repeupler la faune du désert. Cependant, aujourd’hui, ce sont la chasse au trophée et la sécheresse qui s’emparent de cette espèce unique et rare d’éléphants adaptés au désert.

« Save the rhino »

Deux espèces de rhinocéros sont présentes en Afrique australe : le rhinocéros blanc et le rhinocéros noir. Contrairement à ce que laisseraient penser les deux adjectifs qui les différencient, ces deux espèces de rhinocéros sont de la même couleur grise ! Le nom de « rhinocéros blanc » est la traduction de l’anglais white rhino, lui-même dérivé phonétiquement du terme afrikaans witrenoster. En fait, le rhinocéros blanc se différencie du rhinocéros noir par sa corpulence plus forte, un port de tête bas et surtout des lèvres carrées, car c’est un herbivore. 
La Namibie est le seul pays au monde où la population menacée des rhinocéros noirs est en augmentation. Présents dans le Damaraland, les rhinocéros noirs vivent généralement en solitaire sur des terres arides et sont très difficiles à observer. On compte près de 1 800 individus sur une population mondiale de moins de 5 000. Le rhinocéros noir, plus petit que le rhinocéros blanc, vit dans un environnement plus hostile et se nourrit essentiellement de feuilles et branchages, qu’il peut attraper facilement grâce à sa lèvre supérieure extrêmement mobile. Sa bouche, plus étroite, rappelle celle d’une tortue. Il est capable de parcourir de grandes distances chaque jour pour subvenir à ses besoins alimentaires. C'est un animal solitaire, et seules les femelles et leurs petits vivent ensemble. Le jeune marche généralement derrière sa mère. Sur les 103 espèces de plantes recensées dans la région du Damaraland, les rhinocéros noirs en consomment près des trois quarts, dont la célèbre Welwitschia mirabilis. Il a une attirance toute particulière pour Euphorbia virosa, car elle présente la plus forte concentration de graisses et surtout d’eau, une denrée des plus précieuses, malgré sa forte concentration en tanin qui peut se montrer toxique pour les plus jeunes. L’action de l’organisation non gouvernementale Save the Rhino, visant à protéger les rhinocéros noirs du braconnage et à étudier leur comportement afin d’assurer une conservation efficace de l’espèce, est reconnue et appréciée dans toute la Namibie.

Deux millions d’otaries !

Sur la côte ouest namibienne, on ne s’entend plus parler. Les otaries, aussi nombreuses que les habitants du pays, bêlent sur les berges. On rencontre les otaries sur la côte namibienne, en se rendant à Cape Cross, sur la Skeleton Coast, la « côte des squelettes ». Contrairement aux phoques, les otaries se déplacent rapidement par petits bonds sur la terre ferme, même sur les rochers, grâce à leurs pattes postérieures transformées en large nageoire. Les otaries à fourrure se distinguent des autres pinnipèdes par la présence d’oreilles externes. Durant la saison des amours, les otaries vivent en colonies sur les plages où les mâles combattent pour s’assurer la possession du plus grand nombre de femelles.
Autrefois massacrées pour leur fourrure, les otaries ne sont plus aujourd’hui menacées d’extinction… au point que les pêcheurs leur reprochent de porter préjudice à la faune marine. Aussi, l’État namibien a mis en place un système de contrôle de la population d’otaries sur ses côtes : chaque année, un certain pourcentage des colonies « surpeuplées » est abattu en toute légalité.

Lever les yeux au ciel pour observer les oiseaux

Flamants roses, pélicans, cormorans, cigognes et manchots peuplent la zone côtière. Autour de Walvis Bay, les couchers de soleil sur le lagon fréquenté par les flamants roses est un véritable spectacle. Les amateurs d’ornithologie seront comblés par l’Afrique australe et ses trésors. Ce sanctuaire naturel abrite plus de 900 espèces d’oiseaux, dont un peu moins de 700 d’entre elles vivent en Namibie. Une fois que vous aurez débusqué et photographié les principaux mammifères, une fois que vous serez capable de reconnaître les quelques dizaines de sortes d’antilopes différentes, alors le temps sera venu de vous intéresser à ces innombrables et multicolores petites créatures volantes. Dès cet instant, vous observerez la nature qui vous entoure d’un tout autre œil ! C’est généralement dans ces moments-là que la nature vous gratifiera de ses spectacles les plus émouvants. Tranquillement installé sur votre perchoir, contemplant une magnifique et rarissime Balearica pavomina, de la famille des Gruidae, vulgairement dénommée « grue couronnée », vous aurez peut-être la chance de voir surgir de nulle part un superbe lion mâle, prêt à bondir sur un gnou s’abreuvant au point d’eau… dans lequel pêchait votre grue couronnée !

Une centaine d’oiseaux de proie

Impossible de décrire de façon exhaustive la multitude d’oiseaux observables en Afrique australe… La Namibie compte près d’une centaine d’espèces d’oiseaux de proie différentes, et seuls les spécialistes sont capables de toutes les reconnaître. On dénombre une demi-douzaine de vautours : l’oricou, le vautour à tête blanche, le vautour africain, le vautour charognard et le vautour du Cap, très rare. Parmi les nombreux aigles, les plus faciles à identifier sont le bateleur des savanes – doté d’une crête noire, de lunettes et de pattes rouges – et l’aigle pêcheur, dont la tête blanche, le corps couvert d’un plumage marron et surtout un cri caractéristique lui assurent une irrésistible cote d’amour… Attention, vous ne le trouverez que dans le nord de la Namibie, près des cours d’eau permanents. Enfin, l’aigle martial est l’aigle le plus gros d’Afrique. D’une taille de près de 1,30 m, de la tête à la queue, son envergure atteint les 2,50 m. Ce puissant oiseau de proie est capable de tuer et d’emporter de petites antilopes !