Le groupe Dropkick Murphys en concert. shutterstock - MPH Photos.jpg
Le Boston Symphony Orchestra au festival Tanglewood. shutterstock - T photography.jpg

La musique classique

Attenant à la réputation de capitale intellectuelle du pays, Boston (et l’ensemble de la Nouvelle-Angleterre) entretient celle de pôle du classique aux États-Unis. Une image bâtie entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle durant l’apogée de « L’École de Boston » (aussi appelée « Second New England School »). Ce groupe de compositeurs américains de la Nouvelle-Angleterre (regroupés autour de la ville de Boston) a participé à poser de nouvelles fondations pour la musique classique aux États-Unis et a fait de la ville un centre important du genre dans le pays. Parmi eux, on peut trouver John Knowles Paine (1839-1906), premier natif des États-Unis à devenir célèbre pour des compositions symphoniques ou Henry Franklin Belknap Gilbert (1868-1928), violoniste et compositeur persuadé que le renouvellement de la musique savante du pays devait s’inspirer de sources indigènes comme la musique noir américaine, la musique créole et celle des Indiens d’Amérique. Une dynastie de la musique classique perpétuée plus tard par de grands noms comme Leonard Bernstein, célébrissime auteur de West Side Story (et natif de Lawrence, Massachusetts) ou Charles Ives, originaire du Connecticut et célèbre pour son œuvre à la fois avant-gardiste et emprunt de musique populaire.

Mais si Boston résonne aujourd’hui aux États-Unis et dans le monde comme une grande capitale du classique, c’est grâce au Boston Symphony Orchestra qui se produit à la Boston Symphony Hall. Membre éminent du « Big Five » – terme qui désigne les cinq grands orchestres symphoniques des États-Unis reconnus mondialement pour leur excellence : Chicago, New York, Cleveland, Philadelphie (et donc Boston) – l’institution a multiplié les directeurs prestigieux depuis sa création (en 1900) dont Seiji Ozawa (entre 1973 et 2002) ou le fabuleux Letton Andris Nelsons depuis 2014. Notons que deux Français dirigèrent l’orchestre au début du XXe siècle : Henri Rabaud entre 1918 et 1919 ainsi que Pierre Monteux de 1919 à 1924.

Un des rendez-vous les plus prisés des mélomanes en été est d’ailleurs le festival de Tanglewood. Un rendez-vous où l’on peut assister à des représentations du BSO sur les pelouses de la commune de Lenox (Massachusetts) pendant plusieurs semaines. 5 000 places assises et des hectares de verdure, pour écouter des concerts de jazz et de musique classique en toute quiétude.

La folk

Du fait de sa longue tradition maritime, le Massachusetts entretient un héritage de chansons issues notamment des sea shanties, ces chants de marins importés d’Angleterre. Un amour ancestral pour la chanson qui a sans doute porté la région à participer au renouveau de la folk via des artistes comme Joan Baez (qui débute sa carrière à Cambridge), James Taylor (natif de Boston) qui a vendu 100 millions d’albums, Paul Clayton (de New Bedford) devenu au cours de sa carrière une figure de Greenwich Village à New York et un mentor de Bob Dylan ou encore Bonnie Raitt, disciple de John Lee Hooker.

Avec une scène aussi fournie et dynamique, des villes comme Newport, RI deviennent des épicentres du folk dans le pays dès la fin des années 1950. Des festivals mythiques comme le Newport Folk Festival s’y tiennent encore et continuent d’accueillir des légendes (Johnny Cash ou Bob Dylan y ont joué par le passé). À noter que non loin d’ici, à Lowell dans le Massachusetts, on trouve aussi le Lowell Folk Festival, sans doute, le plus grand festival folk (gratuit) du pays.

Le rock

Autre grande spécialité locale, le rock est une discipline chérie de Nouvelle-Angleterre. On y trouve aussi bien, le groupe Boston, que les fameux The Breeders qui enflammèrent la scène underground de Boston à la fin des années 1980, Aerosmith qu’on ne présente plus et qui a été classé parmi les cent plus grands artistes de tous les temps par le magazine Rolling Stone. Citons aussi, le groupe de rock alternatif les Pixies, formé en 1986 à Boston, à l’origine de tubes planétaires ou encore Dick Dale, originaire de Quincy (Massachusetts) qui a contribué à populariser le surf rock. Si la région est particulièrement connue pour sa scène punk rock, un groupe est devenu emblématique de Boston : The Dropkick Murphys. Alliant les origines celtiques de leur ville à un punk franc du collier, le groupe a acquis une notoriété qui dépasse les frontières du punk et multiplie les fans prestigieux comme Martin Scorsese.

Quiconque adorant le rock passe par Boston se doit de consulter la programmation du Paradise Rock Club. Résolument rock, l’endroit peut se targuer d’avoir accueilli quelques pontes du genre depuis sa création en 1977, et continue de voir passer la crème de la scène locale. Un brin plus éclectique, The Sinclair à Cambridge offre également une belle place au rock.

Le jazz

Boston n’a jamais connu une scène jazz comparable à celles de La Nouvelle-Orléans ou de Chicago, mais la ville et sa région aiment le genre et quelques-uns de ses grands artistes viennent d’ici. Comme par exemple le pianiste Chick Corea, natif de Chelsea dans le Massachusetts. Moins célèbres, la région a aussi vu naître Irene Higginbotham (1918-1988) pianiste proche de Billie Holiday, le multi-instrumentiste Jaki Byard (1922-1999) réputé pour l’ampleur de son spectre stylistique, Bill Dixon (1925-2010), trompettiste séminal dans le free jazz, Harry Carney, prodige du saxophone qui fut un des premiers à utiliser le « souffle continu », Paul Gonsalves et Johnny Hodges (1907-1970) saxophonistes comparses de Duke Ellington (1920-1974), la chanteuse Nnenna Freelon, le pianiste Ran Blake, célèbre pour la noirceur de son jazz ou la batteuse Terri Lyne, fidèle d’Herbie Hancock.

Chaque été, tous les amoureux de jazz de la région se donnent rendez-vous au très renommé Newport Jazz Festival, jamais avare en têtes d’affiche. Moins prestigieux, mais tout aussi agréable (si ce n’est plus), le Discover Jazz Festival de Burlington propose dix jours de concerts de jazz au bord du lac Champlain, dans le Vermont. Côté clubs, Boston n’est pas dépourvu et bénéficie d’adresses comme Wally’s, bar de jazz mythique fondé en 1947 avec salle intimiste (et souvent bondée) ou le Regattabar Jazz Club, un des meilleurs endroits pour écouter du jazz à Boston, et, selon certains, dans toute la Nouvelle-Angleterre !

La danse

Impossible de parler de danse en Nouvelle-Angleterre, sans aborder le Boston Ballet. Fondée en 1963 par E. Virginia Williams et Sydney Leonard, la réputation nationale et internationale du Boston Ballet explose sous la direction de la Française Violette Verdy entre 1980 et1984 (une grande dame de la danse, célèbre pour avoir participé à diffuser la Méthode Balanchine dans le monde entier), Bruce Marks (1985-1997) puis Anna-Marie Holmes (1997-2000). Son directeur artistique actuel, le Finlandais Mikko Nissinen maintient la compagnie à son degré d’excellence et perpétue la ligne artistique de l’institution combinant répertoire classique (comme La Belle au Bois Dormant de Marius Petipa) et créations contemporaines (dont celles du grand William Forsythe). Un très bon équilibre et un état d’esprit régulièrement salués par la critique. Une des plus belles institutions du pays et un inratable pour les amateurs de danse.