Le JFK Museum à Hyannis où l’on peut suivre l’itinéraire du Kennedy Legacy Trail. shutterstock -Radomir Rezny.jpg
Le sénateur Ted Kennedy et Caroline Kennedy lors d’une convention démocrate en 2000. shutterstock -Joseph Sohm.jpg

Qui sont les Kennedy ?

Cette famille d’immigrés irlandais commence à gagner en influence avec Patrick Kennedy, né en 1858. Homme d’affaires et politicien, membre du Sénat et de la Chambre des représentants du Massachusetts, il a quatre enfants, dont Joseph, dit Joe ; et c’est avec celui-ci que commence véritablement la formation du clan Kennedy. En 1914, Joseph épouse Rose, liant ainsi le destin de deux des familles les plus influentes de Boston : les Kennedy et les Fitzgerald. Rose et Joseph auront sept enfants, les plus connus étant John, futur président des États-Unis, Robert, dit Bobby, et Edward, dit Ted.

Poussés par Joseph, le patriarche qui devient l’architecte de leurs vies, les petits Kennedy grandissent avec l’idée qu’aucun rêve n’est trop grand pour eux. Les membres de cette famille éminemment américaine fascinent et intriguent au-delà des frontières du pays, en particulier John et Jackie, séduisant couple présidentiel qui fait rayonner les États-Unis dans le monde entier au début des années 1960. Du mandat présidentiel tragiquement interrompu de John, surnommé JFK, on retiendra l’avancée dans la conquête spatiale, la mise en place du Peace Corps et la crise des missiles de Cuba. Quant à sa vie personnelle, elle restera marquée par sa liaison supposée avec Marilyn Monroe.

La « malédiction Kennedy »

Si le clan Kennedy jouit d’une telle renommée, ce n’est pas uniquement pour ses succès politiques, pourtant nombreux. La famille a engendré un président, deux candidats à la présidence et trois sénateurs.  Aujourd’hui encore, les Kennedy restent présents sur la scène politique américaine : Joe Kennedy III est le représentant du Massachusetts au Congrès tandis que Caroline Kennedy, seule enfant encore en vie de John et Jackie, était l’ambassadrice des États-Unis au Japon jusqu’en 2017. Mais la famille collectionne aussi les morts tragiques, tant et si bien que la rumeur d’une « malédiction Kennedy » circule depuis les années 1960. Il faut dire que lorsqu’on les cite un par un, les événements dramatiques qui ont frappé le clan se succèdent à un rythme alarmant : John et Bobby se sont fait assassiner, leur frère aîné Joseph Jr., qui était destiné à devenir président, est mort dans un crash d’avion pendant la Seconde Guerre mondiale.  John-John, le fils de JFK, connaîtra le même sort quand son avion s’abîme au large de Martha’s Vineyard en 1999. Sans parler de l’ « accident de Chappaquidick » en 1969, au cours duquel la voiture conduite par Ted Kennedy (qui a lui-même survécu à un crash d’avion cinq ans plus tôt) effectue une sortie de route et termine dans l’eau, tuant sa passagère ; de la lobotomie de Rosemary Kennedy demandée par son père Joseph, qui lui vaut de finir dans une institution mentale ; des overdoses qui ont coûté la vie à David et Saoirse Kennedy, respectivement fils et petite-fille de Robert ; ou encore de la disparition, en avril 2020, de la petite-fille de Robert, Maeve Kennedy McKean, et de son fils au cours d’une balade en canoë.

De cette litanie de drames, l’assassinat de John F. Kennedy pendant son mandat présidentiel occupe la place la plus importante. Le 35e président des États-Unis décède à Dallas le 22 novembre 1963, dix-neuf ans après son frère aîné, Joseph Jr., dont il avait emprunté la destinée. À sa mort, Jackie doit quitter la Maison-Blanche en catastrophe avec ses deux jeunes enfants pour que le nouveau président, Lyndon Johnson, puisse y prendre ses quartiers. Mais les ambitions politiques du clan Kennedy ne disparaissent pas avec JFK : cinq ans plus tard, Bobby, son cadet, se présente aux primaires du Parti démocrate. Alors qu’il est en Californie, où il vient de remporter les élections primaires, il est la cible de plusieurs coups de feu et meurt de ses blessures le lendemain. Ni l’assassinat de Bobby, ni celui de John cinq ans plus tôt, n’ont été élucidés, mais de folles théories pour tenter de les expliquer circulent encore à ce jour. Pour certains, ce serait un coup de la CIA. Dans le cas de JFK, la mafia, le KGB, Fidel Castro et même le vice-président Lyndon Johnson ont été suspectés d’être impliqués. Aussi terribles soient-ils, ces drames ont forgé la légende des Kennedy tout en contribuant à alimenter la rumeur d’une malédiction s’acharnant sur le clan. Même le sénateur Ted Kennedy, quelque temps après l’assassinat de son frère Bobby, en vint à se demander ouvertement si les membres de sa famille ne seraient pas les victimes d’un « awful curse » (terrible malédiction).

Partir sur les traces des Kennedy

Quiconque visite le Massachusetts part sur les traces des Kennedy. C’est particulièrement vrai à Boston, où les membres du clan ont laissé leurs empreintes dans divers endroits. Certains lieux associés aux Kennedy font par exemple partie du Freedom Trail. C’est le cas de la Massachusetts State House, où JFK a prononcé un discours quelques jours avant son intronisation présidentielle, et de Faneuil Hall, où Ted Kennedy a annoncé qu’il se portait candidat aux présidentielles de 1980. Quant au restaurant de l’hôtel Omni Parker House, il a servi de décor à la demande en mariage de John à Jackie, en 1963. Il y a aussi le John F. Kennedy Presidential Library and Museum, qui revient sur la vie du 35e président américain. À Brookline, dans la banlieue de Boston, on peut visiter la maison dans laquelle celui-ci a vu le jour en 1917, le J. F. Kennedy Historic Site.

Dans le reste du Massachusetts, c’est surtout la ville de Hyannis, à Cape Cod, qui est porteuse de souvenirs liés aux Kennedy. Le John F. Kennedy Hyannis Museum raconte les années Cape Cod du 35e président et de sa famille. On peut également y admirer le JFK Memorial, une statue érigée face à l’océan en son honneur. C’est aussi à Hyannis que se trouve le Kennedy Compound, composé de trois maisons, dont la première fut acquise par Joseph Kennedy en 1928. Des membres de la famille Kennedy y vivent encore à l’heure actuelle, il est donc impossible de le visiter. Dans le reste de l’État, et bien au-delà, on ne compte plus le nombre de parcs, de places, de rues et de monuments dédiés aux Kennedy, et tout particulièrement à John F. Kennedy, qui fut un président aimé. Tout au long de son mandat présidentiel, sa cote de popularité se situa autour des 70 %. L’« effet Jackie », son intouchable épouse devenue icône, y était sans doute pour quelque chose.