Il y a plus de 600 daims à Richmond Park. (c) Bikeworldtravel - shutterstock.com.jpg
Les jardins botaniques de Kew. (c) Kornelija Cakarun -shutterstock.com.jpg

Mauvais air et atouts verts

La pollution de l’air est considérée par le maire Sadiq Khan comme « une crise sanitaire ». Plusieurs réformes doivent permettre d'y remédier, avec un objectif ambitieux : que 80 % des déplacements dans le Grand Londres soient faits à pied, à vélo ou en transports publics d’ici à 2041, contre 63 % aujourd’hui. Mais comment expliquer que les taux de polluants légaux atmosphériques soient souvent dépassés ? Peut-être parce que le péage urbain ne couvre qu’une partie de Londres et ne concerne pas les véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), ni les camionnettes de livraison, en constante augmentation. Pour y remédier, Sadiq Khan a instauré une nouvelle taxe en avril 2019 (the T charge). À ce dispositif s'est ajouté la création des ULEZ (Ultra Low Emission Zones) mises en place par le maire Sadiq Khan en 2019. D'abord circonscrit à l'hypercentre, il s'est progressivement étendu jusqu'à s'appliquer à toute la zone du Grand Londres ! Cette taxe de £12,50 quotidiens s'applique en sus de la congestion charge non conforme aux normes d'ultra-faibles émissions de gaz carbonique. Cela devrait inciter les conducteurs à changer leurs habitudes et à acquérir des véhicules moins polluants, avec l'espoir que les habitants de la capitale puissent enfin mieux respirer. Si elle ravit beaucoup des habitants fortunés de la ville, cette mesure tend à creuser un fossé avec les habitants des zones plus éloignées qui dépendent de la voiture pour leurs déplacements professionnels.

Depuis 2010, deux cycles superhighways (« autoroutes à vélos ») permettent de relier la périphérie au centre, sur des voies réservées d’est en ouest et du nord au sud. Cependant, il va falloir encore construire de nombreuses pistes séparées des voitures  pour atteindre l'objectif ambitieux de doubler le nombre de trajets en vélos d’ici à 2026…

Une faune urbaine insolite

Avec 40 % d'espaces verts, dont les incontournables St James Park, Richmond Park et Hyde Park, à proximité du centre-ville, Londres est la troisième ville la plus verte du monde. Cela lui permet d’accueillir une biodiversité riche. Environ 2 000 espèces de plantes, 60 espèces d’oiseaux et 40 espèces de papillons y ont été répertoriées. Il suffit de tourner la tête, dans un parc, pour apercevoir de petits écureuils gris qui courent le long des arbres. Autre animal désormais fétiche de la ville : les renards urbains. Ils sont plus de 10 000 selon les derniers décomptes. Vous croiserez aussi des troupeaux de daims à Richmond Park. Ou peut-être sur les trottoirs de la ville, car il n'est plus si rare d'en croiser dans les rues de la capitale !

Une rare collection de plantes

Les fous de plantes doivent à tout prix visiter les jardins de Kew (Kew Botanical Gardens). Il s'agit de l'une des plus grandes collections de plantes au monde. Sur 121 hectares, ce site protégé au patrimoine mondial de l'Unesco présente un tour du monde botanique hallucinant. La palmeraie vous fera découvrir les milieux tropicaux et humides, le conservatoire de la princesse de Galles, toutes sortes de cactées et plantes grasses, la maison tempérée des plantes exotiques et tropicales... Il y a une dizaine de lieux à découvrir, dont un jardin de bambous, une pagode, un jardin d'azalées... Prévoir au moins une journée pour la visite.

« Community Gardens » et marchés bio

Dans le tumulte de la ville, certains Londoniens cherchent à reconnecter avec la nature en créant des jardins partagés. Gérés par des groupes de citoyens ou des associations, on les appelle ici les « Community Gardens ». Le plus sympa à visiter est sans conteste le Nomadic Community Garden dans le quartier de Shoreditch. Construit en 2015 par une association, sur un terrain vague de 2,5 hectares, ce jardin est agrémenté d’œuvres de street art et d'installations faites à partir d'objets de récupération. On peut y boire un café et manger un bout. Avec leurs plats gras et très transformés, les Anglais n'ont pas la réputation de manger très « healthy ». Pourtant, comme dans les autres grandes villes occidentales, les enseignes bio ont poussé un peu partout dans Londres. L'une des chaînes de magasin les plus répandues est Planet Organic. Le marché Old Spitalfields, qui se tient tous les dimanches dans le quartier de Tower Hamlets, est réputé pour son offre de produits bio.

Moins de déchets pour une Tamise plus propre

Le temps où la Tamise était « cliniquement morte » est révolu. Elle abrite aujourd'hui une biodiversité importante. Selon une étude réalisée par la Zoological Society of London de 2004 à 2014, plus de 2 000 phoques ont été repérés dans la Tamise au cours de la dernière décennie. On y a aussi repéré des centaines de marsouins et de dauphins, et même une baleine !

Pour autant, la pollution plastique reste importante. L'association Thames21 organise régulièrement des collectes de déchets et sensibilise sur ce sujet. La mairie a développé son réseau de fontaines à eau gratuites pour réduire l'utilisation de bouteilles en plastique. Il faut dire que les Londoniens ne sont pas bons élèves en termes de recyclage, avec un taux de 32 % de déchets recyclés, contre 43 % à l'échelle nationale. Les emballages à usage unique sont encore légion dans les supermarchés, notamment aux rayons fruits et légumes. Le fléau des vapoteuses jetables et multicolores a également pris l'Angleterre d'assaut, qui préfère largement ces petits jouets à la cigarette. Heureusement, ces véritables aberrations écologiques y seront interdites d'ici à 2024. La collecte des déchets est gérée dans chaque quartier par les London Borough Council, avec des règles différentes, ce qui n'aide pas les utilisateurs à s'y retrouver… Les informations par quartier sont donc à consulter sur le site internet de la ville !