Avant, et après la guerre civile

L’âge d’or du cinéma cambodgien s’étale des années 1960 à 1970, même si les premiers films remontent aux années 1930. Amoureux de cinéma, le roi Norodom Sihanouk était en effet cinéaste et se rêvait acteur, avant d’accéder au trône en 1941. Une période faste qui fait suite à l’indépendance du pays, et où de nombreuses maisons de productions voient le jour. Au total, c’est plus de 300 films qui seront réalisés entre 1960 et 1974. De ceux-ci, souvent des œuvres consacrées aux légendes cambodgiennes, recherchez la saga de La femme du roi serpent (1970-1973), ou encore La forêt enchantée (1967) qui fut en compétition au festival de Moscou. Moribonde pendant les années 1980, l’industrie locale laisse place aux productions internationales. Il faut attendre le début des années 1980, après la fin du régime Khmer rouge, pour qu’un nouveau cinéma cambodgien apparaisse. D’une part, des œuvres consacrées à la mémoire des horreurs subies par la population. De l’autre, un cinéma d’horreur et de consommation, souvent à petit budget, qui envahit rapidement les salles et conquiert le public, avec des films comme Krasue Mom (1980). Rithy Panh, quant à lui, gagnera une reconnaissance internationale avec des œuvres fortes comme Gens de la rizière (1994), S21 La machine de mort Khmère rouge (2003) ou L’image manquante (2013). Documentaires et fictions témoignant des atrocités commises entre 1975 et 1979, ses films participent au travail de mémoire mis en place autour du génocide cambodgien. Aujourd’hui, le cinéma national peine à se relever d’une exploitation à outrance des films d’horreur à petit budget dans les années 1990-2000, et les principaux cinéastes se sont expatriés. Amoureux du septième art, vous pourrez néanmoins profiter du Festival international du Film du Cambodge, qui se déroule chaque année à Phnom Penh, au mois de juillet.

Quelques grands noms ayant tourné au Cambodge

Les cinéphiles reconnaîtront facilement Angkor Vat dans In the mood for Love de Wong Kar-Wai (2000). Un site archéologique qui apparaît à de nombreuses reprises au cinéma, dans des productions allant de Tomb Raider (2001) avec Angelina Jolie à Deux Frères de Jean-Jacques Annaud (2004). Mais d’autres parties du pays, notamment la capitale Phnom Penh, apparaissent également dans L’étrange histoire de Benjamin Button en 2008, ou dans City of Ghosts (2002), un thriller dont l’action se déroule principalement au Cambodge. Récemment, Angelina Jolie est revenue au Cambodge seize ans après Tomb Raider pour y tourner le film D’abord, ils ont tué mon père (2017), adaptation du roman autobiographique de la militante Loung Ung. Une œuvre bouleversante narrant les tribulations de cette Cambodgienne qui n’avait que cinq ans lors de l’instauration du régime de Pol Pot. Un film qui, autant que les autres œuvres précitées, vous aidera à lever le voile sur ce passé terrible mais dont le souvenir reste entier au Cambodge.