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Le massif des Dangrek

Au nord du pays, le massif des Dangrek marque la frontière avec la Thaïlande. Sur plus de 300 kilomètres, il s’élance depuis les plaines vers les hauteurs. Il ne cherche pourtant pas à battre des records d’altitude, avec des sommets oscillant entre 400 à 500 m. Son point culminant, le Phu Khi Suk, culmine à une modeste hauteur de 753 mètres. Il forme l’intersection entre le Cambodge, le Laos et la Thaïlande. Le massif est composé de montagnes de grès mêlé d’ardoise et de silt – un composé granuleux dans lequel on trouve majoritairement du quartz. Une forêt malmenée par la coupe illégale côté Cambodgien et Thaï la couvre encore en partie, malheureusement la faune n’y est plus très présente, dérangée par la présence de l’homme. La chaîne des Dandrek revêt une importance historique toute particulière. Perché sur une colline, à quelques 500 mètres d’altitude, trône le temple de Preah Vihear, vestige de l’Empire Khmer datant des XIème et XIIème siècles, et qui fut l’objet de disputes territoriales avec la Thaïlande. Dédié au dieu hindou Shiva, aujourd’hui temple bouddhiste, il est formé d’un ensemble de 800 mètres de sanctuaires reliés par des escaliers et des chaussées. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2008. Mais les Dangrek sont également connues pour avoir été à plusieurs reprises le refuge de populations persécutées ou de maquisards Khmer Rouge. En 1975, elle est la dernière zone à résister aux Khmers Rouges après la chute de Phnom Penh, et accueille de nombreux réfugiés du régime de Pol Pot dans les années suivantes. Tristement elle fut aussi l’une des dernières régions contrôlées par ces mêmes Khmers Rouges après leur défaite.

Les hauts plateaux du Ratanakiri

Au nord-est, les hauts plateaux du Ratanakiri, d’une altitude de 250 à 1 500 m et formés principalement de roches basaltiques, couvrent une large surface près des frontières laotienne et vietnamienne. Le Ratanakiri est d’une diversité géographique unique au Cambodge : Collines aux sommets arrondis, hauts plateaux, plaines aux bassins versants, et hautes montagnes. A l’extrémité nord de la province culmine la chaîne des Annamites, qui couvrent également une partie du Laos et du Vietnam. Deux rivières principales la parcourent d’est en ouest, la Tonle San et la Tonle Srepok. Toutes deux affluentes du Mékong, elles contribuent grandement à la biodiversité du Ratanakiri. Couverte de forêts, la région possède une étonnante variété d’espèces végétales et animales. Si vous restez au Cambodge suffisamment longtemps pour vous enfoncer dans des régions encore inexplorées – car il vous faudra prévoir au moins une semaine pour pleinement en profiter – , le Ratanakiri saura satisfaire vos instincts aventuriers. Mais bien qu’elle ait été longtemps hors de portée de l’influence humaine, cette nature vierge est aujourd’hui en danger. La déforestation, le braconnage et l’extraction de minerai menacent l’équilibre écologique d’une région dont près de la moitié du territoire est désormais zone protégée. Peu peuplée, la région est majoritairement composée de fermiers qui cultivent principalement pour nourrir leur famille. On y trouve d’importantes plantations d’hévéas et de noix de cajou. Très isolée à cause du manque de routes et de voies de navigations praticables, l’influence du gouvernement et l’application de ses mesures y est inégale, faisant du Ratanakiri une sorte de bout du monde où le non-droit a encore de beaux jours devant lui.

Le Mondolkiri

Plein est, le haut-plateau du Mondolkiri, constitué de grès gris, laisse par endroits apparaître un socle cristallin. Situé immédiatement au sud du Ratanakiri, le Mondolkiri est également une province très isolée, et la moins peuplée du Cambdoge. Son nom, traduit littéralement par « rencontre des collines », évoque sa géographie, avec des sommets entre 190 et 1 000 mètres d’altitude. Recouvert par la forêt tropicale, le Mondolkiri abrite un écosystème d’une rare richesse. On peut y rencontrer au détour d’un chemin un ours de Malaisie ou un tigre. Ses nombreuses rivières, dont les plus importantes sont la Preaek Chhbaar et la Preaek Te, sont parsemées de chutes d’eau puissantes, surtout à la saison des pluies. La plus remarquable est sans doute la cascade Bou Sra, dans le district Pich Chinda, à environ 43 km de la capitale provinciale Senmonorom. Rendue célèbre au Cambodge grâce à une chanson populaire, elle est appréciée des touristes cambodgiens. Deux de ses trois étages sont ouverts au public et une tyrolienne ravit les amateurs de sensations fortes. Senmonorom et Romnea, toutes proches de la ville, sont deux autres cascades spectaculaires et faciles d’accès. Malheureusement, tout comme au Ratanakiri, coupe de bois illégale et braconnage menacent l’équilibre naturel, et ont conduit à la désignation de zones protégées. Une visite au Mondolkiri demande un effort certain ; la région n’est accessible qu’après un long voyage sur des routes cahoteuses depuis la province de Kratie.

Les Cardamomes

Au sud-ouest, la chaîne des Cardamomes culmine à 1 813 m avec le mont Aural, qui est également le point culminant du Cambodge. Elle constitue une véritable muraille entre la côte donnant sur la Mer de Chine méridionale et la plaine alluviale du Tonlé Sap. A l’ouest, elle devient le plateau de Kiriom, puis la chaîne de l’Eléphant, se terminant sur la côte. Le Mont Bokor, avec ses 1 045 m, en est le pic le plus proéminent. Une partie des Cardamomes se situe également sur le territoire thaï, étendant ses sommets sur la province de Chanthaburi. Une dense forêt tropicale prédomine sur les pentes du côté ouest, qui reçoit jusqu’à 5 000 millimètres de pluie par an, tandis que les versants est, protégés de la pluie, sont une zone plus aride descendant jusqu’aux plaines centrales. Les montagnes sont peu peuplées, laissant place à une faune et une flore abondantes et sauvages, à l’exception d’une partie du versant est, dans laquelle sont cultivés poivre et cardamome. Les rivières dévalant les pentes des Cardamomes sont une source d’eau importante alimentant les plaines centrales en contrebas, et une source directe de vie pour une population de centaines de milliers d’habitants. Tout comme les Dangrek, les montagnes escarpées des Cardamomes ont joué un rôle important dans l’histoire du pays, abritant certains des derniers ressortissants Khmers rouges réfugiés dans la forêt, jusque dans les années 90 et au-delà.

La Plaine Centrale

Occupant environ 75% de la surface du pays, la plaine alluviale est traversée par la rivière Tonlé Sap, et le lac du même nom qui couvre une grande partie du territoire, et par le Mékong. Trouvant sa source dans les hauts-plateaux du Tibet, le Mékong se sépare en quatre bras à partir de la capitale : le Mékong supérieur et inférieur, le Tonlé Sap et le Bassac. Le Tonlé Sap et la plaine centrale présentent un rythme annuel assez unique. En effet, le courant du Tonlé Sap s’inverse chaque année, coulant 6 mois de l’année du Mékong jusqu’au lac (du sud-est au nord-ouest), et pendant une autre partie de l’année du lac au Mékong (du nord-ouest au sud-est), puis à la mer de Chine méridionale. Les saisons sont rythmées par les caprices de ce système hydraulique naturel unique. Pendant la saison des pluies, le lac Tonlé Sap quadruple sa surface, grâce au trop-plein déversé par le Mékong dont le débit augmente considérablement avec la fonte des neiges. Les crues apportent les éléments nécessaires aux nombreuses cultures qui font vivre les habitants du Cambodge, encore aujourd’hui essentiellement agricole. Les eaux du Tonlé Sap et du Mékong comptent parmi les plus poissonneuses du monde. Cependant, dans les années 1980, un abattage sauvage des forêts cambodgiennes a entraîné des pluies d’érosion terminant leurs cours dans le Tonlé Sap, dont le fond est remonté. Cet évènement a considérablement impacté l’écosystème des plaines centrales qui ne sont plus aussi nourricières.

La façade maritime

La côte du golfe du Siam, accès du Cambodge à la mer et au commerce maritime, couvre 17 237 km2, et est répartie sur quatre provinces : Sihanoukville, Kampot, Koh Kong et Kep. La côte s’étend sur une longueur estimée entre 435 et 450 kilomètres selon diverses estimations dont aucune n’est officiellement acceptée. Succession de baies aux plages de sable doré plutôt propices à la baignade, elle est entrecoupée de parties rocheuses plus accidentées brisant cette monotonie. L’eau de mer s’engouffre souvent dans l’intérieur des terres, laissant au passage des sols recouverts de tourbe. Les palétuviers forment la végétation la plus fréquente, laissant par endroit place à la mangrove que l’on retrouve à peu près partout, et à d’autres formes de végétation semi-aquatique. Les îles côtières sont au nombre de 60, dont 23 pour la province de Koh Kong, 2 pour Kampot, 22 pour Sihanoukville et 13 pour Kep. La plupart sont proches de la côte, à part deux petits groupes d’îles plus éloignées. Les îles au large de Koh Kong sont constituées de massifs de grès formés au Jurassique supérieur et au Crétacé, alors que les îles de l’ouest, proches du delta de la rivière Kaoh Pao, sont beaucoup plus plates et couvertes de mangrove.