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Tissus

Dès le XIIIe siècle, le coton sauvage est utilisé pour confectionner des vêtements à l’aide de métiers à tisser. Mais cette pratique disparaît progressivement lorsque les marchands arabes et portugais importent des tissus en provenance d’Inde et d’Europe. L’écorce de certains arbres, assouplie puis vrillée en fils ou en cordes, permet de réaliser une toile un peu rêche. Cette matière, une fois teintée, sert à confectionner des tapis, des vêtements, des carquois ou encore des outres dans lesquelles sont stockées céréales et provisions, avant d’être suspendues aux arbres, à l’abri des animaux. Enfin, vous pourrez trouver dans les magasins chics de Harare de superbes batiks en cotons, teints et décorés à l’aide de tampons de pomme de terre.

Paniers d'osier

Il existe des paniers en tout genre et de toute taille. Réalisés à l’aide de jonc, de feuilles de palmier, de roseaux, d’herbe ou encore de sisal, ils servent (du moins à l’origine) à stocker des céréales ou à trier les grains. D’autres, plus élancés et plus profonds, sont utilisés par les pêcheurs comme épuisettes. Dans certains endroits (par exemple Matopos), des groupes spécialisés confectionnent de la vannerie à plein temps et réalisent également des tapis, des couvre-chefs, etc.

Armes et outils agricoles

L’exploitation des mines de fer et le travail de fonderie ont été introduits par les Bantous, il y a plusieurs milliers d’années. Depuis toujours, les Nyanja (qui vivent dans le sud-ouest du pays, le long du fleuve Save) sont considérés comme les spécialistes de la métallurgie, les meilleurs forgerons et maréchaux-ferrants du pays. Les armes et les outils agricoles étaient fabriqués à partir de fer chauffé plusieurs fois dans un four jusqu’à ce qu’il soit pur et suffisamment malléable pour être façonné au marteau. Avec les couteaux et les lances pour la guerre, les houes, utilisées pour travailler la terre, étaient les outils les plus communément fabriqués. La houe (badza) était et demeure toujours l’outil agricole universel. C’est une lame de fer, généralement courbe et aiguisée, fixée sur un manche en bois. Les lances sont courtes (assegais) pour les poignards ndebele, longues et élancées pour ceux des Shona. Les boucliers sont faits à partir de cuir de bœuf, traité pour le rendre souple et résistant, puis tendu sur une structure de bois. Les motifs dessinés sur les boucliers ndebele indiquent le régiment et le rang de son propriétaire. Une gamme variée de poignards à lame d’acier est également produite. Le manche de bois ainsi que le fourreau sont généralement décorés. Face à la compétition industrielle, cette forme d’artisanat a progressivement disparu : seuls quelques articles ont survécu, plus simples, ils sont généralement réservés aux touristes.

Poteries

La poterie est un art vieux de plusieurs milliers d’années. C’est un savoir-faire transmis de génération en génération, de mère en fille. L’argile est séchée, réduite en poudre puis mélangée à l’eau. Les pots, modelés avec différents outils, sont confectionnés sur une base plane. La surface est finalement polie avec un galet lisse. Après séchage au soleil, les pots sont cuits dans un trou recouvert d’herbes brûlées, de brindilles ou même de bouse de vache. Quelques heures plus tard, les pots sont sortis et rendus étanches à l’aide de jus de maïs ou de bouse de vache. Enfin ils sont décorés, souvent à l’aide de dessins géométriques. La taille et la forme de ces pots sont les mêmes depuis des centaines d’années. Ces récipients permettent de stocker les grains, de recueillir de l’eau, de faire fermenter la bière, de cuisiner les viandes ou encore de faire cailler le lait.

Objets en bois

Si les marchés regorgent de sculptures en bois en tout genre, représentant tantôt des mammifères, tantôt des figures emblématiques de la mythologie shona, tantôt des bustes africains, il est difficile de trouver des objets de bois sculptés à usage courant dans la société traditionnelle. Le patriarche a souvent son propre tabouret et son repose-tête : véritable trésor de famille, cet objet est transmis de père en fils. On peut également trouver des bâtons de marche, joliment sculptés, possédant aussi une signification religieuse. Évitez cependant d’acheter de trop gros objets dans cette matière, car vous participeriez au déboisement du Zimbabwe.

Instruments de musique

La plupart des communautés utilisent des instruments traditionnels pour leur musique religieuse et leurs danses. Les célébrations majeures mettent en scène une large gamme de percussions, tel le mbira ou le marimba, combinés à des instruments plus modernes comme la guitare ou le saxophone. Le mbira est une sorte de piano composé de touches métalliques fixées à un bloc en bois carré. Certains instruments possèdent une seule rangée de cinq à huit touches, d'autres comportent plusieurs rangées pouvant dépasser cinquante touches. Le mbira est quelquefois muni d’une gourde qui sert alors d’amplificateur. Le marimba est un xylophone constitué d’un cadre de bois posé sur une série de gourdes servant à amplifier et à rendre la résonance plus grave. Le plus commun des tambours est cylindrique, étroit à sa base et recouvert d’une peau de vache, de zèbre ou d’éléphant. Il existe également des tambours à mains et à pieds. Enfin, des hochets sont réalisés à l’aide de cosses séchées. Attachés aux chevilles des danseurs, ils leur permettent de rythmer leur mouvement.

Précautions à prendre

Nous ne saurions trop vous conseiller d'éviter les produits d'origine animale : peaux, objets en cornes, plumes, os… Les sculptures en bois peuvent contribuer au déboisement de certaines forêts du pays. Il faut donc s'assurer de l'espèce utilisée et de sa provenance. Enfin, pensez au retour en avion : quatre paniers en osier, huit statuettes en bois, cinq sculptures en pierre, un batik, ajoutés aux trois tee-shirts achetés le premier jour poseront sûrement quelques problèmes de poids lors de l’enregistrement de vos bagages ! Aussi, avant de succomber à l’attrait irrésistible de tel ou tel objet, assurez-vous de pouvoir le rapporter à bon port.