9000 av. J.-C

La dernière glaciation complète le processus de modelage du sol entamé avec les glaciations précédentes. Les fleuves qui s'écoulaient des Alpes vers la plaine du Pô en modelant des vallées entières sont remplacés par d'immenses glaciers. Au moment de la fonte des glaces, une matière rocheuse se sédimente sur le sol, la moraine, la même qui rendra si fertiles les rivages des Lacs italiens.

6000 av. J.-C

On date de cette période les premières installations humaines du Néolithique. Les représentations rupestres du Val Camonica (lac d’Iseo) en attestent.

Pétroglyphes de Val Camonica © bonottomario - iStockphoto.com.jpg

4000 av. J.-C

Les premières civilisations s'installent à l’âge du bronze dans la région de Brescia (civilisation de Remedello). D’autres civilisations s’établiront dans la région plus tard, en 2000 av. J.-C. : civilisation de Golasecca sur le lac Majeur, civilisation Comacina sur le lac de Côme.

1000 av. J.-C

Des hordes d’envahisseurs traversent les cols alpins. L’invasion la plus marquante fut celle des Etrusques, vers 800 av. J.-C. S’étant livrés à une destruction quasi totale et ayant absorbé progressivement les cultures autochtones, ils donnèrent naissance à une culture originale, qui s’étendit depuis le Latium jusqu’en Toscane, en Ombrie et à Venise. Au IVe siècle avant J.-C., ce sont les Celtes (Gaulois) qui envahissent le nord de l’Italie.

390 av. J.-C

L’époque de la romanisation

Après avoir fondé Rome (753 av. J.-C.), les Romains poussent vers le nord. Après la bataille de Clastidium, en 222, Rome entreprit une lente et efficace pénétration pacifique des modèles culturels et économiques celtes dans la Gaule cisalpine, dont Mediolanum fut proclamée capitale. Cependant, le principal problème d’intégration et d’assimilation des cultures gauloises était pour les Romains la religion celte. En effet, les druides tenaient une place essentielle dans l’administration du pouvoir. La question fut brusquement résolue sous le gouvernement d’Auguste, avec l’interdiction faite aux druides d’occuper une charge dans la nouvelle structure socio-politique gallo-romaine. Au cours de cette période furent entrepris de nombreux travaux d’élargissement de la ville, qui aboutirent à la construction d’un nouveau réseau routier (l’actuelle structure en anneaux de Milan est héritée des travaux effectués par les Romains). Mediolanum consolida sa position en 286, quand l’empereur Dioclétien la choisit comme résidence pour l’empereur d’Occident Maximien. Elle restera capitale jusqu’en 404, puis sera remplacée par Ravenne.

313

L'édit de Milan, promulgué par Constantin, autorise les chrétiens à pratiquer librement leur culte. En 391, Théodose proclamera le christianisme religion officielle de l'Empire.

Ve siècle. Après le partage de l'Empire à la mort de l'empereur Théodose (395), la partie occidentale tombe dans les mains des Barbares. Les Lombards (Longobardi) s'installent en Lombardie.

VIIIe siècle

Charlemagne défait les Lombards et proclame la naissance du royaume des Francs dans l'Italie du Nord.

IXe siècle

Fin de l'Empire carolingien. Les Lombards reprennent le contrôle de la Lombardie.

Les Xe et XIe siècles verront la suprématie de plusieurs ordres religieux, tels les bénédictins et les cisterciens.

XIIe-XIVe siècle

Epoque des Communes (Comuni ou Città-Stato). Au début du XVe siècle, Milan et Venise s’affrontent.

Entre le XIVe et le XVe siècle

De l’époque communale aux seigneuries

Au début du XIIe siècle, Milan est déjà une commune puissante faisant partie des « reines de la Padanie ». Aux XIVe et XVe siècles, la faiblesse de l’Empire et l’éloignement de la cour papale à Avignon favorisent, dans les villes italiennes, des luttes internes entre guelfes, partisans du pouvoir temporel du pape, et gibelins, partisans de l’Empire. Cette situation instable conduit les villes organisées en communes (comuni) à confier leur gouvernement à des seigneurs et à opter pour un pouvoir de plus en plus absolu. Milan consolide sa structure de ville-Etat. En 1447, Milan devient la proie d’un condottiere, Francesco Sforza, qui instaure une dynastie qui durera jusqu'en 1535.

1535

La domination espagnole

La liberté et la splendeur du duché de Milan s’achèvent avec la descente en Italie de Charles VIII de Valois, roi de France appelé à l’aide par Ludovico lui-même, puis avec celle de François Ier. En 1494, Charles VIII, soutenu par Ludovico il Moro et en tant qu’héritier des Angevins, récupère le royaume de Naples. Cependant, les Espagnols et les Habsbourg, inquiétés par la démarche française, s’allient avec les autres Etats italiens. A dater de 1535 commence la domination espagnole sur le nord de l’Italie. Pendant plus de 150 ans, Milan et les lacs de Côme et Majeur sont sous l'autorité des Espagnols. Le lac de Garde et celui d'Iseo sont en revanche sous l'emprise de la République de Venise. Les Espagnols transforment l’ancien duché de Milan en un Etat géré par des gouverneurs qui imposent aux Milanais les pires épreuves. Milan connaît la famine et les épidémies. La seule lueur d’espoir pour les Milanais en cette période leur vient de la famille Borromée.

XVIe siècle

La famille Borromée

Originaire d’une petite ville proche de Florence, la famille Borromée s’était installée à Milan au XIVe siècle, et elle y avait entrepris une activité florissante dans la banque. Alliés des Visconti, les Borromée étaient devenus les seigneurs d’Arona, de « l’isola Madre » et de « l’isola Bella » sur le lac Majeur. Propriétaire de l’archipel de petites îles depuis cinq siècles, cette famille milanaise compte plusieurs personnages importants. Saint Charles Borromée (1538-1584), évêque et cardinal canonisé en 1610, mena une vie exemplaire loin de la magnificence que son rang lui aurait permis. Frédéric Borromée (1564-1631) succéda à son cousin saint Charles sur le siège épiscopal de Milan en 1595. Ardent défenseur de la réforme catholique, il consacra sa vie à la culture et à l’art. Son personnage est immortalisé dans le roman Les Fiancés, où Alessandro Manzoni en exalte la figure d’humaniste.

1701-1713

L’arrivée des Autrichiens

La fin de la guerre de Succession d'Espagne voit les Savoie prendre le pouvoir sur la partie occidentale de l'Italie du Nord. Les Autrichiens s'emparent en revanche du lac de Garde et de la rive lombarde du lac Majeur.

La guerre de Succession d’Espagne et le traité d’Utrecht de 1713 entre Philippe V d’Espagne et l’empereur Charles VI d’Autriche précipitent la fin de la domination espagnole en Italie. Après une période de gouvernement franco-piémontais, entre 1733 et 1736, la Lombardie passe définitivement sous la domination des Autrichiens. Ce sera une période beaucoup plus bénéfique pour la région grâce, principalement, à l’action réformatrice de Marie-Thérèse d’Autriche. Ses réformes font de Milan l’une des villes les plus avancées d’Europe.

Marie-Thérès d'Autriche © GeorgiosArt - iStockphoto.com.jpg

1796

Napoléon libère l'Italie du Nord des Autrichiens, qui pourtant reprennent le pouvoir en 1815.

1815 – 1876

Les révoltes italiennes

Le congrès de Vienne, en 1815, décide la création du royaume de Lombardie et place la Vénétie sous l’autorité autrichienne. En 1848, Milan, après l’explosion d’une révolte à Vienne contre Metternich, vit cinq jours de lutte pour la liberté, ce sont les Cinque Giornate di Milano (les Cinq Jours de Milan). Le matin du 18 mars, des bourgeois libéraux manifestent contre le général Radetzky. La manifestation se transforme en une révolte populaire, qui durera jusqu’au 23 mars et atteindra son sommet avec l’assaut de la Porta Tosa (aujourd’hui Porta Vittoria). Les Autrichiens, craignant une intervention piémontaise et française, abandonnent Milan et plusieurs villes lombardes. Le 8 juin 1859, Napoléon III et Victor-Emmanuel II entrent à Milan après la sanglante bataille de Magenta.

1861

Création de l’Etat italien

Un vent de liberté souffle sur l’Italie : Naples, la Sicile, la Toscane se révoltent. A partir de 1861, après la création du nouvel Etat italien sous l’autorité de Victor-Emmanuel II, l’histoire de Milan se confondra avec celle de la péninsule. Les Piémontais assainissent le centre historique, obligeant les classes les plus pauvres à se déplacer vers la banlieue. Les industries mécaniques, chimiques et textiles (naissance des industries Pirelli et Alfa) font leur apparition et l’industrie de luxe (carrosses, bijoux, artisanat d’art) et l’agroalimentaire renforcent leur présence.

Début du XXe siècle

Il est clair que si Rome représente le centre politique de l’Italie, Milan en est le centre économique. La CGL (Confédération générale du travail) et la Ligue des entrepreneurs apparaissent en 1906. Les voitures de l’usine Fiat turinoise circulent en grand nombre dans le nord de l’Italie.

1922

La marche sur Rome

La Première Guerre mondiale vient marquer un temps d’arrêt à ce développement. L'Italie et Milan traversent une période de grands troubles politiques et sociaux. Mais à partir de 1919, un groupe d’anciens combattants activistes s’enrôlent dans les Fasci di Combattimento, dont le siège se trouve à Milan. Cette organisation se transforme quelques années plus tard en parti fasciste et, en 1922, suite à la marche sur Rome, ses chefs occupent le Palazzo Marino, centre de l’administration et aujourd’hui hôtel de ville. L'Italie du Nord, comme le reste du pays, entre dans l’ère mussolinienne, époque contrastée car source de douleur et de progrès pour le pays. A cette époque, la population milanaise atteint rapidement le million d’habitants.

1936

Mussolini et Hitler signent le pacte d’Acier.

1940-1945

La Seconde Guerre mondiale

Ce ne sera qu’en juin 1940, quand les forces françaises et anglaises seront acculées à la défaite par les troupes allemandes, que l’Italie entrera en guerre. Cependant, très vite, le parti fasciste doit faire face à un manque d’adhésion populaire au niveau de l’opinion publique du pays. La contestation gagne même les rangs du parti lui-même (le Grand Conseil) qui, en juillet 1943, destitue Mussolini.

Un nouveau gouvernement, dirigé par le général Badoglio, avec l’assentiment du roi Victor-Emmanuel III, négocie un armistice avec les Alliés. Avertie, l’Allemagne envoie ses troupes occuper Rome et l’Italie méridionale. Une fois libéré, Mussolini, avec l’aide des nazis, reconstitue sur les berges du lac de Garde un Etat fasciste : la République de Salò. De nouveau arrêté, Mussolini est sommairement exécuté à Dongo le 25 avril 1945, sur le lac de Côme, en compagnie de sa maîtresse Clara Petacci. Tous deux furent pendus par les pieds à Milan, sur l'actuelle Piazzale Loreto.

1946

Le roi Victor-Emmanuel III abdique. L'Italie est une république.

La paix revenue, le Comité de libération nationale, se charge d’organiser des élections et, surtout, un référendum relatif aux institutions du pays. Après l’adoption d’une nouvelle constitution, entérinée en 1948 et qui faisait une grande place au président du Conseil, chef du gouvernement et véritable détenteur du pouvoir exécutif, la vie politique italienne sera principalement marquée par la lutte pour le pouvoir entre quelques grands partis issus de la Résistance. Une vie politique qui sera caractérisée par des crises incessantes.

Les années 1970

Les « années de plomb », ainsi que les surnommèrent les médias, commencent avec l’Autunno Caldo (l’automne chaud) de 1969, durant lequel grèves, manifestations et émeutes se succèdent. Les choses vont empirer peu à peu, et l’Italie devra faire face à un activisme violent et incontrôlable, auquel prennent part les Brigades rouges et des groupuscules de droite.

1985

C’est le retour de la démocratie chrétienne au pouvoir. Francesco Cossiga est élu président à 56 ans, c’est le plus jeune président du pays. Il gouverne jusqu’en 1992. Sur le plan européen, l’Italie se montre de plus en plus présente. Ainsi, en février 1992, elle a signé le traité de Maastricht qui institue l’Union européenne.

1994

Première élection de Silvio Berlusconi en tant que président du parti Forza Italia et comme président du Conseil des ministres italiens.

1996

Elections législatives auxquelles participent pas moins de 130 partis politiques. Romano Prodi devient Premier ministre (coalition du centre-gauche). Il ne restera au pouvoir qu'un an et demi.

2001

Après avoir démissionné en tant que président du Conseil en décembre 1994, Silvio Berlusconi se représente et démarre son deuxième mandat. Son gouvernement se poursuit jusqu’en 2006, ce qui en fait le gouvernement italien le plus long de l’après-guerre.

2006

Elections très serrées entre Silvio Berlusconi et Romano Prodi. C’est finalement Prodi qui l’emporte avec la coalition de centre-gauche et qui devient président du Conseil.

2007

Le gouvernement de Romano Prodi connaît plusieurs crises successives car la coalition de forces éloignées les unes des autres l'affaiblit. Silvio Berlusconi multiplie les attaques contre le gouvernement Prodi. Milan est nommée ville de l'Exposition universelle de 2015.

24 janvier 2008

Après le départ de l’UDEUR (parti catholique) de la coalition de centre-gauche, le Sénat refuse sa confiance à Romano Prodi, l'obligeant ainsi à démissionner.

14 avril 2008

Silvio Berlusconi et la coalition de centre-droit, le Peuple de la liberté (PDL), remportent les élections législatives anticipées face au démocrate Walter Veltroni.

17 mai 2011

La ville de Milan, fief historique de Silvio Berlusconi, et Naples passent à gauche lors des municipales.

De 2011 à 2014

En deux ans et demi, l'Italie va connaître trois gouvernements différents. Les conséquences graves de la crise économique sur les finances du pays obligent le président de la République Giorgio Napolitano à nommer un gouvernement « de techniciens ».

2015

Milan est la ville de l'Exposition universelle.

Le chômage en Italie atteint le niveau record de 13,7 %.

Sergio Mattarella est élu président pour 7 ans.

2016

Crise des migrants, la situation se détériore à la frontière franco-italienne.

4 décembre 2016. Victoire du « non » au référendum sur la réforme de la Constitution et démission du président du Conseil Matteo Renzi. Son remplacent est Paolo Gentilioni, du parti démocrate aussi.

30 avril 2017

Matteo Renzi, ex-président du Conseil, est réélu à la tête du Parti démocrate.

1er juin 2018. Giuseppe Conte, du Parti indépendant, est nommé président du Conseil des ministres.

Février 2019

L’Italie est le premier pays européen à subir la crise sanitaire du Covid-19. La Lombardie est la première région touchée et la ville de Bergame, notamment, connaît une très forte vague de cas.

2020

L’Italie oscille entre confinement et couvre-feu, encore très touchée par la crise sanitaire. Côté politique, Mario Draghi - l’ancien président de la Banque Centrale Européenne - devient, en février, le président du Conseil des ministres.

2022

Le 3 février 2022 Sergio Mattarella est investi président de la République Italienne pour un second septennat. Le 22 octobre de la même année, il nomme Giorgia Meloni présidente du Conseil des ministres, c'est à dire à la tête de l’exécutif italien. Meloni est par ailleurs présidente depuis 2014 du parti d'extrême droite, national-conservateur, nommé Fratelli d'Italia (Frères d'Italie).

12 juin 2023

Mort de Silvio Berlusconi.