Une population majoritairement urbaine

En 1981, l’Italie comptait 56,5 millions d’habitants, 56,8 millions en 1992 et un peu plus de 60 millions en 2021. L’Italie reste un pays à forte densité de population (201 hab./km²), mais il existe des contrastes considérables entre régions rurales et régions à forte concentration urbaine. L’exemple de la Lombardie, avec une population de 9 028 913 habitants et une densité de 379 hab./km², tranche avec les chiffres nationaux. Enfin, il faut préciser que 70 % de la population italienne est urbaine et que le réseau urbain italien se compose d’un très grand nombre de petites villes.

Avec 1 354 196 habitants (janvier 2023), l’agglomération de Milan est la plus importante après Rome (qui compte environ 4 millions d’âmes) et elle fait partie des quatre villes italiennes qui dépassent le million d’habitants.

Une terre d’immigration

Pendant les années 1960, l’Italie a vécu son miracle économique. Jusqu'à la crise financière de 2008, le taux de croissance annuelle était de 6 % et le chômage dans le Nord quasi inexistant. Toutefois la situation restait grave dans le Sud, et l'écart entre les deux zones n'a fait que se creuser depuis. Les habitants du sud de l’Italie ont décidé de s’embarquer sur le treno del sole (le train du soleil) et de s’installer dans le Nord, dans le « triangle industriel » formé par Turin, Gênes et Milan. A partir des années de l’après-guerre, Calabrais, Siciliens et Napolitains de Rome débarquèrent surtout dans les deux grandes villes industrialisées du nord, Turin et Milan.

Milan reste encore aujourd'hui une terre d’immigration. A partir des années 1980 et surtout pendant les années 1990, elle devient l’une des villes européennes privilégiées par l’émigration « extracommunautaire », comme les Italiens la définissent. En 2021, on compte 6,3 millions d’immigrés, soit 10,6 % de la population italienne (un chiffre en augmentation) ; la communauté la plus représentée est la communauté marocaine, suivie par les communautés albanaise et la philippine. Comme pour les Italiens du Sud des années 1960, l’intégration n’est pas facile, mais Milan a appris à accueillir et à respecter les cultures les plus différentes, et le besoin pressant de main-d’œuvre facilite cette tâche. La récente crise migratoire a amené de nombreux Africains de l'Ouest et Asiatiques (Afghans, Syriens…).

La langue italienne

La langue italienne est la preuve incontestable du métissage constant auquel le peuple italien a été exposé pendant des siècles. Ainsi, ragazzo et magazzino sont des mots d’origine arabe, tandis que albergo, banca, guardia ou sapone sont d’origine germanique. Charles Quint plaisantait en disant qu’on parle à Dieu en espagnol, aux hommes en français et aux femmes en… italien ! L’italien est en effet une des langues latines les plus mélodieuses. Elle ne s’est formée que très tardivement car elle n’apparaît en tant qu’idiome littéraire qu’au XIIe siècle, l’aristocratie et les écrivains italiens ayant longtemps préféré parler le latin, le provençal ou le français. Cette évolution fut progressive, puisque, à la fin du XIIIe siècle, Marco Polo écrivit son très célèbre Il Milione en franco-vénitien. Peu à peu une langue s’est définie grâce à l’œuvre d’auteurs tels que Dante, Boccace ou Pétrarque.

L’unité italienne ne s’étant faite qu’en 1861, il existe une grande variété de dialectes. Avec l’uniformisation de l’enseignement, la télévision, la radio, les dialectes perdent peu à peu de leur importance mais restent une référence culturelle et historique essentielle pour comprendre l’Italie. Le lombard et le vénitien sont de plus en plus vulnérables, éclipsés depuis une trentaine d’années par l’italien.