Un relief modéré

Des plaines côtières aux moyennes montagnes, en passant par les plateaux sablonneux et les vallées fertiles, la République du Congo est un pays au relief peu accidenté, avec des altitudes très faibles. Les massifs montagneux sont tous situés dans le sud-ouest du pays, parmi lesquels le massif du Mayombe, d’une cinquantaine de kilomètres de large, qui sépare la zone côtière de l’intérieur du pays. Cette chaîne de montagnes peu élevées (moins de 1 000 m) et recouverte d’une belle forêt primaire tropicale se prolonge dans la région du Niari par le massif du Chaillu et plus au nord par la chaîne dominée par le mont Nabemba, point culminant du Congo, avec une altitude de 1 020 mètres. Dans ses alentours, on trouve de nombreux gisements de minerai de fer. Quant au massif du Chaillu, niché entre les plateaux Téké et la vallée du Niari, dont une partie au sud-est du Gabon, c’est un imposant massif montagneux, constitué de granit et de gneiss, culminant au mont Milondo (1 020 m), au Gabon. De vastes plateaux sablonneux (Batéké et Konkouya) séparent le bassin du Congo de celui de l’Ogooué, au Gabon. Culminant à 689 m (mont du Leketi), ces plateaux bordent la région de la Cuvette et sont recouverts de savane, cloisonnés par les forêts-galeries ou les marécages qui accompagnent les affluents navigables du fleuve Congo. Le pays compte trois différentes plaines qui couvrent une bonne partie du pays : la plaine côtière, la vallée du Niari et la Cuvette congolaise. Dans la région de Pointe-Noire, cette étroite plaine côtière sableuse s’étend entre l’océan Atlantique et le Mayombe, oscillant entre 200 et 300 mètres d’altitude et bordée par endroits de lagunes et de mangroves. Entre le Mayombe et le massif du Chaillu, la vallée du Niari occupe, quant à elle, près de 8 % de la surface du pays. Formée par la partie moyenne du bassin du fleuve Niari, cette dépression avoisine les 320 mètres d’altitude. Sa végétation est composée principalement de savanes herbeuses, entrecoupées par des bosquets de forêts denses et humides. Au nord du pays, la Cuvette congolaise est une grande dépression située dans la partie occidentale du bassin du Congo, qui s’étend jusqu’en République démocratique du Congo. C’est une plaine alluviale semi-aquatique dont les altitudes ne dépassent pas les 400 mètres d’altitude.

Un pays arrosé

On ne peut évoquer la République du Congo sans évoquer le fleuve qui porte son nom. Long de 4 700 km, c’est le deuxième plus long fleuve d’Afrique après le Nil et le deuxième au monde en termes de débit qui peut dépasser 70 000 m3 /s. Son bassin couvre une superficie totale d’environ 3 800 000 km² et s’étend sur le territoire du Congo-Kinshasa, de l’Angola, de la République centrafricaine, et bien sûr du Congo-Brazzaville. Alimenté en toute saison, le fleuve jouit d’un débit de navigation et serait une incomparable voie de pénétration si la partie qui va de Brazzaville à l’embouchure était navigable. En amont de la capitale, il reste « l’autoroute congolaise », maillon vital des communications nationales et internationales puisqu’en remontant l’Oubangui, on atteint Bangui, la capitale centrafricaine. Le fleuve accompagne le pays sur environ 700 km de son cours, que l’on peut diviser en quatre sections. La section de la Cuvette s’étend depuis l’Oubangui jusqu’à Mpouya, avec une largeur variant de 10 à 20 km. Ici, le fleuve accueille les eaux de ses deux principaux affluents, l’Oubangui et la Sangha. Le Couloir, qui est la section Mpouya-Pool, est large d’environ seulement 1,5 km et est souvent encaissée. Entre les deux capitales qui se font face, Brazzaville et Kinshasa, le fleuve s’élargit démesurément pour former un bassin de 20 km sur 30, avec en son centre l’île de M’bamou, dont la morphologie change au gré des saisons. En aval de Brazzaville, pendant sa traversée du plateau des Cataractes, le lit du fleuve est obstrué de chutes et de rapides qui ont de tout temps interdit la navigation. Loin derrière le géant Congo, le bassin du Kouilou-Niari est le second bassin hydrographique du pays. Il est surtout celui d’un fleuve changeant trois fois de nom. Le Niari se nomme Ndouo dans son cours supérieur et Kouilou après son entrée dans le Mayombe. Le fleuve est long de 700 km, son débit varie considérablement selon la saison, oscillant entre 300 et 1 000 m3/s. Fréquemment arrosé par les pluies tropicales, le Congo compte une trentaine de fleuves et rivières navigables qui constituent un vaste réseau à travers l’ensemble du pays. Parmi eux, on peut citer le Kouilou, le Niari, la Bouenza, l’Alima, la Ngoko, la Sangha, la Likouala-mossaka, ou encore la Likouala aux Herbes, dans le nord-est du Congo.

Des sols ferrallitiques appauvris

Bien que le substratum du Congo soit composé de différentes formations géologiques (granit, calcaire, roches clastiques et métamorphiques), les sols sont quant à eux pauvres. Près de 90 % de la surface du pays est constituée de sols ferrallitiques, typiques des zones tropicales humides, dont près d’un tiers contient des sols appauvris. On les trouve principalement sur la plaine du littoral, sur les plateaux Batékés, une partie du plateau des Cataractes et dans la région de la Cuvette. Sur la côte, les sols sont sableux et donc difficilement cultivables, contrairement aux plateaux de Batéké et des Cataractes où ils sont sablo-argileux et donc mieux fournis en matière organique. Recouvrant la moitié du territoire, les sols ferrallitiques remaniés accueillent une végétation naturelle dense, mais ils se détériorent vite après quelques années de culture. Ces sols pauvres ont besoin d’apports en engrais chimiques pour être productifs. Outre ces différents sols ferrallitiques, le reste du pays est recouvert de sols hydromorphes, qui sont, en partie ou complètement, immergés tout au long de l’année. Ils sont essentiellement situés dans la Cuvette congolaise, le long des rivières, et sont constitués d’une végétation graminéenne, notamment dans la vallée du Niari, qui a longtemps été choisie comme zone de pâturage par les paysans. On estime que les terres agricoles de la République du Congo recouvrent environ 10 millions d’hectares du pays, dont environ 2 % sont cultivés tous les ans selon des techniques traditionnelles variées telles que la culture sur brûlis.