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La pierre de Mbigou, des sculptures remarquables

Fierté de l’artisanat local, la pierre de Mbigou est extraite de plusieurs carrières dans les environs du village de Mbigou, d’où son nom, situé à environ 800 km au sud-est de Libreville. La stéatite, de son vrai nom, est une pierre très tendre au toucher, composée principalement de talc. C’est la même pierre, appelée pierre à savon, qu’utilisent les remarquables sculpteurs esquimaux. Elle est facile à travailler et d’un très bel aspect dans l’objet fini, mais elle se casse facilement et exige quelques précautions lors de son transport. Selon les filons exploités, les couleurs de la pierre varient du gris clair au noir ; il y a aussi des pierres rosées, bleues, vertes, plus ou moins veinées. Autrefois, la stéatite servait à la fabrication d’objets utilitaires, comme des fourneaux de pipe, des pots à onguents ou des vases. Ensuite, pour répondre à la demande, les sculpteurs ont commencé à reproduire des réalisations très variées, allant des statuettes et figurines à la décoration murale, représentant les scènes de la vie quotidienne. Aujourd’hui, tout peut être représenté et l’on trouve ces créations un peu partout, y compris dans les magasins huppés de Paris ! Toutefois, sur les marchés de Libreville, de nombreux artisans taillent des calcaires similaires, tout en revendiquant la dénomination. Pour lutter contre ce fléau et contre la braderie de ces œuvres artisanales, le ministère du Commerce a annoncé en mars 2021 l’interdiction de la commercialisation des objets en pierre de Mbigou sur les marchés artisanaux de Libreville. Désormais, seule la Coopérative de produits artisanaux de Mbigou (Coopam) a l’exclusivité de cette vente. Vous serez ainsi sûr de sa provenance et de sa qualité, le tout à des prix encadrés.

Les masques, des pièces uniques

L’art classique des peuples de l’Afrique tropicale n’est plus à présenter. Que ce soit au musée du Quai Branly à Paris ou au Metropolitan à New York, les chefs-d’œuvre de la sculpture africaine ont pris toute la place qu'ils méritent. En posant le pied au Gabon, le visiteur se trouvera dans une région qui figure parmi les plus célèbres de cet univers artistique. Pour ne citer que les exemples les plus connus : les masques pounou, souvent féminins et frappants de naturalisme, sont couverts d’une couche blanche de kaolin ; les masques kwélé sont caractérisés par un visage aux traits épurés inscrits dans un cadre en forme de cœur ; les masques ngil, d’origine fang, sont de forme allongée avec le front bombé marqué de trois scarifications ; les masques batéké se présentent sous la forme d’un disque plat creusé de motifs géométriques. Les masques sont portés lors des rites marquant les moments clés de la vie. Avec la danse et la musique, ils servent à rassembler la communauté dans une quête d’harmonie spirituelle et naturelle. Outre sa place importante au sein des diverses ethnies gabonaises, le masque est aussi un bel objet de décoration murale, apprécié pour les bois utilisés et la finesse de ces sculptures. Ces figures étant des pièces uniques, chargées d’histoire et de symboliques, les prix sont cependant élevés. D’ailleurs, le plus cher d’entre eux, un masque d’origine fang, a été acquis pour environ 6 millions d’euros ! Rassurez-vous, sur les marchés artisanaux, vous en trouverez de bien moins chers à exposer dans votre salon, mais il vous faudra fermement négocier. Renseignez-vous également sur l’origine du masque, afin d’être sûr de l’authenticité de votre achat.

Un panier gourmand

Pour un souvenir gustatif du Gabon, vous trouverez sur les marchés et boutiques de Libreville de nombreux produits locaux. A défaut de pouvoir rapporter du poisson ou du manioc, la pâte d’arachide est un excellent compromis. Moins grasse et sucrée que le beurre de cacahuètes, elle sert notamment à faire des sauces gabonaises qui accompagnent généralement le poulet. Elle est vendue entre autres sur le marché de Mont-Bouët, à Libreville, à un prix très correct. Pour retrouver les saveurs exotiques du Gabon au petit déjeuner, laissez-vous tenter par les délicieuses confitures artisanales, à la mangue, à l’ananas ou à la papaye, entre autres parfums. Vous trouverez les principales marques du pays, Les petits pots de l’Ogooué et Elokh, au Duty Free, au Relais à l’aéroport et dans d’autres points de vente. Enfin, pourquoi ne pas rapporter un vin local ? Il y a bien sûr le vin de palme, qui se trouve sans exception dans tous les villages, mais qui n’est pas au goût de tout le monde. Ou bien un vin du Gabon fabriqué par l’unique vigneron du pays, le domaine du Village d’Assiani, dans le Haut-Ogooué. C’est un vin (rouge, rosé et blanc) qui se défend bien et dont la notoriété est accrue par sa rareté. ll est en vente sur place à la propriété ou, par exemple, au Géant CKDO de Libreville.

D’autres idées cadeaux

Sur tous les grands marchés, on trouve des tissus de couleurs et textures somptueuses qui seront parfaits pour confectionner un pagne. Vous pourrez choisir un patron et le faire tailler sur mesure pour un prix modeste chez un couturier, ou bien garder le tissu pour réaliser votre propre création. Dans certaines boutiques, on peut aussi dénicher des vêtements et des accessoires en wax ou en d’autres matières. Lors de votre shopping, vous pourrez trouver des paniers tressés en raphia, toutefois vous ne serez pas assurés qu’ils soient réalisés des mains d’une Gabonaise. En effet, la plupart sont importés du Mali ou du Cameroun. Si vous allez du côté de Mayumba, les femmes de l’ethnie Vili perpétuent le tissage de nattes en pandanus, une plante qui pousse dans les marécages de la lagune Banio. Ces grandes nattes sont ornées de motifs culturels aux diverses significations. On peut les commander sur place ou en trouver sur quelques marchés au sud du pays. Plus rare à dégoter aujourd’hui, les outils en fer forgé. Cet art de la métallurgie est transmis dans les communautés bantoues depuis de nombreuses générations. Les forgerons avaient à l’époque un rôle social particulier. C’était souvent un chef religieux très riche et très respecté ; ses plus belles armes étaient ornées par ses soins. Bien que le grand art de la métallurgie ait quasiment disparu, on trouve de très beaux outils utilisés lors des célébrations des rites.