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Le « Pyrénéisme »

Elles envoûtent les sens et volent les souffles, lorsque celui-ci revient, il se transforme en une inspiration brute qui a habité de nombreux chefs-d’œuvre : depuis des siècles, les Hautes-Pyrénées n'en finissent pas de séduire les artistes. En faisant face au cirque de Gavarnie, Victor Hugo le prolixe est resté sans voix, le décrivant comme « un objet impossible et extraordinaire, un colosseum de la nature. » George Sand était une amoureuse de Cauterets et Juliette Drouet puisa dans les eaux de montagne pour faire naître Les Amants du lac de Gaube. Cet élan romantique porté par la sensibilité d'écrivains subjugués est né au XIXe siècle, qui est l'âge d'or du thermalisme. Poètes, romanciers mais aussi peintres viennent d'abord se ressourcer avant de succomber aux paysages des terres d'altitude. Chateaubriand et Baudelaire, pour ne citer qu'eux, louent leur beauté et le lien indéfectible entre la littérature et les sommets commence alors. Il porte même un nom et le « Pyrénéisme » voit le jour en 1898. Dans son livre Beraldi l'explique en trois verbes forts : ascensionner, sentir et écrire. Concept qui traverse les époques et aujourd'hui encore, le Salon du Livre Pyrénéen rassemble chaque année les auteurs et leurs œuvres à Bagnères-de-Bigorre, en octobre. De nombreuses librairies lui sont consacrées et, des photos aux récits, cette culture est fascinante. Fasciné, il le fut aussi mais pour d'autres raisons : Émile Zola consacra étonnement un roman à Lourdes et son « remuement des âmes ». La cité mariale lui retourna tant le cœur qu'il en fit un des tomes de la trilogie Les Trois villes, aux côtés de Paris et Rome !

Une pléaide d'auteurs

Le poète Théophile Gautier est né en 1811 à Tarbes, comme Achille Jubinal, député mais aussi homme de lettres qui fonda la Société académique des Hautes-Pyrénées, les mots enchanteurs ou engagés ont bâti l'histoire du département. Aujourd'hui, l'héritage se perpétue, moins orienté sur les pics mais toujours au sommet, se distinguent Paul Guth auteur célèbre pour ses Mémoires d'un naïf, le virtuose Christian Laborde dont Claude Nougaro disait qu' « il parlait une langue de couleurs à délivrer les grands baisers de l'âme », Violaine Bérot de la vallée de Lesponne, plume qui tranche dans des thèmes d'une rare noirceur ou encore l'anticonformiste Pierre Domenges et ses romans qui sentent le whisky sur un râpeux rock'n'roll. Si on vous dit que même l'auteur mondialement célèbre Paolo Coelho a posé ses valises et son cœur dans un petit village du 65, vous comprendrez que l'histoire d'amour entre cette terre contrastée et les virtuoses des lettres n'en est qu'à ses prémices !