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Élections du Landtag de 2018

Lors des élections du Landtag (parlement bavarois) de 2013, la CSU recueille 47,7 % des suffrages et obtient une fois de plus la majorité parlementaire. Aux élections régionales d'octobre 2018, la CSU est une fois encore sortie en tête, mais a perdu sa majorité absolue en réalisant son pire score depuis 1954. Ces élections sont surtout marquées par la déroute des sociaux-démocrates qui ne dépassent pas les 10 % des votes et obtiennent seulement 22 sièges au Landtag. Les Verts parviennent à se placer en deuxième position, récoltant 17,5 % des voix. C’est une victoire historique pour ce grand parti écologiste qui fait accuser une sérieuse perte de points à la CSU. Cette dernière reste tout de même le plus grand groupe parlementaire : elle obtient 37,5 % des voix et 85 sièges au Landtag. Elle pourra gouverner avec le concours des Freie Wähler (parti de centre-droit) et propose Markus Söder comme ministre-président.

Markus Söder, homme politique originaire de Nuremberg et actuellement numéro 1 de la Bavière, avait été pressenti pour succéder à Angela Merkel à la chancellerie fédérale. Mais, son partenaire de la CDU (la CSU et la CDU présentent toujours un candidat commun aux élections fédérales), Armin Laschet est désigné à la place comme candidat des chrétiens-conservateurs pour les élections du Bundestag de septembre 2021. Armin Laschet étant très impopulaire, sa campagne se solde par un échec historique pour l’Union (CDU-CSU). Les sondages montraient clairement que Markus Söder aurait pu mener les chrétiens-conservateurs à la victoire : un Bavarois à la chancellerie, ce sera pour une autre fois.

Si ce sont les conservateurs de la CSU qui donnent le la au niveau du Land, certaines villes bavaroises sont « rouges » : la mairie de Munich est aux mains du SPD (les sociaux-démocrates) depuis les années 1980. Nuremberg, traditionnellement rouge, elle aussi, est passée à la CSU en 2020.

Les prochaines élections régionales en Bavière auront lieu à l’automne 2023.

Économie et innovation

Après la Seconde Guerre mondiale et en un demi-siècle, l’économie bavaroise s’est détournée de l'agriculture pour devenir un Land industriel moderne, à la pointe de la technologie, avec un secteur tertiaire et une industrie dynamiques. Grâce à sa situation centrale en Europe, la Bavière est devenue une plaque tournante du commerce avec le bassin méditerranéen et le sud-est de l'Europe. En 1945, la Bavière était encore une terre majoritairement rurale, enclavée et isolée. Elle se distingue aujourd'hui non seulement comme un pôle économique majeur, mais aussi comme le berceau des découvertes en matière de nouvelles technologies. La Bavière s'illustre dans tous les domaines : les centres spécialisés de haute technologie à Martinsried (biotechnologies) et à Augsbourg (technique pour la protection de l'environnement), les centres d'innovation à Erlangen, Munich et Wurtzbourg, ainsi que le parc technologique Mittelfranken à Nuremberg… La Bavière ne compte pas moins de 493 installations de génie génétique, dont la plupart (68 %) sont situées à Munich et dans ses environs. Elle s'illustre, à échelle nationale, comme le centre de la technique électronique, de la technique radio, de télévision, de télécommunications, de l'électrotechnique, de l'aéronautique et de l'astronautique. Munich réunit plus de 99 000 entreprises de secteurs d'activités variés où prédominent entreprises de services (média, assurances, banques…) et industries (Siemens et BMW notamment). Second pôle aérien après Francfort, Munich est également reliée à toutes les villes allemandes d'importance et à plusieurs capitales d'Europe. Les petites et moyennes entreprises représentent plus de 99 % des établissements bavarois. Ce sont elles qui forment les piliers de l'économie du Land. En effet, les entreprises de moins de 500 salariés fournissent environ 77 % de tous les emplois et réalisent près de 45 % du chiffre d'affaires. Les moyennes entreprises de l'industrie, de l'artisanat, du commerce, du tourisme, des services et des professions libérales fournissent des emplois et des postes d'apprentissage qui se trouvent généralement près des lieux d'habitation, ainsi que de bonnes chances (perspectives ?) de carrière.

Une qualité de vie liée à l’image de l’économie

Quand on séjourne en Bavière, on est souvent frappé par la qualité du niveau de vie, par la propreté de l’environnement, par la tranquillité de ses villages et de ses villes et par le flegme naturel de ses habitants. Cette force tranquille que l’on observe en Bavière n’est pas sans lien avec son excellente santé économique. En 2021, la Bavière est le Land avec le plus faible taux de chômage : avec 3,6 %, la Bavière est bien en dessous de la moyenne fédérale (5,9 %). Son PIB, qui s’élève à 625 milliards d’euros (chiffres de 2019) la place parmi les États les plus riches de l’Union européenne (supérieur à celui de 22 pays européens). C’est dans une ville bavaroise – Ingolstadt – que sont versés les salaires les plus hauts d’Allemagne. Dans la ville d’Audi - pour un temps plein - le salaire mensuel moyen s’élève à 4 635 €. Pour l’ensemble de la Bavière, cette moyenne avoisine les 3 345 €, ce qui est au-dessus de la moyenne fédérale (3 209 €). Le secteur automobile est créateur d’emplois, tout comme le secteur des hautes technologies (micro-électronique, pharmaceutique, technologie énergétique, nanotechnologies, etc.). Les disparités de salaires sont assez flagrantes si l’on compare avec les Länder de l’est, tous en bas du classement des salaires moyens. Le plus faible salaire moyen est à chercher tout à l’est, dans la ville de Görlitz, frontalière de la Pologne. Avec un pouvoir d'achat par habitant d’environ 26 000 euros en 2020, la Bavière prend la tête du classement, reléguant Hambourg, le leader des années précédentes, à la deuxième place.

Secteurs d’activité

Industrie. En Bavière cohabitent les secteurs compétitifs des grands groupes industriels modernes à la pointe de la technologie comme les biotechnologies, le génie génétique, la mise au point de matériaux nouveaux et une quantité phénoménale de petites et moyennes entreprises qu'elles soient industrielles ou tournées vers l'artisanat. L'industrie apparaît donc comme le premier secteur économique en Bavière. Environ 21 % de la population active travaille dans le secteur industriel.

Artisanat. L'artisanat représente environ 9 % du produit intérieur brut du Land et génère plus de 900 000 postes. Il s'inscrit comme un stabilisateur économique dans les domaines de l'emploi et de la formation professionnelle puisque environ 30 % des apprentis y sont formés.

Commerce. Le commerce, le transport, la gastronomie et les technologies de l'information et de la communication représentent 20 % du produit intérieur brut. Environ 26 % de la population active travaille dans ces secteurs.

Agriculture. Dans le domaine de l'agriculture, la Bavière demeure le premier Land agricole de la république fédérale d'Allemagne et une des principales régions à l'échelle européenne. Le secteur agricole représente environ 2 % des emplois, mais seulement 1 % du PIB. A l’échelle nationale, il faut savoir que la Bavière fournit près de 27,5 % de la production de lait et 16,3 % de la production de céréales. Aujourd'hui, cependant, plus de la moitié des terres cultivées sont exploitées par des personnes pour qui l'agriculture ne représente pas l'occupation principale.

Place du tourisme

La Bavière est le Land le plus touristique du pays et elle attire un quart des voyageurs qui se rendent en Allemagne. Le nombre total des nuitées enregistrées chaque année tourne autour de 90 millions. Le gouvernement bavarois a toujours fait du tourisme international un de ses enjeux majeurs de développement. Résultat : aujourd'hui, un touriste sur quatre vient de l'étranger. Les principaux touristes sont traditionnellement les Hollandais, suivis par les Américains, les Autrichiens, les Italiens, les Suisses, les Britanniques et enfin les Japonais. A l'échelle nationale, le Land figure parmi les destinations favorites des familles allemandes. A lui seul, le tourisme fournit 560 000 emplois et le chiffre d’affaires qu'il représente s'élève à 31 milliards d'euros (séjours de courte durée et voyages d'affaires inclus). Le tourisme fait partie des secteurs dont l'évolution croît toujours. Afin de développer ce domaine et de le rendre encore plus attractif, le gouvernement a investi pas moins de 344,6 millions d'euros, somme qu'il a redistribuée aux communes sous forme de subventions et de prêts. Cet argent a servi à installer des équipements de tourisme à caractère public. Il y a toutefois de fortes disparités entre les différentes régions : le district de Haute-Bavière (Munich et la région des lacs) attire à lui seul 45,5 % des touristes qui visitent la Bavière. Le site le plus visité de Bavière, le château de Neuschwanstein qui a vu 1,5 million de touristes rien qu’en 2012, est toutefois dans un autre district, celui de Souabe (Schwaben), avec 14,1 % des visiteurs, se place en deuxième position. Les autres régions ne manquent pourtant aucunement d’attraits et elles misent sur la publicité pour faire venir de nouveaux publics.

La question indépendantiste

Il existe en Bavière une petite frange de la population qui défend des velléités indépendantistes. Selon les études, près de 32 % des Bavarois seraient favorables (ou plutôt favorables) à une Bavière indépendante de la République fédérale. C’est une proportion bien inférieure à celle d’autres régions européennes comme la Catalogne (où l’on gravite autour des 45 à 50 % selon les instituts de sondage), mais c’est bien plus qu’en Saxe (21 %) ou en Hesse (10 %) par comparaison. Depuis 1946, un parti politique – le Bayernpartei – porte ce projet aux élections régionales. Parmi les arguments défendus par ce parti, il y a le désir de se libérer du Länderfinanzaussgleich, un mécanisme de répartition des richesses entre les 16 Länder allemands. En 2019, la Bavière a versé 6,7 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Mais ces versements ne sont pas à sens unique, la Bavière profite elle aussi d’investissements fédéraux sur son territoire : l’État allemand participe au financement de routes et de projets d’infrastructures, par exemple. Toutefois, le Bayernpartei collecte de moins en moins d’intentions de vote : ce parti n’a plus d’élus dans le Landtag bavarois depuis les années 1960 et recueille seulement de 1 à 2 % des voix. Si la Bavière devait devenir indépendante, elle serait le 8e pays de l’Union européenne en nombre d’habitants, derrière les Pays-Bas, mais devant la Belgique, la Grèce ou le Portugal. Son économie se placerait elle aussi dans le top 10 de l’Union européenne : selon les études, le PIB bavarois se placerait en 6e ou 7e position, devant la Pologne. Si l’on compare au niveau international, le PIB bavarois serait supérieur à celui de l’Argentine, membre du G20. Cela dit, il est très invraisemblable que la Bavière devienne indépendante. Les liens entre la Bavière et la République fédérale sont étroits et leurs économies sont entrelacées. La CSU, le parti qui tire les rênes du pouvoir en Bavière depuis plus de 60 ans, est opposée à l’indépendance. Dans une campagne électorale de 1976, elle placardait : Deutschland braucht Bayern. Bayern braucht Deutschland (« L’Allemagne a besoin de la Bavière. La Bavière a besoin de l’Allemagne »).