Écrivains et poètes célèbres

Paul Valéry (1871-1945). Né à Sète d’un père corse et d’une mère génoise, Paul Valéry est un grand écrivain, poète et philosophe. Après avoir terminé ses études à Paris, et influencé par Mallarmé, il se consacre à une réflexion politique, scientifique et économique ainsi qu’architecturale. Le succès du Cimetière marin l’oriente définitivement vers la poésie et les arts. Élu en 1925 à l’Académie française, puis nommé professeur au collège de France, il restera toujours fidèle à sa ville natale qu'il a lui-même renommée "Île singulière". Il repose désormais au cimetière marin.

Yves Rouquette (1936-2015). Ce poète sétois, auteur d’une quarantaine de livres (romans, nouvelles ou pièces de théâtre) et journaliste, est un parfait représentant de la littérature occitane d’aujourd’hui.

Maurice Clavel (1920-1979). Intègre dans la passion, Maurice Clavel, né à Frontignan, disait que « Dieu est Dieu, nom de Dieu ». Professeur de philosophie, il collabora dans les années cinquante au journal Combat, puis au Nouvel Observateur. Gaulliste au départ, il prendra ses distances lors de l’affaire Ben Barka et deviendra un prophète de la contestation après mai 1968, où il quittera le corps professoral. Il est aux côtés de Jean-Paul Sartre lors de la création de Libération, et se rendra célèbre lors d’un débat face à Jean Royer, lorsqu’il quitta le plateau en direct après avoir prononcé son fameux « Messieurs les censeurs, bonsoir ».

La langue d'Oc

Dans l'Hérault et l'Archipel de Thau, certains parlent encore l’occitan, ou langue d’oc. Longtemps qualifiée de patois face au français officiel, cette langue est elle aussi issue du latin, formée par l'arrivée des Romains et le mélange avec les langues locales existantes. Ses racines sont profondément ancrées dans l’histoire de l’Europe méridionale. Après l’installation des Francs dans toute la moitié nord de la Gaule, la langue parlée par tous, le gallo-roman, a évolué en une multitude de dialectes, regroupé sommairement en dialectes du Nord et dialectes du Sud. Curieusement, ces dialectes ont été nommés d’après la manière dont les gens disaient oui. Dans le nord, on disait « o-il » et dans le sud « oc », ainsi sont nées la langue d’oïl et la langue d’oc. Au Moyen Âge, la langue d’oc s’affirme comme une culture majeure. Elle fut celle de l’amour courtois, celle des mœurs raffinées et de la culture. Les troubadours l’ont chantée de l’Italie du nord aux Pyrénées, avant qu'elle ne soit la langue de l’hérésie cathare, combattue aussi vivement que ceux qui la parlaient, au cours de la croisade contre les Albigeois. Conservée seulement à usage domestique, elle reprit vigueur au XIXe et au XXe siècle dans un mouvement parallèle à celui du félibrige en Provence.

Chantée par de grands écrivains, Ferdinand Fabre au XIXe siècle, puis Paul Valéry, Joseph Delteil, André Chansom, Jean-Pierre Chabrol ou Max Rouquette, elle est à nouveau étudiée, utilisée dans certaines écoles (les Calandretas) et a aujourd'hui ses fervents défenseurs pour qu'elle ne tombe pas dans l'oubli.