PALAIS DE L'INQUISITEUR DE BIRGU
Si l'histoire de ce lieu est exceptionnelle, sa visite manque d'explications, dommage. C'est désormais un musée-dépôt où s’accumulent tous les objets et œuvres qui ne trouvent pas leur place ailleurs, ou qui ne s’accordent pas à un thème ou à une époque précise. Cela donne une exposition sans orientation définie, ni lien logique, mais dont le cadre et la diversité justifient tout de même une petite visite.
Dans ce palais ont résidé 62 inquisiteurs, dont 22 sont devenus des cardinaux et 2 des papes (Alexandre VII et Innocent XII). Bien qu’ « indépendants et souverains », comme tous les catholiques, les chevaliers dépendent du pape qui leur envoie l’inquisiteur, joliment qualifié de « délégué apostolique », qu'il charge d’inspecter le territoire et de contenir toute pratique non orthodoxe. L’inquisiteur a également pour tâche d’aplanir les conflits possibles entre le grand maître et les évêques locaux. Le palais sert de tribunal ordinaire jusqu’en 1574, date à laquelle il devient le siège du tribunal de l’Inquisition qui juge et condamne les chevaliers hérétiques. Leurs peines sont cependant beaucoup moins lourdes que sous l’Inquisition espagnole de Torquemada. Par exemple, on leur interdit de porter l’habit de chevalier pendant un certain temps, on les met dans une cellule quelques jours, ou bien on leur ordonne de distribuer de l’argent aux pauvres.
A l’entrée du palais, vous pouvez voir une horloge maltaise typique, de forme carrée, avec des motifs bucoliques, un paysage au centre et un mécanisme en bois. Le palais lui-même est une très belle bâtisse du XIe siècle. De cette époque subsistent encore, au plafond, des fresques assez détériorées, ainsi que des croisées d’ogives, striées. Il acquiert sa taille définitive en 1767. Il sert, entre autres, à l’armée britannique et se trouve occupé un temps par les frères dominicains dont l’église et le couvent ont été détruits pendant la guerre.