Guide de Vatican : Le Vatican en 50 mots-clés

Académie

Le Saint-Siège possède plusieurs académies pontificales aux mandats variés. Les trois académies des sciences, des sciences sociales et de la vie ont été citées par la constitution Pastor Bonus du 28 juin 1988, dans laquelle le pape définissait la nouvelle organisation de la Curie romaine. Elles ont reçu une mission de recherche et de dialogue dans leurs domaines propres. Leurs membres n'ont pas à être catholiques, ils peuvent ne professer aucune religion. L'académie pontificale ecclésiastique, dont les bâtiments se trouvent non loin du Panthéon, est l'école diplomatique du Saint-Siège, où sont formés les futurs nonces apostoliques.

Ange

Ce sont les créatures du monde invisible, qui glorifient Dieu et qui servent sa volonté. Un ange parmi les plus grands, l'archange Gabriel, annonce à Marie qu'elle va mettre le Sauveur au monde. Les hiérarchies d'anges et leurs noms divers, comme les séraphins ou les chérubins, ne relèvent pas du dogme catholique. Au Vatican, et notamment sur la voûte de la chapelle Sixtine, les anges joufflus et callipyges sont parmi les moins sages de la Création, mais les plus drôles aussi.

Angélus

C'est une prière populaire qui se récite trois fois par jour, le matin, à midi et le soir. Les cloches des églises sonnent pour le rappeler, à 7h, à midi et à 19h. Elle se décline en trois phases, dont la première débute par : Angelus Domini nuntiavit Mariae, soit : l'ange du Seigneur porta l'annonce à Marie. C'est une dévotion spéciale à l'Annonciation, quand Marie apprend qu'elle va mettre au monde le Sauveur. Le pape la célèbre avec les fidèles rassemblés place Saint-Pierre, tous les mercredis et dimanches à midi, dans une ambiance toujours très festive.

Anneau

Avec la croix pectorale, c'est l'insigne de dignité le plus porté dans les couloirs du Vatican. Le pape a deux anneaux : le premier, épiscopal, qu'il porte en tant qu'évêque de Rome ; le deuxième, du Pêcheur, qui sert à sceller les plis pontificaux, qu'on avait l'habitude de briser à la mort du pontife. Depuis Paul VI, le pape porte un anneau simple. Les cardinaux portent un anneau d'or que leur remet le pape, avec à l'intérieur les armes du souverain régnant. Les évêques et abbés ont eux aussi le droit de porter cet insigne. Bien que l'usage soit de porter de l'or, les anneaux sont parfois ornés d'une pierre. Il n'est plus requis de baiser les anneaux, fut-ce celui du pape.

Apôtre

Les douze compagnons du Christ portent le nom d'apôtre, du grec ΑΠΟΣΤΕΛΛΕΙΝ, qui veut dire " envoyé ". Deux d'entre eux, Pierre et Paul, dans leur pérégrination méditerranéenne, arrivent à Rome. Ils y subissent le martyre au nom de leur foi ; le premier est crucifié la tête en bas, par déférence envers le Christ, l'autre est décapité, en vertu d'un privilège accordé aux citoyens romains. Pierre fonde la communauté chrétienne de Rome que l'on qualifie dès lors d'apostolique. Il en est ainsi du siège du pape, qui succède à celui que l'on appelle le prince des apôtres. Tous les cinq ans, chaque évêque doit rendre une visite ad limina apostolorum au souverain pontife, c'est-à-dire " sur la tombe des

apôtres ", Pierre et Paul.

Atelier

L'Etat de la Cité du Vatican possédait une autonomie énergétique assurée par une centrale électrothermique. La consommation électrique est aujourd'hui alimentée par le réseau italien. L'eau vient aussi du réseau national de l'Etat voisin. Néanmoins, le Vatican possède beaucoup d'ateliers destinés à la mécanique, à la menuiserie. Ils dépendent de la direction des services techniques. Au sein des musées du Vatican, de nombreux ateliers de restauration d'art veillent sur la bonne santé des peintures, sculptures, boiseries et mosaïques. Enfin, le service des fleurs est chargé de la décoration des bureaux du gouvernorat, de la Curie, du palais pontifical et de la basilique Saint-Pierre au moment des célébrations.

Audience

Les pèlerins et visiteurs du Saint-Siège peuvent avoir la chance de voir le souverain pontife lors de l'audience générale du mercredi, dans la salle Paul VI, qui accueille 7 000 personnes. Des groupes plus restreints sont parfois reçus dans la salle Clémentine, dans le palais apostolique. Les chefs d'Etat et ambassadeurs sont accueillis dans la bibliothèque du pape, salle plus austère que la grandiose salle Clémentine. L'été, ou lorsque le pape se repose, il reçoit à Castel Gondolfo. Le Saint-Père remet alors différents présents à ses visiteurs, des médailles commémoratives ou des chapelets.

Autel

C'est le meuble majeur d'une église, la table autour de laquelle on se rassemble pour célébrer la liturgie de l'Eucharistie. Empruntant au vocable antique, l'autel est la pierre du sacrifice, celui du Christ mort pour le salut des hommes. Selon le rite tridentin (du concile de Trente, au XVIe siècle), l'autel était orienté de telle manière que le célébrant tournait souvent le dos aux fidèles ; il symbolisait le pasteur qui conduisait le troupeau vers le Berger. Depuis le concile Vatican II (1962-1965), l'autel est placé entre le prêtre et le peuple de Dieu ; un dialogue est instauré autour de la table de célébration. Dans la basilique Saint-Pierre, un baldaquin surmonte l'autel, à l'image des églises byzantines ; c'est un signe de déférence pour le mystère eucharistique qui va s'y réaliser.

Automobile

Où sont passés les carrosses et les chaises à porteur qui faisaient le faste des papes d'antan ? Les carrosses sont exposés dans une partie du musée du Vatican qui porte leur nom, à côté des premières voitures du Saint-Père. La Sedia Gestatoria qu'a encore utilisée Jean-Paul Ier, n'a plus de bras pour la porter. Quelle perte quand on pense à Paul VI coiffé de la tiare, sur la chaise en velours rouge de Léon XIII, sous un dais de même couleur, entouré des camériers qui agitaient les flabelli en plumes d'autruche... A leur place, depuis Jean XXIII, c'est Mercedes qui fournit les chevaux du pontife. Une classe G pour la papamobile, et des classes M et S pour les voitures officielles.

Basilique

Le mot latin basilica, ou " lieu public ", désigne des églises particulières. Il y a cinq basiliques patriarcales à Rome, dédiées aux cinq patriarches latins. Saint-Pierre est assignée au patriarche de Constantinople ; Saint-Jean-de-Latran au patriarche d'Occident, le pape ; Sainte-Marie-Majeure au patriarche d'Alexandrie ; Saint-Paul-hors-les-Murs au patriarche d'Antioche ; Saint-Laurent-hors-les-Murs au patriarche de Jérusalem. Saint-Laurent n'est pas une basilique majeure. Les basiliques majeures possèdent toutes une porte qui n'est ouverte que pendant l'Année sainte. Les basiliques mineures sont des églises qui sont honorées d'une dignité particulière, en raison de leur histoire ou du saint auquel elles sont consacrées.

Bible

C'est le livre saint sur lequel se fonde la religion chrétienne, constitué de soixante-treize ouvrages différents. L'Ancien Testament, dont la division des Septante (écrite à Alexandrie de 250 à 215 av. J.-C.), a été adoptée par l'Eglise catholique ; il comporte une annonce messianique que le Christ vient accomplir. Le Nouveau Testament décrit la vie du Messie grâce aux quatre Evangiles, ainsi que les premiers temps de la nouvelle religion, avec les Actes des Apôtres et les Epîtres. Saint Jean est l'auteur du dernier livre, l'Apocalypse, qui donne une révélation sur la fin des temps.

Cardinal

Ceux que la tradition nomme les " princes de l'Eglise " apparaissent au VIIe siècle, pour aider le souverain pontife dans la gestion de la Curie romaine ; ils sont donc naturellement des résidents de la Ville éternelle. Ce n'est qu'à partir du XIe siècle que leur collège élit le pape, quand ils se réunissent en conclave. Ils sont créés cardinaux lors d'un consistoire, et leur fonction ne correspond pas à un ordre mais à une dignité. La majorité d'entre eux travaille dans les Dicastères de la Curie. Plusieurs cardinaux ont des fonctions spécifiques : à la mort du pape, le cardinal camerlingue gère la vacance du siège avec le Collège cardinalice ; le cardinal doyen préside le conclave.

Chapelle

Le Vatican possède quelques-unes des chapelles les plus remarquables du monde chrétien. La chapelle Nicoline, commandée par Nicolas V, a été délicieusement décorée par Fra Angelico. La chapelle Sixtine a été peinte par sept peintres différents dont le dernier, Michel-Ange, lui a donné son extraordinaire lyrisme. Les chapelles Pauline et Polonaise sont réservées au pape, dans ses appartements pontificaux.

Chef-d’œuvre

Le pape Jules II, qui succède aux Borgia, est le fondateur du premier des musées du Vatican, qu'il place dans la cour du Belvédère, en 1506. Les pièces antiques acquises à l'époque sont encore exposées dans les musées actuels : le Laocoon, l'Apollon, la Vénus Felix, le Tibre et le Tigre. Aujourd'hui, ce ne sont pas moins de neuf musées, quatre galeries et autant d'autres parties qui le constituent. Le musée du Trésor de Saint-Pierre, dont l'entrée se trouve dans la basilique, ne dépend pas des musées du Vatican. Cependant les chefs-d'oeuvre du Saint-Siège ne sont pas seulement les objets, mais les bâtiments sacrés et profanes, les murs ornés. Le Vatican est un chef-d'oeuvre en soi.

Chœur

Laudate eum in tympano et choro, laudate eum in chordis et organo ! " Si le psaume 150 fait plutôt référence aux danses interprétées pour le Nom du Seigneur, les choeurs actuels sont composés de chantres. Ceux qui se produisent lors des célébrations présidées par le pape ou par un cardinal, appartiennent à la chapelle pontificale de musique Sixtine, créée par saint Grégoire le Grand. Ils prennent place dans le choeur de l'église, cette partie réservée aux prêtres qui célèbrent la messe et à ceux qui les assistent.

Conclave

Les cardinaux sont réunis dans un lieu fermé " avec une clef ", ou cum clave, depuis une Constitution pontificale promulguée en 1274. Le scandale de l'élection de Grégoire X, qui mit plus de trois ans avant de trouver un achèvement - le souffle de l'Esprit Saint n'était pas assez puissant - conduisit le nouveau pape d'alors à prendre cette décision draconienne d'enfermer les électeurs du pontife. Il l'assortit d'un règlement selon lequel les vivres devaient être réduites au bout de trois jours et limitées à du pain et de l'eau dès le huitième jour. Cette règle permettait aussi de se prémunir des influences extérieures, notamment celles des monarques. Aujourd'hui, il n'est toujours pas permis aux cardinaux de communiquer avec l'extérieur, et la règle d'élection du pape a été mise à jour par la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis du 22 février 1996, signée de Jean-Paul II.

Confession

La grotte qui héberge la tombe de l'apôtre Pierre, ou plutôt qui la surplombe, porte le nom de Confession, non pas que celui-ci eût admis quelque faute à cet emplacement, mais parce que son martyre a été l'aveu ultime de sa foi dans le Christ, que sa mort a eu lieu avec foi, ce que veut dire " confession ". C'est à l'architecte Maderno que l'on doit la double révolution qui conduit à cette excavation. En 1954 y ont été découverts les ossements d'un homme très particulier, couvert d'un manteau de pourpre. Ils provenaient d'une tombe située juste au-dessous de la Confession. L'Eglise catholique a proclamé qu'il s'agissait des reliques de saint Pierre. Il revient à chacun, aujourd'hui, selon les convictions qui l'animent, de faire sa propre confession et de reconnaître ou non que " Pierre est là ".

Citoyenneté

Seules quelque quatre cent cinquante personnes possèdent la citoyenneté vaticane. Ce statut s'obtient dans le cadre d'une fonction exercée pour l'Etat de la Cité du Vatican ou pour la Curie romaine, et se perd avec la fin de la mission assignée par le souverain pontife. C'est d'ailleurs le gouvernorat de l'Etat qui est responsable de la gestion de cette citoyenneté, mentionnée dans les accords du Latran de 1929. Les fidèles catholiques, au nombre de 1 milliard 181 millions selon l'Annuaire pontifical 2011, bien que spirituellement dépendant du Saint-Père, ne peuvent prétendre à la nationalité vaticane qui les exonérerait de leurs obligations envers l'Etat dont ils sont les citoyens ou sujets.

Croix

Le sacrifice du Christ sur la croix, immense par la souffrance du supplice et transcendant par la force de la Rédemption, a inspiré aux chrétiens leur signe de ralliement. Si le Messie demande à ses disciples d'aller baptiser le monde " au nom du Père, du Fils et de l'Esprit saint ", ce n'est que par la suite que la croix et cette formule seront associées. On se signe ou l'on bénit avec la main droite, héritage d'une tradition où la main gauche (sinistra) était déconsidérée. La croix n'a pas toujours représenté le Christ dans la douleur, et c'est au VIIe siècle que cette image forte a su s'imposer.

Curie

L'Empire romain donnait ce nom à la fois à ses divisions administratives et au Sénat. L'Eglise catholique a conservé ce terme latin pour désigner son administration centrale, la Curie romaine, et ses administrations déléguées, les Curies diocésaines. La Constitution Pastor Bonus a rappelé quelles étaient les tâches de la Curie romaine et a établi les missions respectivement confiées à chaque dicastère, c'est-à-dire à chaque subdivision de la Curie, composée de la Secrétairerie d'Etat, des neuf congrégations, des douze Conseils pontificaux, des trois Tribunaux, des trois services administratifs et des autres organismes et institutions rattachés. La Curie romaine est souvent critiquée, mais il en est de même de toute administration, et ce sont à peine plus de 2 000 personnes qui oeuvrent à Rome au gouvernement de l'Eglise universelle : un tour de force impressionnant !

Dôme

La coupole de la basilique Saint-Pierre est la plus haute de Rome. Dessinée par Michel-Ange, elle a été commencée en 1547. Avant de mourir, l'artiste a pu en réaliser le tambour ; c'est son élève, Giacomo Della Porta, qui va en achever l'élévation. La coupole mesure un peu plus de 136 m, en comptant son lanternon haut de 17 m. Sous la coupole, les quatre pendentifs représentent les quatre évangélistes. L'entablement de la coupole reprend les paroles du Christ à Pierre : Tu es Petrus et super hanc Petram aedificabo Ecclesiam meam, c'est-à-dire " Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise. "

Encens

La précieuse résine a toujours servi d'offrande aux divinités. Ce beau symbole demeure dans la liturgie catholique qui s'inspire du psaume 140 : " Que ma prière devant toi s'élève comme un encens, et mes mains, comme l'offrande du soir. " Les encens utilisés dans les églises se déclinent en gammes et parfums variés. L'un des plus subtils est l'encens pontifical, mélange d'oliban, de myrrhe, de benjoin et de storax. C'est d'ailleurs le benjoin qui, de tous ces composants, produit le plus de fumée lorsqu'il se consume dans les encensoirs qui se balancent sous les voûtes des basiliques romaines, grâce à la dextérité des thuriféraires de Sa Sainteté.

État

Le traité du Latran, signé le 11 février 1929, a mis un terme aux fortes dissensions qui envenimaient les relations entre la nouvelle nation italienne et l'Eglise catholique, privée des Etats pontificaux depuis 1870. Par ailleurs, le traité a donné un statut international à l'Etat de la Cité du Vatican, dont le chef est le souverain pontife, monarque absolu mais élu par ses pairs. Le gouvernement de l'Etat est confié à un cardinal appelé président du gouvernorat. Il ne faut pas confondre l'Etat du Vatican avec la gestion de l'Eglise universelle, toujours dirigée par le pape, assisté en cela du secrétaire d'Etat, qui est son principal collaborateur dans cette tâche.

Gentilhomme

Les gentilshommes de Sa Sainteté sont des laïcs chargés d'aider le pape lors des réceptions protocolaires. Ils sont principalement choisis parmi l'aristocratie romaine. Vêtus d'un frac et d'un gilet noir, d'une cravate blanche, ils portent leurs différentes décorations, de même qu'un collier à triple chaîne d'or auquel est suspendu l'insigne de leur dignité, les clefs et la tiare papales. Il ne faut pas les confondre avec la noblesse romaine, que Paul VI a dissoute en 1967 en tant que corps social de l'Eglise. Depuis la même époque, le souverain pontife donne rarement des titres nobiliaires ; la noblesse pontificale disparaît ainsi au fil des générations.

Héraldique

L'art du blason a un pan ecclésiastique qui est particulièrement visible à Rome, sur les églises de la ville notamment. C'est au retour des croisades que cet art va se développer en Occident, sans doute en copiant les écus ronds des Mamelouks. Le blason du pape est coiffé de la tiare et les clefs sont passées en sautoir derrière l'écu. Le blason d'un cardinal est surmonté d'un chapeau rouge (de gueules) d'où tombent cinq rangées de houppes de même couleur. Le blason d'un archevêque est coiffé d'un chapeau vert (de sinople) d'où tombent quatre rangées de houppes de même couleur ; un évêque n'a que trois rangées de houppes. Les primats passent une croix à deux traverses derrière l'écu. La crosse et la mitre sont désormais supprimées des attributs héraldiques. Une devise, placée sous la pointe de l'écu, vient souvent compléter le blason.

Jardins

Les jardins du Vatican sont largement visibles du lanternon du dôme de la basilique, encore faut-il avoir le courage d'y monter car, même en empruntant l'ascenseur jusqu'au sommet du tambour, il reste quelques marches à gravir. Le jardin est composé d'essences rares, de bois, de parterres de gazon, de fontaines constitués par les papes successifs, notamment pendant la période où le souverain pontife se sentait prisonnier dans Rome, entre 1870 et 1929. On peut y accéder une fois par semaine en hiver, et trois fois par semaine en été, en ayant fait une demande spéciale dans le grand hall d'entrée des musées du Vatican.

Latin

La langue de l'Empire romain, qui pendant des siècles a été aussi la langue de l'érudition et de l'enseignement universitaire, est restée la langue officielle de l'Eglise universelle. Même si les langues vernaculaires, c'est-à-dire locales, sont largement employées lors des discours des papes et autorisées lors des célébrations liturgiques depuis le deuxième concile du Vatican, tous les documents officiels sont rédigés dans cette langue respectable. Le latin n'est pas une langue morte au Vatican puisque le dictionnaire s'enrichit chaque jour de mots nouveaux, recensés dans le Lexicon recentis Latinitatis, que l'on trouve sur le site Internet du Saint-Siège.

Liturgie

C'est l'expression de la théologie célébrée dans la prière. La religion catholique y attache une grande importance, comme on peut le voir lors des grandes célébrations qui ont lieu à la basilique Saint-Pierre ou sur la place. Le concile Vatican II lui a consacré le premier de ses travaux, dans la Constitution Sacrosanctum Concilium. Toutes les cérémonies du pape sont préparées par le maître des célébrations liturgiques, qu'elles se déroulent à Rome ou ailleurs dans le monde.

Messe

C'est la célébration liturgique la plus importante pour un catholique. La liturgie de la Parole la commence par quatre lectures : un texte de l'Ancien Testament, un psaume, un texte du Nouveau Testament et la proclamation de l'Evangile. Après le symbole de la foi, le Credo, vient la liturgie de l'Eucharistie, qui est une action de grâce. Le pain et le vin, durant la prière consécratoire, se changent symboliquement en " Corps et Sang du Christ " par le phénomène de la transsubstantiation. A ce mémorial de la Cène, les fidèles participent sous la forme de la communion. A la fin de la messe, ils sont envoyés dans le monde pour continuer à annoncer la Bonne Nouvelle.

Mule

Il ne s'agit pas d'un animal, comme s'est amusé à l'écrire Alphonse Daudet dans la célèbre " Mule du pape ". C'est le nom donné, depuis le XVIe siècle, aux souliers du Saint-Père. Depuis le XIIIe siècle, l'usage prescrit que, dès son élection, le pape doit se chausser de souliers rouges. Si ces chaussures ont été de velours, de soie au cours des siècles, et si leurs couleurs ont varié selon les habits liturgiques portés, aujourd'hui les mules papales sont de cuir rouge sombre.

Nécropole

Si la foi catholique a admis de tout temps que la basilique Saint-Pierre avait été construite au-dessus de la tombe de Pierre, les siècles avaient effacé ce qu'il en était de l'endroit exact de la mémoire de chacun. Il s'est trouvé que Pie XI avait souhaité être enterré au plus près de la tombe pétrinienne. Mort à la veille de la guerre, en 1939, son successeur, Pie XII, demande alors que l'on creuse à cet effet autour de la galerie qui contourne la Confession. A la surprise des archéologues, au même niveau est découverte une nécropole utilisée de Néron à Constantin. Les fouilles permettent à Pie XII de déclarer, à Noël 1950, que la tombe de l'apôtre Pierre a été retrouvée. En 1954, on découvre des ossements d'un homme de 70 ans, parés de la pourpre impériale. En 1962, Paul VI annonce au monde que ce sont bie, les ossements de saint Pierre et que les deux basiliques ont été construites exactement à la verticale du tombeau de l'apôtre.

Nef

La basilique Saint-Pierre de Rome est la plus grande église de la chrétienté, notamment grâce aux proportions de sa nef, née du génie de trois hommes, Michel-Ange, Maderno et le Bernin. La nef centrale est longue de 98 m, divisée en quatre arches monumentales, et sa largeur est plus petite au niveau du choeur qu'au niveau du narthex, pour des raisons de perspective. Sa voûte culmine à 23,80 m. L'idée originelle de Michel-Ange était de laisser les piliers blancs, mais Maderno et le Bernin, pour donner une unité de décor à l'ensemble, vont travailler à les recouvrir de marbre, de médaillons, de chérubins et de colombes que l'on admire encore aujourd'hui.

Nimbe

C'est dans un halo de lumière aveuglante que, le jour de l'Ascension, le Christ disparaît aux yeux de ses apôtres. Il était déjà d'usage de représenter quelques divinités et empereurs de l'Antiquité avec un cercle de lumière coiffant leur tête. Ce nimbe a été conservé dans l'art chrétien, et le Christ et les saints sont couronnés d'une auréole dorée, le Messie ayant souvent un nimbe crucifère sur la tête. Dans la chapelle Sixtine, Judas porte aussi un nimbe, éteint, en grisaille. Le diablotin qui se tient derrière sa tête y est sans doute pour beaucoup.

Obélisque

La place, dessinée par le Bernin qui en éleva aussi la double colonnade, accueille en son centre un magnifique obélisque d'un peu plus de 25 m de hauteur. C'est l'empereur Caligula qui le fait venir d'Egypte en l'an 40, et le place au centre d'un cirque qui sera terminé par Néron. L'axe du cirque était légèrement décalé vers le sud de l'axe de la basilique, et ses vestiges se trouvent dans la cour de l'église actuelle, au niveau de la quatrième arche de la nef. Le pape Sixte Quint le fait déplacer en 1586 et le transporte, à l'aide de 900 hommes et de 75 chevaux, vers le lieu qu'il occupe actuellement. En 1589, le même pape place à son sommet une boule contenant des reliques de la Vraie Croix.

Onction

Une silhouette vêtue d'une soutane filetée de pourpre flotte sur les marbres séculaires, une main se tend, l'améthyste portée à l'annulaire brille de mille feux, et, genou à terre, une deuxième silhouette s'incline devant la gemme cardinalice. Si l'onction ecclésiastique était un don du Saint-Esprit, on hésiterait entre la sagesse et la piété, qui s'exprimeraient par cette présence incomparable dont Eminences et Excellences rayonnent. Fellini, dans son Roma, de 1972, fait défiler des figures épiscopales et pontificales raides de Deus ex machina, marqué, sans doute, qu'il était, par les poses de Pie XII. L'onction d'aujourd'hui est plus simple, plus proche, et elle exprime souvent la tendresse que les hommes d'Eglise éprouvent pour le peuple de Dieu dont ils ont la charge.

Ordre

Le sacrement de l'ordre peut être donné trois fois. La première fois est célébrée lors de l'ordination des diacres, c'est-à-dire de ceux qui se mettent au service. L'état diaconal peut être permanent, et il est alors souvent donné à des hommes mariés, ou bien il est temporaire, et il est alors donné à ceux qui se préparent à devenir prêtre. La deuxième fois est célébrée lors de l'ordination presbytérale et confère le sacerdoce à ceux qui le reçoivent ; ils deviennent alors prêtres. La troisième fois est célébrée lors de l'ordination épiscopale ; les prêtres ordonnés deviennent alors évêques. Le pape et les cardinaux ne reçoivent pas d'ordination. Les cardinaux sont créés, le pape est élu et intronisé.

Péché

Le Code de droit canonique de 1983 utilise peu le terme de péché dans ses 1752 canons. On y parle d'avantage de fautes. Le Catéchisme de l'Eglise catholique emploie beaucoup plus cette expression relevant du lexique théologique. L'origine du mot latin signifie " faire un faux-pas ". Les péchés des temps anciens étaient vécus et sanctionnés plus gravement qu'ils ne le sont aujourd'hui. La peur de Dieu n'est plus la même, sans doute à cause de l'intellectualisation de son peuple qui relativise plus la portée des actes de chacun. Pourtant, le sacrement de pénitence et de réconciliation demeure un moment unique de dialogue, de libération et de pardon, et l'Eglise pense que l'acte de repentance n'est pas un abaissement mais plutôt un grandissement de l'âme.

Pèlerin

Au XVIe siècle, on recensait déjà plus d'un million de pèlerins par an qui se déplaçaient à Rome, afin de rendre hommage au prince des apôtres. Le pèlerinage à Rome n'est pas le seul de ces voyages spirituels que les catholiques peuvent entreprendre, aussi à Jérusalem, à Saint-Jacques de Compostelle, à Lourdes, à Fatima, à Czestochowa, ou dans des lieux plus simples. Ce sont des expériences inédites où se mêlent démarche de foi, effort physique, rencontre de milliers d'autres chrétiens, et qui ne laissent pas indifférent, à tel point que ceux qui prennent une fois dans leur vie le bâton de pèlerin ont tendance à ne jamais plus le lâcher.

Pontife

Là encore, c'est l'organisation romaine antique qui a inspiré la nouvelle Eglise chrétienne pour le choix de pontife suprême, titre porté par les papes. L'empereur de Rome était le premier des pontifes. En tant que garant du respect de la religion officielle, il avait l'autorité d'interdire la célébration de cultes nouveaux dans toute la juridiction impériale. Primus inter pares, " premier entre ses pairs ", l'évêque de Rome, que l'on appelait autrefois le patriarche d'Occident, est devenu rapidement ce Pontifex Maximus, dont on voit partout la marque sur les bâtiments religieux et profanes de Rome, sous le sigle " Pont.Max. " qui suit le nom du pape.

Prélat

Le Code de droit canonique de 1983 prévoit deux prélatures. La première, territoriale, correspond à un territoire qui échappe à la juridiction d'un évêque, dirigée alors par un prélat. La deuxième, personnelle, répond à des besoins particuliers. Paul VI, dans son motu proprio Pontificalis domus de 1968, précise que des prélats d'honneur de Sa Sainteté peuvent être créés pour le besoin de la Maison pontificale, et que ces titres seront attribués aux prêtres qui aideront le Saint-Père dans des fonctions spécifiques. On les reconnaît à la soutane noire filetée de violet, mais ils ne portent pas de croix pectorale ou d'anneau, à la différence des évêques qui portent aussi la même soutane. Plus globalement, on donne aussi le titre générique de prélat à tous les dignitaires de l'Eglise.

Protocole

Le protocole du Saint-Siège a été considérablement allégé par Paul VI. Les titres glorieux qui agrémentaient bon nombre d'ouvrages plus ou moins littéraires avant ces réformes pontificales, appartiennent au passé. Citons quelques noms évocateurs d'un faste disparu : la Garde palatine d'honneur, la Gendarmerie pontificale, les gentilshommes des cardinaux, le majordome de Sa Sainteté, la noblesse romaine, les porteurs de la Rose d'or, les secrétaires des brefs aux princes. Seules les audiences privées destinées aux chefs d'Etat et aux ambassadeurs conservent une certaine étiquette, où officient les attachés d'antichambre, les gentilshommes de Sa Sainteté, sous le regard de la Garde suisse pontificale.

Publication

Le journal Osservatore Romano a été créé en 1851, dans la tourmente qui opposait le pape et les Etats pontificaux aux groupes nationalistes italiens. Il a servi à la diffusion de la position du Saint-Siège sur ses droits concernant ses Etats et comme relais des condamnations du courant moderniste de l'époque. Aujourd'hui, le journal continue de publier les positions officielles de l'Eglise, les discours politiques et spirituels, ainsi que les nominations dans les Curies romaine et diocésaines. Une très nouvelle orientation du journal lui permet maintenant de prendre des positions plus tranchées que par le passé. Le Saint-Siège publie aussi des ouvrages avec les Editions des Musées du Vatican, la Librairie éditrice du Vatican et les éditions de la Fabrique de Saint-Pierre. Le Calendario Romano, qui n'est pas vendu dans les boutiques du Vatican, n'est pas une initiative de l'Eglise, mais celle d'un photographe qui y présente, sur douze mois, des photographies d'accorts jeunes prêtres et séminaristes.

Radio

Le deuxième média du Saint-Siège a été demandé par Pie XI au Prix Nobel de physique, Guglielmo Marconi, qui a construit Radio Vatican et son émetteur à l'intérieur de la Cité. Le pape a ensuite confié la station à un prêtre, le père Giuseppe Gianfranceshi, qu'il a choisi pour sa formation de mathématicien et de physicien. C'est le 12 février 1931 que le Saint-Père inaugure la radio du Vatican en prononçant un discours enlevé : " Ciel, prête l'oreille, et je parlerai ; terre, écoute les mots que je vais prononcer. " (Deut 31,1.) Aujourd'hui, Radio Vatican transmet 78 heures d'émissions quotidiennes dans toutes les langues, dont le chinois. Ce média est essentiel pour le Saint-Siège, qui l'utilise comme moyen de mission et d'évangélisation. C'est la raison pour laquelle, bien que toujours déficitaire, ce poste budgétaire du Vatican est maintenu et constamment développé.

Salut

Les chrétiens professent que l'Incarnation, la mort et la Résurrection du Christ ont lavé l'humanité tout entière de la faute originelle et que Jésus-Christ est bien le Messie annoncé dans les Ecritures. C'est une proposition de salut car, au moment du jugement dernier, chaque individu, au nom de la liberté qui lui a été donnée par Dieu lors de la Création, pourra choisir de suivre ou de refuser l'Amour de Dieu, de façon définitive. Le salut est primordial pour les chrétiens, qui y puisent leur foi, leur espérance et leur charité. Même le droit canonique, injustement accusé de raideur, conclut magnifiquement son code en rappelant que " la loi suprême est le salut des hommes. "

Soutane

Cet habit ecclésiastique est le plus porté au Vatican, où le clergyman composé d'un costume sombre et d'une chemise à col romain n'a pas beaucoup d'adeptes. Le pape porte une soutane de couleur blanche, celle des cardinaux est rouge, tandis que celle des évêques et des prélats est violette et, qu'enfin, celle des prêtres est noire. Les soutanes entièrement de couleur sont plutôt réservées aux offices liturgiques et aux manifestations officielles ; la soutane filetée est d'usage plus courant. C'est aussi un habit de choeur en usage parmi les laïcs, comme les séminaristes, les choristes ou les servants de messe, qui ne portent pas cet habit en dehors de ces fonctions spécifiques.

Suisse
Guarde suisse en uniforme traditionnel.
Guarde suisse en uniforme traditionnel.

Deux corps armés protègent le Saint-Siège : le corps de la gendarmerie qui dépend de l'Etat de la cité du Vatican et la Garde suisse pontificale qui dépend du Saint-Siège et prête serment ad personam au pape. L'attachement de la Garde au souverain pontife remonte à 1506, alors que Jules II commande leur service à cent cinquante d'entre eux. Ils défendent Clément VII durant le sac de Rome, le 6 mai 1527, et cent quarante-sept gardes périssent alors. Cette date tragique a été choisie par la Garde Suisse pour le serment annuel des recrues. Pour intégrer ce corps, il faut être citoyen suisse, catholique, avoir entre 19 et 30 ans, avoir reçu un minimum d'éducation scolaire et présenter un comportement irréprochable, confirmé par les recommandations des évêques suisses.

Timbre

La Poste vaticane ne naît pas en 1929 avec la création du nouvel Etat, mais c'est bien entendu à partir de cette date que seront imprimés les timbres de l'Etat de la Cité du Vatican qui succèdent à ceux des Etats pontificaux. Le Saint-Siège frappe aussi des monnaies commémoratives en Euros depuis que l'Etat a rejoint la nouvelle zone monétaire en 2002. Les philatélistes et numismates sont friands de ces émissions particulières. Les pèlerins et touristes envoient leurs cartes et lettres du Vatican, pour le plus grand bonheur de leurs destinataires.

Vacance

La vacance du Siège apostolique est ce laps de temps très particulier durant lequel l'Eglise catholique n'a plus de chef. Jean-Paul II l'a codifiée dans la Constitution apostolique Universi Dominici Gregis du 22 février 1996. Il y est question des pouvoirs des cardinaux et de la Curie romaine pendant cette période, des funérailles du pape, des électeurs du conclave et de l'élection du nouveau pape. Cette Constitution a été appliquée à la mort du précédent pape et pour l'élection de Benoît XVI. En ce qui concerne les vacances du Saint-Père, la villa pontificale de Castel Gandolfo est la résidence habituelle des papes. Comme Jean-Paul II, Benoît XVI aime aussi les Alpes et particulièrement le Val d'Aoste.

Vertu

La théologie catholique dénombre sept vertus. Trois sont théologales, c'est-à-dire qu'elles se réfèrent à Dieu lui-même : la foi, qui est essentielle à la croyance ; l'espérance, qui est liée à la rédemption ; et la charité en tant qu'Amour de Dieu, qui est donnée aux hommes afin qu'ils en fassent usage envers l'ensemble de la Création. Quatre vertus cardinales les complètent : la prudence, qui aide le jugement ; la justice, qui dirige les actes ; la force, qui met en oeuvre les décisions ; la tempérance, qui modère les emportements et les aliénations.

Vierge

C'est aussi par une mention de la Vierge Marie que les papes ont l'habitude de conclure leurs encycliques, lettres apostoliques, discours et oraisons. Marie occupe une place importante dans la foi catholique, surtout pour ses qualités exemplaires de mère du Christ, qui s'abandonne à la volonté de Dieu quand elle porte Jésus, quand elle voit son fils accomplir sa vocation pendant les trois années de sa prédication et, finalement, quand elle assiste à sa crucifixion et à sa mort. Sainte Marie est un modèle de renoncement et de foi qui parle aux croyants, parce qu'elle aussi est du genre humain, et que malgré toutes ses souffrances, elle n'a jamais cessé d'avoir la foi.

Faire / Ne pas faire

Participer à la joie communicative

Il faut, au moins une fois, pendant le séjour, participer à la récitation de l'Angélus du dimanche, place Saint-Pierre à midi, ou à l'audience générale du mercredi, salle Paul VI ou sur la place aussi, à 11h. On comprend mieux alors l'attachement qu'éprouvent les catholiques pour leur pape. L'ambiance est à la fête, on est heureux de le voir, de l'entendre, de lui serrer la main. Ceci aide à comprendre l'homme qui est à la tête d'une Eglise qui compte 1 milliard 181 millions de fidèles. Ceux qui ont vu le pape souriant, tendre, ne s'y trompent plus.

S'habiller décemment dans une église

Les basiliques et les chapelles du Vatican - de même que les autres lieux de culte à Rome - sont des lieux consacrés, c'est-à-dire qu'une prière spéciale les a voués à Dieu. Pour leur visite, un habillement convenable est exigé : decentum habitum signifie " un habillement qui convient ". C'est pourquoi il n'est pas possible de s'y présenter légèrement vêtu et que la règle exige que les hommes se couvrent bras et jambes, tandis que les femmes se couvrent bras et cuisses. L'entrée des basiliques n'est possible qu'à condition de respecter cette règle.

Respecter le silence des lieux de culte

De même, il est demandé de respecter le silence dans les lieux destinés au culte. La magnificence de la basilique Saint-Pierre ne peut s'apprécier que dans deux circonstances auditives : le silence des lieux ou le choeur des anges. On trouve souvent un gardien à la porte de la chapelle qui héberge la présence réelle du Saint-Sacrement, afin de permettre à ceux qui veulent y prier de le faire dans le silence.

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