Le catholicisme en Italie

Religion officielle dès l’Empire romain, le catholicisme est devenu plus influent encore au Moyen Âge alors que le pape régnait sur un État puissant. Le 20 septembre 1870, l’épisode de la brèche de Porta Pia, dernière étape de l’Unité italienne, annexe la ville de Rome au royaume d’Italie. Cet événement signe la fin des États pontificaux et pose la « question romaine », qui taraudera l’Italie pendant plusieurs années. Quel statut donner à Rome, siège du pouvoir du pape mais aussi capitale du Royaume d’Italie ? En 1929, les accords du Latran apportent la réponse à cette question en reconnaissant la cité du Vatican comme État indépendant, enclavé au sein de Rome. L’Église italienne est alors dirigée par un cardinal et par le conseil épiscopal italien, et devient une ramification de l’ensemble du monde catholique. Pourtant, l’influence politique de la religion est encore bel et bien présente à cette époque. Elle s’amenuise dans les années 1960 et, en 1984, un concordat met fin à sa position prédominante. Depuis cette date, le catholicisme n’est plus religion d’État en Italie. L’heure d’enseignement religieux, qui était jusqu’alors obligatoire dans les écoles publiques, devient, de ce fait, facultative. Un nouveau mécanisme de financement des religions est aussi mis en place : l’8 per mille (huit pour mille) prévoit que cette partie des impôts payés par les contribuables italiens puisse être reversée à une institution religieuse.

Pratiques religieuses

Selon une étude sociologique de 2016 publiée par la revue Il Mulino, un peu plus de 90 % des Italiens nés avant 1990 seraient baptisés selon les rites catholiques. Aujourd’hui, ce chiffre est en baisse et cette tendance se vérifie aussi pour les mariages religieux. Selon l’Istat (l’Institut national de statistique italien), il y a eu, en 2020, 96 841 mariages en Italie et 71,1 % d’entre eux n’ont pas été célébrés religieusement. Les fêtes catholiques marquent toutefois l’agenda du pays, Pâques et Noël principalement. À Pâques, des processions sont organisées chaque année, du nord au sud du pays. Parmi les plus suivies, la Via Crucis du Vendredi saint, à Rome. Le lundi de Pâques (Pasquetta), les Italiens organisent traditionnellement de grands pique-niques entre amis. Noël est assurément la fête religieuse la plus célébrée dans le pays. Si le sapin trône dans toutes les villes, la tradition de la crèche (presepe) est ici bien ancrée et un véritable artisanat s’est développé autour de la création de santons. La via San Gregorio Armeno à Naples est incontournable en la matière : tout au long de l’année, on trouve dans cette rue des échoppes proposant des santons qui représentent non seulement les personnages de la Nativité mais aussi des célébrités ou des politiques. Un souvenir unique si vous visitez Naples ! En Italie, le 25 décembre est férié, tout comme le 26 décembre, jour de la Saint Stéphane et le 6 janvier, celui de l’Épiphanie. La tradition veut alors qu’une sorcière, la Befana, parcoure le ciel sur son manche à balai pour apporter des friandises aux enfants sages et… un morceau de charbon aux autres !

Enfin, outre le catholicisme, d’autres religions sont présentes dans le pays. Les musulmans en Italie sont majoritairement originaires d’Europe centrale et du Maghreb. C’est à Rome que l’on trouve, par ailleurs, la plus grande mosquée d’Europe, qui peut accueillir jusqu’à 12 000 fidèles. Les religions chrétiennes protestante et orthodoxe sont aussi représentées, ses membres sont en grande partie originaires d’Europe centrale (Roumanie, Russie, ex-Yougoslavie ou Bulgarie). La communauté juive est, quant à elle, présente principalement en Italie du Nord et à Rome. La plus grande synagogue du pays est le Tempio Maggiore, à Rome.