Guide du Yémen : Histoire

Âges de pierre et de bronze

Les montagnes et les régions désertiques de l'est recèlent de nombreux sites de l'âge de pierre, entre 8000 et 6500 av. J.-C., lorsque les habitants, qui jouissaient d'un climat plus humide qu'aujourd'hui, se nourrissaient du butin de la chasse. Les préhistoriens ont également trouvé des sites au nord de Saada (avec de nombreuses gravures rupestres), dans le haut plateau qui domine l'Hadramaout : le Fawl.

Au Yémen, l'âge de bronze commence 2 000 ans av. J.-C. A cette époque, lorsque le gibier se fit plus rare, les hommes commencèrent à cultiver la terre. Des zones de montagne, ils descendirent dans les vallées, là même où seront fondés par la suite de nombreux royaumes arabes. Ces royaumes, qui débutent environ 1 000 ans av. J.-C., représentent les premières civilisations connues du Sud-arabique.

La recherche sur cette période est encore peu développée, car les historiens arabes se concentrent en priorité sur l'ère musulmane (beaucoup plus tardive), mais les chercheurs occidentaux (européens et américains) s'intéressent de plus en plus à cette mystérieuse civilisation sud-arabique et à son écriture monumentale.

Les royaumes sub-arabiques

Vers 1500 av. J.-C., c'est l'apparition du premier royaume sabéen à Marib. Le pays est rapidement célèbre pour sa prospérité qu'il tire de son artisanat et de ses richesses naturelles. En effet c'est de là que viennent la myrrhe, l'encens, la cannelle et des aromates dont les civilisations méditerranéennes sont friandes pour les offices religieux et les usages médicaux. Entre le XIIe siècle et le Xe siècle, on constate les premières apparitions d'écriture en arabe et les premières inscriptions monumentales.

A la fin du Xe siècle, c'est la mythique visite de la reine de Saba au roi Salomon. Quelques siècles plus tard, en 750, le royaume de Saba est pour la première fois mentionné dans des textes assyriens. En 716, le royaume sabéen paie tribut à l'Assyrien Sargon II. C'est aussi l'époque où commence la construction du premier barrage du monde, la digue de Marib est née. De 689 à 681 av. J.-C. Karibîl Watar, roi de Saba, constitue sur la majeure partie du Yémen un grand empire avec pour capitale Marib. Il s'agit du premier Etat yéménite unifié. Au Ve siècle av. J.-C. trois autres petits Etats se forment autour du royaume sabéen. Il s'agit du Qataban, avec sa capitale Tamna, de l'Hadramaout avec sa capitale Sabwa et enfin de l'Empire maéen avec sa capitale Maeen. Tous ces royaumes sont tour à tour alliés puis rivaux. Ils se livrent des batailles acharnées pour le contrôle de la route de l'Encens. Le IIe siècle av. J.-C. voit la réunification des royaumes sub-arabiques autour du royaume de Saba et de sa capitale Marib. En 24 av. J.-C., une première alerte a lieu lorsqu'un gouverneur romain établi en Egypte, Aelius Gallus, tente de s'accaparer l'Arabia felix. Il doit s'avouer vaincu devant les murailles de la ville de Marib, alors capitale du royaume, et renoncer au contrôle de la route de l'Encens.

Le royaume suivant est celui de Himjar, en 190 ap. J.-C., qui prend le titre de roi de Saba, puis viennent Dhu Raydan, Hadramaout et Yamnat, à la fin du IIIe siècle. Les différents royaumes vivent dans des luttes continues et seul celui de Himjar dure jusqu'à la fin du IIIe siècle, en mettant un terme définitif, en 260, à la quasi-hégémonie sabéenne. Les Himyarites, particulièrement les aristocrates, se convertissent au judaïsme pour ne pas tomber sous l'influence de Byzance. Au VIe siècle, s'ouvre une nouvelle période charnière avec l'apparition du christianisme dans la région. Cette religion nouvelle est importée par les Ethiopiens qui parviennent à envahir le sud de la péninsule arabique en 525. Il s'ensuit une période de règne chrétien de cinquante ans, durant laquelle on note la construction de quelques églises. Les chrétiens considèrent l'encens comme un parfum païen et ils en refusent l'usage. Entièrement basée sur son commerce, l'économie de la région s'effondre, entraînant un appauvrissement considérable du peuple de la péninsule arabique, qui doit alors chercher un nouvelle voie.

En l'an 570 naît le prophète Mahomet et, cette même année, les Ethiopiens tentent de saccager La Mecque en représailles à la destruction de l'église de Sanaa par les habitants qui rejettent la foi chrétienne. Ils sont défaits aux portes de La Mecque, non au combat, mais par une simple épidémie, que le Coran évoquera par la suite comme un signe de la puissance de Dieu. En 575, les Himyarites sont dépossédés par les Perses, sous la conduite de leur roi Saïf Bin Dhi Yazan, du contrôle total de la péninsule arabique qu'ils avaient acquis peu à peu. On peut considérer la période qui précède l'occupation perse et l'islamisation comme exclusivement himyarite, les autres royaumes ayant perdu leur ascendant sur la culture yéménite.

Le marché de l’encens

La culture était l'activité principale des royaumes antiques dans les vallées et les deltas des ouadis. Le commerce connut une forte expansion et de nombreux marchands purent édifier de belles fortunes, sans que la situation des paysans ne s'en trouvât améliorée de beaucoup. Les productions premières étaient alors l'encens et la myrrhe, une gomme de résine aromatique fournie par le balsamier. Déjà utilisés sous forme d'huile par les embaumeurs dans l'Egypte ancienne, ces produits eurent longtemps un rôle dans de nombreuses cérémonies religieuses.

Autour de 600 av. J.-C., Babyloniens et Perses en étaient très demandeurs, et que dire des Grecs et des Romains qui utilisaient l'encens de manière quasi frénétique, autant dans un but religieux (par exemple dans les rites funéraires, pour chasser les mauvais esprits) que sous forme de produits de luxe pour les besoins de leurs dames ? Il s'agissait bien d'un commerce fructueux, car un kilogramme d'encens représentait alors le salaire mensuel d'un travailleur.

Le doux nom d' " arabia felix " fut donné par Pline à la région sud de la péninsule arabique au Ier siècle de notre ère. La péninsule arabique, " l'Arabie Heureuse " des Grecs anciens, et particulièrement le Dhofar, avaient, à cette époque, le monopole de la production de l'encens. La visite de la reine de Saba au roi Salomon, en Palestine, aurait marqué le début de la route de l'Encens, au Xe siècle av. J.-C. Des versets de la Bible et des sourates du Coran nous parlent du royaume de Saba, mais la présence de l'encens n'y est pas évoquée. Le transport s'organisa peu à peu, tant par la voie terrestre que par la voie maritime, mais cette dernière, quoique plus rapide, demeurait périlleuse en raison d'une active piraterie. La route de l'Encens se faisait à dos d'âne ou de mule, puis, dès le XIe siècle, grâce au chameau. Il fallait environ deux mois pour acheminer l'encens jusqu'en Egypte.

Les chameaux transportaient aussi de l'or et de nombreux autres produits, comme les textiles, les épices et divers métaux. Qana était le lieu d'où partaient le plus grand nombre de caravanes, et cette ville, située non loin de Biz Ali, doit faire l'objet de fouilles cette année, en particulier sur le site de Husn Al-Ghourab (la citadelle du corbeau). Les principaux échanges entre la Chine, l'Inde, les pays de la côte est-africaine (comme Zanzibar ou la Somalie) et la Méditerranée, transitaient par les ports de la péninsule arabique. Ainsi, le commerce fut l'occasion d'échanger non seulement des produits, mais aussi des connaissances, qui contribuèrent au développement des différentes cultures.

Chronologie

XVe siècle - IIe siècle av. J.-C. > Royaumes de Maéen, Saba.

VIIIe siècle av. J.-C. > Construction de la digue de Marib.

525-572 ap. J.-C. > Occupation par les Ethiopiens.

575-628 > Occupation par les Perses.

635 > Début de l'Islam.

IXe siècle > Avènement de la dynastie des imams zaïdites, qui va se perpétuer jusqu'à la moitié du XIXe siècle.

1178-1229 > Les Ayyubides du Caire contrôlent le Yémen.

1229-1454 > Les Rassoulides dominent le sud du pays.

1538-1636 > Domination ottomane.

1838 > Occupation d'Aden par les Britanniques.

1850-1918 > Domination ottomane.

1857 > Début de la colonisation du sud du pays par les Britanniques.

1911 > Traité entre les Turcs et l'imam Yéhia assurant à la partie du Yémen sous domination ottomane une indépendance quasi entière.

1926-1934 > Conflit avec l'Arabie saoudite à propos de la province d'Asir.

1948 > Assassinat de l'imam Yéhia. Son fils Ahmed prend le pouvoir.

1958-1962 > Fédération du Yémen avec la République Arabe Unie (Egypte et Syrie).

26 septembre 1962 > Mort de l'imam Ahmed, au Nord-Yémen, et prise de pouvoir par un groupe d'officiers nationalistes. Scission du Yémen en deux entités distinctes.

1962-1967 > Guerre civile au Nord-Yémen entre les forces républicaines, soutenues par les Egyptiens (gouvernement de Nasser), et les royalistes, appuyés par l'Arabie saoudite. Après la défaite de Nasser contre Israël en juin 1967, les troupes égyptiennes se retireront. Le 23 août 1967, le traité de Khartoum entre Saoudiens et Egyptiens met officiellement fin à la guerre civile, mais les luttes internes entre Yéménites durent jusqu'en 1970.

30 novembre 1967 > Indépendance du Sud-Yémen, jusqu'alors occupé par les Britanniques.

1967-1979 > Grave crise économique au Sud-Yémen. Emigration massive.

1969 > Les radicaux prosoviétiques s'emparent du pouvoir au Sud-Yémen. Affrontements avec les Saoudiens et rupture avec les Etats-Unis. Réforme agraire, nationalisations, planification, etc.

1970 > Formation, au nord, d'un gouvernement de coalition et fin de la guerre civile. Le 23 mars 1970, à la conférence islamique de Djedda, un accord verbal de paix est conclu entre royalistes et républicains. Un cessez-le-feu intervient peu après. L'imam Al-Badz et sa famille se réfugient en Grande-Bretagne, tandis que d'autres royalistes reviennent à Sanaa pour occuper, avec les républicains, les places importantes du gouvernement et de l'administration.

Octobre 1972 > Guerre entre les deux Yémen.

1973 > Nouveaux affrontements entre le Sud-Yémen et l'Arabie saoudite.

1974 > Loi de la famille en faveur des femmes.

1974 > Au Nord, le chef d'Etat Qadi Al-Iryani est renversé par un militaire réformateur, Ibrahim Al-Hamdi.

Octobre 1977 > Au nord, assassinat d'Ibrahim Al-Hamdi.

Juin 1978 > Au nord, assassinat de son successeur, le président Al-Ghashmi. Arrivée au pouvoir d'Ali Abdallah Saleh.

1979 > Traité d'amitié et de coopération entre le Sud-Yémen et l'URSS. Statut d'observateur au Comecon.

Mi-juin 1982 > Au nord, un cessez-le-feu entre les radicaux du Front national démocratique et l'armée met fin à la guerre civile.

1984 > Traité d'amitié et de coopération entre le Yémen du Nord et l'URSS.

1986 > Au sud, une sanglante guerre civile met aux prises les diverses factions du Parti socialiste au pouvoir.

21 mai 1990 > Ratification de l'accord d'unification entre les deux Yémen. Le pays adopte une Constitution très laïque que les fondamentalistes ne vont avoir cesse de combattre.

22 mai 1990 > Election d'Ali Abdallah Saleh à la présidence du Conseil présidentiel, par les deux assemblées réunies en session plénière.

2 juillet 1990 > Invasion du Koweït par l'Irak. Le Yémen soutient Saddam Hussein, ce qui provoque la colère de maints pays arabes et l'expulsion de leurs ressortissants yéménites. Cet afflux de réfugiés affaiblit encore davantage l'économie du pays.

Mi-mai 1991 > Approbation de la nouvelle Constitution par référendum populaire (plus de 50 % des électeurs potentiels ne sont pas inscrits sur les listes électorales).

27 avril 1993 > Premières élections législatives depuis l'unification. Le parti du " Congrès Général du Peuple " en est facilement vainqueur. Ali Abdallah Saleh devient président.

Février-juillet 1994 > Des affrontements entre sudistes et nordistes dégénèrent en une véritable guerre civile. Victoire des militants nordistes. Aden tombe le 5 juillet. Le Parti socialiste est marginalisé.

1er octobre 1994 > Réélection du président Ali Abdallah Saleh pour un mandat de cinq ans.

Novembre 1994 > Dissolution du Conseil présidentiel et application d'une nouvelle Constitution.

1994-1995 > Conflit entre le Yémen et l'Erythrée concernant la possession des îles Hanish. Depuis 1995, le différent est en règlement devant les tribunaux internationaux.

1995-1999 > Découverte de nombreux champs pétrolifères dans les régions que l'Arabie saoudite dispute au Yémen. Les pourparlers pour le règlement de ces problèmes frontaliers s'enlisent, s'enveniment ou s'apaisent au gré des humeurs de chacun.

Décembre 1998 > Un commando islamiste tue quatre touristes britanniques, ce qui remet gravement en cause le développement touristique du Yémen et a de sensibles conséquences économiques.

9 janvier 1999 > Le tribunal international donne le contrôle des îles Hanish aux Yéménites.

25 septembre 1999 > Réélection au suffrage universel du maréchal Ali Abdallah Saleh à la tête du Yémen.

12 juin 2000 > Accord frontalier entre le Yémen et l'Arabie saoudite avec la signature du traité de Fjeddah, qui ouvre la voie à une nouvelle coopération entre les deux voisins.

20 février 2001 > Référendum constitutionnel et premières élections locales.

14 mars 2002 > Le Yémen participe pour la première fois à une réunion du Conseil de coopération du golfe (CCG).

18 avril 2002 > Les travailleurs du port d'Aden refusent de travailler pour des bateaux battant pavillon américain ou transportant des marchandises américaines.

19 mars 2003 > Lors du début de l'opération américaine en Irak, le gouvernement yéménite, cette fois-ci, ne prend pas le parti du président Saddam Hussein.

1er avril 2003 > Les exportations yéménites de pétrole sont passées de 180,7 millions de dollars en janvier-février 2002 à 285 millions pour la même période en 2003.

27 avril 2003 > Les Yéménites se rendent aux urnes pour le troisième scrutin législatif depuis la réunification de 1990. 1 536 candidats, dont 13 femmes, se présentent pour 301 sièges. Le CPG, parti du président, emporte 226 sièges, l'Islah, parti du président de l'assemblée, 46 sièges.

24 septembre 2003 > Amnesty International publie un rapport sur la situation des droits de l'homme au Yémen, où il est avancé que la politique " antiterroriste " du gouvernement yéménite, réondant aux pressions exercées en ce domaine par les Etats-Unis, a malmené les droits de l'homme.

12 juin 2004 > Le président Saleh annonce que la fin des subventions étatiques aux produits pétroliers (qui impliquerait une hausse de 50 % de prix de l'essence et un doublement de celui du Diesel) est reportée. Cette hausse, exigée par le FMI, déclencherait trop de manifestations impopulaires.

18 juin 2004 > Dans la région de Saada, début des affrontements entre les forces de sécurité yéménites et des militants d'un groupe religieux emmenés par Hussein Al Houthi. Le gouvernement l'accuse, lui et son mouvement, de comploter pour le retour de l'imam renversé par la révolution du 26 septembre 1962, et d'être manipulé par l'Iran.

10 septembre 2004 > Après des affrontements très violents et meurtriers qui ont duré trois mois, la mort d'Hussein Al Houthi est annoncée ; les actions cessent.

29 septembre 2004 > Condamnation à mort des terroristes impliqués dans l'attentat contre le navire de guerre américain USS Cole.

6 février 2005 > Le président de la compagnie pétrolière française Total se rend à Sanaa pour s'entretenir avec le président Saleh et les responsables yéménites du projet LNG (Liquified Natural Gas). Il est décidé que l'entreprise française pourra exporter 6,5 millions de tonnes de gaz.

7 au 9 mars 2005 > Le président du Sénat et la ministre des Droits de l'homme participent à la conférence de Londres sur le programme du " grand Moyen-Orient " afin d'y présenter l'expérience yéménite en matière de réformes, de démocratisation.

3 mai 2005 > Une voiture et deux valises contenant des bombes destinées à détruire l'ambassade de Grande-Bretagne et le Centre culturel français sont interceptées.

19 au 21 mai 2005 > Les affrontements entre les partisans du rebelle zaïdite Badr Al Houthi et l'armée continuent. Plus de 2 000 rebelles se regroupent.

5 juillet 2005 > Le Parlement vote un amendement afin d'instaurer une TVA de 5 % sur la vente des produits de base, au lieu des 10 % annoncés. L'augmentation du prix du carburant engendre des protestations qui débouchent sur une cinquantaine de morts.

17 juillet 2005 > Le président sortant Saleh annonce qu'il ne se présentera pas à un nouveau mandat suprême, ce qui surprend la population.

Décembre 2005 > En visite officielle au Yémen, le vice-président de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord déplore l'échec des réformes devant mettre fin à la corruption au Yémen et réduit l'aide accordée à 34 %.

21 juin 2006 > Le président sortant Saleh confirme qu'il ne se présentera pas à un nouveau mandat suprême, mais une manifestation de quelque milliers de manifestants le fait revenir sur sa décision et il annonce finalement le 24 juin 2006 qu'il se présentera à l'élection présidentielle.

29 août 2006 > Un autre candidat à l'élection présidentielle, Ahmed Al Majidi, essuie une attaque à main armée contre lui.

23 septembre 2006 > Le président Saleh est réélu pour sept nouvelles années (après 28 ans passés au pouvoir) avec 77,17 % des voix exprimées, soit 4 149 673 votants. Son principal opposant, Faissal Ben Shamlan, obtient 21,82 % de voix.

29 septembre 2006 > Les quatre Français enlevés dans la région de Chaboua sont relâchés par les tribus qui les retenaient. En mai 2007, deux ravisseurs sont condamnés à 15 ans de prison.

26 février 2007 > Le cheikh Abdallah Al Ahmar, président de l'Assemblée nationale et cheikh des cheikhs, est réélu à la tête de son parti Al Islah.

Mars 2007 > Les actions des rebelles houthistes s'intensifient dans la région de Saada. L'armée se mobilise et envoie ses troupes dans le Nord, ainsi que des avions de chasse qui décollent chaque jour de Sanaa pour pilonner les positions rebelles.

5 avril 2007 > Un nouveau Premier ministre est choisi par le président. Il s'agit du docteur Ali Mohammed Mujaouar, ancien ministre de l'Electricité, qui a obtenu sa maîtrise et son doctorat à l'université de Grenoble. Il forme un gouvernement affiché de réformes.

17 avril 2007 > Le Yémen rejoint l'organisation des chemins de fer internationaux, bien que le pays n'en possède pas encore.

23 avril 2007 > Il est annoncé par voie de presse que les sites de vente d'armes seront fermés si le projet de décret est validé par le président.

25 avril 2007 > Les Juifs du Yémen nomment un nouvel hakham à la tête de leur communauté, à la suite du décès de son prédécesseur, à l'âge de 83 ans.

29 avril 2007 > L'Unesco donne un dernier avertissement au Yémen avant de retirer la ville de Zabid de la liste des sites classés au Patrimoine mondial de l'humanité. Ce site a été le premier des trois villes actuelles à être élues au rang du patrimoine.

17 juin 2007 > Un cessez-le-feu est obtenu dans la région de Saada entre les rebelles qui suivent Al Houthi et l'armée yéménite. L'intervention du Qatar, qui accepte d'héberger les dissidents en résidence surveillée sur son territoire, a aidé au règlement de ce volet du conflit vieux de trois ans.

2 juillet 2007 > Une attaque terroriste est perpétrée contre des touristes étrangers en visite sur le site de Marib, alors que les cibles antérieures étaient le gouvernement yéménite.

L’islam au Yémen (628-1636)

Cette période débute en 628 par la conversion à l'islam de Badhahn, le souverain perse du Yémen. A son exemple, de très nombreux habitants de la péninsule se convertirent. Les premières mosquées furent construites en 630, deux ans avant que ne mourût le prophète Mohammed. La région fut ensuite soumise à une succession de commandements politiques et spirituels géographiquement éloignés (Damas, Bagdad, Le Caire ou Istanbul). Les califes orthodoxes furent ainsi les premiers dirigeants du Yémen, qu'ils divisèrent en trois régions : Sanaa, Hadramaout et Al-Janad. Leur préoccupation première était la propagation de l'islam. Les Omeyyades, qui sont à l'origine du clivage existant au sein de l'Islam entre sunnites et chiites, succédèrent aux premiers califes. Ils déplacèrent la capitale des croyants de Médine à Damas.

En 750, les Omeyyades, alliés aux Alides, furent vaincus par des sunnites, les Abbassides. Cette nouvelle dynastie fit de Bagdad sa capitale et se maintint au pouvoir cinq siècles durant, jusqu'aux invasions mongoles. Cet éloignement du pouvoir à Bagdad permit à de nombreux royaumes de se former au Yémen, faisant de ce pays une mosaïque de cultures à travers les siècles. L'apogée des Abbassides se situe entre 786 et 800, sous le règne de Harun Al-Rashid. En 841, le royaume des Jufirides prit la place des Abbassides au Yémen et établit son siège à Kaukaban. Régnant bientôt sur l'ensemble du Yémen, les Jufirides formèrent la première dynastie yéménite de la période islamique. La dynastie tomba en 960 avec l'avènement des Zaïdites, des musulmans chiites qui venaient de la région de Saada. Il y eut 65 imams zaïdites jusqu'à nos jours, avec une période d'apogée qui commença en 1918 et s'acheva lors de la révolution de 1962 par la mise en place d'un gouvernement laïc.

Les Fatimides étaient les descendants de Fatima, la fille du Prophète. Chiites également, leur lignée prit naissance en 910. Le siège des Fatimides se trouvait au Caire. Il y avait donc en même temps trois califats : à côté des Fatimides, les Ommeyades à Cordoba et les Abbassides à Bagdad. Ali Al-Sulaihi, leur plus illustre représentant, fut assassiné lors de son pèlerinage vers La Mecque en 1063. Son fils lui succéda et prit pour femme Arwa bint Ahmad. Celle-ci, après la mort de son mari, devint l'unique souveraine et régna sur le Yémen jusqu'en 1138. La lignée des Fatimides s'éteint avec elle. Le Yémen connut alors une période de troubles de cinquante ans.

Salah ad Din (aussi appelé Saladin), un dirigeant kurde qui travaillait pour les Abbassides, mit fin au règne des Fatimides et créa le royaume des Ayyubides, auquel succéda celui des Rassoulides en 1229. Nur ad Din, leur chef, installa sa capitale à Taizz et sa descendance régna pendant près de deux siècles sur une grande partie du sud de la péninsule arabique (toute la partie au sud de La Mecque). Seul le nord-est du Yémen échappait à cette domination, étant toujours sous l'influence de l'imam zaïdite. L'architecture, l'art et la science connurent alors leur apogée. Le développement des connaissances, notamment en médecine, fut favorisé par des monarques éclairés, à l'exemple du sultan Al-Aschraf qui était un grand astronome et entretenait des relations fructueuses avec les autres royaumes, avant tous ceux d'Egypte, d'Inde et de Chine. Avec le retrait des Rassoulides, en 1324, le royaume des Zaïdites reprit le contrôle du territoire du Yémen et ce jusqu'en 1548. Pendant cette période, le Yémen put jouir d'une relative tranquillité, n'offrant encore nul intérêt pour les puissances de la Méditerranée, les Mamelouks en Egypte et les Ottomans en Turquie.

La situation changea radicalement lorsque Vasco de Gama ouvrit la route des Indes en contournant l'Afrique. Les Mamelouks, qui avaient pu jusque-là contrôler la route des Indes passant par la mer Rouge, perdaient ainsi leur mainmise sur le commerce. Il leur fallait conquérir une autre place stratégique : le Yémen. Débutée en 1515, leur occupation ne dura guère.

En 1517, les Ottomans firent la conquête de l'Egypte : la position des Mamelouks s'affaiblit de plus en plus jusqu'à leur perte du Yémen en 1537. Les Ottomans, qui avaient obtenu un pouvoir quasi total sur la mer Méditerranée en occupant l'Egypte des Mamelouks, prirent également la succession de ces derniers au Yémen, non sans avoir rencontré une très forte résistance de la part des Yéménites : dans les chroniques de l'époque, le Yémen est souvent décrit comme " la tombe des Turcs ".

Sous l'influence des Ottomans, l'économie du Yémen connut un développement puissant, surtout grâce au commerce du café, qui fit de Mokha l'un des ports les plus importants du monde. L'autre négoce important du pays était le sel, produit en grande quantité dans la région de Salief. La plus grande source de revenu était toutefois la taxe douanière du port d'Aden. Au début du XVIIe siècle, les Ottomans représentaient le pouvoir le plus important en Europe, mais ayant eu à subir les attaques répétées des armées perses, ils perdirent le Yémen en 1629. A nouveau, ce sont les Zaïdites, sous la direction de l'imam Mutawakkil Ismail, qui reprirent le contrôle du Yémen. A la mort de ce dernier, leur influence au sud du Yémen s'amoindrit. Les provinces du sud-est proclamèrent leur indépendance. En 1731, Aden et Laheck devinrent des sultanats indépendants. La situation commerciale du Yémen à cette époque était excellente et son monopole sur le commerce du café faisait affluer de nombreux marchands d'Europe. Cet âge d'or prit fin dès 1740, lorsque de nouvelles sources d'approvisionnement, comme le Brésil ou l'Indonésie, furent exploitées par des contrebandiers : l'afflux de café entraîna une forte chute de sa valeur marchande. La situation politique changea en 1798-1800 avec l'arrivée de Bonaparte en Egypte, qui entendit normaliser le commerce maritime de la région et faire en sorte que le Yémen n'y soit plus un obstacle. L'Angleterre manifestait les mêmes intentions et, dès 1839, parvint à ses fins en occupant Aden. Ce fut le début d'une longue séparation entre le Yémen du Sud et le Yémen du Nord.

L’hégémonie sabéenne au VIIe siècle av. J.-C. et la fin de l’autonomie politique des royaumes du Jawf

De nouveaux textes inédits laissent apparaître que le royaume sabéen commença par être en bons termes avec les principautés du Jawf, notamment celle de Nashshân (aujourd'hui al-Sawdâ').

On savait par la fameuse inscription sabéenne RES 3945, laissée par le grand mukarrib sabéen Karib'îl Watâr, que ce dernier était contemporain de Sumhuyafa' fils de Labu'an Yada', souverain de Nashshân. Labu'an, quant à lui, était déjà connu par d'autres textes. Or deux nouvelles inscriptions inédites et identiques, laissées par ce Labu'an Yada', fils de Yada''ab, emploient la formule de fraternité bi-'ikhwat à l'égard d'Ilmaqah, Karib'îl et Saba'. Les relations de Nashshân avec Saba' semblent donc bonnes à cette époque. Quant à Karib'îl, il s'agit de Karib'îl Watâr, fils de Dhamar'alî Dhârih (fin du VIIIe - début du VIIe siècle av. J.-C.), que l'on peut identifier avec Karib'îlu, roi de Saba', mentionné dans les sources assyriennes. Il est donc possible de conclure de ces deux nouveaux textes que non seulement le règne de Sumhuyafa' mais aussi celui de son père Labu'an furent contemporain de celui de Karib'îl Watâr.

Sous le règne de Labu'an, souverain de Nashshân, la principauté semble donc entretenir de bonnes relations avec Saba'. Sous le règne de son fils Sumhuyafa', le royaume de Saba' est dans un premier temps allié de la principauté ; puis il entame une série de guerres contre Nashshân et le Jawf supérieur.

Par ailleurs, le peu d'inscriptions provenant des sites de Kharibat Hamdân, Kamna et Inabba' au VIIIe siècle av. J.-C. et l'absence apparente d'une présence sabéenne laissent transparaître une certaine autonomie de ces royaumes vis-à-vis de Saba', d'une part, et de Nashshân, d'autre part, qui semble alors avoir une place prééminente dans le Jawf.

Par ailleurs, on sait grâce à l'inscription RES 3945 citée plus haut que la région du Jawf était, au début du VIIe siècle av. J.-C., divisée en petits royaumes, dont le plus important était celui de Nashshân (l'actuelle al-Sawdâ'), suivi de Haram (l'actuelle Kharibat Hamdân), Kaminahû (l'actuelle Kamna), Inabba' et vraisemblablement Ma'în, dont la plus ancienne attestation remonte à cette époque.

L'inscription rapporte les victoires du souverain sabéen Karib'îl Watâr sur les différents royaumes sud-arabiques, notamment ceux du Jawf.

Les Sabéens, sous le règne de Karib'îl, tentèrent de contrôler l'ensemble du territoire de l'Arabie du Sud, soit par les conquêtes militaires - comme ce fut le cas face aux royaumes de Nashshân dans le Jawf, d'Awsân dans le ouadi Markha ou face à la tribu Muha'mir (région de Najrân) - soit par des alliances, comme avec les royaumes de Hadramaout, Qatabân, Haram (aujourd'hui Kharibat Hamdân), et de Kaminahû (l'actuelle Kamna).

Situées sur la route caravanière qui relie Ma'rib à Najrân, les villes du Jawf occupaient une place stratégique dans le contrôle du commerce des aromates. Pour maîtriser ce commerce, aux VIIIe-VIIe siècles av. J.-C., les Sabéens bâtirent deux villes fortifiées sur le ouadi Raghwân : Kutal (l'actuelle Kharibat Sa'ûd) et 'Arârat (l'actuelle al-Asâhil). Ils avaient également sous leur contrôle la ville de Barâqish et ses environs, implantée en bordure méridionale du ouadi Jawf, comme l'attestent les quelques inscriptions sabéennes qui y ont été trouvées datant de cette époque. La ville de Nashq (l'actuelle al-Baydâ'), dépendant du royaume de Nashshân, fut prise par Karib'îl Watâr. Une communauté sabéenne y fut établie. Seul le coeur du royaume de Nashshân, le plus important du Jawf, semble avoir échappé à l'occupation sabéenne, bien qu'il fût la cible de deux campagnes militaires menées par l'armée sabéenne de Karib'îl Watâr. La ville de Nashshân fut saccagée, son enceinte et son palais royal, Yfr', furent détruits. Les territoires qui dépendaient de Nashshân - Nashq et Manhiyat, aujourd'hui Hizmat Abî Thawr - et le butin furent octroyés à Kaminahû et Haram (respectivement Kamna et Kharibat Hamdân), alliés de Saba'.

Un autre texte, RES 3943, rédigé vers le milieu du VIIe siècle, évoque également des opérations militaires sabéennes menées dans la région du Jawf contre Barâqish et Ma'în et, plus au nord, contre les tribus Muha'mir et Amîr.

L'hégémonie politique sabéenne sur les royaumes voisins transparaît dans la langue et le panthéon. En effet, dans chaque territoire nouvellement conquis, les Sabéens construisirent un temple dédié à Almaqah, la divinité officielle du panthéon sabéen. Les principales divinités sabéennes étaient également invoquées dans les royaumes sud-arabiques avec lesquels Saba' avait conclu une alliance. La langue sabéenne servit de modèle aux autres langues sud-arabiques, comme l'illustrent les inscriptions rédigées en sabéen découvertes dans les anciens territoires des autres royaumes sud-arabiques. Enfin, l'influence sabéenne est également décelable dans l'onomastique. Il n'est donc pas surprenant de trouver à cette période dans toute l'Arabie du Sud des inscriptions rédigées en sabéen et invoquant des divinités sabéennes. C'est en outre à cette époque que l'on peut dater l'implantation de Sabéens originaires de Ma'rib en Éthiopie.

La période de crise entre Saba' et le Jawf fut suivie d'une période relativement pacifique. Vers le début du VIIe siècle av. J.-C., le royaume de Ma'în apparut sur la scène politique du Jawf. Ce royaume était appelé à contrôler le commerce des aromates dans une grande partie de l'Arabie jusqu'au Ier siècle av. J.-C.

(La Situation politique du Jawf au Ier millénaire avant J.-C. de Mounir Arbach.)

Histoire du Nord-Yémen jusqu’à la révolution de 1962

En 1849, le Nord est occupé à nouveau par les troupes ottomanes, qui prennent Taizz, Sanaa, puis Saada, l'ancienne capitale zaïdite. L'influence des Zaïdites diminue alors d'année en année. L'imam Yahya accède au pouvoir en 1904, après la mort de son père l'imam Muhammad, et la lutte contre les Ottomans s'intensifie. Les deux pouvoirs occupants, soit les Ottomans et les Anglais, renforcent chacun leurs positions et leurs frontières. Les Turcs ottomans échouent toutefois dans leur tentative de contrôler l'ensemble du Yémen du Nord : lassé d'une exploitation sans merci, le peuple commence à organiser une résistance, qui se traduit notamment par la prise de certaines forteresses que les Ottomans ne pourront plus récupérer. Malgré un traité en 1907 entre les Turcs, qui promettent une restructuration des institutions, et l'imam Yahya, qui met ses velléités révolutionnaires en suspens, la situation ne sera jamais régularisée. Le pouvoir ottoman n'ayant pas honoré ses engagements, Yahya reprend les armes en 1910. Les Turcs, quoique vainqueurs, reconnaissent une certaine autonomie au descendant des Zaïdites, mais cela n'empêche pas une nouvelle résistance de s'organiser, sous la conduite de Sayyid Muhammad Al-Idrissi. L'Italie, qui a des prétentions très importantes sur la mer Rouge, lui apporte son soutien : elle fait bombarder tous les ports de la Tihama entre 1911 et 1912. Le conflit turco-italien ne sera pas long : la Première Guerre mondiale force les Turcs à concentrer leurs forces : il ne saurait être question d'envoyer des ressources militaires jusqu'au Yémen. A la fin des hostilités, la défaite des Ottomans signifie aussi la fin de leurs prétentions sur le Yémen, qu'il sont contraints de quitter en 1919.

L'imam Yahya, qui était resté neutre dans le conflit entre les Turcs et les Anglais, est reconnu comme roi du Yémen par le traité de Lausanne, le 23 juillet 1923. En 1926, il reprend la ville d'Hodeïda aux Anglais, qui s'en étaient saisis après le retrait des Turcs en 1919. Les heurts entre l'imam et les Anglais sont très durs. Après de nombreuses attaques aériennes anglaises, l'imam accepte de signer un pacte de paix en 1934, qui officialise la frontière entre les deux Yémen. Cette même année, un conflit avec l'Arabie saoudite affaiblit encore le pays : ces derniers envahissent le Nord du Yémen par la Tihama et arrivent rapidement à Al-Hudayda. L'imam Yahya se voit contraint de signer un traité de paix très défavorable, pour une durée de vingt ans. Le même imam aura ce mot resté célèbre pour expliquer comment son pays a souvent évité les invasions : " Au Nord, nous ne goudronnons pas, car le goudron sert aux envahisseurs pour nous coloniser. "

Selon les termes de l'accord, les provinces de l'Asir et du Najran reviennent à l'occupant saoudien. Le traité sera reconduit en 1954 pour la même durée et, rien n'ayant été réglé, il demeure depuis 1974 comme une épine dans les relations entre ces deux pays. La situation politique du Yémen pendant le règne de l'imam Yahya n'était pas des plus démocratiques. Il s'agissait d'une monarchie très rigide et sans aucune relation avec l'extérieur. A part quelques experts dûment mandatés par le roi, aucun étranger n'était admis à séjourner dans le pays.

La circulation des Yéménites à l'intérieur de leur pays était soumise à une permission exceptionnelle qu'il fallait obtenir du roi, et quant aux déplacements à l'étranger, ils n'étaient pas même envisageables. Le Yémen n'avait que deux représentations à l'étranger, l'une au Caire et l'autre à Djedda. Lorsque l'imam Yahya fut assassiné par des rebelles à la solde des Anglais, le Yémen du Nord accusait un réel retard de développement : aucune industrie, un système médical rudimentaire, un réseau routier déplorable et un nombre d'écoles (coraniques pour la plupart) tout à fait insuffisant. A la mort de l'imam, les résistants, menés par Abdulla Al-Wasir, s'autoproclament chefs du Yémen du Nord. Le fils aîné de Yahya, l'imam Ahmad, qui avait fui dans les montagnes du Nord, lance une contre-attaque en mars 1948 et parvient à reprendre Sanaa. Il fera de Taizz sa capitale et y régnera jusqu'à sa mort en 1962. Ni son fils ni aucun autre successeur ne pourront s'affirmer au pouvoir. Le 26 septembre 1962, le succès d'un putsch militaire amorce une guerre civile qui durera sept ans. D'autre part, un premier conflit frontalier s'amorce avec le Sud-Yémen. En 1969, le premier Parlement yéménite siège à Sanaa et le premier président élu est Al-Irijani.

Le Yémen du Nord entre 1970 et 1990

En décembre 1970, une nouvelle Constitution est votée par une commission parlementaire élue démocratiquement. L'année 1972 est marquée par plusieurs conflits avec le Yémen du Sud. L'année suivante un accord est conclu entre les deux pays. En 1974, un nouveau putsch militaire a lieu : Al-Hamdi est porté à la présidence et le Parlement est dissous. Durant les deux années suivantes, un comité militaire dirige le pays, jusqu'à l'assassinat d'Al-Hamdi en octobre 1977. Son successeur, Al-Ghasmi, sera tué huit mois après son arrivée au pouvoir. Le Conseil du peuple place alors à la tête du pays le gouverneur de la région de Taizz, Ali Abdallah Saleh. En 1979, de nouveaux affrontements opposent le Sud et le Nord-Yémen. Le cessez-le-feu qui est prononcé laisse percevoir une volonté accrue de réunir les deux pays. Ali Abdallah Saleh est réélu en 1983 et le Parlement issu des élections libres de 1988 confirme le président dans ses fonctions. Selon la Constitution de 1970, le Parlement n'est qu'un organe consultatif, mais il a le pouvoir de désigner les organes exécutifs, soit le gouvernement et le président. Les relations avec l'Arabie saoudite ont toujours été au coeur de l'action d'Ali Abdallah Saleh, car le Yémen dépend de ce pays pour un tiers de ses ressources. 1989 marque l'échec du projet d'une communauté économique arabe qui devait regrouper l'Egypte, l'Irak, la Jordanie et le Yémen du Nord. La fin de la guerre froide crée une nouvelle situation politique dans la région et ce changement n'est pas étranger à la réunification des deux Yémen le 22 mai 1990.

Le Yémen du Sud depuis 1839

Aden fut occupé dès 1839 par les Britanniques qui voyaient en cette ville, qui est un port, une place stratégique sur la route maritime du commerce entre l'Asie, l'Inde et l'Europe. Le reste du Yémen du Sud ne leur était que d'un très faible intérêt car les cultures n'y étaient presque pas développées. Aussi, leurs efforts ne visaient-ils qu'à pacifier la région. En effet, les Anglais eurent à neutraliser tous les opposants à leur mainmise sur Aden qui se trouvaient entre eux et la seule zone d'approvisionnement en eau, vers Lahay dans l'arrière-pays. Pour parvenir à leurs fins, les Britanniques eurent recours à l'économie bien plus qu'à la force armée, notamment en finançant les différents gouverneurs des régions du Yémen du Sud. S'étant attachés ces petits dirigeants, ayant contracté avec eux des traités d'amitié et de coopération, avec détachement d'officiers instructeurs et d'ingénieurs civils, les Anglais avaient non seulement endormi les opposants, mais ils leur avaient même délégué la sécurité de la zone. Il y eut, jusqu'à la révolution socialiste, une mosaïque constituée de 23 sultanats ou émirats. En février 1959, les Anglais pressèrent 6 sultanats ou émirats de s'unir en une fédération des Etats sud-arabiques, et jusqu'en 1962, de nombreux autres sultanats vinrent se joindre à cette union. Un gouvernement de seize membres fut créé pour mettre en place une direction concertée du Yémen du Sud, tandis que les questions les plus importantes, comme les finances ou les relations extérieures, étaient au pouvoir des Anglais. En 1962, le putsch qui survint au Yémen du Nord éveilla de nombreux opposants au Sud, et nombre d'entre eux franchirent la frontière pour aller se battre au côté des républicains. La rébellion contre les Britanniques se déclara en 1963 par la prise de l'un de leurs aéroports militaires. La résistance fut couronnée de succès, dans un contexte mondial de décolonisation qui lui était favorable. Le Front national de libération devint l'interlocuteur des Anglais et des pourparlers sur le retrait des forces d'occupation furent engagés à Genève du 21 au 29 novembre 1967. Le 30 novembre, le Yémen du Sud devint officiellement la république populaire du Yémen. Ce jour-là, les dernières troupes anglaises quittaient Aden.

Histoire de la république populaire démocratique du Yémen

La résistance contre les Anglais avait été menée simultanément par le Front national de libération, groupe socialiste-communiste, et le Front de libération du Yémen du Sud occupé, un groupe soutenu par l'Egypte. Maître d'oeuvre des discussions de Genève, l'ONU demanda que le nouveau gouvernement du Yémen du Sud soit partagé entre ces deux entités. Contre cet avis, les Anglais exigèrent que la direction du pays revînt au Front national de libération, ce qui était un moyen de faire échec à Nasser, le président de l'Egypte. Parvenu au pouvoir, le FNL prononça rapidement l'interdiction de toute autre entité politique. Le premier président désigné fut Qahtan Ash-Shaabi. Rapidement en disgrâce vis-à-vis de l'aile gauche de son parti, il démissionna en 1969 et fut remplacé par Salim Rubai Ali. La direction politique du pays devint communiste, les entreprises les plus importantes et les banques furent étatisées, les logements saisis et redistribués, les coopératives supplantant les formes privées de production. En 1967, le Yémen du Sud compte six provinces : Abian, Aden-Soukutra, Hadramaout, Laheck, Schabwa et Machra. Dès octobre 1975, la politique du parti unique entre en vigueur. Le président Salim Rubai Ali, accusé de fomenter un coup d'Etat, est démis de ses fonctions. Le parti, qui change de nom et devient le Parti yéménite socialiste, installe Abdul Fatah Ismaïl à la présidence. Fin 1978 ont lieu les élections du Haut Conseil du peuple et, fait exceptionnel, elles sont ouvertes aux femmes, car l'égalité entre homme et femme et la liberté du culte sont des fondements de la nouvelle Constitution (31 octobre 1978).

Ali Nasser Muhammad devient président en 1980. Il réprime dans le sang, en janvier 1986, un coup d'Etat fomenté par l'ancien président Abdul Fatah Ismaïl avec le soutien des Soviétiques. La répression aurait fait 10 000 morts. Muhammad est finalement contraint de fuir au Yémen du Nord.

Il est remplacé par Bakr Al-Attas, un communiste orthodoxe. L'économie, calquée sur le modèle soviétique, ne parvient pas à se développer. Se nombreux Yéménites du Sud (environ 25 %) partent à l'étranger pour travailler et, rapidement, le flux de devises qu'ils adressent à leurs familles se révèle vital pour la société sudiste. Toutefois, la banqueroute s'annonce et l'Etat doit envisager l'adoption d'une autre politique économique. En 1989, les deux Yémen commencent à travailler à l'établissement d'une Constitution commune. En 1990, le parti d'opposition, inspiré par la politique d'union de Nasser, est à nouveau autorisé. Le 22 mai 1990, l'union des deux Yémen devient réalité. Les discussions sur cette réunification, qui duraient depuis 1972, ont enfin abouti. Cette union doit sans doute davantage aux difficultés économiques du Yémen du Sud qu'à une réelle volonté politique ou nationale et, pendant les années qui suivent, de nombreux désaccords entachent la vie commune des deux Yémen. Il faut noter toutefois la pérennité dans le nouvel Etat de certains acquis sociaux du Yémen du Sud, comme la position influente de la femme dans la société, ou la liberté religieuse.

Le Yémen depuis sa réunification (1990 à nos jours)

L'histoire du Yémen s'est écrite au gré d'incessantes luttes de pouvoir entre les royaumes, les souverains et les différentes tribus, mais la possession de cette région très prospère n'était pas seulement l'occasion de conflits intérieurs : il fallait aussi faire barrage aux convoitises de l'étranger, à commencer par les voisins immédiats. Le gouvernement du pays fut et demeure très dépendant du bon vouloir des différentes ethnies. Encore de nos jours, il doit confirmer sa légitimité et sa continuité par de nombreux dons d'argent et des constructions d'infrastructures diverses (routes, hôpitaux...). L'introduction de la pensée sociale dans l'administration du Yémen se fit d'abord au Sud, avec la révolution socialiste de 1967, et vingt ans plus tard au Nord. Certains gouvernements ont essayé, souvent avec succès, de réformer le système social, notamment en transférant la charge des dépenses publiques aux différentes communautés qui en faisaient l'objet. Ces changements ne sont entrés dans les faits qu'au prix d'une planification à long terme et en usant de beaucoup de diplomatie.

La réunification des Yémen du Nord et du Sud n'a pas été une mince affaire, car les relations entre ces deux entités, depuis le début des années 1970, n'ont presque jamais été sereines. Les conflits de 1972 et 1979 ont repoussé au début des années 1980 l'amorce de discussions sérieuses. Celles-ci ne purent se traduire dans un premier temps que par des accords économiques (1985), car les divergences sur le plan politique restaient pleines et entières. En 1986, l'avènement au Yémen du Sud de Bakr Al-Attas, un communiste orthodoxe, a même freiné cette collaboration naissante. Il fallut attendre l'implosion du système communiste en Europe de l'Est (avec des répercussions catastrophiques sur l'économie du Yémen du Sud) pour que reprennent les pourparlers de réunification. La république du Yémen naîtra le 22 mai 1990, avec Sanaa comme capitale. Il s'agit d'une démocratie pluraliste. Les pouvoirs exécutif et législatif sont exercés respectivement par le président (Ali Abdallah Salah) et la Chambre des représentants (301 membres).

En 1991, une nouvelle Constitution est adoptée par référendum populaire, avec 98,3 % des voix. La guerre du Golfe et la position très favorable à l'Irak dont fit preuve le Yémen ont eu de grandes répercussions : environ 20 000 professeurs étrangers travaillant au Yémen ont dû partir, car ils n'étaient plus payés par leur pays d'origine. Le système éducatif yéménite connut alors une déroute absolue. Environ un million de Yéménites travaillant à l'étranger ont été renvoyés chez eux, ce qui a eu deux conséquences graves : d'une part la perte d'une source de devises vitale pour l'économie yéménite et le quotidien de millions de personnes, et d'autre part l'arrivée massive de travailleurs que l'infrastructure ouvrière yéménite était incapable d'absorber. Les relations entre le Yémen et l'Arabie saoudite se sont dégradées, faisant immédiatement réapparaître la question du tracé de leur frontière commune. Les élections libres de 1993, pour le Parlement, ont eu les résultats suivants : Congrès général du peuple 122 sièges (40 %), Alliance yéménite pour la réforme 62 sièges (21 %), Parti socialiste yéménite 56 sièges (19 %) et divers 60 sièges (20 %). Deux femmes ont été élues.

Bien que cette élection fut un succès démocratique, les nombreuses différences de points de vue entre anciens nordistes et sudistes n'ont pu être aplanies durant les mois qui ont suivi. Les sudistes n'étaient pas satisfaits des postes à responsabilité qu'ils avaient obtenus au sein de l'armée, de l'administration et du pouvoir exécutif. D'autre part, ils contestaient l'utilisation des revenus générés par les champs pétrolifères du Sud : ceux-ci profitaient principalement à la capitale, Sanaa, au détriment de la ville d'Aden à laquelle avait été promis la construction d'un nouveau port franc.

Le domination du Nord sur le Sud, de Sanaa sur Aden, était bien réelle. Le fléau du chômage touchait le Sud plus violemment et nombre de ses représentants politiques y étaient assassinés, tandis que la corruption était monnaie courante au Nord. Lorsque le taux d'inflation du pays s'est élevé à 50 %, les divergences entre le président et le vice-président se creusèrent en un fossé infranchissable. La crise était bien réelle et, malgré l'intervention de l'Egypte, d'Oman et de la Jordanie, l'inévitable se produisit en mai 1994 : la guerre civile. Elle ne dura que deux mois et demi, mais les traces qu'elle a laissées dans l'histoire du Yémen semblent indélébiles. Le Sud commença par envoyer des fusées sur Sanaa. La réaction fut immédiate et les troupes du Nord commencèrent à marcher sur Aden. Au même instant, le Sud proclamait son indépendance, sous le nom de république démocratique du Yémen, mais seuls la Somalie du Nord et le Koweït ont reconnu l'Etat indépendant. Aucun des appels lancés par les pays arabes ne fut entendu (seules les monarchies du Golfe et l'Egypte y étaient favorables). L'ONU, début juin, édicta une résolution concernant le règlement du conflit, et certains politiciens du Nord montraient des signes évidents d'appel à la négociation, mais les machines de guerre étaient lancées.

La fin du conflit n'eut lieu qu'après la chute d'Aden, le 7 juillet 1994, qui avait été coupée de toute arrivée d'eau potable par les troupes nordistes. Les principaux meneurs sudistes se réfugièrent à Oman. Bien que la victoire ait restauré un calme relatif, les différences de niveau de vie entre le Sud et le Nord subsistaient. Une nouvelle Constitution fut votée en novembre 1994 et le Conseil présidentiel, composé de 5 membres du Sud et du Nord, fut dissout. Le président devenait ainsi seul maître à bord. L'islam prit dès lors une place de plus en plus importante dans la vie sociale et, donc, dans la vie politique. Le Parti yéménite pour la réforme (ou Parti Islah) devint de plus en plus influent au sein du pouvoir législatif et la charia (droit religieux) fut appliquée en parallèle de la nouvelle Constitution.

Le 1er octobre 1994, le président Ali Abdallah Saleh était réélu pour un mandat de cinq ans. La politique extérieure du Yémen est très liée aux orientations des autres pays du Moyen-Orient. Le Yémen appartient à de nombreuses organisations internationales : le FMI, la Banque mondiale, l'ONU, la Ligue arabe et la Conférence islamique. Les problèmes de frontière avec Oman ont commencé à se régler par les accords du 1er octobre 1992, prévoyant la fin des travaux de marquage pour 1995. La réalisation d'une route reliant les deux pays a même été évoquée. Les relations avec l'Arabie saoudite s'amélioraient d'autant plus que le gouvernement yéménite se chargeait de museler la presse de son pays sur tous les sujets concernant son voisin. La presse, jusque-là, avait été la plus libre des pays arabes, une liberté garantie par la Constitution et très visible dans la vie quotidienne par le nombre important des journaux et l'édition d'un journal en anglais, le Yemen Times, très critique envers le gouvernement.

S'agissant du processus de paix au Moyen-Orient, la position du Yémen est celle de la réconciliation, mais la reprise de relations normales dépend encore de l'attitude de la Syrie. Le Yémen a connu un autre conflit armé, de faible ampleur et qui s'est achevé en 1995, avec l'Erythrée pour la possession des îles Hanish. Cette guerre s'est rapidement transformée en bataille juridique et elle trouva sa solution devant les tribunaux internationaux qui, le 9 janvier 1999, ont confirmé le Yémen dans ses droits.

Le 25 septembre 1999, le président Saleh est réélu pour la première fois au suffrage universel. En janvier 2000 une loi sur la décentralisation est adoptée à une large majorité. Rappelant l'indivisibilité de l'Etat, elle opte pour que la division administrative vise à renforcer l'unité nationale, le développement économique, la sécurité et la paix sociale du pays. Les décrets d'application et les amendements constitutionnels sont adoptés par référendum le 20 février 2001. Ainsi, les premières élections régionales ont lieu pour élire le conseil régional. Elu pour quatre ans, ils sont les représentants de l'Etat dans les régions. En 2000, les traités de Djedda ouvrent la voie à une nouvelle coopération avec l'Arabie saoudite. Le 27 avril 2003 ont eu lieu les élections législatives, remportées haut la main par le parti du président.

La dernière élection présidentielle de septembre 2006 a reconduit pour sept nouvelles années le président Saleh au sommet de l'Etat.

En 2007, le cheikh Abdallah Al Ahmar a été réélu chef du second parti majoritaire, Al Islah. Il n'y a donc pas, depuis la réunification des deux Yémen en 1990, de changement majeur dans le paysage politique du pays. Des défis, que l'on pourrait appeler des exigences venues de l'extérieur, s'imposent au pays. Les prêts importants accordés par la Banque mondiale en 2003 ont été rapportés en 2006 à 34 % du montant initial au motif que le pays n'avait pas véritablement développé la lutte contre la corruption ; le Yémen s'est donc engagé devant ses partenaires à développer la bonne gouvernance et cherche à mettre en place des réformes institutionnelles qui peuvent néanmoins paraître dangereuses, comme l'élection des gouverneurs qui remplacerait leur nomination par décret présidentiel.

En effet, l'organisation de l'Etat ne couvre pas l'ensemble du territoire national, et se limite à un rectangle compris entre Sanaa, Taizz, Aden et Hodeïda, ainsi qu'à la province de l'Hadramaout. Le reste des provinces, comme à Saada, Chaboua et d'autres poches, échappent au pouvoir central et restent aux mains du pouvoir coutumier des tribus. La décentralisation des compétences de pouvoir reste encore à faire et la déconcentration des moyens financiers qui l'accompagne aussi. Les récents événements tragiques de Saada avec la rébellion des partisans de Al Houthi en est un exemple fort. Saada, ville importante du Nord n'est pas équipée de manière moderne et l'Etat aura fort à faire sur place, en construction d'infrastructures, pour démontrer que le pouvoir central n'est pas seulement synonyme de répression armée mais également de développement en matière économique et en éducation des jeunes de moins de 15 ans, qui, faut-il le rappeler, représentent 50 % de la population du pays. On pourrait dire, à l'heure actuelle, que la réunification des deux Yémen n'a pas encore généré de sentiment identitaire national ressenti et reconnu par tous. Reste à déterminer si l'avenir du pays passe nécessairement par une diminution du pouvoir des tribus.

Quelques chefs-d’œuvre de l’art sud-arabique au musée du Louvre

Le département des antiquités orientales du musée du Louvre offre une jolie vitrine sur l'art des royaumes sud-arabiques. L'art antique de cette région a été très longtemps méconnu, voire pire, classé au nombre d'objets d'autres contrées de la même péninsule arabique. L'intérêt pour ces pièces s'est déclaré récemment et les musées comme le Louvre, le British Museum ou le Metropolitan Museum of New York, montrent d'avantage ces pièces qu'autrefois, de même que l'art islamique qui leur succédera devient plus à l'honneur.

Parmi ces pièces du Louvre est présentée une tête de femme très fine sculptée dans l'albâtre, dont la fonction était funéraire. Les caractéristiques de cette forme de statuaire sud-arabique y sont toutes : un cou très allongé, des yeux dont les orbites sont profondes, des sourcils prononcés, une symétrie qui souligne le travail soigné d'un artiste qui travaillait à la fois pour répondre à une commande humaine mais aussi avec la foi et la crainte du divin et de la mort.

Une autre pièce dont on trouve aussi un exemplaire est un taureau en bronze, figure animale des plus courantes des royaumes du Sud, avec l'ibex, et précisément de Qataban. On pense que le dieu Almaqah, principale divinité des quatre cités-royaumes, était représenté sous ces traits inspirant force et virilité. Le socle de la statue manque, et avec lui les inscriptions en lettres sud-arabiques qui devaient dédier la statue, sans doute une offrande, au dieu qu'elle représentait, et nommer le commanditaire.

Le Louvre travaille aussi en collaboration avec le Musée national de Sanaa, et vient de restaurer une splendide statue en bronze dite de " Hautarathat, fils de Radaauil, du lignage de Shalalum ". Cette magnifique pièce retrouvée dans la région du Jauf, dans l'ancien royaume de Saba. La statue creuse a été comblée de terre pendant toutes ses années d'ensevelissement ; la paroi de bronze ne supporterait pas le poids de cette terre compacte si la statue était maintenue debout, et c'est donc à la manière d'un gisant qu'on peut l'admirer, et particulièrement sa coiffure en pics et le drapé soigné de son pagne. Cette statue, après avoir été restaurée au Louvre, y est exposée quelques mois avant de rejoindre le musée de Sanaa.

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