Guide du Mali : Politique et économie

Politique

Le Mali est régulièrement cité en exemple lorsqu'on veut témoigner de la possibilité d'instaurer un régime démocratique en Afrique. C'est un des rares pays d'Afrique où un militaire, après avoir conquis le pouvoir par les armes pour renverser un dictateur, l'a rendu aux urnes. Amadou Toumani Touré a pris officiellement la tête du Mali en juin 2002. En avril 2007, il a été réélu au premier tour de l'élection présidentielle avec 71,2 % des suffrages exprimés. Il sort donc renforcé de ce scrutin et règne en chef incontesté sur les institutions, plus par manque d'opposition notoire 
- les partis politiques refusant le jeu des alliances - qu'en raison de sa politique exemplaire. Il n'en demeure pas moins vrai qu' ATT garde une bonne cote de popularité auprès du peuple malien, sensibilisé par son discours politique consensuel, surtout en matière sociale et économique. Le président peut se targuer d'avoir le soutien d'une forte coalition, l'ADP (Alliance pour la démocratie et le progrès), composée de onze partis politiques, qui soutiennent sa candidature.

Structure étatique

Le Mali a largement emprunté au modèle français de la Ve République pour organiser son système politique. C'est une république dominée par un régime semi-présidentiel. Sa constitution a été approuvée par référendum le 12 janvier 1992 par 99,76 % des votants. Le président, élu au suffrage universel pour cinq ans, détient le pouvoir exécutif. Il nomme le Premier ministre, qui nomme le gouvernement. L'Assemblée nationale, qui compte 147 députés, est renouvelée tous les cinq ans, à la suite des élections présidentielles. Le Mali compte également, à l'instar du régime français, une Cour suprême et un Conseil constitutionnel. Le président actuel est Amadou Toumani Touré, élu en 2002 et 2007. 26 ministres composent le gouvernement. L'ADP (Alliance pour la démocratie et le progrès) - la coalition d'ATT - a remporté les élections législatives et c'est le chef de cette coalition qui a été élu président de l'Assemblée nationale. En avril 2011, suite à une longue crise sociale, le président décide un remaniement ministériel et crée la surprise avec la nomination de madame Cissé Mariam Kaïdama Sidibé comme Premier ministre. Sa principale tâche est d'organiser des élections présidentielles transparentes au printemps 2012.

Partis

Le Mali compte plus de 105 partis politiques. Lors des élections présidentielles de 2007, 8 candidats se sont affrontés (contre 20 en 2002). Quelques formations se distinguent parmi lesquelles trois se trouvent dans l'opposition :

L'ADEMA (Alliance pour la démocratie au Mali) : c'est le parti de l'ancien président Alpha Oumar Konaré. Il a longtemps été divisé entre les partisans d'une candidature du président Touré et ceux qui souhaitaient une candidature autonome. Lors de la présidentielle de 2007, il a soutenu le candidat ATT. C'est le parti majoritaire au sein de la coalition présidentielle, l'ADP. Le vice-président du parti, Soumeylou Boubèye Maïga, qui s'opposait à ATT, a même été exclu.

L'URD (Union pour la république et la démocratie) : ce parti a été créé par les dissidents de l'ADEMA. Il a tout de même soutenu la candidature d'ATT en 2007. Il obtient 34 sièges de députés à l'Assemblée nationale. Le président est Younoussi Touré, ancien Premier ministre d'Alpha Oumar Konaré.

Le PCR (Parti citoyen pour le renouveau) : il est issu d'une scission au sein du Mouvement citoyen et son objectif est de regrouper les partisans du président. Il est membre de la coalition présidentielle ADP. Aux élections d'avril 2007, il soutenait donc le candidat Amadou Toumani Touré. Aux élections législatives, il obtient un siège (sur 147).

Le RPM (Rassemblement pour le Mali) d'Ibrahim Boubacar Keita : il participe au gouvernement du pays, mais ne cesse depuis quelques années de prendre de la distance avec ATT, au point d'être aujourd'hui dans l'opposition. Au moment des dernières élections présidentielles, Ibrahim Boubacar Keita était président de l'Assemblée nationale. Le RPM forme, avec le PARENA, le Front pour la démocratie et la République - FDR - qui s'oppose à l'ADP.

Le PARENA (Parti pour la renaissance nationale) : c'est un parti d'opposition, créé en 1995. Il est présidé par Tiébilé Dramé qui fut également le candidat du parti à l'élection présidentielle. Il forme, avec le RPM, le FDR.

SADI (Solidarité africaine pour la démocratie et l'indépendance) : ce parti d'opposition a vu le jour en 1996. Il s'opposait au président en place à l'époque, Alpha Oumar Konaré. Son président, Oumar Mariko, fut également candidat à l'élection présidentielle 2007.

Enjeux actuels

Les grandes orientations politiques du gouvernement en place. Le président ATT veut donner l'image d'un bon élève vis-à-vis des bailleurs de fonds multilatéraux et applique à la lettre leurs recommandations, qui prônent la réduction du poids du secteur public dans l'économie. Le déficit budgétaire de l'Etat se réduit, tout comme la taille de l'administration, avec des conséquences parfois dramatiques pour la population. Le gouvernement fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités.

Le président qui n'entend épargner personne a ainsi déclaré : " un escalier se balaye en commençant par le haut ". Un grand nombre de responsables, anciens ministres et directeurs de sociétés nationales, avaient déjà été relevés de leur fonction ou emprisonnés par l'ancien gouvernement sans que l'on puisse noter d'améliorations tangibles. Le président ATT ne dévie pas de sa ligne de conduite en affirmant " qu'un ministre, c'est avant tout un homme avec une mission, agissant dans le cadre d'un programme dont il assure la mise en oeuvre et dont il doit rendre compte ". Voilà pourquoi des mesures de réductions d'enveloppes ministérielles - souvent importantes dans les jeunes républiques - ont été adoptées.
Deux priorités s'imposent au gouvernement en place et au président : la sécurité dans le Nord et la réduction de la pauvreté qui touche le pays.

La décentralisation. Faute de rentrées fiscales suffisantes, notamment en raison du poids du secteur informel, l'Etat malien se voit souvent reproché le fait d'être inadapté, trop dispendieux, trop éloigné des réalités et des besoins des populations des régions. Face aux carences du modèle d'Etat centralisé, une vaste réforme de décentralisation a été mise en place, dès l'indépendance en 1960, par les autorités conscientes que la paix civile ne passera que par la paix sociale et plus précisément par le transfert de compétences de l'Etat vers les collectivités locales. Mais les vraies percées de cette politique ne remontent qu'aux années 1990, sous le mandat de Konaré. La politique de décentralisation, enclenchée en 1992, a conduit à un découpage administratif satisfaisant : 703 communes - Bamako, la capitale, étant elle-même divisée en 6 communes -, 49 cercles, 8 régions et le district de Bamako. Les régions sont la survivance du système colonial puisqu'elles bénéficiaient déjà d'une certaine forme d'indépendance. Ensuite, le découpage pour les niveaux inférieurs est le suivant : cercle, district, commune, village ou fraction, quartier. Chacun de ces niveaux possède un organe de délibération et un organe exécutif. La capitale économique et administrative, Bamako, qui est à la fois un district et qui profite d'un statut équivalent à celui d'une région (elle regroupe un dixième de la population), compte six communes. La politique de décentralisation de Konaré a contribué à ce que les représentants des communes, élus au suffrage universel direct, disposent de pouvoirs renforcés, - ainsi, ils sont dorénavant chargés de la gestion de l'essentiel des services de base, et ont des prérogatives pour lever l'impôt - alors que, dans le même temps, les anciens gouverneurs omnipotents, devenus hauts-commissaires, se bornent à des fonctions d'animation, de conseil et de maintien de l'ordre.

La décentralisation a été soutenue par l'afflux financier de 115,1 millions de dollars, débloqués par la Banque mondiale pour soutenir cette politique, ainsi que par l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations qui s'est tenue en 2002. Le chantier de la décentralisation a, certes, été mené à bien, la pyramide administrative est solidement assise, pour autant les résultats de cette réforme sont difficilement appréciables dans le sort quotidien des populations qui disposent encore d'un niveau de vie insatisfaisant.

Économie

Selon l'indicateur de développement humain (IDH) du programme des Nations unies pour le développement (PNUD - rapport 2010) qui prend en compte trois éléments, le pouvoir réel d'achat, l'espérance de vie et le niveau d'éducation par habitant, le Mali est classé au 160e rang mondial (sur 169) avec un indice de développement humain de 0,309. Son économie, essentiellement dominée par les activités agropastorales reste très vulnérable aux variations climatiques et aux cours mondiaux des matières premières. Ce facteur qui rend le pays fortement dépendant de l'aide internationale est décisif quand on sait que ce secteur assure les revenus de près de 80 % de la population.
Dans le contexte des plans d'ajustement imposés par le FMI et la Banque mondiale, l'Etat malien ne pouvait plus assurer correctement les services de santé et d'éducation dont il a traditionnellement la charge ; c'est pourquoi, pour l'aider dans sa mission, plusieurs bailleurs de fonds internationaux, le FMI, la Banque mondiale et la Coopération française ont accordé au Mali une réduction de sa dette publique de 675 millions de dollars - échelonnée sur trente ans - en lui concédant le statut de Pays pauvre très endetté (PPTE) en mars 2003. En 2010, le PIB a atteint 9,2 milliards de dollars. De plus, avec la politique budgétaire drastique impulsée par ATT, les indicateurs macroéconomiques pour l'année 2008 étaient déjà encourageants : un taux de croissance de 4,5 %. Pour autant le chemin vers la reprise économique est encore long, comme en témoignent les conditions de vie de la population : 30 % de la population est au chômage ; 36,1 % des Maliens vivent en dessous du seuil national de pauvreté ; 54,6 % de la population est analphabète ; la moitié de la population est privée d'eau potable ; 92 % des Maliens sont privés d'électricité ; 24,5 % des enfants présentent des signes de malnutrition... Sans compter qu'à cette bérézina humaine s'ajoutent les délicates conséquences de la crise de la filière coton qui engage aujourd'hui 3 millions de personnes. En effet, la Compagnie malienne du développement des textiles (CMDT) peine à gérer la distribution de son stock, privant ainsi les cotonculteurs maliens de leur salaire. Mais l'Etat, qui détient la CMDT à hauteur de 60% a décidé de relancer l'activité en subventionnant les engrais et semences distribués aux agriculteurs pour la production 2011-2012. L'objectif étant d'atteindre une production de 500 000 tonnes de coton.

Le salaire moyen est de 40 000 FCFA par mois. Un fonctionnaire qui a un niveau maîtrise (Bac + 4) gagne environ 80 000 FCFA par mois, ce qui est tout à fait insuffisant pour subvenir aux besoins de sa famille. Avec la libéralisation de l'économie et la dévaluation du franc CFA (qui lui a permis de retrouver une réelle compétitivité sur les marchés du coton, des produits d'élevage et de l'or), ce pays, malgré l'enclavement et les contraintes climatiques, a enregistré depuis 1994 (année de la dévaluation) de satisfaisantes performances économiques.
Début 2005, le pays a connu le taux d'inflation le plus important des dix dernières années, soit 11,5 %. Depuis, le taux d'inflation diminue, atteignant 2,5 % en moyenne. Le Mali connaît un succès relatif : la pauvreté qui croissait de 11 % par an entre 1989 et 1994 continue de croître, elle aussi, mais à un rythme moins soutenu, d'environ 2 % par an selon l'Observatoire du développement humain durable et de la lutte contre la pauvreté (ODHD). En effet, le coût social de la dévaluation a été très lourd pour les couches les plus pauvres et le partage des richesses est tel que les fruits de cette croissance bénéficient largement à une portion congrue de la population composée principalement de commerçants mais aussi de hauts fonctionnaires.
La privatisation des grandes entreprises nationales maliennes se poursuit avec plus ou moins de bonheur : celle de la Compagnie malienne du développement des textiles (CMDT) est imminente et destinée à sauver la filière. Avec la globalisation, la concurrence est devenue planétaire et le secteur est en crise. Pour prévenir les effets de la privatisation, des cadres formateurs parcourent les villages pour informer les paysans sur la nécessité de produire du coton de qualité.

Des signes encourageants ? Depuis 1991, date de l'avènement de la démocratie, l'Etat a su marquer d'indéniables points : le nombre d'établissements scolaires à augmenté, l'université de Bamako a été ouverte en 1996. Une priorité, quand on sait que seuls 46,4 % de la population adulte en moyenne sont alphabétisés (dont seulement 39 % des femmes). Le taux de scolarisation reste néanmoins modeste pour les 7-12 ans.

Dans le domaine de la santé publique, il faut noter l'avènement des centres de santé communautaires qui ont éclos un peu partout. Ils sont indispensables dans un contexte de désengagement de l'Etat, qui voit fleurir cabinets médicaux et cliniques privées que la majorité ne peut s'offrir, faute de couverture sociale. Car ici, 66 % de la population n'ont pas accès aux soins.
Le test des élections, que beaucoup redoutaient, s'est aussi déroulé dans de bonnes conditions. Mais c'était sans compter sur le déficit de pluviométrie qui s'annonçait et sur les événements politiques en Côte d'Ivoire, pays par lequel transitent les trois quarts des échanges du Mali.
D'une manière générale, l'indice de la pauvreté a diminué ces dernières années, mais il demeure élevé, en particulier en milieu rural. Le PIB par habitant est estimé à 1 200 $. Autant dire que la majorité de la population reste exclue de la croissance, à savoir ceux qui ont perdu leur travail et qui n'en retrouvent pas, ceux qui n'en ont jamais eu, dans un contexte où l'administration est sous l'influence des bailleurs internationaux en cure d'amaigrissement.
Si l'on ajoute à cela la faiblesse des rentrées fiscales de l'Etat, en raison de l'importance du secteur informel de l'économie qui ne lui permet pas de remplir sa tâche de redistribution, l'optimisme doit rester mesuré.
Faute d'industrie créatrice de richesses et compte tenu des conditions qui viennent d'être évoquées, ce sont les grands commerçants qui font de l'import-export et en particulier ceux qui importent les denrées et produits de l'extérieur qui sont les grands bénéficiaires. L'obsession des jeunes à quitter le pays, pour tenter de gagner leur vie, est bien le signe que rien n'est encore résolu.

Le sous-développement du Mali. Parler de l'économie du Mali oblige à parler de l'économie de l'Afrique. En effet, dès que l'on accole ces deux termes un troisième arrive au galop, celui de sous-développement. Un bref aperçu historique paraît nécessaire si l'on veut comprendre la situation actuelle. Au XIIe siècle, l'Afrique était une des zones les plus peuplées du monde avec environ 100 millions d'habitants soit autant que la Chine ou l'Inde et bien plus que l'Europe. Sa population a stagné depuis, en raison de la traite négrière. Les traites, atlantique vers l'Amérique (de loin la plus importante), saharienne vers la Méditerranée, et orientale vers l'océan Indien, ont déporté plus de 14 millions d'individus entre le XVIIe et le XIXe siècle. C'est donc le déplacement des populations qui est à l'origine du déficit démographique. Par ailleurs, c'est aussi parce que cette traite a eu pour corollaire des guerres, des razzias (et tout le chapelet de maux qui les accompagnent), menés par les différents Etats africains, détruisant les économies, que l'Afrique est exsangue au moment de l'ère précoloniale. Le choc de la colonisation suit. L'ensemble des structures traditionnelles sociales et économiques est entièrement bouleversé. Néanmoins, dans un second temps, la colonisation a des effets positifs du point de vue sanitaire (après avoir fait des ravages par l'introduction de nouvelles maladies) ; pour certains les bienfaits s'étendent même aux domaines économique et social. Le débat est ouvert... Après la Seconde Guerre mondiale, la croissance de l'Afrique est la plus forte du monde. Elle s'élève à 2,9 % par an depuis les années 1970, surtout grâce au recul de la mortalité infantile et à l'accroissement de l'espérance de vie. Le sida n'infléchit pas cette tendance ! Hier, le taux de croissance très faible de la population était un handicap majeur (les bras manquaient pour construire une économie). Aujourd'hui, c'est l'inverse. Le poids des jeunes non productifs sur la population active est trop important. Le gâteau de la croissance doit être partagé entre un trop grand nombre de personnes. Heureusement les résultats de ces dernières années sont bons et le taux de croissance économique est devenu supérieur à celui de la population. Au moment de la décolonisation, le Mali est gonflé d'espoir. Néanmoins, les orientations socialistes de Modibo Keita se révéleront désastreuses pour le pays. Dans les années 1970, il y a de nouveau une période d'euphorie : on prête aux pays africains des sommes colossales pour réaliser des projets qui souvent s'avéreront de très mauvais investissements. Cette situation conduira ces pays au surendettement. L'argent trop abondant est dépensé sans discernement. L'Afrique a ici, à l'instar de l'esclavage (les Africains assuraient eux-mêmes la fourniture des esclaves aux commerçants européens), ses propres responsabilités. Ses dirigeants, parfois par manque de compétence mais surtout parce que corrompus, ont été à l'origine de ces dépenses irrationnelles. Dans les années 1990, l'Afrique doit faire face à ses créanciers. C'est le début des plans d'ajustement structurel préconisés par le FMI et la Banque mondiale.

L'aide internationale. Les Maliens vivent, pour une grande part, de l'aide extérieure qui constitue 80 % des dépenses d'investissement et 30 % des dépenses courantes. Chaque famille malienne a bénéficié au cours de ces quinze dernières années, au titre de l'aide publique au développement (APD), d'environ 2 590 euros. Cette aide est aujourd'hui en chute libre. Les prêteurs et les donateurs sont, par ordre décroissant d'importance, les pays occidentaux et les organismes multilatéraux (Banque mondiale, Union européenne, Banque africaine de développement, PNUD). Il faut ajouter aussi l'action de la coopération décentralisée (la ville d'Angers consacre 1 % de son budget à la ville de Bamako à laquelle elle est jumelée). Les ONG, également, jouent un rôle important. Une cinquantaine d'entre elles sont intervenues concrètement sur le terrain. Au Mali, la France apporte ses concours financiers à l'ajustement structurel au développement rural ainsi qu'à l'enseignement et à la formation ; sans parler des postes et télécommunications, des transports, de l'industrie, de la santé et de la culture. Cette aide n'est pas dénuée d'intérêts : sur le plan commercial, la France gagne davantage par le commerce que ce qu'elle donne dans le cadre de l'aide.

Sur le plan politique, la Zone franc, la francophonie sont des éléments importants de la politique étrangère française ; enfin, la lutte contre l'immigration malienne en France est également une des raisons fortes pour justifier l'action de la France au Mali.

L'UEOMA et la CEDEAO. Le 1er janvier 2000, le tarif extérieur commun est devenu une réalité pour les huit pays de l'Union économique et monétaire ouest africaine (Ueoma). Cette union douanière, qui totalise un marché de 77 millions de consommateurs et dont le Mali est un membre fondateur, correspond à l'aboutissement d'un processus d'intégration économique et monétaire, amorcé depuis 1994, et vise à faciliter et à intensifier les relations commerciales entre le Bénin, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. L'Ueoma trouve son prolongement dans la Communauté des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cedeao). Cette dernière, plus large, compte 220 millions de consommateurs.

L'aide substantielle 
des émigrés maliens. Un proverbe africain dit : " Celui qui veut s'enrichir doit aller à l'étranger. " Les Maliens, poussés par de difficiles conditions climatiques, se sont toujours expatriés pour gagner de l'argent. Souvent, ce sont d'excellents commerçants. Près de 4 millions de Maliens vivent à l'étranger dans les pays côtiers d'Afrique et en Europe, principalement en France. Ils seraient plus de 100 000 émigrés (sans compter ceux ayant acquis la nationalité française ni ceux en situation irrégulière). Tous sont quasiment issus de la première région du Mali dont la capitale est Kayes. Cette région enclavée est la plus chaude. Les conditions de vie y sont particulièrement difficiles. Les Soninké, qui forment l'ethnie majoritaire de cette région, ont été appelés par les grands entrepreneurs français, après l'indépendance du pays, pour aller faire tourner les grandes entreprises françaises. Depuis, ces flux ne se sont pas taris.

On comprend l'enjeu pour les sans-papiers et leurs familles, lorsqu'il y a menace d'expulsion. Les émigrés construisent aussi de belles maisons dans leur région d'origine. Mais surtout, ils se sont organisés pour y financer des mosquées, des postes de santé et des maternités, des moulins, des écoles ou des systèmes d'irrigation. Ils ne peuvent déroger à cette aide indispensable. C'est un acte de solidarité valorisé par la religion. Un bon musulman doit savoir partager ! Néanmoins, ces forces vives, en privant le pays de leur fort potentiel, grèvent aussi le développement de leur pays !

Principales ressources

Le secteur primaire, qui est essentiel pour le pays, participe à hauteur de 45 % dans la formation du produit intérieur brut (PIB). Il occupe près de 80 % de la population active.
La vocation agricole du pays est indéniable, mais le secteur agropastoral est fortement tributaire de la pluviométrie.

Agriculture. La production agricole varie donc beaucoup d'une année sur l'autre. Les pluies ont été généralement abondantes ces dernières années et le Mali a donc réussi à assurer son autosuffisance alimentaire.

Mais l'agriculture parvient aujourd'hui tout juste à nourrir une population de 14,5 millions d'habitants. Elle devrait atteindre 24 millions d'habitants en 2025. Cette projection laisse entrevoir de graves problèmes de nutrition si la situation ne s'améliore pas : seules 2 % des terres sont cultivées, le désert recouvrant 60 % du territoire national et la zone subdésertique environ 27 % du pays. Un programme a été lancé afin d'améliorer la compétitivité et la diversification agricole (PCDA). Il s'appuie sur la loi d'orientation agricole d'octobre 2005 et prévoit de définir des filières agricoles porteuses et prioritaires et d'éliminer toutes les contraintes qui empêchent leurs exportations. Il s'agit de développer l'accès à des technologies chargées d'améliorer la productivité, de faciliter l'accès au financement et au développement d'infrastructures. On envisage de créer un label Mali pour les filières choisies. Enfin le programme envisage de développer l'exploitation du sucre dans la région de l'Office du Niger.
Les cultures vivrières occupent 80 % des agriculteurs et représentent 17 % des revenus agricoles. Les cultures sont principalement cultivées aux abords du fleuve Niger entre Bamako et Mopti, et dans les régions méridionales du pays (région de Sikasso).
La riziculture, qui demande d'importantes réalisations de systèmes d'irrigation, est soutenue par l'Office du Niger et se concentre dans le delta intérieur du Niger. Le riz malien (paddy) est arrivé récemment à être compétitif vis-à-vis du riz importé, peu taxé à l'importation. On estime cependant que de nombreuses parcelles de terrain restent encore inexploitées, ce qui promet de belles potentialités : la région de l'Office du Niger a une superficie totale de 1 million d'hectares, dont seulement 80 000 sont aménagés. L'objectif du gouvernement est de permettre l'autosuffisance du pays et d'améliorer les rendements des producteurs, donc leurs revenus. C'est un grand chantier économique dans lequel l'Etat jouerait un rôle prédominant : des subventions pour les semences, les engrais et les équipements seront débloqués pour les producteurs. Le gouvernement espère que la production de riz atteindra 2 003 040 tonnes. Chaque acteur (producteur, consommateur, Etat) profiterait alors des retombées de cette opération.
Les cultures d'exportation concernent surtout le coton et l'arachide. Elles représentent 80 % des revenus agricoles. L'arachide se cultive surtout dans les régions de Ségou et de Mopti. La culture du coton se concentre dans les régions méridionales du pays et représente environ 18 % de ses recettes sur les exportations. La superficie cultivée représente environ 150 000 km2 occupant près de 3 millions de paysans. Les petits exploitants sont encadrés par la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), seul et unique opérateur du marché, créé en 1974 et partenaire avec la société française DAGRIS (Développent des Agro-Industries du Sud). Au lieu de tirer profit de la récolte de l'année 2009, le PDG de la CMDT a préféré écouler les stocks en bradant la production nationale à des prix incroyablement bas. A titre d'exemple, alors que le Burkina Faso vendait son kg de coton 1 030 FCFA, le Mali proposait le tarif sacrifié de 806 FCFA le kg. Un dumping peu réfléchi qui a engendré une baisse de qualité de 30 % pour la CMDT. Sans compter que la compagnie, qui se trouvait dans l'impossibilité de livrer ces stocks, était menacée d'être poursuivie par ces mêmes clients ayant profité de ces tarifs défiant toute concurrence. De plus, la compagnie risquait non seulement de ne pas respecter les délais, mais encore de livrer une marchandise altérée, car stockée depuis trop longtemps à l'air libre. Pour rattraper la production de coton dans sa chute, l'Etat malien subventionne les engrais et semences de la saison 2011-2012, distribués aux agriculteurs par la CMDT. L'objectif à atteindre : 50 000 tonnes de coton. En aval de ce que l'on appelle la filière coton, après la production, il y a l'industrie de transformation. Le gouvernement entend donc se battre face aux géants américains et européens qui font chuter les cours mondiaux à coup de subventions massives. Le rendement du pays ne rentre plus en concurrence avec ceux de la Chine ou du Brésil. L'Etat et les partenaires sociaux de la filière envisagent donc pour sauver l'or blanc de privatiser la CMDT. Une entreprise privée aurait le monopole du coton dans chaque région du Mali, et serait surtout chargée d'en assurer la rentabilité, mais ce n'est pas encore d'actualité.
Le pays produit également du thé (70 milliers de tonnes par an) afin de répondre aux très importants besoins de la population. Le thé se consomme avec beaucoup de sucre. Pour ne pas trop déséquilibrer la balance du commerce extérieur, le Mali s'est aussi lancé dans la production de sucre de canne qui a atteint 290 000 tonnes ces dernières années. En général le sucre de canne, transformé sur place, est exporté, la population se contentant de sucre de betterave dont le cours est moins élevé sur les marchés mondiaux.
Le Mali exporte également depuis quelques années des haricots verts et des mangues. La cueillette d'amandes de karité, traditionnellement destinée à la confection de savon et aux besoins alimentaires, se tourne de plus en plus vers l'exportation (cosmétologie, agroalimentaire).

L'élevage est une activité essentielle depuis des millénaires au Mali. C'est que les vastes plaines de savanes herbacées y sont particulièrement favorables. Il a déterminé le peuplement et la répartition démographique du pays. Aujourd'hui encore les nomades, particulièrement Maures et Peuls, poursuivent leurs pérégrinations au gré des saisons, à la recherche de points d'eau pour abreuver leurs troupeaux. Mais, en raison des catastrophes climatiques (qui ont déjà à plusieurs reprises décimé les troupeaux), chaque année la sécheresse menace à nouveau le cheptel. De plus, son abondance contribue à l'avancée de la désertification, car les animaux, en dévorant les jeunes pousses, empêchent le reboisement. La consommation annuelle de viande est de 6 kg par habitant. Cette activité contribue à hauteur de 10 % au PIB. Elle est le troisième poste d'exportation du pays (après l'or et le coton). Essentiellement vendu aux pays voisins, le produit de cette activité assure 80 % des revenus des populations rurales vivant dans les systèmes pastoraux et 18 % dans les systèmes agro-pastoraux. Les techniques d'élevage demeurent traditionnelles et de type extensif. Le cheptel bovin est le plus important d'Afrique occidentale.

Le nombre d'ovins caprins s'élève à 13,2 millions de têtes. Le reste du troupeau est composé d'espèces asiniennes, de camélidés (dromadaires), d'espèces équines et de porcins.
En dehors de la filière " viande rouge ", l'élevage débouche sur le développement d'autres activités comme le lait, les cuirs et les peaux. La production de viande rouge atteint 35 000 tonnes pour une production de 90 000 tonnes, résultat encore faible puisque pour le moment le Mali ne dispose que de cinq abattoirs dont un seul réfrigéré, celui de Bamako. De plus, la crise en Côte-d'Ivoire a souligné l'urgente nécessité de diversifier les débouchés en dehors de la région. Une telle solution permettrait également d'augmenter les activités de transformation, comme la production du lait, insuffisante tout de même puisque le pays importe pour 15 à 20 milliards de FCFA chaque année.

Pêche. La présence de grands fleuves (Niger, Sénégal) et du delta intérieur du Niger favorise le développement de la pêche. Y sont présentes plus de 180 espèces de poissons d'eau douce. Cette activité, encore très artisanale, qui occupe plus de 100 000 personnes, permet la production de 1 million de tonnes de poisson par an (capitaines, carpes, silures...). Cette production est séchée à 70 % (dont 20 % sont curieusement exportés vers les pays côtiers de la région, Côte d'Ivoire et Ghana. Le séchage du poisson se fait sur une murette surmontée de bois frais, chauffée de l'intérieur par un feu de bois sec ou à défaut avec de la bouse de vache. Faute de moyens, de nombreux pêcheurs laissent aussi le poisson sécher au soleil.

Secteur minier. Le développement du secteur minier et surtout les perspectives aurifères sont encourageants. Le pays est en effet doté de richesses minières importantes et variées. Celles-ci sont pour l'instant, à l'exception de l'or, peu ou mal exploitées du fait de l'éloignement et de l'enclavement des régions. En 1993, un gisement d'or a été découvert à Sadiola dans la région de Kayes. Les réserves d'or se répartissent dans cinq zones du pays. L'exploitation de la mine à ciel ouvert de Sadiola a débuté, puis les mines de Kalana et Syana ont été exploitées. Sadiola, Morila et Yatél (trois gisements conséquents occupés par le Sud-Africain Anglogold) sont aujourd'hui en voie d'épuisement, mais les ressources ne manquent pas au Mali : les régions de Kayes et Sikasso extraient 60 tonnes par an. En novembre 2005, une nouvelle mine à Loulou a été exploitée et a fait exploser la production : 42 tonnes de réserves supplémentaires sont disponibles, pour une durée de 6 ans. Les cours internationaux du métal jaune ne cessent d'augmenter ce qui est de bon augure pour la balance commerciale du pays. L'Australie, l'Afrique du Sud et le Canada sont les principaux partenaires du Mali en ce qui concerne la prospection minière. Cependant, l'exploitation de l'or se fait aussi de façon artisanale et de nombreuses familles vivent dangereusement de l'extraction de quelques paillettes d'or dans les tunnels creusés à la main dans les placers aurifères (orpaillage, 16 tonnes par an). L'or est la première source de devises du pays. En une dizaine d'années, le Mali est ainsi devenu le troisième producteur d'or africain après l'Afrique du Sud et le Ghana et le neuvième au rang mondial. Les mines de phosphate et les carrières de marbre attirent également les investisseurs étrangers. Le Mali possède d'autres ressources minières, mais celles-ci ne sont pas ou peu exploitées. Il s'agit de la bauxite, du fer, de l'uranium, du manganèse, du gypse, des grenats et des diamants. Par ailleurs, certaines compagnies pétrolières investiraient dans la prospection au Mali. Baraka Limited et Mali Oil ont fait part de leurs recherches prometteuses. La société Mali Petroleum a, quant à elle, annoncé des résultats très encourageants, après une année de prospection de l'or noir dans le pays.

Secteur secondaire. Le secteur secondaire est assez peu développé, mais n'a cessé d'augmenter pendant des années. Les deux tiers des unités industrielles sont concentrés à Bamako. Il s'agit surtout de petites entreprises qui se destinent au marché national. Le paysage industriel du pays est en pleine mutation ; le gouvernement, désireux de déléguer davantage dans certains domaines comme le coton, l'or, et l'élevage, prévoit en effet la mise en activité de plusieurs entreprises.

Les domaines les plus représentés sont l'agroalimentaire (rizeries, minoteries, sucreries, huileries, confiseries et brasseries) et le textile. Pour ce dernier, il s'agit principalement de l'égrainage du coton (transformation du coton graine en coton fibre) plus que de sa filature (seulement 2 % du coton fibre sont filés sur place). L'alimentation énergétique d'industries gourmandes en énergie est le problème majeur qui empêche ce secteur de se développer. La production d'électricité reste en effet une importante difficulté malgré la construction de barrages et l'existence de centrales thermiques. L'énergie solaire est très peu employée.
Les énergies modernes, comme les hydrocarbures ou l'électricité ne représentent que 10 % de la consommation énergétique globale, la population ayant recours à des sources d'énergie plus traditionnelles comme le bois.

Secteur tertiaire. Ce secteur se développe autour de trois axes : les transports, le commerce et les télécommunications. Le tourisme et les nouvelles technologies de communication sont considérés comme des sous-secteurs très porteurs. Il faut ainsi signaler le développement d'Internet qui bouleverse les données. Bien sûr, les problèmes d'électricité, d'alphabétisation et de matériel restent énormes. Néanmoins, le potentiel d'Internet est gigantesque pour ce pays quasiment dépourvu de livres, de bibliothèques... Selon une étude d'Enda Tiers-Monde, le taux de croissance de ce secteur serait de 7 % par an depuis ces dernières années. Malgré des années difficiles, il semblerait que l'économie malienne se relève peu à peu. Ce tableau un peu noir de la situation économique du Mali ne doit en aucune manière vous faire renoncer à votre voyage. Certes, la pauvreté de la majorité de la population est bien réelle, mais les Maliens sont très fiers. Il faut aussi souligner l'importance de la solidarité entre les individus (vous ne verrez jamais quelqu'un mourir de faim). On dit ici que le vrai pauvre n'est pas celui qui n'a pas d'argent mais celui qui n'a pas de relations sociales. Bien sûr, les Maliens souffrent de leur dénuement, mais le fait que la majorité de la population partage le même sort rend toute exclusion impossible. Nous avons beaucoup à apprendre de cette population qui, malgré sa pauvreté matérielle, possède tellement de richesses humaines.

Des secteurs qui se développent. Pour le gouvernement, le secteur de l'énergie est primordial dans la lutte contre la pauvreté. Ainsi, l'Amader (Agence malienne pour le développement de l'énergie domestique et l'électrification rurale) a imaginé un programme en deux volets, afin de trouver une solution aux taux d'électrification nationale très faible et aux coûts élevés de l'électricité. Le but affiché étant d'atteindre un taux d'électrification de 10 % dans les zones rurales. Un autre secteur émerge considérablement : celui des télécommunications. La concurrence entre deux compagnies de téléphonie mobile a permis la réduction des tarifs et l'installation d'infrastructures. Enfin, le secteur des transports connaît depuis quelques années une nette amélioration. Le Mali est un grand pays. Son désenclavement est stratégique pour son développement. Le réseau de transports est faible, et il est très difficile d'accéder aux grandes villes depuis les zones rurales. La densité du réseau malien est l'une des plus faibles de l'Afrique de l'Ouest. Cependant, 1 200 kilomètres de routes ont été bitumées entre Dakar et Bamako et dans la région de Kayes.

Reste que ces nouvelles routes demanderont un entretien fréquent et régulier pour ne pas se dégrader et occasionneront de nouvelles dépenses. Le désenclavement de certaines régions est apparu comme un élément essentiel pour la cohésion nationale et la lutte contre la pauvreté. La route qui relie Sévaré (région de Mopti) à Gao dans le Nord du pays, longue de 560 km a permis de renforcer la cohésion nationale. Construite en 1987, elle a été financée par des fonds allemands et arabes. Elle a sans aucun doute facilité la mobilité entre les régions. Ainsi l'approvisionnement régulier des marchés de régions jusque-là isolées a entraîné une baisse des denrées alimentaires et des produits de première nécessité.
En 2006, mué dans le même but, un pont sur le Niger à hauteur de Gao a été érigé. Le Mali possède 25 aéroports. L'objectif reste le développement du transport routier, mais il prévoit également la mise à niveau des aéroports. Des projets d'aménagement de l'aéroport de Bamako-Sénou sont à l'état de réflexion et pourraient voir le jour en 2015.
Quant à la voie ferroviaire, la ligne Bamako-Dakar est de nouveau en service et transporte des voyageurs. Son redémarrage a entraîné l'ouverture des gares et de nouvelles perspectives économiques pourraient voir le jour dans certaines régions.

Place du tourisme

Même si le nombre d'entrées touristiques au Mali reste faible (par rapport à l'Afrique du Sud, au Kenya, au Sénégal ou au Cameroun), il est en nette progression depuis 1995. Il espérait accueillir 300 000 touristes à l'horizon 2009, mais suite aux différents enlèvements depuis cette période, l'activité touristique est en chute libre, notamment dans la partie Nord du pays. La région de Tombouctou est particulièrement touchée, zone devenue très dangereuse et qui vivait à 65% grâce au tourisme. Quant au Pays Dogon, l'activité survie grâce aux rares et courageux touristes (principalement anglophones) qui se rendent dans la région. La plupart des guides ont toutefois pris la route des champs et se remettent à cultiver pour avoir un revenu.

L'origine des touristes est en temps normal essentiellement française (29 % des arrivées), africaine, américaine (6 %), allemande (2,5 %) et anglaise (2,2 %). De plus, parmi eux, seuls quelques milliers sont de véritables touristes, l'essentiel étant constitué de voyages d'affaires et d'expatriés maliens de retour au pays.

Par sa musique (Salif Keita, Ali Farka Touré), sa culture (nombreuses expositions sur Djenné et le Pays Dogon en Europe, aux Pays-Bas, en Allemagne, en France, en Espagne et aux Etats-Unis) et son authenticité, le Mali était devenue une destination à la mode il y a quelques années, mais est actuellement boudée par les Français en raison d'une forte médiatisation des activités de l'Aqmi qui fait beaucoup de tord à ce pays pourtant très calme. Le Mali ne reste pas passif pour autant a mis en place depuis avril 2011 des patrouilles militaires le long de ses frontières sahéliennes, afin de sécuriser son territoire et d'apaiser ses habitants et visiteurs. L'ambassade de France au Mali se bat quant à elle contre l'image négative du Mali véhiculée en Europe, pour que le pays soit à nouveau considéré comme sûr, et redonner l'envie aux visiteurs de fouler le sol malien.

Grand comme deux fois et demie la France, situé au coeur de l'Afrique occidentale, le Mali étonne par la diversité de ses paysages et de sa culture (riche passé historique, diversité des ethnies). Les sites touristiques maliens dignes d'intérêt sont nombreux et souvent exceptionnels. Le Mali possède ainsi quatre sites et un évènement classés par l'Unesco parmi le patrimoine culturel mondial. Il s'agit du Pays Dogon, de Djenné, de Tombouctou, du Tombeau des Askia à Gao et de l'espace culturel du Yaaral et du Dégal à Diafarabé. Ces sites et ces manifestations sont parmi les plus beaux du Mali et fascinent le visiteur en quête de culture africaine, d'authenticité et de mythe. La quasi totalité des tour-opérateurs n'exploite que ces endroits, mais l'offre tend de plus en plus à se diversifier.

La cherté de la destination est souvent citée comme l'élément le plus défavorable au développement du tourisme au Mali. Le coût des séjours est de 25 % à 40 % trop élevé pour une mise en marche efficace. De plus, ce prix n'est pas toujours justifié par des prestations de qualité. Certaines ressources touristiques sont également insuffisamment valorisées, comme le fleuve, les éléphants du Gourma, Hombori et certaines parties du Pays Dogon, la partie ouest du pays (Kayes), les environs de Bamako et le Sahara avec l'Adrar des Ifoghas. En outre, les communications et l'accessibilité aux sites sont souvent difficiles et en piteux état. A la mauvaise situation générale des infrastructures s'ajoutent les autres contraintes, que l'on retrouve dans la plupart des pays en voie de développement, que sont la paupérisation de la population, les risques sanitaires, la chaleur excessive... Enfin, l'essentiel de l'activité touristique se fait sur des circuits mis au point il y a une vingtaine d'années. De plus, la clientèle potentielle devient limitée et se réduit à un public qui doit être à la fois très motivé par les atouts propres au Mali et accepter des conditions de séjour parfois très contraignantes. Pour développer le tourisme, le gouvernement du Mali a donc élaboré et mis en oeuvre une politique touristique qui vise à augmenter le flux à destination du Mali et à accroître les retombées économiques en prolongeant la durée moyenne du séjour des touristes. La stratégie pour atteindre ces objectifs s'articule autour de la diversification des produits touristiques, l'amélioration de l'accueil et l'intégration des circuits touristiques aux pays voisins complémentaires. Ce programme met avant tout en valeur le patrimoine culturel. En effet, le Mali possède un avantage certain, du fait de la richesse de son histoire et de la diversité de sa culture.

Guides. Dès que vous entrerez dans un site touristique, vous serez harcelé par des guides. Vous pouvez refuser leurs services, mais, si vous aimez la tranquillité, il est préférable d'accepter. En effet, même si ses connaissances sont souvent limitées, le guide vous facilitera la visite du site, vous introduira dans les villages et les maisons, et surtout écartera les autres guides, artisans et quémandeurs de toutes sortes. Pour le Mali, la formation des guides est une nécessité préalable au développement du tourisme dans le pays. En effet, l'anarchie règne dans cette profession. Ceux-ci n'ont bien souvent aucune formation. Par conséquent, les prestations sont, en général, de très mauvaise qualité et l'Office malien du tourisme enregistre régulièrement des plaintes à l'encontre des guides (vols, agressions, insultes). Les 
 " bons " guides se plaignent du travail des 
 " faux " et souhaitent que les autorités luttent contre les guides clandestins. Ces derniers sont d'ailleurs qualifiés de " chasse-touristes ". En outre, de nombreux jeunes quittent l'école et s'improvisent guides dans le but de rançonner au maximum les visiteurs. La situation est particulièrement dramatique à Mopti et à Bandiagara, où les touristes sont contraints d'accepter les services d'un guide non pas pour visiter la ville ou en savoir plus sur l'histoire et la culture maliennes, mais pour garder leur tranquillité et rester à l'abri des sollicitations des autres guides. De nombreux touristes fuient le Mali en raison de mauvaises expériences vécues. Afin de parer à toutes ces dérives, des cartes professionnelles de tourisme ont été délivrées à plusieurs guides locaux et nationaux.

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