Guide de voyage Manihi

Situé à 520 km au nord-est de Tahiti et à 175 km au nord-est de Rangiroa, Manihi est à la pointe de la production perlière de la Polynésie française. La première ferme perlière y a en effet ouvert ses portes en 1968. Depuis, l'atoll s'est forgé une réputation mondiale et est devenu au fil des années un centre mythique de la production de perles noires dans le Pacifique Sud, attirant de nombreux touristes... Et leurs devises ! Manihi comptait ainsi jusqu'à 95 sites de production au cours de son " âge d'or ", avant que la crise du secteur ne vienne changer la donne. Fort de ce succès, il fut le premier atoll de Polynésie à s'équiper d'un aéroport en 1969, et un hôtel de luxe de classe internationale - le splendide Manihi Pearl Beach Resort, malheureusement fermé depuis 2012 - vint s'y installer en 1977. Manihi se targue encore de plusieurs fermes perlières, qui en constituent d'ailleurs son principal attrait. Impossible donc d'en repartir sans avoir découvert les secrets de la greffe, voire sans vous être offert la perle de vos rêves.

De forme ovoïde, Manihi (92 km²) s'étend sur 28 km dans sa longueur et 6 km dans sa largeur. L'atoll est constitué d'une grande île principale l'encerclant de moitié -Turipaoa, comprenant l'aéroport et toutes les infrastructures, sauf le village -, d'un petit motu " secondaire " accueillant le village de Pauea, et d'une chaîne pointillée de motus s'étalant de l'autre côté. La végétation sèche ne manquera pas d'intriguer le visiteur.

En quittant l'aéroport en direction du sud, vous découvrirez d'abord l'hôtel (fermé donc), puis la passe de Turipaoa, unique passage d'une cinquantaine de mètres de large entre le lagon et l'océan. De l'autre côté vous attendent le quai d'accostage des bateaux, et donc le village de Pauea. Tout en longueur, celui-ci se compose d'un alignement en quadrillage de maisons individuelles, et de quatre églises (catholique, protestante, sanito et mormone).

Enfin, en remontant au nord de l'aéroport, l'animation de la vie et la plupart des 1140 âmes s'éloignent rapidement. On débarque en effet sur un paysage lunaire doté d'une multitude de rochers gris clair : ce sont en fait d'immenses hoas (chenaux) que la mer vient recouvrir quand l'océan déchaîne ses furies. Sur 9 km, la route en franchit plusieurs successivement, ainsi que des oasis parsemées de verdure où quelques habitants ont choisi de vivre. Le motu de Turipaoa se prolonge ainsi sur des dizaines de kilomètres après la fin de son chemin.