12000-1000 av. J.-C.

La découverte de poteries à décor cordé, utilisées par des chasseurs-cueilleurs semi-sédentaires ont permis d’identifier le néolithique du Japon que l’on appelle la période « Jōmon ». Au cours de cette longue période, les hommes évoluent vers des sociétés agricoles sédentaires. Ces dernières années, les Japonais regardent l’ère Jōmon avec une certaine nostalgie d’un paradis perdu, puisque l’île aurait alors vécu 10 000 ans de relative paix, et développé une culture avancée, particulièrement sur le plan culinaire.

1000 av. J.-C. – 300 ap. J.-C.

À l’époque Yayoi, qui doit son nom au site archéologique de Yayoi-chō, les îles de Kyushu et Honshu évoluent vers un mode de vie sédentaire. La riziculture irriguée se développe, ainsi que la métallurgie et des innovations comme le tour de potier sont introduites. C’est la période des premières relations connues avec le continent, notamment par l’arrivée de nouvelles populations.

300-710

Des clans puissants de quatre pays émergent à l’ère des « grandes tombes », les kofun, sépultures monumentales en forme de trous de serrure. La dynastie des Yamato étend son pouvoir sur le sud de l’archipel. C’est aussi à cette époque que la culture chinoise et le bouddhisme sont introduits au Japon au travers de liens avec des royaumes du sud de la Corée. À la fin de l’époque des kofun, les quatre pays sont fédérés par un seul État qui se construits autour de la capitale Asuka. Le prince Shōtoku Taishi (574-622) choisit le bouddhisme comme religion nationale et édicte une constitution en 17 articles.

712-1192

La centralisation étatique se renforce, sur le modèle chinois. La capitale, Nara, est tracée selon le plan en damier de la capitale des Tang, en Chine. Les échanges culturels avec cette dernière se développent. Cette époque de Nara (710-794) est considérée comme un premier âge d’or de l’art japonais. Afin d’éviter l’influence du clergé bouddhique de Nara, cependant, l’empereur Kammu décide en 794 de déménager sa capitale à Heian, actuelle Kyōto. Le bouddhisme connaît un grand essor. Deux moines, Saichō et Kūkai, fondent les deux grandes sectes Tendai et Shingon à leur retour de Chine.

1192

Après une guerre entre les clans Minamoto et Taira, Minamoto no Yoritomo reçoit par la cour le titre de Sei-i-tai-shōgun, généralissime pour la soumission des barbares. Un nouveau régime appelé bakufu (administration de la tente) s’installe à Kamakura et éclipse la cour de Heian. Dans la période de Kamakura, qui s’étend jusqu’en 1333 environ, une classe guerrière se développe, avec des guerriers issus du monde paysan. La doctrine bouddhiste zen fait son apparition dans le pays. Elle se caractérise par une esthétique sobre, la maîtrise de soi et une quête personnelle du salut.

1192_Statue de Minamoto no Yoritomo © ct_photo - Shutterstock.Com.jpg

1281

La puissante armée de l’empereur mongol Koubilaï tente d’envahir le Japon, mais elle est terrassée par un typhon, le « kamikaze » ou vent divin. Le mot connaîtra un destin nouveau quelques siècles plus tard.

1333-1568

L’empereur Go-daigo veut évincer le bakufu de Kamakura avec l’aide des moines-soldats du mont Hiei, mais Ashikaga Takauji, ancien allié de l’empereur, se fait nommer shōgun et s’installe dans le quartier de Muromachi à Kyōto, qui donne ainsi son nom à cette période mouvementée. Le pouvoir se divise entre la cour loyale à l’empereur Go-daigo et celle d’Ashikaga. Cette dernière a de moins en moins de contrôle sur le groupe des guerriers qui gagne en puissance. De nombreux conflits ont lieu, qui culminent lors des guerres sengoku, des guerres qui s’étendent sur une période d’environ 150 ans, au cours de laquelle l’anarchie règne, les seigneurs se battant pour le contrôle de régions entières.

1573-1598

Cette courte période est appelée « Momoyama » du nom de la colline où Toyotomi Hideyoshi fit construire son dernier château. Au cours de cette période, trois figures essentielles émergent qui vont pacifier le Japon en imposant leur pouvoir. Oda Nobunaga aidé de ses deux généraux Toyotomi Hideyoshi et Ieyasu Tokugawa, et de nouvelles armes de guerre comme les mousquets, contrôle le centre du Japon. Après que Nobunaga a été forcé au suicide en 1582, Toyotomi Hideyoshi poursuit son œuvre unificatrice, mais il échoue en tentant de s’attaquer à la Corée et meurt en 1598.

Oda Nobunaga et ses adeptes ©  Sammy33 - Shutterstock.com.jpg

1600-1868

Tokugawa Ieyasu et les clans alliés remportent la bataille de Sekigahara. Il devient shōgun et installe sa capitale à Edo. Au cours des années suivantes, il met en place des réformes pour assurer la prééminence des Tokugawa. Elles vont aussi stabiliser le pays et permettre d’instaurer une paix qui va durer jusqu’au milieu du XIXe siècle.

1615

Au cours du XVIe siècle, des missionnaires jésuites s’installent au Japon et commencent une œuvre de conversion. Ils sont vite vus comme une menace pour le pouvoir unifié que tente de mettre en place Ieyasu et sont expulsés ou persécutés en 1615. Dès 1635, le Japon ferme ses frontières aux étrangers, particulièrement aux Occidentaux, et contrôle la circulation de ses ressortissants. Portugais et Espagnols sont chassés, mais des navires hollandais continueront d’accoster à Dejima, une petite île au large de Nagasaki.

1635

Tokugawa Ieyasu réorganise les fiefs et instaure le système du sankin kōtai. Les seigneurs, appelés daimyō, doivent passer un an sur deux à Edo, et une partie de leurs familles y est retenue en otage. C’est un moyen efficace d’assurer la paix par le contrôle et l’appauvrissement des seigneurs régionaux. Edo, qui est un simple village au début du XVIIe siècle, se développe alors au point de devenir une des plus grandes villes du monde au XVIIIe siècle. La société s’organise progressivement en quatre catégories. Les guerriers, qui deviennent plutôt des administrateurs de domaines, les marchands, que la période de paix favorise alors que les seigneurs domaniaux s’endettent auprès d’eux, les artisans et les paysans. Il existe aussi toute une catégorie de « hors castes » qui s’occupent des métiers dits « impurs », comme le travail du cuir ou les sépultures.

1716-1736

Réformes de l’ère Kyōhō. Au tournant du XVIIIe siècle, le shōgun Tokugawa Yoshimune tente de donner un nouveau souffle à une administration qui vieillit. Il encourage les études confucéennes et hollandaises, instaure un système de sélection des fonctionnaires au mérite et d’autres réformes pour rendre son administration plus efficace. Le système de boîte à pétitions (meyasu bako) pour encourager la population à exprimer ses complaintes ou ses suggestions, est vite adopté par les seigneurs des domaines.

1853

Le Commodore Perry débarque sur les côtes japonaises et exige que le Japon ouvre ses ports aux bateaux américains.

1868

Après l’ouverture forcée du pays, deux factions se forment, entre samouraïs fidèles aux Tokugawa et ceux qui demandent le retour de l’empereur. Ces derniers l’emportent lors de la guerre de Boshin. Une fois au pouvoir, ils établissent un nouveau régime, appelé « la restauration de Meiji », à la tête duquel se trouve l’empereur, et mettent en place un programme de réforme du pays inspiré des modèles occidentaux.

1889

Quelques années après un mouvement pour la liberté et le droit des peuples qui secoue le pays entre 1878 et 1882 environ, le Japon se dote d’une constitution moderne, inspirée de l’Allemagne.

1894

Le Japon remporte la guerre contre la Chine, qu’il perçoit comme dominée par une administration corrompue et manœuvrée en sous-main par les colonisateurs britanniques.

1905

La victoire japonaise face aux Russes fait l’effet d’un coup de tonnerre. Elle marque l’entrée du Japon parmi les grandes puissances mondiales et le début de l’expansion coloniale du pays.

1923

Un terrible tremblement de terre fait plus de 150 000 morts. Il provoque des incendies et ravage une partie de Tokyo. Dans un contexte de malaise social et de difficultés économiques, la loi martiale est décrétée. Les anticommunistes et anticoréens se déchaînent lors d’émeutes qui font plusieurs milliers de morts.

1931

Début de l’invasion de la Mandchourie par l’armée japonaise. Dès 1932, les Japonais créent un État fantoche, le Mandchoukouo, avec à sa tête Puyi, le dernier empereur de Chine.

1937

L’incident du pont Marco Polo entre l’armée impériale japonaise et l’armée nationale révolutionnaire chinoise marque le début d’une invasion brutale de la Chine. Le terrible massacre de la capitale Nankin continue aujourd’hui de perturber les relations diplomatiques entre les deux pays. Pour certains historiens, la Seconde Guerre mondiale a réellement débuté en Asie à ce moment-là.

1941

Le 7 décembre, les forces aéronavales japonaises attaquent la base navale américaine de Pearl Harbor. Les Américains entrent en guerre.

1941_Attaque de la base navale de Pear Harbor le 7 décembre 1941© Everett Historical - Shutterstock.com.jpg

1945

Comme beaucoup d’autres villes japonaises, Tokyo est entièrement bombardée par les troupes américaines. Lee 6 et 9 août 1945, les Américains larguent les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, alors que le 8 août, l’URSS déclare la guerre au Japon exsangue. Le 15 août, l’empereur annonce la capitulation du pays.

1964

Les Jeux olympiques se tiennent à Tokyo pour la première fois. C’est l’occasion pour la ville de se montrer sous un jour nouveau après les blessures de la guerre. De grands travaux d’infrastructure sont entrepris, dont le plus célèbre reste le shinkansen, le train à grande vitesse.

1991

Éclatement de la bulle économique. Entre les années 1960 et les années 1980, le Japon connaît une période d’exceptionnelle croissance. Le pays se hisse au rang de puissance mondiale, et s’affirme notamment dans le domaine de la construction automobile et de l’informatique. Mais en février 1991, les cours de la Bourse anormalement élevés s’effondrent, et la croissance chute brutalement. C’est l’entrée dans l’ère « Heisei ».

1995

Le 17 janvier, un grand tremblement de terre fait plus de 6 000 morts à Kobe et le 20 mars, un attentat au gaz sarin est perpétré par des membres de la secte Aum Shinrikyo dans le métro de Tokyo. La même année, le déclin démographique inexorable commence. L’heure est au doute.

2011

Un grand tremblement de terre suivi d’un tsunami et d’un accident nucléaire dans le nord-est du Japon font plus de 23 000 morts et disparus.

2020

Tokyo se préparait à accueillir les JO d’été, mais l’épidémie de coronavirus en a décidé autrement. Après de nombreuses hésitations, les Jeux ont été reportés. Ils ont finalement eu lieu à huis clos en juillet 2021, sur fond de protestation d’une partie de la population qui craignait qu’ils entraînent une nouvelle vague d’infections.

2020-2023

Le Premier ministre Shinzo Abe a démissionné le 8 août 2020 pour raisons de santé, après 8 ans à la tête du pays. Yoshihide Suga l’a remplacé à la direction du Parti libéral démocrate (en raison du poids politique du PLD, il est de facto devenu Premier ministre). Il ne s’est pas représenté aux élections de septembre 2021, sa gestion du Covid-19 ayant été fortement critiquée. Fumio Kishida lui a succédé. L'ancien Premier ministre Sinzo Abe est, lui, assassiné le 8 juillet 2022 lors d'un rassemblement électoral à Nara.

2020-2023

Conséquences de l'épidémie

En raison de l’épidémie, le Japon a très tôt fermé ses frontières après les premiers cas d’infection, et ne les rouvre que progressivement. Le pays est brutalement passé de 32 millions d’étrangers accueillis en 2019 à 250 000 en 2021. Les premiers touristes accompagnés ont été admis en juin 2022, mais c'est en avril 2023 que la totalité des restrictions qui visaient les voyageurs et les Japonais ont été levées.