Nord, Centre et Quartier rouge
Nord. Le nord est situé de l'autre côté de l'IJ, on y accède par une traversée gratuite en bac (24h/24 pour le principal). C’est le quartier de EYE, la cinémathèque néerlandaise, superbe vaisseau spatial avec restaurant et bar. Cette décennie, le quartier prend de l'envergure et de nombreux restaurants, cafés et galeries y ouvrent et font l'événement. Il y a quelques années, la Amsterdam Toren a ouvert et a dynamisé encore plus le coin avec des hôtels, restaurants et une discothèque. La ligne de Métro « Noord-Zuid Lijn » poursuit l’élan du quartier. À ne pas manquer aussi sur la rive nord, le quartier NDSM, ancien chantier naval devenu zone qui bouge ! C'est là qu'a récemment ouvert Straat, le musée d'art urbain.
Centre. Cette longue bande de terre qui n’est traversée par aucun canal est prise entre la gare centrale au nord, l’axe Damrak-Rokin à l’est, Muntplein au sud et Singel, le premier des grands canaux, à l’ouest. Ce quartier compte parmi les moins intéressants de la ville, ce qui ne l’empêche pas de réserver quelques perles qui vous surprendront. Essentiellement commerçant, il offre l’avantage de centraliser de nombreux services, ce qui peut être pratique pour les voyageurs fraîchement arrivés. Il serait cependant dommage de trop vous y attarder. Ne manquez pas le Kimpton De Witt, superbe hôtel du quartier, à la déco très réussie.
Le Quartier rouge. À l’est du centre, avec lequel il partage la plupart de ses frontières, s’étend le fameux Quartier rouge, limité à l’ouest par Damrak et par le Kloveniersburgwal à l’est. Ce district, le plus vieux de la ville, est traversé par deux longs canaux que croisent d’innombrables ruelles étriquées. Si le quartier est aussi commerçant que le précédent, il ne s’agit pas des mêmes échoppes. Sorte d’Eroticland géant, il draine à sa suite une population interlope qui répond aux attentes d’un tourisme de masse en quête de jouissances faciles. Au sud de cette division, se situe le quartier étudiant, l’un des plus authentiques de la ville, où il serait dommage de ne pas passer quelques heures. La Zeedijk, rue qui commence à gauche de la gare et se finit au Nieuwmarkt, a connu l’établissement des premières enseignes ouvertement gays dans les années 1930. La rue tomba progressivement dans la misère et devint le symbole de la drogue (surtout l'héroïne) avec groupes de dealers et junkies qui la hantaient. Ces dernières années, la ville s’efforce de nettoyer et d’embellir la Zeedijk. C’est ici qu’il faut se rendre pour de très bons restaurants asiatiques. La place du Nieuwmarkt est le cœur du quartier avec au centre un imposant bâtiment de pierre, de Waag, l’ancienne balance publique qui accueille aujourd’hui un café-restaurant très sympa. Les restaurants et les cafés sont très nombreux sur cette place et le marché (tous les jours marché normal et bio le samedi) donne à cette place une allure hors du temps. La partie du quartier située autour de la vieille église est la plus symbolique du quartier rouge ; c’est là où les sex-shops et les prostituées sont les plus nombreux, dans des ruelles parfois tellement étriquées qu’elles peuvent être oppressantes. Autour de ce spectacle trône la vieille église. Pour finir, il sera difficile de penser que la Warmoestraat, la rue gay cuir du moment fut un jour une rue chic où le poète Vondel possédait un magasin de chapeaux et de bas. La rue s'est depuis longtemps diversifiée avec l’ouverture de nouvelles enseignes plus grand public et des galeries. La scandaleuse zone rouge semble connaître une nouvelle vie, plus sage et plus inspirée, et est régulièrement menacée de disparition en raison des protestations liées au respect de la vie des femmes. Ces dernières années la municipalité tente par ailleurs, en vain, de relocaliser la prostitution du quartier dans un «centre érotique» mais aucun autre quartier ne souhaite l'accueillir.
Grands canaux
Se jetant dans l’Amstel, les quatre grands canaux que sont le Singel, le Herengracht, le Keizersgracht et le Prinsengracht constituent l’ossature d’un quartier qui se développe autour du centre et qui est indéniablement la partie la plus majestueuse de la ville. Au nord de la Raadhuisstraat s’étend la partie la plus populaire et la plus verte du quartier ; on y croisera parmi les plus belles péniches à quai sous d’anciens entrepôts réaffectés. Une fois au cœur du quartier, on se laissera charmer par cette tranquille vie bourgeoise s’écoulant au rythme de l’eau. C’est par ailleurs ici que se trouve le fameux quartier des Negen Straatjes. C’est-à-dire les neuf rues perpendiculaires aux canaux que sont la Reestraat, la Hartenstraat, Gasthuismolensteeg, Berenstraat, Wolvenstraat, Oude Spiegelstraat, Runstraat, Huidenstraat et Wijde Heisteeg. Ces rues charmantes et (trop ?) animées sont le nouveau centre de la branchitude chic d’Amsterdam avec pléthore de bonnes adresses pour manger, boire et faire son shopping. Attention, le week-end, ce quartier est très prisé et il sera parfois difficile d'avancer... Les adresses prisées par des tik-tokers rendent le quartier parfois inaccessible.
Le Jordaan et l’Ouest
Si le Jordaan est le principal quartier de cette zone, nous y incluons aussi le véritable quartier Ouest (West) de la ville ainsi que, au nord du Jordaan, les Westerlijk Eilanden (Bickerseiland, Prinseneiland et Realeneiland), quartier des docks de l’ouest où se retrouve la fonction maritime de la ville, de nos jours quartier chic principalement résidentiel, et également le quartier Westerpark avec la Westergasfabriek, ancienne usine de houille devenue terrain culturel animé et le fascinant musée Het Schip, exemple parfait de l’école d’Amsterdam. Le Jordaan doit sa naissance au percement de la ceinture des canaux au XVIIe siècle et son origine est purement populaire et ouvrière. Il fut le théâtre de nombreux soulèvements et resta longtemps un quartier mal famé. Le Jordaan est limité par le Prinsengracht à l’est et le Lijnbaansgracht à l’ouest et le Brouwersgracht au nord et le Leidsegracht au sud (certains puristes lui préfèrent le Passeerdersgracht comme frontière sud) et son nom viendrait du français « jardin ». Ce quartier populaire à la riche histoire tourmentée donna naissance au Levenslied, chanson populaire et émouvante. Le quartier, réputé pour sa présence d’eau et son réseau serré de ruelles, comprenait autrefois 11 canaux. Au XIXe siècle, 6 d’entre eux furent comblés pour des raisons d’hygiène et surtout pour créer des axes de circulation. Attention donc, le nom gracht qui indique normalement un canal n’en désigne plus forcément un aujourd’hui (Lindengracht, Palmgracht, Rozengracht et Elandsgracht sont des exemples de canaux comblés). Ce quartier est immanquable lors d’un séjour à Amsterdam, et c’est dans son ensemble qu’il constitue une attraction touristique typique de la ville. On y flâne avec plaisir au gré des canaux, en admirant les petites boutiques charmantes et les galeries intéressantes, on y admire des intérieurs kitsch ou design.
Leidseplein et Vondelpark
Si ce quartier est dépourvu de délimitations topographiques précises, il n’en possède pas moins une âme propre. Centre méridional de la ville, Leidseplein, récemment rénové, concentre la majeure partie de la vie nocturne d’Amsterdam, des salles de cinéma ou de concert aux bars branchés ou touristiques. Au-delà du Singelgracht (à ne pas confondre avec cet autre canal qu’est le Singel), se trouvent les grands musées de la ville ainsi que le Vondelpark, partie où sont localisées de nombreuses administrations. Un peu plus à l’est, après Boeren Wetering, un quartier résidentiel et de commerces de proximité entoure le Sarphatipark.
Nieuwmarkt et Waterlooplein
Il s’agit d'une zone de transition plus moderne entre le centre historique et le quartier rouge d’un côté, le quartier du Plantage et l’Est de l’autre et le quartier des Grands Canaux au sud.
La place du Nieuwmarkt se situe au bout de la Zeedijk, cœur du quartier chinois de la ville. Cette place imposante, photogénique et hors du temps, se distingue par le grand bâtiment historique qui trône en son centre, De Waag. Cette ancienne porte est de la ville (nommée à l’origine Sint Antoniespoort) construite en 1488, fit ensuite office de balance publique. L’édifice accueillit par la suite les sièges de diverses corporations et c’est ici que Rembrandt y esquissa, en 1632, l’ébauche de son tableau La Leçon d’anatomie du professeur Tulp. Aujourd’hui le bâtiment accueille un café-restaurant prisé. Le Nieuwmarkt, s’il forme avec le Waterlooplein une zone de sorties intéressantes avec de nombreux restaurants, cafés ainsi que l’opéra, donne cependant une impression tronquée et bâtarde. Dans cette zone, également nommée quartier juif, ne subsistent que quelques monuments témoins de cette grandeur passée. Le coin a en effet été en grande partie défiguré lors de la controversée construction du métro dans les années 1980. Les nombreuses protestations ne permirent pas de contrer la destruction presque complète des maisons historiques et la construction d'habitations de style peu inspiré. Quelques perles historiques, la maison de Rembrandt, la synagogue portugaise, le musée d’Histoire juive, De Waag, l’opéra ainsi que le superbe musée H'art (jadis Hermitage) Amsterdam justifient une visite de ce coin. Il est conseillé de se perdre dans les rues adjacentes au Nieuwmarkt côté est, notamment la Koningstraat pour atteindre le Krom Boomsloot, le calme qui y règne est remarquable et la photogénie y est indéniable.
La Jodenbreestraat, entre Nieuwmarkt et Waterlooplein, est le réel passage d’entrée du quartier juif, elle abrite la somptueuse Rembrandthuis. Le Waterlooplein accueille un célèbre marché aux puces quotidien (sauf le dimanche) en perte de vitesse ces dernières années. Cette place réunit dans le même complexe l’opéra de la ville construit dans les années 1980 et haineusement baptisé Stopera tant sa naissance ne fut pas désirée, et l’hôtel de ville.
Plantage, Artis et l’Est
Au-delà de la Synagogue portugaise et à partir du jardin botanique de la ville commence le quartier du Plantage, autrefois le quartier où les habitants riches de la ville avaient leur jardin. Ce quartier dégage toujours aujourd’hui un air de richesse tout en modération. Les rues sont larges, bordées d’arbres et le temps semble s’y écouler plus paisiblement qu’ailleurs. Le quartier du Plantage s’étend jusqu’au sublime musée des Tropiques en passant par Artis, le zoo de la ville. Il faut y passer quelque temps et passer devant la forteresse de Berlage, qui, en plus d’être un musée intéressant et d’avoir été conçu par Berlage, a l’avantage de se trouver sur la Henri Polaklaan, une des plus belles rues de la ville.
Nous avons aussi inclus le port et les docks de l'est. Cette zone qui débute à l'est de la gare centrale est en pleine mutation actuellement et est en passe de devenir une sorte de nouveau centre culturel de la ville. Le musée Nemo fut le premier pavé de cet édifice alors que l'OBA, la bibliothèque nationale et le superbe Muziekgebouw aan het IJ poursuivent la tendance. C'est ici aussi que se situe le Lloyd Hôtel, sur l’Oostelijke Handelskade où se trouvaient jadis les entrepôts du port de la ville. Ces trois quartiers divers forment une mosaïque d'une richesse indéniable. Cette zone qui n'est pas l'une des plus touristiques est cependant l'une des plus emblématiques des tendances actuelles de la ville, et intégration, écologie et architecture sont des thèmes majeurs qui y sont exposés. Ces dernières années ont vu l'évolution du quartier est de la ville autour du Oosterpark (tout juste rénové) notamment et de l'axe Wibautstraat, cette zone pas franchement glamour ni photogénique qui donne à Amsterdam des airs de Berlin. C'est une zone de sorties avec le Volkshotel qui comprend un hôtel, plusieurs bars (dont Doka) et un restaurant (Canvas). Ces dernières années, la zone au-delà du Tropenmuseum bouge de plus en plus autour de Linnaeustraat, Javastraat, Eerste van Swindenstraat et toute la zone autour du Dappermarkt. La gentrification y fait son œuvre. Au-delà du quartier est, le quartier IJburg est un véritable laboratoire architectural et social à découvrir d'urgence.
De Pijp et Rivierenbuurt
Le quartier de De Pijp n’est pas un des plus populaires auprès des touristes, mais c’est une valeur sûre auprès des Amstellodamois. Le quartier vit le jour lors du boom démographique de la fin du XIXe siècle où il fut décidé de construire le plus d’habitations possible dans le moins d’espace de manière à loger tout le monde. Cette politique fait que le quartier est aujourd’hui encore connu pour ses rues très longues et très étroites. Le quartier est aujourd’hui prisé par les jeunes professionnels et certaines populations étrangères s’y sont installées et donnent au quartier des multiples saveurs. Le plus grand marché des Pays-Bas, le Albert Cuyp markt, s’y tient du lundi au samedi et l’ambiance y est spéciale. Il fait bon s’y perdre pour goûter à une atmosphère différente même si le marché perd un peu en authenticité ces dernières années. Tout le quartier est également un repaire pour les artistes de la ville et leurs créations sont visibles dans de nombreuses enseignes. Le musée Heineken se trouve aussi dans ce quartier. Le Pijp contient une très haute densité de cafés et restaurants. C’est le quartier qu’il faut explorer pour découvrir les populations jeunes et branchées. Nous avons ajouté le quartier Rivierenbuurt, principalement résidentiel qui a le mérite d'être l'exposé architectural de Berlage qui en a composé la plus grande partie. Ce quartier se prête donc aux longues balades.
