shutterstock_653382622.jpg
Parc de Woluwé, Woluwé Saint-Lambert © Sophie Lenoir - Shutterstock.com.jpg

La Région de Bruxelles-Capitale

Ce que l’on appelle communément Bruxelles est en réalité la Région de Bruxelles-Capitale, qui est la plus petite des trois régions fédérées de la Belgique. Les deux autres étant la Wallonie et la Région flamande. Elle a été créée en 1989.

La région de Bruxelles-Capitale (1 200 000 habitants) est composée de 19 communes dirigées chacune par un bourgmestre et un collège d’échevins. Certaines compétences relèvent de la Région, d’autres des communes. C’est passablement compliqué pour la gestion des décisions, mais cela nourrit quand même un gros paquet de fonctionnaires. En période de vaches grasses, cela a peu d’importance, mais en période de gestion de crises, le modèle montre vite ses limites.

Le centre historique (Pentagone)

C'est largement le plus visité de Belgique, pour la beauté architecturale de ses rues piétonnes, la densité de magasin et de musées qu'on y trouve. On le détaille en plusieurs quartiers dans ce guide : Grand-Place, Monnaie, De Brouckere, les Marolles, Sablon, Mont des Arts, Dansaert, Saint-Géry et Sainte-Catherine.

La Grand-Place. Elle est à la fois le joyau et le cœur de la capitale belge. Piétonne, elle est bordée par les traditionnelles maisons des corporations, dont les façades du XVIIIe siècle rivalisent de beauté. Au nord de la Grand-Place, l’Îlot sacré est un réseau de rues et de ruelles classé au patrimoine de l’UNESCO. La tradition commerciale de tout ce quartier est particulièrement lisible dans les noms de rues : rue au Beurre, rue des Harengs, rue des Bouchers, rue du Marché-aux-Fromages, rue du Poivre... Dans les environs de la Grand-Place, vous trouverez de nombreux cafés et restaurants, ainsi que le célèbre Manneken-Pis.

La Monnaie. De la place de la Monnaie part la rue Neuve qui concentre les loyers commerciaux les plus chers de la ville. On y trouve les grandes enseignes internationales où la foule y défile en rangs serrés. À droite de la rue Neuve, par la rue Saint-Michel, se trouve la place des Martyrs. Contemporaine de la place Royale (1775), elle a un caractère plus intimiste. On l’a laissée à l’abandon durant vingt ans, par manque de moyens et par incertitude quant à son devenir possible, avant de la restaurer. Continuez votre route et vous verrez, sur votre gauche, la petite église Notre-Dame du Finistère (début XVIIIe siècle), dont l’intérieur mérite une visite. Remarquez la superbe façade du presbytère, dans le style cossu de l’époque.

De Brouckère. Le passage du Nord (1882) récemment réhabilité fait le lien entre la rue Neuve et la place De Brouckère. Orné de caryatides sous la haute verrière, il s’inscrit dans la tradition des passages commerçants propres à Bruxelles. La place De Brouckère, reconnaissable entre autres à son enseigne, désormais éteinte, pour une célèbre marque de soda, façon Times Square, constitue l’un des espaces les plus vastes de l’ensemble piétonnier du centre-ville. Le plus grand d’Europe, dit-on...

Les Marolles. C’est ce quartier populaire qui s’étale au pied du palais de justice, entre l’église de la Chapelle au nord et la porte de Hal au sud. La rue Haute, dont le tracé correspond à celui d’une ancienne voie romaine, en était l’artère principale, menant de la Steenpoort, porte de la première enceinte, à la porte de Hal, de la deuxième enceinte. Le quartier est connu pour son marché aux puces, particulièrement animé le dimanche matin. Le grand peintre Pierre Bruegel l’Ancien a résidé dans le quartier au XVIe siècle. Au XVIIe siècle, devant l’importance de la pauvreté, de nombreuses congrégations religieuses viennent s’installer dans les environs. Parmi elles, les sœurs apostolines, surnommées « sœurs Maricolles », ce qui donnera l’appellation « Marolles ». Au XIXe siècle, lors de la révolution de 1830, de nombreux Marolliens montent sur les barricades et combattent pour l’indépendance. Par ailleurs, les travaux du palais de justice entraînent des expropriations dans le quartier, tandis que les travaux du voûtement de la Senne chassent du centre-ville le traditionnel Vieux Marché, le marché aux puces. Celui-ci et les miséreux qui vivaient de son activité remontent vers les Marolles, au moment où les artisans déménagent vers les premiers faubourgs. Les Marolles sont aussi un lieu où échouent de nombreux immigrants venus dans la capitale à la recherche d’un sort meilleur : Espagnols, Polonais, Italiens et tant d’autres s’y sont succédé, jusqu’aux Africains aujourd’hui. Après les deux guerres mondiales, le quartier reprend sa vie traditionnelle, avec, pour principale activité économique, la récupération de vieux métaux et chiffons. Pour faire face à l’insalubrité et à la pauvreté, des logements sociaux sont construits. Aujourd’hui encore, le quartier des Marolles est un lieu populaire. Il subit cependant l’influence du Sablon tout proche et développe un côté alternatif, voire branché. Entre le marché aux puces sur la place du Jeu de Balle, les brocantes et les artistes, la mutation des Marolles est bien visible.

Le Sablon. Le Grand-Sablon est situé en contrebas de l’église Notre-Dame-des-Victoires, communément appelée aujourd’hui Notre Dame du Sablon. La place du Grand-Sablon constitue un bel ensemble architectural qui rassemble des maisons du XVIe au XIXe siècle. En fin de semaine, la place vibre d’une intense activité due à la présence de son fameux marché aux antiquités qui attire une foule de curieux. Inauguré en 1890, le square du Petit-Sablon est l’œuvre de l’architecte Henri Beyaert et l’un des petits bijoux architecturaux du centre de Bruxelles. Jardin de style néo-Renaissance, il est entouré d’une balustrade en fer forgé aux motifs variés : les grilles incluent quarante-huit colonnes portant des statues qui figurent les corporations de la société médiévale. Au fond du jardin, derrière la pièce d’eau, d’autres statues célèbrent les grands hommes du XVIe siècle belge. De jour, l’atmosphère reposante du Petit-Sablon, ou de nuit, le Grand-Sablon illuminé par les vitraux de Notre-Dame attirent les Bruxellois. Côté commerces, les marchands de chocolats rivalisent avec les galeries d’art et les antiquaires.

Dansaert. Entre authenticité et créativité, Dansaert est au cœur de l’agitation bruxelloise. Quartier bigarré où se côtoient aussi bien des créateurs avant-gardistes que des Bruxellois pur sucre, il a été longtemps oublié de tous avant de s’éveiller à nouveau sous l’impulsion de jeunes artistes flamands dans les années 1990. Bruxelles a su offrir à ses créateurs exubérants, innovants et entreprenants, grâce à ses écoles d'art reconnues mondialement, un cadre et un environnement propice à leur épanouissement. Et ces derniers le lui ont bien rendu. Depuis, la rue Dansaert est devenue le centre névralgique de la création bruxelloise ; LE quartier dédié à la mode, au design et à la création contemporaine avec ses cafés, ses restos cosmopolites et ses galeries d'art.

Sainte-Catherine. Autre quartier vivant, Sainte-Catherine : c'est le quartier de l'ancien port intérieur de Bruxelles, les rues en ont d’ailleurs gardé le souvenir ; quai aux Briques, quai au Bois-de-Construction, quai au Commerce, etc. Au XVIe siècle, les Bruxellois creusèrent le canal de Willebroek, le plus ancien de Belgique, et transformèrent ce quartier du nord-ouest du Pentagone en une zone dynamique où les commerçants venaient décharger leurs marchandises. Des canaux secondaires permettaient alors d’accéder aux différents bassins, dont celui de Sainte-Catherine. Les noms des canaux représentaient le nom du commerce qu’ils accueillaient (quai aux Pierres-de-Taille, quai au Foin, etc.). Fin du XIXe siècle, début du XXe siècle, la modernisation du canal de Willebroek engendra l'inutilité des bassins et de ses différents canaux qui seront dès lors comblés les uns après les autres. Le quartier fut abandonné progressivement par les Bruxellois, jusqu'à il y a une quinzaine d'années. De cette époque portuaire où les poissons devaient être vendus dès le déchargement, le quartier a conservé quelques restaurants de poissons et de fruits de mer, plutôt bourgeois que troquet. La rue de Flandre, la rue du Vieux-Marché-aux-Grains, la rue Sainte-Catherine et leurs voisines expriment bien ce métissage, entre innovation et pittoresque. Un cadre charmant pour y flâner, s'y restaurer ou encore y glander.

Saint-Géry. Cette place fut jadis le cœur historique de la ville. C'est ici, au milieu des marécages de la vallée de la Senne, qu'au Ve siècle a été bâti le premier castrum fortifié, créant ainsi le noyau de la cité, autour duquel les premières maisons en bois ont émergé. De cette époque, il ne reste qu'un décor de fausse Senne, emmuré en contrebas d'un escalier dans une cour. Clin d’œil à ce cours d'eau qui fit la prospérité de Bruxelles. Aujourd'hui, la place Saint-Géry est le théâtre nocturne et diurne d'un va-et-vient de jeunes qui viennent s’y détendre ou s’encanailler dans un des nombreux bars et terrasses où il fait bon s'attarder en été jusqu'aux petites heures.

Quartier industriel et canal

Les anciens quartiers industriels sont proches du canal Charleroi-Bruxelles :

Anderlecht. L’une des 19 communes de Bruxelles-Capitale qui compte 120 000 habitants. L’industrialisation des abords du canal attire une population plutôt pauvre qui bondit au XIXe siècle. Elle étale une architecture d’époque intéressante et loge le fameux Royal Sporting Club d’Anderlecht. Outre le musée de la Gueuze, installé dans la brasserie artisanale Cantillon fondée en 1900, c’est la maison d’Érasme qu’il ne faut pas manquer. Elle rassemble à la fois une collection de peintures anciennes, une bibliothèque riche de milliers d'éditions anciennes et un Jardin philosophique.

Molenbeek. Cette commune compte une centaine de milliers d’habitants. Elle est désormais mondialement connue depuis les attentats de France et de Belgique en 2015 et 2016 pour avoir abrité des intégristes radicalisés. Mais Molenbeek, comme le Nord-Est parisien, est avant tout un quartier cosmopolite qui rassemblait à son origine les ouvriers travaillant dans les usines alentour. On le surnommait au XIXe siècle, le « Petit Manchester ». Immigrés italiens, espagnols et portugais ont été rejoints par Arméniens, Turcs et surtout Marocains, qui constituent aujourd’hui la moitié de la population. Molenbeek compte les lieux alternatifs culturels intéressants comme le MIMA et la Fonderie.

Forest. Commune minuscule, mais tout en déclivité puisqu’elle longe à la fois le canal et prétend aussi à être le point culminant de la Région Bruxelloise avec sa place de l’Altitude 100 (comme cent mètres !). Comme son nom l’indique, elle est située sur l’ancien bois de l’Abbaye où poussaient des vignes. L’ancienne enceinte de l’abbaye a été aménagée en parc à la fin du XIXe siècle pour créer des espaces de détente et loisirs pour les populations ouvrières des alentours. L’époque industrielle a enraciné ici l’immense usine Audi/Volkswagen qui produit encore l’Audi Q8 électrique. L’ancienne brasserie Wielemans Ceupens a été transformée en centre d’art contemporain, le Wiels.

Au Nord du Canal

Sous-entendu, « au nord du Canal de Willebroek », s’étire Laeken qui compte bon nombre de sites et monuments à voir, tout comme à Koekelberg, cité érigée au Moyen Âge. Jette est très vert et vaut une halte au calme. Ces quartiers comptent aussi de bons restaurants belges avec assez peu de touristes, hormis ceux qui se rendent à l’Atomium.

 Laeken. C’est une ancienne commune rattachée à la ville de Bruxelles en 1921, cela parce qu’elle abrite le château royal, résidence de nos souverains et que la famille royale, pardi, ne pouvait habiter ailleurs que dans la capitale. Ne manquez pas chaque début de printemps la visite des magnifiques serres du château, ouvertes au public uniquement à cette période. Quant à l’Atomium, il reste le monument le plus visité du pays. À ses pieds, l’intéressante mini-Europe, le parc des Expositions et l’Adam, le musée du design bruxellois attirent aussi des visiteurs.

Koekelberg, Ganshoren, Berchem Sainte-Agathe et Jette. La basilique de Koekelberg est la 5e plus grande du monde. Mais sans doute pas la plus élégante. Le principal espace vert est le magnifique parc Baudouin à Jette qui se prolonge par les marais de Jette-Ganshoren. Pour le reste, ces communes ont gardé une âme de village bien agréable sous certains aspects.

Le Quartier européen

On le définit ici par toute la zone située à l’est du centre historique. D'Evere jusqu’à Saint-Gilles. Il est riche en restaurants, hôtels et bien desservi en transports en commun (à l'exception d'Evere)..

Evere est très résidentielle et abrite le QG de l'OTAN.

Schaerbeek. Ville dans la ville de près de 130 000 habitants. Une partie plus bourgeoise avec de belles maisons de maîtres, et d’autres quartiers plus populaires et cosmopolites. L’hôtel communal est remarquable, tout comme les maisons Art nouveau qu’on peut y découvrir, comme la Maison Autrique. C’est ici qu’est né Jacques Brel. La gare a été transformée en un original musée du train « Train World ». La commune est surnommée la cité des Ânes, animal de bât qui était très utilisé et que l’on avait coutume de confondre avec les âniers… Schaerbeek et sa gare du Nord, c’est aussi l’un des plus connus quartiers de la prostitution en vitrine. Coté parc, sans conteste le vaste parc Josaphat.

Saint Josse. Cette commune très populaire et cosmopolite est célèbre pour être la plus petite et la plus pauvre de Belgique… Près des trois quarts de la population sont d’origine marocaine ou turque, ce qui se remarque surtout les soirs d’élections ou de match de foot incluant ces pays.  C’est dans ce quartier que se trouve le centre culturel Botanique accueillant beaucoup de concerts et son très beau jardin.

Etterbeek. Commune prisée des expats de l'U.E. située au sud du parc du cinquantenaire. Celui-ci abrite le musée automobile Autoworld, la maison Art nouveau Cauchie, et surtout le Musée de Sciences naturelles, l’un des plus importants du monde.

Ixelles. Cette commune de 90 000 habitants, c’est le véritable cœur européen où l’on peut visiter le fameux Parlamentarium. Gentrification de pas mal de coins très animés et où l’on parle toutes les langues, mais très souvent le français de France. Tant dans les quartiers Châtelain et Louise (branchés et chics) que dans le quartier africain de Matonge (du même nom qu’un quartier de Kinshasa). Ixelles était devenue entre 2019 et 2022 la commune la plus chère de Bruxelles avant d'être détrônée par Woluwé-Saint-Pierre.

Saint-Gilles. Tout au sud du centre historique, c’est la chaleureuse commune des artistes et des bobos. Son hôtel de ville est impressionnant et plusieurs centres culturels sont installés. Incontournable, la magnifique Maison Horta où résidât, durant une vingtaine d’années, le Maître de l’art nouveau.

Uptown et espaces verts

Le « poumon vert » de Bruxelles est équivalent aux Bois de Boulogne et de Vincennes à Paris, de grands parcs où l’on peut se détendre et prendre l’air le temps d’une journée.

Uccle. Tout au sud en périphérie, Uccle compte 85 00 habitants, réputé pour ses quartiers bourgeois et verts, à proximité de la forêt de Soignes.

Auderghem. Également à l’orée de la forêt de Soignes, elle abrite le magnifique château Saint-Anne et le prieuré de Val Duchesse, plus connu pour les délibérations politiques qui s’y sont tenues que pour l’histoire des lieux.

Woluwé-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre, Watermael-Boitsfort. Des anciens villages dans la verdure intégrée à la ville, où il fait bon flâner le week-end, beaucoup de maisons Art nouveau, Art déco.  Une belle qualité de vie pour les Bruxellois qui préfèrent le calme et l’espace.