Guide de voyage Lac Asad - Bouhahira Al-Asad

Cet immense lac artificiel constitue le plus grand barrage du Proche-Orient après celui d’Assouan. Sa construction a requis l’assistance de techniciens soviétiques. Le barrage est situé à Al-Thawra, près de Raqqa. C’est une retenue en demi-cercle de près de 5 km de longueur (4 500 m pour être précis) sur 60 m de hauteur. La largeur de sa base atteint 512 m. Les raisons de l'élaboration de ce projet sont multiples : fourniture d'électricité et d'eau potable à la région, mise en place de canneaux d'irrigation des champs et contrôle et régulation du niveau des eaux.Le lac formé par cette retenue couvre une superficie de 630 km² et s’étend sur plus de 80 km en amont. 11 milliards de m3 d’eau sont emmagasinés derrière les murs de béton du barrage. Une telle retenue permet la régulation de l’Euphrate. Les grosses eaux consécutives à la fonte des neiges d’Anatolie (entre mars et avril) provoquaient autrefois des inondations catastrophiques. Dès 1967 s’est posée la question du devenir des sites archéologiques situés dans la zone inondable. La Syrie a alors fait appel à l’Unesco pour le déplacement de deux minarets (Abou Huyera et Meskéné), et pour la consolidation de la forteresse de Qalaat Jaber.Parallèlement, seize missions archéologiques ont été rapidement mises sur pied (entre 1968 et 1975) pour fouiller les tells situés sur les deux rives de l’Euphrate. Huit pays étrangers ont participé au sauvetage de sites dont les plus célèbres sont Habuba Kebira (Société orientale allemande) et Tell Moureybet, ex-Meskéné, l’antique ville d’Emar (CNRS, sous la direction de Jacques Cauvin).Les vestiges mis au jour par cette campagne de fouilles ont révélé l’importance de la région pendant une période s’étendant du néolithique aux invasions mongoles, avec une zone d’ombre encore mal expliquée pour le Ier millénaire av. J.-C. Le résultat de ces fouilles est exposé en grande partie au musée national d’Alep.