Lynyrd Skynyrd© Randy Miramontez - Shutterstock.com.jpg

La musique des natifs indiens

Quand les Espagnols sont arrivés en Floride au XVIe siècle, ils ont rencontré deux nations indiennes. Celle des Tequestas, dont il ne reste maintenant que les vestiges de souvenirs archéologiques, ainsi que la nation des Séminoles. Farouches et solides guerriers, ils ont su résister à l’extermination, protégés par la nature inhospitalière des Everglades. À l’instar des autres nations amérindiennes, la musique des Séminoles avait une fonction rituelle : certaines servaient à entrer en communication avec les ancêtres ou en transe, d’autres à apaiser les esprits de la nature. La musique officiait aussi lors d’assemblées, connues sous le nom de pow-wow. Parmi les instruments fréquemment utilisés par les Séminoles, on trouve le mouthbow, sorte de guimbarde formé d’un arc d’une vingtaine de centimètres, sur lequel est attachée une corde ; la flûte, souvent percée de six à sept trous ; le tambour, fait d’un tronc d’arbre creux sur lequel des peaux de bêtes sont fixées l’une à l’autre ; et enfin les maracas ou hochets, souvent utilisés par le chaman lors de danses d’incantations. Le Miccosukee Everglades Music And Crafts Festival se tenant dans les Everglades entre fin décembre et début janvier est un bon moyen de découvrir la culture des peuples premiers de la région, notamment leur artisanat et leur musique....

La musique classique

Si la Floride n’a pas produit de compositeurs notables, l’Etat comporte néanmoins quelques ensembles et scènes intéressantes. Avant de disparaitre suite à des problèmes financiers en 2003, le Florida Philharmonic Orchestra était sans doute l’orchestre le plus important de l’Etat. Dirigé, une grande partie de son existence, par le chef d’orchestre britannique James Judd, l’ensemble était, avec l’Opéra, la grande institution musicale de la région de Miami. Depuis, ce sont l’Orlando Philharmonic Orchestra, très bien financé, ou la Jacksonville Symphony, l’ensemble doyen de Floride (fondé en 1949) qui sont les entités philharmoniques floridiennes les plus importantes. Cette dernière s’est faite remarquée par le passé en multipliant les invités de prestige : Leonard Bernstein, Luciano Pavarotti, Mstislav Rostropovich, André Previn ou encore Ravi Shankar et Duke Ellington.

À Miami, outre le Miami Opera, on trouve la New World Symphony.

Fondée en 1987 par Michael Tilson Thomas et pensé comme un tremplin pour les jeunes talents, le New World Symphony offre une saison complète de concerts dans la salle du New World Center. Cette salle à l’architecture futuriste était un ancien cinéma Art déco qui a été magnifiquement restauré par Franck Gehry dans un style moderne et ultra design. Une salle magnifique, comme l’Olympia Theater, elle aussi ancienne salle de cinéma reconvertie, elle accueille également des concerts du New World Symphony Orchestra en plus d’opéras, ballets et autres spectacles.

La pop

La communauté latine étant évidemment importante et particulièrement dynamique dans la région, on y trouve en conséquence de nombreux grands succès pop teintés de diverses esthétiques d’Amérique latine. Un des exemples les plus fameux est sans aucun doute le rappeur et chanteur Pitbull, d’origine cubaine et très friand de reggaeton. C’est aussi le cas de Camila Cabello, née à Cuba mais résidant à Miami depuis l’enfance, et qui invite régulièrement les couleurs de son île de naissance dans sa musique.

La Floride est une incontestable terre de pop. La région est un terreau fertile pour cultiver les tubes et depuis les années 1970, avec le carton disco KC and the Sunshine Band, les groupes de Floride multiplient les succès nationaux, voire internationaux. Dans les années 1980, c’est Gloria Estefan & The Miami Sound Machine qui enchaine les tubes puis peu après dans les années 1990, la Floride contribue à la vague des boys band avec deux de ses principales entités : les Backstreet Boys et N Sync, tous deux formés à Orlando. Plus récemment, ce sont T-Pain de Tallahassee, Flo Rida de Carol City ou Ariana Grande de Boca Raton, qui sont associés à des succès importants. Citons aussi Steve Aoki, DJ superstar adoré autant que critiqué, originaire de Miami.

Le style de ce dernier est plutôt symbolique des évènements dantesques de la région comme l’Ultra Music Festival Miami. Se tenant chaque année en mars à Miami à l’occasion de la Winter Music Conference - un grand rassemblement de professionnels de la musique électronique - il convie les DJs les plus connus du globe. Une affiche aux milles têtes d’affiches où David Guetta, par exemple, est un invité régulier. Aux antipodes en terme de programmation, on trouve à Orlando, le Florida Music Festival. Avec l’ambition affichée de promouvoir de jeunes artistes avant leur explosion, le festival a, depuis 2002, découvert quelques grands noms comme Taylor Swift (rien que ça). Dans la région, les gros concerts sont organisés dans des lieux comme la FTX Arena de Miami, l’iTHINK Financial Amphitheatre à Fort Lauderdale, l’Amway Center d’Orlando, le Yuengling Center de Tampa ou encore le Daily's Place Amphitheater ainsi que le The St. Augustine Amphitheatre de Jacksonville.

Le rock

Si l’on a encore besoin de prouver que la Floride est une terre de rock, il suffit simplement de se rappeler que le grand Jim Morrison, chanteur mythique des Doors, y est né. Passée cette icône, la région a également été un berceau du Southern Rock (« rock sudiste ») en portant quelques-uns de ses groupes iconiques tels que Lynyrd Skynyrd. S’ils ont été connus avec des morceaux comme Sweet Home Alabama, le groupe est bien floridien puisqu’originaire de Jacksonville. Dans la même veine, The Allman Brothers Band est originaire de Daytona et Jacksonville, Molly Hatchet de Jacksonville et les Outlaws de Tampa.

Dans un autre genre, quelques autres illustres floridiens ont profondément marqué le rock : le guitariste Tom Petty qui a grandi à Gainesville ainsi que le groupe Limp Bizkit, que les ex-fans de néo-metal se remémoreront avec émotion et Marilyn Manson, respectivement de Jacksonville et Fort Lauderdale.

Comme le rock ne s’apprécie jamais aussi bien qu’en live, il est toujours bon de jeter un œil aux programmations, souvent très bonnes, de The Social à Orlando et Jack Rabbits à Jacksonville.

Le hip hop

C’est peut-être dans le hip hop que l’on trouve un des produits les plus typiques de Floride : la booty bass. Née à Miami (elle s’appelle d’ailleurs aussi Miami Bass), cette cousine floridienne du rap apparaît dans les années 1980 entre les mains de plusieurs jeunes producteurs avant d’être largement popularisée par le groupe 2 Live Crew, dès 1986 avec la sortie de son premier album 2 Live Crew Is What We Are. Caractérisé par une ligne de basse très lourde et agile, les rythmes emblématiques de la Roland TR-808 et des paroles particulièrement licencieuses, la booty bass est un rap moite et particulièrement enclin à la controverse.

Depuis cette époque, le rap de Floride a maintenu une ébullition constante. La région a largement contribué à l’esthétique dirty south, hip hop typique du sud étatsunien, et a porté de très nombreux artistes qui ont fait et font date : Rick Ross, Kodak Black, Denzel Curry, Smokepurpp ou encore Ace Hood et Plies.