Art Miccosukee © Birute Vijeikiene - Shutterstock.Com.jpg

Un melting-pot historique

Le melting-pot américain n'est pas une légende et la Floride n'échappe pas à la règle. Les tribus d'Indiens Séminoles furent les premières à s'installer dans la région mais leur implantation fut battue en brèche par les conquêtes successives, - notamment par la première menée par les Espagnols - et par les maladies que les colons rapportent avec eux. Puis les Américains entreprirent vainement de les déplacer et c'est environ 3 000 descendants qui résident à l'heure actuelle dans la région. Vous pourrez partir à leur rencontre, notamment dans la réserve de Big Cypress. Les conquêtes successives des Espagnols, des Anglais, des Irlandais et même des Français ont laissé de nombreuses descendances et un véritable patrimoine culturel. Dans la plupart des grandes villes, il existe ainsi de petites communautés européennes très bien intégrées, comme une communauté Grecque à Tarpon Springs, sur la côte Ouest.

Des migrations permanentes

Les flux migratoires sont sans aucun doute les plus marquants dans la constitution de la population floridienne et sont à l'origine d'un boom démographique. La proximité de Cuba a transformé Miami en capitale de l'Amérique latine où plus de la moitié de ses habitants sont hispaniques, une tendance renforcée par les flux migratoires récents en provenance de Colombie, du Pérou ou du Venezuela. De nouveaux migrants trouvent toutefois leur place et proviennent de toute la Caraïbe. La communauté blanche reste cependant majoritaire dans presque toutes les villes. La composition ethnique de Miami est composée à 70 % d'hispaniques dont la moitié est cubaine, à 18 % de Noirs américains (African Americans) et à 10 % d'Américains blancs non hispaniques. La domination de la ville par des Cubains est le résultat d'un processus dû à la prise du pouvoir de Castro à Cuba en 1959 et aux vagues d'immigration successives qui s'en sont suivies.

Histoire de langues

Si l'anglais reste la langue officielle en Floride, l'espagnol est la langue parlée par 27 % de la population à la maison. C'est donc la deuxième langue la plus parlée de l'Etat. Ce sont bien entendu des immigrés venus d'Amérique latine, installés récemment ou depuis plusieurs générations, qui continuent à parler leur langue. Si vous êtes brun ou brune, et que vous avez la peau mate, on vous parlera très spontanément directement en espagnol dans les rues et boutiques de Miami car la population hispanique y est particulièrement importante ; on pensera donc, en toute logique, que vous êtes latino-américain(e). Mais cela ne vous arrivera pas dans le centre ou au nord de la Floride, où les habitants de Floride sont généralement des Blancs non hispaniques et plutôt de descendance européenne.

Ce qu'il est advenu des Indiens

Les Indiens originaires de Floride avaient atteint un degré de civilisation comparable à celui des Aztèques. Vers le début du XVIe siècle, leurs rituels funéraires sur des tumulus ont été remplacés par le culte du soleil. Mais ces Indiens n'ont pas laissé de traces. Qu'ils aient été rayés de la terre de leurs ancêtres par les maladies ou qu'ils aient fait une retraite avec les Espagnols à Cuba, au milieu du XVIIe siècle, ils ont disparu, probablement absorbés par les Indiens Creeks. Les Creeks étaient arrivés d'Alabama et de Géorgie à la même époque. On les connaissait en Floride sous le nom de Séminoles, qui signifiait renégat ou vagabond. Leur présence en Floride devint l'objet d'un débat capital. Ils furent forcés de s'exiler vers des réserves en Oklahoma. La majorité ayant refusé de se rendre, il s'ensuivit 2 guerres contre les USA (1816-1845). Les Séminoles qui n'acceptèrent pas la défaite se retirèrent dans les Everglades.

Les tribus amérindiennes aujourd'hui : les Seminole et les Miccosukee

Ils étaient présents sur les terres plus de 10 000 ans avant que Juan Pónce de Leon ne "découvre" la Floride. Aujourd'hui encore, la Floride compte une population autochtone d'environ 4000 habitants de deux tribus amérindiennes : les Seminole et les Miccosukee. Auparavant, il y avait une seule nation Seminole, dont la tribu Miccosukee s'est détachée au milieu du XXe siècle. Toutes deux parlent la langue Mikasuki. Ces peuples autochtones vivent dans des réserves. Elles sont au nombre de six pour les Seminole, dont la Big Cypress Indian Reservation (212 km2) et la Brighton Seminole Indian Reservation (146 km2) ; les Miccosukee occupent plusieurs réserves rassemblées sous la dénomination Miccosukee Indian Reservation, dont une partie est adjacente à la réserve Big Cypress. Les Seminole ont notamment racheté la chaine de restaurants, casinos et hôtels Hard Rock en 2006. Les Miccosukee vivent de manière plus traditionnelle.

Une attractivité en hausse

L'un des effets les moins prévisibles de la pandémie fut l'augmentation de la population de la Floride. Entre octobre 2019 et septembre 2020, elle a ainsi augmenté de 387 479 habitants, soit 15% de plus que les prévisions. C'est le comté de Miami Dade qui enregistre le plus grand nombre d'arrivées. Cette tendance peut notamment s'expliquer par l'action du gouverneur de Floride qui décida plus rapidement qu'ailleurs (dès mai 2020) de rouvrir les commerces, restaurants et hôtels de l'état en appliquant le protocole sanitaire de la Maison Blanche. Le confinement strict n'aura ainsi duré qu'une soixantaine de jours ! Ces mesures ont permis à la Floride de ne pas sombrer dans le sommeil, comme la plupart des états voisins. Ainsi, de nombreux américains, particulièrement des New Yorkais et Californiens ont quitté leur ville d'origine pour s'y installer, attiré par le cadre de vie et le dynamisme économique.

La population... touristique

Outre sa population locale éclectique, la Floride attire toute l'année des visiteurs de tous les âges et de tous les profils. Ainsi, en 2021, le Sunshine State a reçu près de 118 visiteurs nationaux, et donc bien plus si on ajoute les visiteurs internationaux. De par la diversité des activités et paysages qu'elle offre, la Floride séduit donc aussi bien les retraités québécois - surnommés Snow Birds - qui s'y installent parfois durant plusieurs mois pour fuir le rude hiver canadien, que les jeunes étudiants qui viennent faire la fête à Miami et à Key West durant le Spring Break (période de relâche pour les universités américaines) et les familles avec enfants qui se ruent dans les parcs d'attractions d'Orlando, dont les deux locomotives que sont Disney World (environ 16 millions de visiteurs par an) et Universal Studio (environ 10 millions de visiteur par an), sans oublier les couples en quête de vacances relaxantes.