AdobeStock_359711142.jpg
AdobeStock_415719091.jpg
21_part_204000.jpg

Le développement minier dans les Hauts-de-France

L’exploitation du charbon dans la région remonte à 1720, lorsque fut découvert ce minerai à Anzin, commune du Valenciennois dans le Nord. Jusqu’en 1990, une zone de 120 km de long sur 12 km de large, à cheval sur les départements du Nord et du Pas-de-Calais et représentant 10 % de la superficie régionale, sera exploitée. Pendant un temps, cette exploitation permet un véritable développement économique de la région. Les habitants ont hérité de ce paysage spécifique transformé par l’homme et de cette culture ch’ti qui fait leur fierté. Plus de 700 cités minières, les fameux corons chantés par Pierre Bachelet, une dizaine de musées et quatre fosses sont visitables aujourd’hui, sans oublier les impressionnants terrils, monts créés par l’homme sur lesquels la végétation prend aujourd’hui ses aises et où vous apprécierez de faire de la randonnée, du VTT, des trails sans cesse plus nombreux et même du ski à Nœux-les-Mines !

L'héritage de l'industrie minière est devenue une véritable composante du bassin minier, il est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2012. Les terrils, collines composées de résidus de l'exploitation minière, sont nombreux, environ 200. Certains d'entre eux sont ainsi particulièrement valorisés, comme le terril de Rieulay et sa base de loisirs, le terril Renard à Denain qui permit à Emile Zola de préparer son œuvre Germinal, les terrils jumeaux de Loos-en-Gohelle... D'autres sites de l'exploitation minière retrouvent aujourd'hui une nouvelle identité, et un véritable but de valorisation du patrimoine comme la base 11/19, qui regroupe les terrils du 11/19 (parmi les plus hauts), sa tour et son chevalet métallique. Le lieu est aussi engagé dans une véritable politique de valorisation du développement durable. Le 9-9 bis à Oignies s'engage quant à lui pour la culture avec des visites guidées, des ateliers insolites. C'est ici que fut remontée la dernière gaillette de la région ! D'autres sites du tourisme de la mémoire minière sont à voir : la fosse Delloye à Lewarde, la fosse Wallers à Arenberg et la Cité des Électriciens à Bruay-la-Buissière.

Depuis quelques années, les fêtes de la Sainte-Barbe sont un moment incontournable pour découvrir le patrimoine minier du nord dans une ambiance festive. Sainte-Barbe est la patronne des mineurs et des métiers du feu, elle est célébrée le 4 décembre. C'est également autour de cette date qu'ont lieu des festivités sur différents sites de mémoire dont un bon nombre à Lens, avec notamment un spectacle son et lumières de toute beauté. Vous pourrez aussi retrouver des spectacles de pyrotechnie, des mappings, des ateliers et des expositions. C'est un temps fort incontournable qui rend hommage avec beauté à l'héritage minier de la région.

Le Louvre-Lens, une revalorisation réussie

Aussi active sur le plan culturel, la ville de Lens peut s'enorgueillir de la présence de son musée du Louvre-Lens depuis 2012, en collaboration avec le musée du Louvre, le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, le département du Pas-de-Calais, la communauté d’agglomération de Lens-Liévin. Celui-ci est situé sur une ancienne fosse minière. A l'époque, Lens a été choisi parmi les 7 villes candidates pour accueillir une antenne du Musée du Louvre afin de rendre hommage aux mineurs qui travaillaient dans des conditions particulièrement difficiles. Aujourd'hui, ce bâtiment de verre et de lumière conçu par le cabinet d’architectes japonais Sanaa abrite une sélection d’œuvres prestigieuses du Louvre-Paris. Il a été inauguré le jour de la Sainte-Barbe, patronne des mineurs, afin de renforcer sa portée symbolique.

L’espace phare du musée ? Sa Galerie du Temps, accessible en visite libre, ce qui ne fait que renforcer la volonté d'ouvrir le musée à toutes les classes sociales. Sur 3 000 m2 d’un seul tenant de 120 m s’y découvrent 5 000 ans d’histoire. Chaque année, à la date anniversaire de sa création, le musée renouvelle les œuvres présentées et permet au visiteur de découvrir de nouveaux trésors à chaque visite. Dans son prolongement, le Pavillon de verre, baigné de lumière naturelle, invite à une pause face au parc aménagé par la paysagiste française Catherine Mosbach. Le centre de ressources au cœur du hall d’accueil permet de s’approprier pleinement les lieux. Des expositions temporaires sont régulièrement programmées. A noter que face au musée se trouve l'hôtel de luxe du Louvre-Lens, installé dans un ancien coron.

Une région active pour ses industries

La région des Hauts-de-France est le deuxième territoire de la France métropolitaine le plus touché par la pauvreté, avec un taux de 18,3 % (contre 14,7 % au niveau national), selon l’INSEE. Cette pauvreté est d’intensité modérée et est notamment liée à la crise de l’industrie et à la disparité des territoires.

En effet, la région faisait partie autrefois des régions les plus industrialisées de France et a développé ses richesses autour des industries de la mine, de la sidérurgie, du textile, de l'aéronautique, de l'exploitation sucrière et de l'automobile. La main d'œuvre recrutée était alors souvent peu qualifiée, bien qu'experte dans son domaine, et mal rémunérée. Dans les années 80, une phase de désindustrialisation débute, avec les délocalisations successives et l'arrivée de matières premières plus abordables.

Si le taux de chômage est en légère baisse depuis 2014, passant de 12,7 % à 9,7 %, il reste néanmoins supérieur au taux national. Le département de l’Aisne avec les territoires de la Thiérarche et du Tergnier et du Nord avec le Valenciennois et la région de Maubeuge sont les plus touchés. Le tableau est donc peu reluisant, pourtant la région sait tirer son épingle du jeu en tirant parti des atouts de ces différentes composantes, nés d’une histoire économique assez différentes. Très vite, dès les années 90, elle a compris l'intérêt de développer un tourisme industriel rendant hommage à ses racines. Bien que ces efforts ne suffisent pas à combler le manque d'emplois causés par le départ de nombreuses industries, ils contribuent à faire rayonner la région autrement, et à évoluer dans une bonne direction.

La Picardie attendit plusieurs siècles avant l’installation durable d’une industrie. Colbert décida, au XVIIe siècle, l’implantation de plusieurs grands sites, comme la fabrique de tapisseries à Beauvais, mais peu d’anciennes grandes manufactures ont persisté. Les principales industries contemporaines se situent aux endroits stratégiques, dans les vallées irriguées et près des grandes voies de circulation, la sidérurgie et les entreprises chimiques et de plasturgie restant les plus nombreuses. L’histoire industrielle picarde est marquée par Saint-Gobain, qui est née sur ce territoire. Le textile a perdu de sa superbe, mais, de façon générale, l’industrie principale de la région reste l’agriculture. La Picardie reste en effet l’un des greniers de la France. En subvenant très fortement aux besoins de matières premières céréalières ou légumineuses, la région a attiré de grands noms de l’industrie agroalimentaire, comme Nestlé. La Picardie cherche désormais à tirer avantage de son agriculture en développant la chimie du végétal. Une illustration de la volonté d’innovation qui est mise en avant pour redorer l’image économique de la région. Le tourisme tend également à se développer avec une approche marketing poussée et une présence sur les nouvelles technologies. Globalement, sur le plan économique, il existe des situations de plus en plus disparates entre les territoires, avec des bassins d’emplois qui tirent leur épingle du jeu (Amiens, Compiègne ou Beauvais) et des zones en difficulté, notamment dans l’Aisne ou dans les secteurs ruraux.

Bastion de l’industrie au XIXe, basé sur le charbon et le textile, l’ex-région Nord-Pas-de-Calais a dû faire face à de profondes mutations industrielles qui se sont poursuivies ces dernières décennies (les fonctions productives représentent 19 % des emplois contre 37 % en 1982). Le minerai n’est plus le même, mais les enjeux électriques sont d’autant plus puissants : si on n’extrait plus de charbon, Gravelines possède l’une des plus grosses centrales nucléaires au monde. Les énergies renouvelables essaient elles de s’imposer sur le marché. Les panneaux photovoltaïques, installés en nombre lors des aides gouvernementales, séduisent moins les investisseurs. Mais les parcs éoliens s’installent avec vivacité dans le Pas-de-Calais, notamment près de Fruges, avec un parc de 70 éoliennes en service.

L’industrie lourde se regroupe, elle, autour de Dunkerque avec la sidérurgie et l’usine d’aluminium anciennement Péchiney, qui a été rachetée par GFG Alliance. 10 % de la construction automobile est encore aujourd’hui produite en région, notamment avec les usines Renault, Peugeot ou Toyota à Valenciennes. L’évolution du marché risque néanmoins d’avoir un fort impact sur les territoires. Le textile, bien qu’en forte baisse, reste un secteur clé de la région. Ainsi Calais, avec ses 76 000 habitants, demeure la capitale mondiale de la dentelle. De la diversification du textile sont nées les nombreuses entreprises de vente par correspondance, avec La Redoute ou les 3 Suisses. Si la première a su insuffler un esprit de start-up qui l’a sauvée du marasme, la seconde n’a cessé de perdre en chiffre d’affaires et de changer de mains.

La région est également le berceau de la grande distribution avec Auchan, Décathlon, Kiabi... enseignes qui sont toutes liées à la même famille : Mulliez, qui ne possédait à l’origine que les filatures Phildar de Roubaix. La famille Mulliez (Décathlon, Auchan, La Redoute...) est souvent citée en exemple, pour sa capacité à évoluer à travers les âges, de la révolution du catalogue de La Redoute au développement de ses hypermarchés. Elle a su écouter les besoins de la population, et lui proposer des offres en adéquation avec son temps, du catalogue par correspondance de La Redoute jusqu'à sa mise en ligne. La pêche est restée une industrie majeure sur la région, marquée par les grands ports, au premier rang desquels on retrouve Boulogne. Dans un tout autre domaine, une dynamique positive concerne les fonctions de gestion et les prestations intellectuelles, mais elle profite surtout à la métropole lilloise.

Du côté de Lille, la métropole lilloise a entamé des efforts dès les années 90 pour engager des actions culturelles, et combler le manque d'activités à valeur ajoutée. Capitale européenne de la culture, elle s'est spécialisée dans l'événementiel culturel, ce qui ne suffit pas cependant pour arriver en tête des aires urbaines. Elle a su cependant faire preuve d'un véritable esprit d'innovation, avec 5 pôles de compétitivité labellisés depuis 2005 et la mise en place de pôles d'excellence : Eurasanté, La Haute-Borne, Euratechnologies installé dans une ancienne filature datant de 1905, la zone de l'Union.

Certains sites industriels proposent des visites. L'occasion de découvrir cette belle région d'une autre façon !