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Paniers artisanaux (c) Giampiero Acri - Shutterstock.com.jpg

Mirto

Les Sardes apprécient la liqueur de myrte en toute occasion. Pour les fêtes, aux mariages, en apéritif ou après le repas, la bouteille traîne toujours sur un coin de table. La liqueur noire aux notes astringentes s’obtient par un long processus de fabrication. Les baies de myrte sont cueillies à maturité puis lavées et séchées quelques jours au soleil. Elles sont ensuite mises à macérer pendant 40 jours dans de l’alcool et dans le noir. Le jus de macération est filtré avant d’y ajouter du sirop de sucre qui va venir adoucir la préparation. Les bouteilles sont entreposées deux mois avant dégustation. Cette liqueur aux origines populaires était autrefois préparée dans les cuisines ou les cours de ferme. Il y avait autant de recettes que de préparateurs. Il existe désormais une production industrielle et les bouteilles investissent les rayonnages des cavistes et des supermarchés. Le breuvage doit être dégusté entre 2 et 15 mois après la mise en bouteille. En vieillissant, les notes organoleptiques et l’astringence se volatilisent, la couleur violacée vire au rouge sang. La liqueur de myrte se conserve au congélateur et se boit glacée.

Corail d’Alghero

Les fonds marins autour d’Alghero regorgent de corallium rubrum, considéré comme le plus beau corail de Méditerranée. Son rouge profond et sa densité exceptionnelle signent des bijoux d’une grande beauté qui viennent orner les vitrines des magasins d’Alghero. Colliers, sautoirs, boucles d’oreilles, bracelets mais aussi objets de décoration parent le centre-ville. Face à la pression de la contrefaçon en plastique asiatique, la ville a mis en place un label qualité destiné à certifier la provenance, l’originalité et la pureté du corail. Cherchez les panneaux « Alghero, La riviera del corallo » à l’entrée des bijouteries pour être certain de vous offrir un produit en véritable or rouge de Sardaigne.

Huile d’olive

L’huile d’olive de Sardaigne bénéficie d’une DOP (équivalent de l’AOP française) très réputée et largement appréciée en Italie. Son élaboration répond à un cahier des charges précis. L’huile doit être composée à au moins 80 % d’une des principales variétés d’olives de l’île : bosana, tonda de Cagliari, noire de Villacidro ou Semidana. Les 20 % restants proviennent d’olives locales à la culture plus confidentielle. Les olives sont pressées à froid et sans traitement chimique afin d’obtenir une huile extra vierge riche en antioxydants. Il existe une trentaine d’huileries en Sardaigne, et les plus réputées sont ancrées dans la province de Sassari. Pour vous procurer un flacon de ce produit d’excellence, vous pouvez vous rendre directement chez le producteur ou dans une boutique de produits du terroir.

Pecorino

Ce fromage à base de lait de brebis est l’un des produits phares de l’Italie, au même titre que la mozzarella ou le parmesan. Son goût diffère légèrement selon la région de production. Les Sardes se sont appropriés la recette au temps des Romains et élaborent un fromage protégé par une DOP : le pecorino sardo. Mi-cuite, la pâte présente des notes douces proches du lait de brebis quand il est jeune, et plus piquantes lorsqu’il vieillit. Il ne faut pas confondre le pecorino sardo avec le pecorino romano, qui peut aussi être fabriqué en Sardaigne. Le second est une pâte cuite pressée affinée entre 5 et 8 mois, aux arômes puissants et piquants, tout aussi délicieux. Parmi les 32 fromages de l’île, le fiore sardo mérite une mention spéciale. Lui aussi à base de lait de brebis, il se présente sous forme de pâte dure non cuite au goût de fumé prononcé.

Miel d’eucalyptus

L’eucalyptus n’est apparu en Sardaigne que dans l’entre-deux-guerres. Il fut planté dans les zones marécageuses, car on pensait alors que l’arbre repoussait les moustiques anophèles responsables du paludisme. S’il a fallu attendre les années 1950 et l’intervention des Américains pour se débarrasser du fléau, il en résulte des hectares d’eucalyptus à travers l’île. Le meilleur miel d’eucalyptus provient de la région d’Oristano, au pied de l’ancien volcan de Monte Arci. Il présente une belle couleur brune, une texture crémeuse et un goût proche du caramel.

Poutargue

Ce mets recherché entre dans la confection de plusieurs recettes en Sardaigne. Il s’agit d’œufs de poisson, le plus souvent du mulet, conservés dans leur poche matricielle. Les poches sont salées puis mises à sécher. La poutargue se déguste râpée dans des spaghettis ou des linguine, ou découpée en fines tranches agrémentées d’un filet d’huile d’olive et d’une pointe de citron. Les régions de Cabras, Stintino et Alghero sont particulièrement réputées pour leur poutargue. Vous pouvez vous la procurer chez un poissonnier ou dans une épicerie fine.

Vin

L’île aux mille terroirs procure une grande diversité de vins, souvent corsés, dont certains sont élaborés à partir de cépages autochtones. Le plus célèbre des vins sardes est le cannonau (grenache) produit aussi bien dans les montagnes de Barbagia que le bas Campidano. Dans le Nuoro et les villages de Dorgali, Orgosolo ou Oliena, il prend le nom de nepente. Le cépage bovale prend sa revanche sur le mépris autrefois affiché par les vignerons qui le surnommait le nieddu mandroni (« noir poltron »). Il fait désormais partie des étoiles montantes sardes et jouit d’une belle notoriété dans les concours internationaux. Le cagnulari, d’origine espagnole, est largement répandu dans le nord-ouest de la Sardaigne et donne des vins rouges harmonieux. Côté blancs, il faut compter sur le vermentino aux arômes fruités et floraux assez proches du viognier, qui s’épanouit en Gallura et du côté de Sassari. La région d’Oristano donne deux productions confidentielles de vins blancs tout à fait plaisantes : la douce malvasia au nord, et la très ancienne vernaccia au sud.

Couteau

Meilleur ami du berger, le couteau sarde fait l’objet d’un artisanat respecté et reconnu. La leppa est un couteau à manche fixe et la resolza est un couteau à lame rétractable, mais sans virole de sécurité. Les couteaux se distinguent également par la forme de leur lame. Celle en forme de feuille de laurier (foglia di lauro), large et incurvée, convient aux chasseurs. Celle en forme de feuille de blé (foglia di grano), plus fine et pointue, est largement utilisée par les bergers. Le couteau sarde se décline en une infinité de styles, matériaux et tailles. Pattada, Arbus et Guspini forment les trois grands centres de coutellerie artisanale. Chaque village possède ses caractéristiques propres et ses artisans de renom.

Filigrane

Les mines d’or et d’argent ont donné lieu à la fabrication de bijoux ciselés qui reprennent la technique délicate du filigrane. Elle consiste à souder entre eux des fils d’or ou d’argent pour former des motifs géométriques fins comme de la dentelle. Sertis de pierres précieuses, ces bijoux entrent dans la tenue traditionnelle des femmes sardes. Le plus typique est l’anneau sarde qui s’offrait en promesse de mariage et qui symbolise la prospérité. Boutons, broches et pendentifs renvoient à l’appartenance à une communauté et font toujours partie de l’expression culturelle.

Céramique

La poterie se pratique en Sardaigne depuis la nuit des temps, comme en témoignent les nombreuses pièces archéologiques qui remplissent les musées de l’île. La tradition demeure vivace avec des singularités selon les régions. Ainsi, la céramique de Dorgali, Oristano ou Assemini se caractérise par l’utilisation du jaune ou du vert, tandis que celles de Cagliari, de Sassari ou de Cabras sont à dominantes blanches. Assiettes, bols, amphores sont ornés de motifs puisés dans le répertoire de la vie rurale : animaux, fleurs, personnages…

Liège

Exploité en Gallura et notamment du côté de Tempio Pausania, le liège entre dans la confection de nombreux objets et vêtements, bien loin de l’incontournable bouchon. Tabourets, bancs, lits, robes, sacs, paniers, semelles de chaussures, les artisans débordent d’imagination pour donner une fonction à ce matériau léger et imputrescible. A Luogosanto, un artisan confectionne des crèches de Noël qui s’inspirent des maisons de son village.

Châle brodé

Oliena est la capitale du châle noir brodé qui entre dans la tenue traditionnelle des femmes. De forme triangulaire et bordés de longues franges, les châles sont finement brodés de motifs géométriques ou floraux. Les plus travaillés, et les plus précieux, sont brodés de fils d’or ou d’argent.

Panier ou corbeille

La vannerie figure dans les traditions artisanales de premier plan en Sardaigne. Elle se pratique encore dans de nombreux villages. La matière première est aisément accessible et les outils nécessaires à la fabrication sont peu nombreux. Paille, asphodèle, raphia, palme, osier entrent dans la confection de paniers, corbeilles, tamis, cribles, mais aussi de tout un tas d’objets utiles dans la vie quotidienne. Chaque village possède sa propre technique, ses motifs et ses couleurs. Ainsi, les villages de Sinai et de San Vero Milis utilisent la technique complexe du tressage en spirale. Ceux de Castelsardo, Sorso et Sennori affectionnent l’utilisation du jonc et du raphia. Flussio, Ollollai, Lozai et Tinnuro préfèrent l’asphodèle, plus élastique et plus pratique pour fabriquer les corbule (corbeilles) qui font leur réputation. Le village de Castelsardo jouit d’une renommée particulière dans la pratique de la vannerie.

A ne surtout pas rapporter

En Sardaigne, la collecte de sable, galets et coquillages est strictement interdite. Certaines communes ont mis en place un système de surveillance des touristes pour éviter la dégradation des plages. Des citoyens veillent au grain pour s’assurer que nul ne se laisse tenter par l’envie de ramener un petit-souvenir-qui-ne-coûte-pas-cher. En 2019, un couple de Français s’est fait contrôler par les douanes. Elles ont trouvé 40 kg de sable blanc dans leur coffre. Le couple encourt entre 1 et 6 ans de prison. En Sardaigne, on ne rigole pas avec la préservation du littoral.