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La broderie, première expertise

À tout seigneur tout honneur, ce sont les poteries qui attireront tout d’abord votre attention. Et tout particulièrement l’art de la poterie sans tour, hérité des Guanches, ainsi que la reproduction par certains potiers d’objets préhispaniques conservés dans les musées, et très semblables aux poteries berbères de l’Atlas marocain et de la Kabylie algérienne. Dans ce domaine, les poteries les plus appréciées viennent de Chipude à La Gomera et de Villa de Mazo à La Palma. Autre production emblématique, la broderie qui très souvent vient décorer le linge de table. En la matière, certaines sont particulièrement prisées comme celles d’Ingenio sur la Grande Canarie ou les modèles réalisés à Tenerife, comme les rosettes de dentelle de Vilaflor ou les célèbres Patas de Mosca, caractérisées par leur incroyable polychromie et qui requièrent une expertise toute particulière.

Sauvegarde des savoir-faire anciens

Si ces techniques vous intéressent, vous vous rendrez au village de Mazo à La Palma et visiterez les différents ateliers de l’école d’artisanat qui s’applique à sauvegarder des savoir-faire anciens. Les Canaries sont aussi connues pour leurs travaux de vannerie (paniers ou chapeaux en osier, en jonc ou en feuilles de palmier) notamment ceux de la Grande Canarie, élaborés à Ingenio et à Teror et bien sûr pour la fabrication des instruments de musique tels que le Timple. Si vous ne souhaitez pas faire l’acquisition de cet instrument emblématique de la musique folklorique canarienne, sorte de guitare à quatre ou cinq cordes dont le son fait penser à celui de la guitare, mais aussi à celui de l’oud, vous pourrez toujours vous procurer des CD de Domingo Rodríguez el Colorao, un timpletiste fort apprécié et natif de Fuerteventura. À l’occasion d’un séjour à Tenerife, vous croiserez peut-être des sculpteurs de bois, spécialisés dans la réalisation des balcons traditionnels ou des sculpteurs de pierre fabriquant plutôt des objets venant orner les églises et en vous rendant à Guía, en Grande Canarie, vous serez chez les spécialistes de la coutellerie. Si certains villages ont une vocation artisanale très précise comme la broderie pour le linge de table à Lajares (Fuerteventura), toutes les îles disposent soit de centres artisanaux, soit d’écomusée soit de boutiques spécialisées qui vous permettront de vous faire une idée de la variété proposée et d’acheter des produits certifiés authentiques. Puisque le créateur est souvent présenté à côté des réalisations. À Tenerife, le réseau « Artenerife » compte de nombreux points de vente (à consulter sur son site internet https://artenerife.com), aux productions régulièrement renouvelées et on se rendra aussi avec profit à la Casa de los Balcones, à La Orotava, et à la Casa de la Aduana, à Puerto de la Cruz. À Las Palmas (Grande Canarie), le FEDAC (Fondation pour l’Etude et le Développement de l’Artisanat Canarien présente ces savoir-faire dans un décor au design très contemporain. À Fuerteventura, l’écomusée de la Acogida propose aussi de vous initier à différentes techniques (broderie, panier, céramique...). Enfin, le musée del Tanit de Tefia (Lanzarote) et le centre d’artisanat de Santa Cruz de La Palma seront aussi des lieux de découverte et d’achat. La gamme de prix est bien sûr étendue, mais on découvre de jolis objets à partir de quelques euros.

Panier gourmand

Impossible de repartir des Canaries sans emporter quelques plátanos, les bananes locales si goûteuses et parfois déclinées en liqueur, mais lors de votre voyage vous découvrirez aussi une autre spécialité locale, le tuno, fruit du cactus qui se décline désormais en confiture, en jus de fruits et lui aussi en liqueur. Au rayon fromages, le panier gourmand peut inclure l’Almogrote de La Gomera, une pâte à tartiner mêlant chèvre, huile et poivron et présentée en petits pots ; le fromage fumé d’El Hierro (mélange de laits de chèvre, vache et brebis) ; le Queso Majorero de Fuerteventura, à base de lait de chèvre qui va du tierno (8 à 20 jours d’affinage) au curado (plus de 60 jours) en passant par le semi curado et dont la croûte traditionnelle en feuille de palmier peut être blanche ou plus ocre car enduite de piment rouge et qui est le premier chèvre espagnol à avoir bénéficié d’une DO (dénomination d’origine) en 1996. Enfin en Grande Canarie on produit la Flor de Guía. Confectionné à partir de lait de vache et de brebis, c’est le seul fromage dont le lait est caillé avec une substance végétale, la fleur de cardon. Côté boissons, les vins de Lanzarote, vins de malvoisie, sont les plus connus et La Palma produit quant à elle un rhum de bonne réputation ainsi que des puros, cigares, que les amateurs comparent aux cubains. À cela on pourra ajouter quelques pots de mojos, sauces canariennes typiques à base d’huile mêlée de piments doux, mojo rojo ou de persil ou de coriandre, mojo verde ; du safran ou du miel de La Palma, à la couleur foncée et au goût très prononcé. S’il est toujours préférable de les acquérir chez les producteurs présentés en partie « vivre », tous ces produits peuvent s’acheter dans les nombreux marchés, souvent dominicaux, que comptent les îles. Et si le temps vous manque, vous les trouverez au rayon gourmet des Corte inglés.

Aloe vera, sous toutes ses formes

On la surnomme la plante miraculeuse, guérisseuse silencieuse, docteur du paradis ou élixir de longévité, mais quoiqu’il en soit, l’aloe vera est une plante reconnue pour son action cosmétique sur l’épiderme (stimulation du collagène, cicatrisation...) et ses propriétés nourrissantes puisqu’elle est riche en protéines et en vitamines. Et les Canaries, Fuerteventura notamment, sont l’un de ses lieux de production. Impossible de parcourir les îles sans la rencontrer sur un marché, dans une boutique ou un supermarché. Déclinée sous de multiples formes : huile solaire, gel-douche, shampoing, savon, eau de toilette, crèmes de beauté. Pour les femmes comme pour les hommes. Avant l’achat plusieurs éléments sont à vérifier : l’utilisation de la pulpe et du jus de la plante (et non des feuilles entières), car la présence excessive d’aloïne s’avère toxique ; le logo « elaborados en Canarias » qui garantit une production locale ainsi que l’indication dans les ingrédients de la mention « Aloe Vera Barbadensis Miller » et pas seulement « aloe vera ». Enfin, préférez les flacons opaques qui évitent son oxydation.