Climat à La Réunion

La plage de Boucan Canot ensoleillée. shutterstock - Balate Dorin.jpg
Les hauteurs dans la brume pendant la saison des pluies. shutterstock - BornMedia.jpg

Avec ses bords de mer protégés par le lagon, ses jungles primaires, ses pentes de savane et son sommet culminant à 3 070 m, les multiples reliefs de l’île donnent naissance à plus de deux cents microclimats. Climat de montagne vers le Dimitile, climat tropical chaud et sec vers Saint-Gilles, climat tropical chaud et humide vers Saint-André, tempéré et frais dans les cirques. Il est donc presque impossible de se fier uniquement à la météo qui n’en dessine que les grandes lignes. Celle-ci est toutefois de bon conseil si vous pensez entamer une longue randonnée et pour ce qui est des vigilances fortes pluies et éventuelles alertes cyclones et orages, pour le reste, le mieux est encore de sortir dès qu’il fait beau car le temps peut changer rapidement. L’avantage étant que s’il pleut là où vous êtes, il suffit bien souvent de faire quelques kilomètres en voiture pour retrouver le beau temps.

La côte au vent et la côte sous le vent

Comme la majorité des îles de l’hémisphère sud, la Réunion présente une opposition très marquée entre sa côte est verte et pluvieuse et sa côte ouest aride et sèche. On parle alors de « côte au vent » pour l’est, balayé par les alizés en provenance de l’est et du sud-est qui apportent avec eux leur lot de pluie, créant un paysage verdoyant et exubérant peu affecté par le changement des saisons. À l’inverse, la côte ouest dite « côte sous le vent » ne reçoit que très peu de pluie, hormis dans ses hauteurs, et présente des paysages de savane parés de couleurs jaune et rouge rappelant la chaleur écrasante du midi en été. Deux côtes, deux univers, donc, ce qui a permis au tourisme de se diversifier : dans l’Ouest les stations balnéaires attirent les voyageurs en quête de repos et de détente les pieds dans l’eau, tandis que l’Est, beaucoup plus sauvage, est davantage tourné vers les loisirs de rivière – canyoning, pêche, baignade, randonnée, remontée de cascades – et la découverte d’une végétation foisonnante.

La fraîcheur des Hauts

S’il fait toujours bon dans les Bas, rarement moins de 25 °C en journée toute l’année, que ce soit à l’Est ou à l’Ouest, il peut vite faire frais voire froid dans les Hauts, la température baissant en gros de 8 °C tous les 1 000 m. N’oubliez pas qu’il peut neiger ou givrer au volcan, au piton des Neiges ou au col des Bœufs en hiver. Si cela peut effrayer le touriste en quête de soleil, nombreux sont les locaux qui ont délaissé les Bas qui carburent aux ventilateurs et climatiseurs toute l’année pour s’installer dans les mi-pentes où les maisons ont toutes leur cheminée et où s’endormir sous une épaisse couette constitue un réel bonheur. Dès le XIXe siècle, les bourgeois possédaient d'ailleurs leur résidence secondaire en altitude (le fameux « changement d’air ») pour échapper à la promiscuité étouffante des Bas. Pensez donc à toujours avoir un pull et des vêtements adéquats si vous allez en montagne. À noter qu’en saison des pluies, les Hauts ont tendance à se couvrir de nuages et de brouillard très tôt dans la journée (vers 10h), bloquant la vue jusqu’en fin d’après-midi. Pour profiter des merveilleux panoramas, mieux vaut donc commencer sa randonnée au lever du soleil et profiter ensuite de la plage en fin de journée pour faire la sieste bien au chaud sur le sable.

Saison des pluies et saison sèche

La Réunion ne connaît pas les quatre saisons métropolitaines, mais plutôt deux longues saisons distinctes : la saison sèche d’avril à novembre et la saison des pluies de décembre à mars. Chacune présente ses avantages : la saison sèche offre globalement un beau soleil toute la journée. La température de l’air tourne alors autour de 27 °C sur le littoral, le beau temps règne, et le climat est idéal, agréable, ventilé par le souffle léger des alizés. Les soirées sont toutefois fraîches, surtout dans les Hauts et en montagne où les gants et l’écharpe ne seront pas de trop le soir et le matin. De juillet à septembre, c’est aussi la saison des baleines, un spectacle inoubliable. La mer est toutefois plus agitée, la houle australe créant de grosses vagues très belles à regarder mais dissuasives pour la baignade et la température de l’eau redescend à 20-25 °C. Les voyages en saison sèche seront donc davantage tournés vers les activités culturelles, les randonnées et les sorties bateaux que vers le farniente sur la plage. 

En saison humide, de décembre à mars, la température monte à 30 °C avec des pointes à 35-40 °C dans certaines régions comme au Port et à Saint-Paul. La mer grimpe alors à 27-28 °C et on pourrait facilement passer la journée à se prélasser dans l’eau. Si ces chaleurs peuvent être pesantes, n'oubliez pas que l'été austral demeure toutefois le meilleur moment pour boycotter le froid hivernal de la métropole ! Les mois de novembre et décembre sont aussi ceux de la floraison de nombreux arbres colorés, comme le flamboyant au pelage rouge et le jacaranda aux fleurs mauves, et de l’arrivée des fruits « tropicaux » sur les marchés : fruit de la passion, mangue et surtout, surtout, letchis ! Ces petits bonheurs sont à eux seuls un motif de voyage. Par contre, comme son nom l'indique, la saison humide se caractérise également par des pluies plus fréquentes et un temps très changeant, ce qui compromet parfois les randos et les sorties en montagne. C’est aussi la saison des cyclones.

Des cyclones aléatoires

Si les touristes redoutent l’arrivée des cyclones pour les annulations d’avion et les fortes pluies qu’ils entraînent, les locaux ont quant à eux tendance à attendre avec impatience leur arrivée pour « rafraîchir la végétation ». Et pour cause, ici on est habitué au phénomène, la Réunion étant sur la trajectoire « classique » des cyclones de l’océan Indien. Plus ou moins violentes, les nombreuses tempêtes et dépressions qui harcèlent l'été austral, lourd et moite, saturé d'humidité, sont considérées comme des cyclones dès lors que la force de leurs vents dépasse les 117 km/h. On parle de « cyclone tropical intense » à partir de 166 km/h et de « cyclone tropical très intense » au-delà de 213 km/h. Autant de rafales foudroyantes qui, pouvant souffler à plus de 300 km/h, sont invariablement accompagnées de pluies diluviennes : il peut tomber jusqu’à 2 200 mm d’eau en 24h. Le baromètre chute, la houle se déchaîne, tout le monde s'enferme chez soi après avoir pris, dès la première alerte, les supermarchés d'assaut pour faire le plein de provisions. Si, grâce à la qualité des prévisions météo et des infrastructures actuelles, les « coups d'vent » font désormais très peu de victimes, ils occasionnent souvent des dégâts matériels et naturels considérables : coupures de courant, inondations, dégradation des routes, destruction de bâtiments, ponts et forêts… Alors, passera ou passera pas ? Météo France surveille de près et déclenche des alertes selon l’évolution de la perturbation. Certains cyclones ont tournicoté autour de l'île plus d'une semaine avant de se dissiper ou de s'éloigner. Après le cyclone, les dangers sont encore nombreux : routes coupées, ravines qui débordent, houle furieuse, etc. L’imprévu fait aussi partie du voyage, mais tout est bien orchestré, il suffit de rester vigilant et de s’informer.