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Les musiques et danses traditionnelles

La musique traditionnelle australienne c’est d’abord la musique aborigène. Et la musique aborigène, c’est avant tout et surtout le didgeridoo. Emblématique de la culture aborigène australienne, cet instrument à vent, traditionnellement fabriqué à partir d’un tronc d’eucalyptus creusé dans toute sa longueur, est très certainement l’instrument de musique le plus ancien au monde. Pour en jouer, à l’instar de la trompette, les meilleurs musiciens doivent maîtriser la technique de respiration circulaire (ou souffle continu) qui permet de tenir en longueur une harmonie. Généralement joué par des hommes, il accompagne traditionnellement les chants cérémoniels ou récréatifs, mais s’emploie de plus en plus comme instrument solo. Un incontournable qui a connu ses plus grandes heures entre les mains de maîtres tels que D. Gurruwiwi, la star mondiale, décédé en 2022; Mark Atkins qui a déjà réussi à souffler cinquante minutes d’affilée, un record ; William Barton qui a été soliste avec le Queensland Symphony Orchestra, ainsi que le virtuose Charlie McMahon, l'un des premiers musiciens non aborigène à rencontrer le succès en tant que joueur professionnel. Mentionnons également un artiste comme Xavier Rudd, multi-instrumentaliste qui a emmené le didgeridoo vers d’autres territoires musicaux comme la folk et le reggae.

Bien moins célèbres, mais aussi très employés dans musique traditionnelle, on trouve également des instruments comme les clapsticks, sorte de claves ovales et peints que l’on frappe l’un sur l’autre. La rhombe ou bullroarer est quant à lui un instrument à vent utilisé dans les rituels et consistant en une sorte de sifflet attaché à une corde et que l’on fait tourner, le frottement avec l’air produisant le son. Enfin, plus curieux, la feuille d'eucalyptus est elle aussi utilisée comme instrument. Tenue entre deux doigts devant la bouche, on obtient en soufflant dedans un son ressemblant à celui du kazoo.

Outre les instruments, il existe aussi des formes musicales - et chorégraphiques - propres à la tradition aborigène. Chez les Yolngu, on pratique par exemple les Manikay des chants relatant  l'histoire d’un clan ou une famille ou de divers événements relatifs à la vie de la communauté, accompagnés d’une danse nommée bunggul. Le festival Garma, en août dans le Northern Territory, propose parfois des représentations nocturnes très exaltantes de bunggul.

Chez les Yolngu encore, mais aussi chez d’autres, les « lignes de chanson » (de l'anglais songline), également appelées « pistes de rêve », sont des chants traditionnels, des histoires et des danses permettant de tracer une route à travers la terre ou le ciel et se relier ainsi à ses ancêtres en répétant les paroles.

Dans le sud-est, dans la région d’Adélaïde, on pratique le kun-borrk, des chansons à base de mots - et non des sons comme souvent - tandis que dans la région de Gurindji au Nord, on aime les wajarra, des chants de divertissement.

Auprès du grand public australien la musique aborigène a été popularisée grâce à des artistes la fusionnant avec d’autres genres comme, le groupe phare Yothu Yindi qui combine chansons aborigènes et pop et rock - ils ont aussi adapté des danses yolngu pour accompagner leur musique - ou Geoffrey Gurrumul Yunupingu, joueur de guitare et didgeridoo chantant dans la langue des yolngu. D’autres artistes aborigènes ont connu une célébrité dès les années 1950 sans jamais faire appel à la musique traditionnelle, comme Jimmy Little qui jouait de la country et du folk rock.

Quelques bonnes occasions de se frotter à la tradition musicale aborigène sont le Laura Dance Festival de Queensland qui, depuis plus de quarante ans, présente durant trois jours des danses rituelles aborigènes et le Clancestry de Brisbane, qui accueille danses, chants et concerts de didgeridoo.

La musique populaire

La musique populaire australienne est héritière d’une longue tradition orale et folklorique qui remonte au temps des bagnards du début de la colonisation britannique, à partir de 1788. Les premières ballades australiennes racontent la vie dans l’Outback et le bush et les personnages qui les peuplent – bushmen ou autres swagmen – et évoquent la dureté du quotidien, la sécheresse, la guerre, critiquent le gouvernement, etc. Waltzing Matilda, écrite à la fin du XIXe siècle (par le poète australien Banjo Paterson) appartient à ce registre de « bush ballad » et demeure largement considéré comme l’hymne officieux de l’Australie.

Dès les années 1970, le pays a vu un renouveau folk apparaître, héritier de cette tradition de chanson et porté par des artistes – adorés dans le pays – comme Eric Bogle, Archie Roach ou Paul Kelly.

Amoureux de sa tradition de chanson, le pays cultive de nombreux rendez-vous pour l’écouter comme le National Folk Festival à Canberra, en avril, le Port Fairy Folk Festival à Victoria, en mars et surtout le Woodford Folk Festival. Installé à 75 kilomètres au nord de Brisbane, cet événement de renommée internationale se tient chaque année pendant six jours et six nuits en décembre avec – tenez-vous bien – plus de 2 000 artistes invités.

Aujourd’hui, sur la scène internationale, la musique populaire australienne – dans le sens le plus mainstream du terme – est incarnée par des chanteuses devenues stars mondiales, telles que Kylie Minogue, « la princesse de la pop » née à Melbourne, Natalie Imbruglia et Tina Arena et bien sûr, dernièrement, Sia.

La musique classique

La musique classique est introduite sur le territoire par les colons européens, pour certains éduqués à la musique. Très peu d’œuvres de cette époque ont survécu et il faut attendre la moitié du XIXe siècle – et même 1847, si l’on veut être précis – pour voir un opéra être écrit, composé et produit sur le sol australien. Il s’agit de Don John of Austria d'Isaac Nathan (1790-1864). Britannique, né à Canterbury, le compositeur est à ses heures perdues un parieur invétéré, ce qui va précipiter son déclin. En proie à des problèmes financiers, il se réfugie en Australie où il va s’offrir une seconde chance et s’installer en père de la musique nationale. D’abord en donnant des représentations d'œuvres de Mozart ou de Beethoven puis en composant l’opéra susmentionné et enfin en étant le premier, là encore, à effectuer des recherches et retranscrire la musique aborigène. Un de ses descendants n’est autre que Charles Mackerras (1925-2010), éminent conducteur du pays, qui fut le premier Australien à devenir directeur musical du Sydney Symphony Orchestra.

A la fin du XIXe siècle, quelques figures australiennes s’affirment sur la scène nationale comme John Delany (1852-1907), organiste et grand compositeur de musique chorale de Sydney, surnommé, paraît-il, « le Gounod australien » et sur la scène internationale comme Nellie Melba (1861-1931) une soprano colorature qui eut beaucoup de succès en Europe et surtout à Bruxelles. Pour l’anecdote, Auguste Escoffier créa la recette de la pêche Melba en son honneur, la pêche ayant été choisie comme fruit central du dessert, car elle posséderait des bienfaits pour le larynx.

Avec la Fédération australienne en 1901, un sentiment croissant d'identité nationale émerge dans les esprits aussi bien que dans les arts. Ainsi au cours de la première moitié du XXe siècle, une esthétique nationale se fait jour via les œuvres de John Antill (1904-1986), notamment son ballet Corroboree en 1943 ou de Peter Sculthorpe – et son célèbre Sun Music I – qui incorporent des éléments de la musique aborigène.

Dès les années 1960, plusieurs courants apparaissent dans la musique classique australienne, certains compositeurs incorporant des éléments de musique aborigène et/ou d'Asie du Sud-Est, comme l’hyper-prolifique Don Kay (grand nom de la composition contemporaine en Australie), du jazz comme Don Banks, ou versant franchement dans l’avant-garde et l’expérimentation comme Malcolm Williamson, très influencé par Schönberg, la musique sérielle et Olivier Messiaen. A noter que Williamson a été de 1975 à 2003 le « Maître de musique » de la reine Élisabeth II, en somme le compositeur officiel de la famille royale pour qui il a composé nombre de pièces pour piano (dont quatre sonates), de la musique de chambre, plusieurs symphonies, des œuvres chorales (dont des messes), etc.

Après eux, ce pays-continent a été traversé par de nombreux talents dont les plus célèbres furent sans doute Arthur Benjamin (1893-1960) pianiste et compositeur connu pour son œuvre Storm Clouds Cantata, entendu dans l’Homme qui en savait trop d’Hitchcock ; Peggy Glanville-Hicks (1912-1990) dont la vie tourmentée a nourri une œuvre conséquente, Brett Dean, dont les compositions sont souvent axées autour de problèmes politiques ou environnementaux ; Ross Edwards, inspiré quant à lui par l’environnement, la nature, notamment le chant des oiseaux ; Georges Lentz, dont la musique a été jouée sur les scènes les plus prestigieuses du monde (Philharmonie de Berlin, Konzerthaus de Vienne, Carnegie Hall, Suntory Hall entre autres) ; Liza Lim qui a notamment composé The Compass, une œuvre écrite pour le didgeridoo (produite en 2006 à l'Opéra de Sydney) et enfin Richard Mills, un des grands compositeurs australiens d’opéra actuel.

Du côté des interprètes, le pays n’est pas en reste et a cumulé de nombreux talents qui ont brillé à l’international comme les chefs d’orchestre Joseph Post (1906-1972) qui bouleversa la manière de diriger de l’opéra dans le pays, Bernard Heinze qui a introduit au public australien les œuvres d'Anton Bruckner, Dmitri Chostakovitch ou Béla Bartók ; Simone Young, directrice du Sydney Symphony Orchestra et enfin Richard Bonynge dont on se souvient l’immense talent pour diriger les ballets et qui fut aussi célèbre pour son couple formé avec Joan Sutherland. Surnommée « La Stupenda » (« la stupéfiante ») en raison de sa technique époustouflante et son timbre fascinant, cette soprano demeure une des plus grandes voix du pays (et peut-être du monde) et a été particulièrement employée dans les grands rôles de Bellini, Donizetti ou Haendel. A ses côtés, la mezzo-soprano Margreta Elkins (1930-2009) fut l’autre grand succès international du pays tandis qu’aujourd’hui, le genre lyrique australien est très bien représenté par Nicole Car, soprano que les meilleures scènes du monde s’arrachent et le baryton Derek Welton.

Citons également quelques très bons pianistes : Percy Grainger (1882-1961), excentrique et controversé ; Leslie John Howard, célèbre pour être le seul pianiste à avoir enregistré l’intégralité des œuvres pour piano de Franz Liszt et surtout Roger Woodward, connu pour sa technique fantastique et ses interprétations d’une précision hors norme de Bach, Beethoven, Debussy, ou Chostakovitch.

Les orchestres symphoniques d’État sont gérés à l'origine par l'Australian Broadcasting Corporation (ABC) mais fonctionnent aujourd'hui comme des entités indépendantes. Ils ont joué un rôle majeur aussi bien dans l'interprétation et la démocratisation du répertoire classique auprès du grand public que dans le dynamisme de la création nationale contemporaine via la commande de nouvelles œuvres. L’institution la plus ancienne et la plus prestigieuse du pays est le Sydney Symphony Orchestra, qui donne environ 150 concerts par an et a été dirigé par des chefs prestigieux comme Vladimir Ashkenazy (entre 2009 et 2013). L’orchestre existe depuis 1905 et réside depuis 1973 dans cet édifice iconique qu’est le Sydney Opera House où se produisent également Opera Australia et l'Australian Ballet.

Sorti de Sydney, le pays propose quelques rendez-vous immanquables aux mélomanes de passage : le Perth International Arts Festival, 21 jours dédiés aux arts – musique classique, danse, théâtre, opéra... – l’Adelaide Festival Of Arts, créé en 1960 et considéré comme l’un des plus grands festivals des arts en Australie avec ses spectacles d’opéra, de théâtre, de danse, de musique classique et contemporaine ou encore le Lunchtime & Evening Concert Series, installé au Elder Hall (le conservatoire de musique) d’Adelaïde et proposant le vendredi midi des concerts de musique classique ou de jazz.

Le rock

Le rock, en Australie, est presque un sport national. Les Australiens l’ont dans le sang, tout le monde en joue un peu et le pays compte un nombre incalculable de groupes. Si l’on trouve bien sûr en tête de gondole John Farnham, autrefois chanteur de Little River Band, de nombreux autres noms incarnent aussi bien, si ce n’est mieux, le rock local. Dans les années 1960, les valeurs sûres sont The Seekers, dont le succès contamine l’Angleterre et The Easybeats, mondialement connus pour leur tube Friday On My Mind. Dans les années 1970, Rose Tattoo devient un groupe important du hard-rock mais bien moins que les légendaires AC/DC formés en 1973 par les deux frères Malcolm et Angus Young. A la même époque Midnight Oil, célèbre pour ses engagements écologiques et sa défense des minorités, aligne quelques tubes. Durant la décennie suivante, explose Nick Cave and the Bad Seeds, formé en 1984 et devenu culte en un rien de temps. Porté par un chanteur-poète torturé à la voix feutrée, le groupe hante la scène rock internationale depuis ses débuts avec des mélodies sombres et un blues gothique et glacial.

Les années 1980 australiennes sont aussi le moment où se forme INXS qui connaîtra un succès international jusqu’à la mort de son chanteur Michael Hutchence, en 1997. Dans les années 1990, le grunge conquiert l’Australie et voit notamment éclore Silverchair. Les années 2000 sonnent l’heure du renouveau et du revival avec des groupes comme Eskimo Joe, Jet, The Vines, Wolfmother, très hard rock, ou Empire of The Sun plus synthpop, mais inscrit aussi dans cette mouvance. Plus éclectique, moins rock, citons également John Butler, leader du groupe John Butler Trio, très australien dans l’esprit et qui est couronné de succès dans son pays, ainsi qu’aux États-Unis et en Europe.

Si tous ces groupes – ou presque – ont figuré parmi les meilleures exportations musicales de l'Australie, le pays a vu naître ces dernières années une très belle scène de revival rock psychédélique porté par l’excellent Kevin Parker de Tame Impala – pour certains les nouveaux Beatles. Ce dernier a ouvert la voie à toute une galaxie de groupes, pour beaucoup installés à Melbourne et oscillant entre hommages aux années 1960, néo-shoegaze (rock rêveur), les accents krautrock (rock allemand axé sur la répétition) en passant par le psychédélisme pur et dur. Les plus connus se nomment King Gizzard & The Lizard Wizard, groupe de sept musiciens hyper planant, Pond, rock psychédélique de Perth, Mt. Mountain plus mélancolique, Beaches un peu post-punk, The Black Heart Death Cult, très sixties ou encore Sacred Shrines, dans le même esprit que les précédents. Pas tout à fait psychédélique mais souvent associée à cette scène, Courtney Barnett est adorée pour son folk rock détaché plein de second degré.

Et enfin, plus expérimentaux mais très appréciés de la critique, impossible de ne pas mentionner Tropical Fuck Storm, quelque part entre art-punk et noise rock ainsi que les bien connus Liars, groupe singulier, un brin allumé et à l’audience très (très) fidèle.

À noter que les fans de rock seront inspirés de se rendre au Falls Festival de Marion Bay, Byron Bay et Fremantle en décembre, souvent très bien programmé.

La musique country

Avec de tels grands espaces, on comprend sans mal comment la musique country a pu aussi bien se développer dans le pays. Keith Urban est l’artiste australien de country le plus connu internationalement (son physique, sa carrière aux États-Unis et son mariage en 2006 avec Nicole Kidman n’y étant probablement pas étrangers). Il est pourtant concurrencé dans son pays par d’autres artistes renommés tels qu’Adam Brand, James Blundell, John Williamson, Lee Kernaghan ou encore Troy Cassar-Daley. Un genre pas aussi machiste qu’il n’y paraît (tout au moins en Australie) puisque de nombreuses femmes s’y sont imposées dont Gina Jeffreys, grosse star du genre, Kasey Chambers, Missy Higgins ou le duo The Sunny Cowgirls. Les pionniers et parrains de la country australienne sont sans aucun doute Slim Dusty (1927-2003) et sa compagne Joy McKean qui produisirent à eux deux une centaine d’albums en cinquante ans de carrière et ont vendu plus de 7 millions de disques.

Outre la musique country, on rencontre en Australie et Nouvelle-Zélande une vague d’artistes inspirés par l’Americana cette musique mélange de folk, rhythm & blues, bluegrass, voire un peu de rock, parfois décrite comme de la country alternative. Parmi eux, citons The Weeping Willows, duo  formé par Andrew Wrigglesworth et Laura Coates réputé pour l’écriture de leurs ballades folk feutrées, le groupe Georgia State Line, très influencé par des chanteuses comme Patsy Cline ou Kerryn Fields, troubadour folk à la guitare très technique.

Le pays est criblé de festivals dédiés au genre comme le Tamworth Country Music Festival, en janvier tous les ans, le plus important d’entre eux, mais aussi le Katherine Country Music Muster, en avril, le Gympie Muster Music Festival en août, le Mildura Country Music Festival en septembre-octobre ainsi que le National Folk Festival, Canberra, en avril.

Les musiques actuelles

Outre les gros cartons dans les charts de chanteuses telles que Kate Ceberano, Vanessa Amorosi, Delta Goodrem, Wendy Matthews, Ruby Hunter, la scène indie pop est elle aussi très fournie et contient quelques artistes très appréciés. On pense bien entendu en premier lieu à Angus and Julia Stone, un duo frère-sœur à la folk sincère mais aussi à Julia Jacklin, de l’indie pop qui mêle textes complexes et air entêtants, Mo’Ju, grand fourre-tout rock, funk, soul, blues qui rencontre un grand succès ou Thelma Plum, de l’indie folk qui plonge dans les racines aborigènes de son auteure.

Côté hip-hop, le pays est très dynamique depuis le succès international d’Iggy Azalea qui a inscrit le pays sur la carte mondiale du genre et a permis à des artistes comme The Kid Laroi de rencontrer un succès dépassant les frontières australiennes. Succès encore, Hiatus Kaiyote est un surprenant quartet soul, jazz, r&b adoré par des stars du rap comme Beyonce et Jay-Z, Kendrick Lamar, Anderson.Paak ou encore Chance The Rapper.

Le hip-hop australien a été sous perfusion américaine une large partie de son existence (c’est criant chez des groupes comme Bliss n Eso) mais peu à peu les choses changent et la jeune scène se mobilise pour le transformer et lui offrir un visage propre. La nouvelle école de rappeurs et producteurs australiens ramène le genre à ses racines protestataires et l’utilise comme passerelle pour dénoncer racisme, sexisme, fanatisme ou autres violences policières qui fleurissent dans le pays. Figure de proue de cette nouvelle vague, la rappeuse Sampa The Great est une Missy Elliott nouvelle génération, devenue incontournable sur la scène australienne. Autres noms à retenir, Remi enchaîne les punchlines où peuvent se mêler humour et critique sociale ; L-FRESH the LION marie influences de Mos Def et punjabi ou encore Kween G, très engagée et consciente.

Côté électronique, enfin, l’Australie est la patrie de producteurs aux personnalités très différentes comme The Avalanches, duo qui fabrique des bijoux de nostalgie tout en samples, Flume, plus dance-pop, Lawrence English, pape de la musique ambient ou encore AR Wilson, producteur électronique qui a notamment puisé sa matière dans les bush ballads.

Pays de festivals, l’Australie propose de nombreux rendez-vous valorisant la jeune création : Stereonic à Sydney, Perth, Adélaïde, Brisbane, Melbourne, généralement fin novembre, début décembre, WOMADelaide à Adélaïde, en mars, Winter Wild à Victoria en juillet-août, Queenscliff Music Festival, également à Victoria, en novembre, le Falls Festival à Marion Bay, Byron Bay et Fremantle en décembre ou bien encore Wide Open Space à Alice Springs. A l’année, à Sydney, le Metro Theatre est une des meilleures adresses (du pays) pour écouter de la musique live. Le propriétaire possède également le théâtre Enmore (près de Newtown) et The Factory (Marrickville), trois excellents endroits pour les concerts. Beaucoup d’artistes internationaux y jouent mais également les meilleurs groupes australiens. A Melbourne, c’est le Revolver Upstairs qui emporte la palme de la salle de concert la plus branchée.

La danse

La danse est en Australie une discipline très prisée. Son héritage remonte aux traditions aborigènes telles que le corroboree, une pratique cérémoniale qui a de nombreuses fois inspiré les chorégraphes et compositeurs locaux comme John Antill dans les années 1940 et son ballet justement intitulé Corroboree.

Considérée comme l’une des institutions les plus prestigieuses au monde, l’Australian Ballet est la compagnie nationale de danse australienne. Installée à Melbourne, elle a été fondée en 1962 par Peggy van Praagh – qui devient directrice artistique de cette nouvelle compagnie subventionnée par l’État – secondée par Robert Helpmann (1909-1986). Danseur et chorégraphe autant qu’acteur, Helpmann a été un temps omniprésent dans le paysage artistique australien et demeure une figure adorée. A sa mort, l’artiste a eu droit à des funérailles nationales.

Aujourd’hui, la danse contemporaine est en très bonne santé, sous l’impulsion notamment du danseur et chorégraphe Lloyd Newson. Passionné, engagé, avant-gardiste, Newson aime à combiner  les disciplines – notamment la vidéo et la danse – tout en abordant via des mises en scène fortes et mémorables, de grands sujets sociaux tels que les discriminations. Dans le même état d’esprit, le chorégraphe Garry Stewart a via ses créations bouleversé la ligne artistique de l’Australian Dance Theatre – une des grandes institutions nationales – porté par une vision moderne et poétique de la danse.

Mais la grande institution contemporaine d’Australie est sans conteste la Sydney Dance Company. Créée en 1969 par Suzanne Musitz et dirigée depuis 2009 par le chorégraphe d’origine catalane Rafael Bonachela, la compagnie propose des performances troublantes, très physiques et sensorielles et qui, bien qu’abstraites, ne laissent jamais indifférentes.

N’oublions pas de citer ici le Bangarra Dance Theatre créé en 1989 par Carole Johnson, principale compagnie de danse aborigène en Australie, inspirée des danses et cultures traditionnelles.

Pour avoir un beau panorama sur la danse contemporaine en Australie, direction les grands rendez-vous des arts comme l’Adelaide Festival Of Arts, le festival de Sydney ou le Perth International Arts Festival, qui commandent et présentent régulièrement des œuvres de danse contemporaine.