Les débuts d’un cinéma national

La production émiratie a longtemps été limitée aux formats courts. Parmi ces films, on retiendra le très libre Shhh de Hafsa al-Mutawa et Shamma Abu Nawas, Al-Sinderella al-Jadeeda de Eva Daoud, The Caller de Amina Dasmal, Gheamt Shroog de Ahmed Zain, Inkhifad de Rashid al-Marri, Calendar de Ali al-Jabri, ou encore City of Life de Ali Mustafa. En 2011, le festival de Berlin sélectionnait pour la première fois un court émirien, Sabeel, de Khalid al-Mahmood. Côté divertissement créatif, la série animée Shaabiat al-Cartoon de Haidar Mohammed fait un carton et ne cesse de se renouveler. Mais comment ne pas parler de Nawaf Al Janahi, artiste aux multiples facettes, acteur et metteur en scène né en 1977 d’une mère égyptienne et d’un père émirati. Son film The Circle fut acclamé par la critique et décrit comme un tournant dans le cinéma émirati. En octobre 2021, son dernier film Before we forget narre l’histoire d’un homme, criblé de dettes, qui embarque son fils et son père dont la mémoire défaille dans un road trip à la recherche d’un trésor enfoui qui devrait résoudre tous ses problèmes financiers. Il est aussi l’initiateur de la campagne en faveur du cinéma émirati « Emirati cinema campaign » dont la mission est d’éveiller les consciences du pays à la production locale et d’encourager le cinéma.

Après l’engouement pour les courts-métrages, le pays s’ouvre en 2004 aux feature films avec le Dubai International Film Festival, le seul festival consacré aux longs-métrages des Émirats, et l’installation des Dubai Studio City, qui ont encouragé la production de films nationaux et étrangers. Les studios attirent notamment des productions de Bollywood et du Sud-Est asiatique.
The Dream (2005), de Hani Al Shaibani, est le premier film émirati à être distribué en salle. Depuis, la production de longs-métrages n’a de cesse de croître. Parmi les réalisateurs émergents, Tarik Al Kazim s’est fait remarquer avec le thriller A Tale of Shadows en 2017, dont la suite A Tale of Shadows : Illusions est sorti en 2020. Abdulla Alkaabi fait aussi partie de la jeune génération de réalisateurs émiratis (Culture Shock, 2011).
Nujoom Al-Ghanem est l’un des rares noms féminins du cinéma national, elle qui est aussi poétesse et dont la pratique s’étend aux arts visuels.

Des complexes hors normes

Les salles de cinéma aux Émirats arabes unis se doivent d’être à la hauteur du standing des villes où les complexes s’implantent. Ici, les salles sont équipées tels de véritables palaces. Vox Cinemas est un exploitant national qui déploie de somptueuses salles à Dubaï comme à Abu Dhabi, on retiendra particulièrement son complexe au cœur des Nation Towers de la capitale des Émirats, qui propose un service de luxe.

Dubaï propose de nombreux cinémas de plein air, les meilleurs étant probablement le Habtoor Grand, qui programme aussi des classiques à Jumeirah Beach Residence. Sur le rooftop du Galeria Mall, Vox Outdoor propose les grandes sorties du moment et un service privilégié : cent places à peine, boisson, pop-corn et sandwich compris dans le prix du billet, et quelques canapés VIP pour les plus fortunés. Enfin, à la Marina, une projection quotidienne et gratuite pour les enfants, sans oublier de prendre au passage un milkshake du foodtruck Salt pour parfaire l’expérience.

Modeste parmi ces salles démesurées, le Cinema Akil à Alserkal Avenue à Dubaï, et l’un des rares à projeter des films d’auteur non censurés et de grande qualité. Rendez-vous sur son site pour connaître le programme (https://www.cinemaakil.com/).