Champ de canne à sucre CMT_4-17_6558-(ZF-10373-96076-1-010).jpg

La canne à sucre

La canne à sucre de son nom scientifique (Saccharum robustum) va être introduite aux Antilles lors du deuxième voyage de Christophe Colomb en 1493. Il la rapportait d’Espagne dans le but de la planter outre-Atlantique. Il choisit de prime abord pour son expérience l’île d’Hispaniola, actuellement formée de la République dominicaine et de Haïti. La tentative va avorter sous les rafales dévastatrices d’un cyclone. La seconde initiative, qui date de 1509, va réussir et permettre la toute première récolte et en même temps favoriser l'augmentation de sa culture. Le terrain étant favorable, la canne à sucre va s’étendre et se répandre d’île en île et requérir un apport de main-d’œuvre gratuite. La suite, qui ne la connaît pas ? Elle va profondément changer le monde, modifier le regard des hommes sur d’autres hommes qui seront considérés comme des meubles, des choses que l’on peut vendre. Tout cela va transformer radicalement les rapports avec certains humains, au point de faire renaître l’esclavage. En 1671, la Martinique compte 111 moulins avec 6 582 ouvriers, en 1675, il y a 172 moulins.

L'usine du Galion

Au XVIIIe siècle, l'Habitation Le Galion, créée en 1862, appartient comme toute la région à la famille des Dubuc. Elle passe par mariage entre les mains de monsieur Bougenot. De nos jours, elle appartient au Patrimoine public qui veut mettre en place une unité bagasse-charbon, qui fournirait près de 20 % de la production d'électricité de la Martinique.

En 1930, la Martinique comptait 155 petites distilleries. En 1934 l’île en dénombre 212. En 1941 on ne relève plus que 112. En 1952 on passe à 62. En 1960 il n’y en a plus que 27. Le nombre allant toujours decrescendo, en 1962 la Martinique n’est plus autosuffisante, la banane supplante la canne à sucre. En 1978-1979, il ne reste plus que 2 usines : le Galion qui tourne à 50 % de rendement et le Lareinty à 35 %, ce sont les seules rescapées. Les surfaces sont reconverties. Le Lareinty, construit par Émile Bougenot, ferme ses portes au début des années 1980. Seule l’usine du Galion continue de transmettre son savoir bien gardé, l’art de produire son sucre.