Xe millénaire av. J.-C

Premiers peuplements

Dès la fin de l’ère glaciaire (12000 av. J.-C.), les côtes norvégiennes (premiers territoires libres de glace) voient apparaître des populations semi-nomades jusqu’à l’extrémité nord du pays. Les premières traces archéologiques remontent à plus de 10 000 ans (Melkøya, Slettnes…). Les Sâmes, qui peuplent aujourd’hui en partie le nord de toute la Scandinavie, sont parmi les descendants de ces premiers habitants des terres nordiques. Parmi les vestiges préhistoriques remarquables, l’art rupestre du nord de la Scandinavie (sites du Nordland, Alta dans le Finnmark…) atteste de la créativité de ces populations dès le VIe millénaire av. J.-C.

iStock-471223061.jpg

VIII-XIIe siècle

Les Vikings ont le vent en poupe

Les Norvégiens voyagent vers le Royaume-Uni à la recherche de terres nouvelles à bord de navires qui servaient pour la navigation et pour les sépultures. Des embarcations décorées, sculptées et aux qualités techniques remarquables datant du IXe siècle ont été retrouvées près du fjord d’Oslo, à Oseberg. La société norvégienne s’organise en clans réunis autour de chefs et de familles princières, comme les Ynglinger. Une structure étatique émerge lentement vers 872 avec l’arrivée au pouvoir du roi Harald Hårfagre (« à la belle chevelure ») qui impose peu à peu des institutions communes dans les domaines militaire et économique. Tentative de christianisation vers 950 qui fait disparaitre peu à peu l’ordre social traditionnel alors fondé sur la famille et le clan. On voit se dessiner un pouvoir souverain et centralisé tenu par l’Eglise et la royauté.

1000

Par-delà l’Atlantique

Fils d’Erik le Rouge et originaire d’Islande, Leif Erikson voyage et arrive à la cour du roi de Norvège, Olaf Tryggvason, qui le convertit au christianisme et lui demande d’emmener un prêtre en mission au Groenland. Ils partent en expédition mais dévient de leur route. Il serait ainsi le premier Européen à découvrir l’Amérique du Nord, probablement près du Labrador et de Terre-Neuve. Il y fonde une colonie qu’il appelle « Vinland », car la vigne et le raisin poussent en abondance sur ces terres.

iStock-184097551.jpg

1030

Déclin du paganisme

Bataille de Stiklestad entre le roi chrétien Olav Ier Haraldsson (dit Olav le Saint) et les propriétaires fonciers, les Bønder, qui résistent activement contre la vague d’évangélisation. Mort du roi mais cette bataille marque la fin du paganisme en Norvège et l’introduction du christianisme.

1066

Tentative de conquête de l’Angleterre

Roi de Norvège de 1046 à sa mort, Harald Haradrada (du vieux norrois harðráði qui signifie « au commandement sévère ») essaie de s’emparer du trône d’Angleterre en envahissant le Yorkshire. Il y meurt face au dernier roi anglo-saxon Harold Godwinson. Quelques jours après, Guillaume le Conquérant débarque dans le Sussex et gagne avec ses troupes la fameuse bataille de Hastings qui inaugure la période anglo-normande.

1348

La grande peste noire

Les populations rurales sont anéanties par la peste noire et le pays devient dépendant des Allemands pour l’approvisionnement en céréales. La vie artistique et intellectuelle est en net recul. La langue danoise s’assimile peu à peu au norvégien, ce qui formera la base du bokmål, un des deux standards de norvégien parlé aujourd’hui.

1397-1523

Union des trois royaumes scandinaves

La Suède, le Danemark et la Norvège se réunissent sous un seul monarque de 1397 à 1523 par l’Union de Kalmar. Souveraine très puissante, Marguerite Ire de Danemark propose cette union et sera sacrée reine des trois pays jusqu’à sa mort en 1412.

1523-1814

L’empreinte danoise

La charte royale imposée en 1536 par Christian III fait de la Norvège une province du Danemark. À cette même période, l’économie de la Norvège trouve un nouveau souffle grâce à l’exploitation forestière et à l’essor de la pêche au hareng et à la morue. Les paysans norvégiens peuvent acheter des fermes que vend le gouvernement danois, ce qui conduit à une expansion agricole. La Norvège se sépare du Danemark en 1814 avec l’accord de paix de Kiel. Le 10 avril 1814, une Assemblée nationale élue par le peuple se rassemble à Eidsvoll au nord d’Oslo (alors Christiania) pour mettre en place une constitution.

1872-1928

Roald Engelbregt Gravning Amundsen

Né à Borge en Norvège et mort en 1928 quelque part vers l’Île aux Ours dans le nord de la Norvège, Amundsen est un explorateur polaire et marin norvégien. Il réalise à bord de l’expédition polaire belge d’Adrien de Gerlache de Gomery le premier hivernage en Antarctique en 1898. Il franchit le premier en 1905 le passage qui relie l’océan Atlantique au Pacifique dans le Grand Nord canadien. Grâce à sa connaissance des traîneaux à chiens, du ski et à une préparation méticuleuse, il commandera l’expédition qui atteint en premier le pôle Sud le 14 décembre 1911 à partir du camp de base nommé Framheim qui avait été installé sur un glacier flottant dans la Baie des Baleines, à l’est de la barrière de Ross. C’est avec 52 chiens et quatre traîneaux que l’équipe ouvre une voie sur le glacier Axel-Heidberg pour arriver sur le plateau polaire. Lorsqu’ils atteignent le pôle Sud, l’expédition voisine Terra Nova de Robert Falcon Scott est à 572 km d’eux, mais les Norvégiens les ont devancés. Amundsen et ses hommes reviendront avec 11 chiens en janvier 1912, après avoir parcouru 2 824 km en 94 jours (moyenne de 30 km/jour). Trois ans avant sa mort et à l’âge de 53 ans, Amundsen (qui a obtenu son brevet de pilote en 1918) part accompagné du pilote Hjalmar Riiser-Larsen, du millionaire américain Ellsworth et de trois autres membres d’équipages. Ils décollent du Spitzberg à bord de deux hydravions et réalisent un vol compliqué d’où ils reviennent malgré tout sains et saufs. En 1928, Amundsen rejoint une expédition pour retrouver l’explorateur italien Nobile mais ce sera sa dernière : pris dans un épais brouillard, l’hydravion s’écrase quelque part dans les profondeurs de la mer de Barents et les restes ne sont toujours pas retrouvés.

Statue représentant Roald Amundsen © Alexey Seafarer - Shutterstock.com.jpg

1852

La révolte de Kautokeino

Révolte dans la province norvégienne de Kautokeino suite à une décision administrative d'interdire l'accès aux terres de chasse des Sâmes.

1913

Droit de vote des femmes

Pour les femmes, le suffrage universel pour les scrutins municipaux est adopté en 1910 et s’élargit aux scrutins nationaux en 1913.

1939 – 1945

Seconde Guerre mondiale

En 1938 le gouvernement annonce son intention de s’abstenir de toute participation à un conflit armé. Mais la situation géographique stratégique du pays met en péril sa sécurité. D’un côté les Britanniques utilisent les pétroliers norvégiens, et de l’autre les Allemands acheminent le fer suédois par le port de Narvik. Hitler attaque la Norvège le 8 avril 1940 et le pays tombe rapidement aux mains de l’envahisseur nazi qui occupe la Norvège jusqu’en 1945. Mais les Norvégiens ne sont pas restés sans résistance dans le pays et depuis Londres où avait pu s’exiler le gouvernement du roi Haakon VII.

1949

Adhésion à l’OTAN et à L’AELE

La Norvège adhère à l’OTAN. Onze ans plus tard, en 1960, la Norvège entre dans l’AELE (Association européenne de libre-échange). Le veto du Général de Gaulle bloque la candidature de la Norvège à la CEE (Communauté économique européenne) en même temps que celle de l’Angleterre.

1969

L’or noir

Découverte du premier gisement de pétrole dans les eaux territoriales norvégiennes par la compagnie américaine Philips. Après le choc pétrolier de 1988, les importations norvégiennes sont réduites de 12 % et la Norvège commence à créer ses propres compagnies pétrolières.

Plateforme pétrolière au large de la Norvège © Lukasz Z - shutterstock.com.jpg

1994

Second refus d’adhérer à l’Union européenne

Nouveau référendum sur l’adhésion de la Norvège à l’UE. Une nouvelle fois, le « non » l’emporte (52,2 % contre 47,8 %). Adhésion de la Norvège aux accords de Schengen. Grâce au pétrole, le budget norvégien devient largement excédentaire. En 2008, l’opposition à l’entrée dans l’Union européenne atteint un nouveau record dans le pays, selon une étude réalisée par l’agence Sentio. 53,4 % des personnes interrogées se déclarent hostiles à une adhésion à l’UE et 34,6 % y sont favorables.

22 juillet 2011

Attentats d’Oslo et d’Utøya

Deux attaques terroristes et meurtrières frappent le gouvernement travailliste en place et la population civile. Le quartier gouvernemental de Regjeringskvartalet à Oslo est visé en premier. Une bombe explose dans les bureaux du ministre d’État Jens Stoltenberg, tuant huit personnes et blessant quinze autres personnes. Une deuxième attaque frappe alors l’île d’Utøya, dans un camp de jeunesse organisé par le Parti travailliste norvégien. Anders Behring Breivik, ancien membre du Parti du Progrès (droite nationale-conservatrice), tire sur les civils et les hommes politiques présents, tuant 69 personnes et en blessant 38 autres. C’est l’attaque la plus meurtrière de Norvège depuis la Seconde Guerre mondiale. Le nombre de tués représente plus du double du nombre de meurtres moyen annuel. L’homme armé de la tuerie d’Utøya sera arrêté le jour même, sur les lieux du drame et condamné en 2012 à 21 ans de prison. Sa cible principale était le Premier ministre Gro Harlem Brundtland qui avait fait un discours une heure plus tôt sur l’île d’Utøya.

2020

Toujours plus riches

Le fonds souverain de la Norvège, à la fois outil financier et acteur politique, a engrangé plus de 100 milliards d’euros malgré la pandémie de Covid-19, pour atteindre près de 1 100 milliards d’euros. Destiné aux générations futures de l’« après-pétrole », il fait fructifier les revenus pétroliers de l’État et est l’un des plus gros investisseurs au monde.

Septembre 2021

Le Parti travailliste (Arberderpartiet) arrive en tête des élections législatives. Le chef du parti, Jonas Gahr Støre, succède à la Première ministre conservatrice Erna Solberg.

13 octobre 2021

Un citoyen danois, armé d’un arc, tue 5 personnes et en blesse 3 autres dans un supermarché de la ville paisible de Kongsberg. Les victimes ont cependant été tuées à l’arme blanche. Bien que soupçonné de radicalisation islamiste, c’est finalement le motif de maladie mentale qui est privilégié.