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Coup d’œil sur le système politique

La Norvège est une monarchie constitutionnelle à tendance parlementaire qui a adopté sa Constitution le 17 mai 1814. Le roi nomme les ministres et le Premier ministre, mais le gouvernement doit également obtenir un vote de confiance du Parlement. Bien que le roi n’ait aucun pouvoir politique (il est cependant à la tête de l’Église de Norvège), la famille royale jouit d’une grande popularité. Le monarque actuel, le roi Harald V, a accédé au trône après la mort de son père, Olav V, en 1991. Le gouvernement se compose du Premier ministre et de son équipe ministérielle. Le Parlement (Stortinget) est l'institution législative monocamérale de la Norvège. Il siège à Oslo et comprend 169 membres élus tous les 4 ans à la représentation proportionnelle. Il est présidé par Eva Kristin Hansen depuis le 9 octobre 2021. Le pouvoir judiciaire est quant à lui incarné par la Cour suprême, Høyesterett. Jonas Gahr Støre, du parti travailliste (Arbeiderpartiet), est Premier ministre, depuis le 14 octobre 2021.

Relations internationales

La Norvège est membre de l’OTAN, de l’ONU et du Conseil nordique (coopération politique entre le Danemark, la Finlande, la Suède, l’Islande et la Norvège). Le président de l’OTAN, Jens Stoltenberg, est d’ailleurs l’ancien Premier ministre norvégien. Elle fournit une aide humanitaire importante à des pays en voie de développement en Afrique et en Asie. Même si elle ne fait pas partie de l’Union européenne, la Norvège est membre de l’espace économique européen (EEE) et de l’Association européenne de libre-échange (AELE) depuis sa création en 1960.

Et l’Union européenne ?

Après deux refus successifs en 1972 et 1994, le « non » norvégien n’a pas facilité le rapprochement avec les pays communautaires. Si les gouvernements ont tenté de maintenir des liens avec les pays de l’Union européenne, la question d’une éventuelle adhésion n’est plus à l’ordre du jour et est bien souvent écartée des débats électoraux.

Élections de septembre 2021

Le travailliste (centre-gauche) Jonas Gahr Støre (millionnaire de 61 ans, diplômé de Sciences Po Paris et ministre de Jens Stoltenberg entre 2005 et 2013) a remporté lundi 13 septembre 2021 les élections législatives après 8 années de gouvernement conservateur avec Erna Solberg. Le parti travailliste soutient l'adhésion de la Norvège à l'OTAN et l'accord sur l'Espace économique européen (EEE) ce qui pourrait modifier la politique étrangère norvégienne dans les mois à venir. La question du pétrole promet aussi d’être épineuse, car les écologistes du Parti de l’environnement et des Verts (MDG, pour Miljøpartiet De Grønne) souhaitent l’arrêt immédiat de l’exploration pétrolière dans le pays, ce que rejette M. Støre qui préconise une sortie progressive de l’économie pétrolière. Rappelons que le rapport des experts du GIEC en août 2021 a relancé l’« alerte rouge pour l’humanité » ce qui avait placé la question du réchauffement climatique au cœur de la campagne électorale.

La crise financière de 2008

La Norvège a été assez épargnée par la crise financière mondiale de 2008. En 2009, le marché de l’emploi est affaibli et le gouvernement présente un plan de soutien de 20 milliards de couronnes, notamment issues des redevances pétrolières. Dès 2010, la reprise se fait sentir et les mesures d’urgence sont levées. L’économie norvégienne fait preuve d’un grand dynamisme, avec 3 % de croissance en 2013, boostée par les investissements pétroliers et la consommation des ménages. En juillet 2016, le chômage atteint un taux record de 5 %. Le pays est fortement pénalisé par la baisse du prix du pétrole et les prévisions pour le pays sont peu optimistes sur le sujet. En 2016, le taux de croissance du PIB était de 1,1 %.

Norvège et coronavirus

La pandémie de COVID-19 a frappé l'économie de la Norvège début 2020 de manière rapide et le gouvernement a tout de suite instauré un confinement de plusieurs semaines. Le prix du pétrole s'est effondré en raison de l'absence de demande énergétique de l'étranger, alors que ce secteur représente pas moins de 17 % du PIB, 19 % des investissements et 52 % des exportations. Mais les perspectives pour la Norvège sont bonnes pour plusieurs raisons : la demande mondiale d'énergie a repris, les Norvégiens soutiennent le marché intérieur, consomment beaucoup et le fonds pétrolier assure les arrières du pays.

Ressources naturelles

Du côté des ressources naturelles, on trouve en Norvège du pétrole bien sûr, mais aussi du gaz naturel, du cuivre, de la pyrite, du nickel, du fer, du zinc, du plomb, et du côté des ressources renouvelables : l’hydroélectricité, le solaire, le bois et l’éolien. Le pétrole, cette énergie fossile dont l’exploitation est responsable du réchauffement climatique (cf. rapport du GIEC d’août 2021), est la ressource naturelle principale qui permet aujourd’hui à la Norvège de figurer paradoxalement en tête de liste des pays les plus « verts » au monde, royaume des voitures électriques. Les gisements (pétrole et gaz) se trouvent principalement dans les eaux au large du nord de la Norvège. Côté mer, la Norvège a exporté 2,7 millions de tonnes de poisson en 2020 malgré le coronavirus (pour une valeur de 10,6 milliards d’euros), ce qui fait de la pêche et de l’aquaculture le second bien d’exportation de la Norvège après le pétrole.

Paysans et pêcheurs

C’est le long du Skagerrak dans le Sud, où la plaine côtière est plus large, les étés plus chauds et les sols plus fertiles, que l’on trouve une agriculture plus intensive. L’humidité du climat qui assure une abondance d’herbages permet l’élevage sous une forme pastorale. Jadis, chaque village avait ses chalets d’alpage où l’on menait le bétail en été. La grande majorité des paysans adhère à des coopératives de vente qui réglementent le marché et favorisent la modernisation des techniques. Subventionnée par l’État, la production du lait reste très importante. Environ 2 millions de moutons paissent sur les herbages des montagnes et, dans l’extrême nord, 200 000 rennes sont élevés en semi-liberté par les Sâmes. Tout au long de la côte, en plus de l’agriculture, la plupart des paysans pratiquent la pêche, rendue aléatoire par la raréfaction de certaines espèces. Dans les eaux profondes des fjords se pratique l’élevage de saumon en fermes aquatiques. Enfin, c’était sur la côte du sud qu’on armait les navires pour la pêche à la baleine dans les eaux antarctiques. Cette chasse demeurée longtemps un quasi-monopole norvégien s’est vue concurrencée par les Soviétiques. Après l’invention du canon lance-harpon, elle devint tellement meurtrière que plusieurs espèces de cétacés sont aujourd’hui disparus ou en voie de disparition totale. Entre 1987 et 1993, les Norvégiens ont interrompu la chasse baleinière (sauf les prélèvements à des fins scientifiques) pour leur permettre de retrouver un taux de reproduction équilibré. Depuis, la chasse commerciale du mammifère marin est de nouveau autorisée et l’on peut malheureusement manger de la baleine dans de nombreux restaurants. La Norvège est un des derniers pays à reproduire cette pratique, malgré le moratoire international signé en 1986.