Entre religions…

Les Islandais sont très croyants, aussi bien adeptes d’un dieu que de multiples traditions païennes qui donnent leur appellation à bon nombre de lieux. La religion luthérienne a réellement pris son ampleur en 1551 alors que le roi du Danemark, Christian III, l’imposa à tout le peuple islandais, converti au christianisme depuis la session de l’an mil de l’Alþing.

Mais cette décision ne fit qu’accroître les combats entre clans rivaux qui prenaient place à l’époque. En effet, le catholicisme avait alors pris une grande importance au sein du pays. Les Islandais s’y étaient convertis sans aucune réelle difficulté. L’exécution, en 1550, du dernier évêque catholique, Jon Arason, mena cette religion vers une fin abrupte. Peu après l’officialisation du luthéranisme, les Danois se sont assurés de la longévité de leur religion en menaçant de déporter toute personne qui aurait voulu revenir au catholicisme. De nos jours, une autre religion néo-païenne reprend vie au cœur de l’Islande, Ásatrú, ancienne religion norroise. Il s’agit d’une secte reconnue officiellement et qui a gagné de l’importance grâce aux efforts d’un fermier islandais en 1970.

La religion reste toutefois étroitement liée à l’État. Aujourd’hui encore, les écoles élémentaires sont obligées d’enseigner les bases éthiques du christianisme. Il existe toutefois des exceptions pour les écoliers non chrétiens, pouvant alors se voir dispensés de ces cours par respect pour leurs convictions. La population s’affiche à 60 % en faveur d’une séparation des deux entités que forment l’État et l’Église.

L’Islande comptait en 2015 environ 875 musulmans, soit environ 0,27 % de la population.

… et croyances

Même si les Islandais n’aiment pas être réduits par les étrangers à des amoureux des elfes, restent ces nombreuses croyances prises très au sérieux par la population locale et qui viennent donner une histoire au moindre lieu, à la moindre pierre. Les mythes des elfes, des trolls, gnomes et sorcières s’immiscent ainsi dans l’aspect culturel islandais. C’est la raison pour laquelle de nombreuses boutiques proposent encore la vente de figurines représentant des trolls.

L’île fut découverte par les Vikings, colonisée par une société païenne dont les divinités n’étaient autres que les dieux de la Guerre, de la Terre, du Tonnerre et de la Foudre. Dans la mythologie islandaise, Odin représentait le roi des dieux. Il dirigeait ainsi, entre autres divinités, les dieux de la Magie, de la Poésie, de la Guerre, ainsi que ceux de l’Inspiration et des Morts. Sa femme, la reine du Ciel, se surnommait Freyja. Þór représentait, quant à lui, le dieu de la Force et de la Fertilité, mais aussi du Ciel et du Tonnerre, tandis que Ægir n’était autre que le dieu de la Mer et Loki « le Trickster », le compagnon des dieux. Il existe de nombreuses histoires concernant ces personnages, notamment celle du loup Fenrir et de Tyr. Les Islandais croient également en l’existence de treize pères Noël qui débarquent du haut de la montagne pour atteindre les contrées habitées de l’Islande. Ces derniers ne disposent pas spécialement de la meilleure réputation qui soit. Leurs noms suffisent à le prouver… Faldafeykir signifie en effet « souffleur de jupes », Gluggagægir « voyeur d’intimité », et Pottasleikir « lécheur de casseroles ». Les parents de ces pères Noël, des trolls, n’ont rien pour séduire puisque Grýla, leur mère, cuisine à la casserole les enfants particulièrement turbulents, tandis que leur père, Leppalúdi, se montre incapable de beaucoup de choses. Au sein de ce foyer vit également un chat noir, surnommé Jólakötturinn, qui dévore les enfants ne recevant rien à Noël, car mal aimé. Durant les fêtes de fin d'année, vous pourrez croiser une représentation géante de ce chat mythique sur la place Lækjartorg.