Macaque dans le parc national de Khaoyai© kajornyot - iStockphoto.com.jpg
Rose de porcelaine © magicflute002 - iStockphoto.com.jpg
Buffles à Muang Khong © Wild-Places - iStockphoto.com.jpg

Faune

La Thaïlande compte 127 parcs nationaux, dont 22 sont maritimes. Chaque parc national thaïlandais abrite une biodiversité unique, des forêts tempérées des montagnes du nord aux vastes plaines du centre, en passant par les mangroves de la côte sud. C’est là que vous pourrez observer des animaux sauvages, contempler une nature luxuriante et admirer des paysages grandioses.

Il existe plus de 285 espèces de mammifères différentes et 1 071 espèces d’oiseaux différentes, natives et migratrices, ainsi qu’une faune aquatique éblouissante. Si l’éléphant est l’animal national, le faisan prélat (siamese fireback) est lui l’oiseau national. Les Thaïlandais utilisaient le buffle d’eau pour leurs travaux dans les champs, mais depuis les années 1980 il a été remplacé progressivement par des machines. Les éléphants travaillaient à l’exploitation forestière qui a été interdite en 1989. La déforestation a conduit à la disparition de quelques espèces comme le rhinocéros ou le tapir. La faune marine a elle énormément souffert de la pêche intensive.

Parmi les animaux remarquables observables dans leur habitat naturel : tigres, éléphants, ours, singes (gibbons, macaques), pangolins, crocodiles, varans, serpents (Cobra Royal, Vipère de Malaisie, python réticulé)… Et parmi les oiseaux, le calao (hornbill en anglais), le martin-pêcheur (kingfisher), entre autres. Pour les plongeurs, une grande variété de poissons, mais aussi dauphins, raies mantas, requins-baleines… Plusieurs espèces endémiques ou en voie de disparition habitent ces parcs, comme la panthère nébuleuse, le chat marbré, le goral gris, la grue antigone, la tortue luth, le requin-baleine, ou encore le dugong… Ces espèces sont extrêmement rares, et apercevoir l’un de ces spécimens relève presque du miracle. Une grande variété d’araignées est recensée : Veuve noire, tarentule, Sparassidae, Salticidae… Enfin, les insectes sont présents en nombre sur le territoire. Moustiques, bien sûr, mais aussi scarabées, fourmis, scorpions, grillons… Les vers à soie ont contribué au succès de l’industrie de la soie, très présente dans le pays, notamment dans le Nord (régions de Chiang Mai, Isaan). Vous retrouverez souvent tous ces insectes sur… les étals des marchés ! En effet, si ceux-ci constituent un aliment de choix pour les reptiles, comme les varans, de nombreux Thaïlandais sont également friands de ces mets délicats.

Mais l’animal que vous rencontrerez sans doute le plus au quotidien, c’est le gecko ! Ces lézards de petite taille font grande consommation d’insectes et, en particulier, de moustiques… Le corps du gecko n’est pas plus gros qu’un doigt, et sa peau transparente laisse deviner toutes ses veines. Ne pas confondre avec son cousin le toukey, apparemment plus timide. Ces bestioles sympas se cachent dans toutes les maisons : on peut les voir en soirée sur les murs et jusqu’au plafond. Ils veillent discrètement et gobent de temps à autre un insecte attiré par la lumière d’une ampoule électrique.

Flore

Il n’y a guère plus de trente ans, la forêt couvrait encore plus de la moitié du pays. Aujourd’hui, elle s’étend à 25 % du territoire, ce qui est insuffisant pour l’auto-entretien de son écosystème. Le premier parc naturel a été ouvert en 1962 (Khao Yai), et on en dénombre à présent une bonne centaine se partageant quelque 45 000 km². Une augmentation accompagnée d’une réelle prise de conscience écologique des pouvoirs publics, qui ont fait passer les surfaces de coupes légales de 4 800 à 380 km² par an.

La végétation de la Thaïlande est variée et peut être classée en types de forêts dont les spécificités varient selon le niveau d’humidité, les températures et les altitudes variables. Comme dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, on retrouve le bambou, les palmiers, le rotin et de nombreux types de fougères. Le pays compte plus de 25 000 espèces de fleurs.

Le Lotus sacré (Nelumbo nucifera) est l’une des fleurs les plus aimées du pays, et pour cause, c’est un symbole de pureté dans le bouddhisme. On le retrouve dans de nombreux temples, sur des peintures murales, en ornement, etc. On le retrouve à l’état naturel dans plusieurs régions de Thaïlande, notamment dans le nord-est, mais pour retrouver la magie de champs de lotus, la réserve sauvagine de Thale Noi, près de Phatthalung dans le sud du pays, est l’endroit tout indiqué.

La rose de porcelaine (Etlingera elatior) est l’une des fleurs tropicales les plus surprenantes. Elle ressemble à un artichaut rouge écarlate.

Le Bougainvillier est présent dans tout le pays et apporte un peu partout des touches de couleur allant du rose au violet intense.

L’oiseau de paradis (Heliconia rostrata) possède une structure surprenante, ses fleurs, le plus souvent rouges et jaunes, tombent de chaque côté de la tige.

Mais également l’orchidée, le frangipanier…

En résumé, un voyage au pays du sourire ne serait pas complet sans au moins une visite d’un des nombreux parcs naturels que compte l’ancien royaume de Siam. Pour visiter ces réserves, de multiples agences proposent des forfaits, depuis la ville la plus proche, mais aussi de beaucoup plus loin. On peut par exemple réserver des circuits depuis Bangkok pour à peu près partout ! Les tarifs vont varier selon le mode choisi (en privé ou en groupe, avec ou sans guide, etc.), et il faudra souvent inclure le droit d’entrée de ces parcs.

Problématiques actuelles

L’éducation en matière d’écologie n’est pas la priorité en Thaïlande, et l’observation de certains spécimens devient difficile, même pour les scientifiques. Si cela continue, il faudra se contenter d’aller au zoo pour découvrir la faune « sauvage » de Thaïlande. Et même dans les zoos du reste, les animaux ne sont pas tranquilles : de véritables numéros de cirque sont organisés pour attirer la clientèle. Il n’y a plus qu’à souhaiter que ce pays se donne vraiment les moyens de faire respecter la protection des espèces menacées, conformément aux lois édictées.

Éléphants exploités. Si vous voyez un de ces jeunes pachydermes errer avec son maître en guenilles, ne soyez pas surpris. On en croise parfois dans les grandes villes, mais plus à Bangkok. Le jour, leurs gardiens les cachent au milieu de la broussaille des banlieues, mais le soir, on les promène dans les rues pour mendier. Ces pauvres éléphants ont un bien triste sort. Trop jeunes, ils quittent leur province natale pour la pollution des grandes villes. Une fois arrivés en ville, ils sont maintenus cachés dans des coins sordides et sont contraints de mener la même vie misérable que leurs maîtres, dans le bruit et la fumée. Beaucoup d’éléphanteaux deviennent fous, quand ils ne sont pas grièvement blessés par une voiture. La misère et la bêtise réunies : un véritable scandale ! Toutefois de nombreuses agences touristiques et sanctuaires pour éléphants ont modifié leurs offres. Dorénavant, la plupart des sanctuaires récupèrent, soignent et prennent soin de ces éléphants et proposent aux visiteurs, non plus de les monter, mais de passer la journée en leur compagnie, pour les nourrir, les brosser, les laver…

Tigres drogués. C’était la grande attraction de certains temples : approcher et se faire photographier avec des félins, supposément drogués pour être inoffensifs. Le plus connu d’entre eux est le Wat Pha Luang Ta Bua, à Kanchanaburi, surnommé le « Temple des tigres ». Les soupçons et les accusations de mauvais traitements ont poussé le gouvernement à confisquer les tigres pour les ré-injecter petit à petit dans les parcs nationaux. En mi-septembre 2019, un fait divers glace le sang : 86 tigres, sur les 147 présents au temple, sont morts, sans doute à cause de la consanguinité. Le temple pratiquait l’élevage des tigres et des bébés tigres ont même été retrouvés dans les congélateurs… Le temple est suspecté d’élever des félins pour les revendre au marché noir, en Chine notamment, où les prix s’envolent…

Crocodiles vagabonds. Les inondations des mois de septembre et d’octobre sont, tous les ans, l’occasion d’une floraison d’articles sur les crocodiles des élevages. Ils sont plus de 100 000 en Thaïlande. Le centre du pays compte à lui seul plus de 55 000 spécimens d’eau douce et d’eau salée, installés dans les villes et les villages qui bordent le fleuve Chao Phraya (à Nakhon Sawan, Uthai Thani, Chai Nat, Thong, Nonthaburi ou Prathum Thani). Le « prix du danger » est de 8 000 bahts quand il est âgé de 2 mois, et plus de 140 000 bahts pour un adulte de 15 ans (4 m de longueur !). Les prix ont plongé depuis quelques années, principalement à cause de la concurrence des pays limitrophes. Mal aimées, mal cotées, les petites bestioles profitent donc des inondations pour quitter leur bassin. Attention aux mollets si jamais pareil incident se reproduisait !

Le buffle d’eau. Vous aurez de plus en plus de mal à rencontrer ce grand bovin dans un champ, autrefois compagnon de travail indissociable des paysans thaïlandais, domestiqué il y a plus de 5 000 ans en Asie du Sud-Est. Plusieurs raisons à cette raréfaction. Le buffle d’Asie est remplacé peu à peu par des engins mécaniques bon marché, plus « maniables », et ne nécessitant pas d’entretiens particuliers contrairement à l’animal. Les champs de canne à sucre, de caoutchouc ou de manioc ont peu à peu remplacé les rizières moins rentables et les agriculteurs sont tout simplement de moins en moins nombreux. Petit à petit, tout comme l’éléphant, le buffle d’eau disparaît du monde agricole pour intégrer celui du tourisme. Il parade et transporte des vacanciers sur des charrettes et justifie ainsi encore son existence. C’est une manière aussi d’échapper à l’abattage en masse de cet animal moins cher au kilo que le bœuf. 90 % des boulettes que vous consommerez en brochettes ou en soupe dans les marchés de rues ou ailleurs, sont fabriquées avec la viande de ce majestueux animal…