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Parcs nationaux & biodiversité

La province compte différents types d'aires protégées, dont des parcs naturels régionaux et un parc national.

Parc naturel du Delta de l'Ebre : classé réserve de biosphère par l'UNESCO, le parc naturel protège le plus grand delta de la Méditerranée de l'Ouest, vaste zone de riziculture, maraîchage et arboriculture. Il abrite également des lagunes et zones humides qui sont autant d'habitats pour des oiseaux migrateurs et résidents. La baie des Alfacs accueille quant à elle le dernier refuge des grandes nacres, espèces en voie d'extinction, grâce à l’isthme du Trabucador, barrière de sable qui protège la baie. L'isthme, qui préserve la baie d'un fort taux de salinité et du parasite qui décime la grande nacre, est toutefois menacé de submersion. Il a subi des travaux de renforcement.

Les risques liés à l'urbanisation

L'aménagement du territoire a contribué à la vulnérabilité de la région aux risques naturels. En effet, l'artificialisation induit une fragmentation des milieux naturels, et l'imperméabilisation des sols ne permet plus une infiltration adéquate des eaux de pluie. D'autre part, certaines constructions ont été réalisées dans des zones inondables.

Changement climatique

La Catalogne est considérée comme un « hot-spot » ou point chaud du changement climatique, c'est-à-dire une zone où la hausse des températures est plus élevée que la moyenne mondiale. Le réchauffement climatique, déjà à l’œuvre, se traduit par une plus grande fréquence et intensité des événements extrêmes : sécheresses, vagues de chaleur, incendies, inondations, tempêtes. On citera notamment la vague de chaleur de l'été 2021 suivie d'un incendie de forêt dans la province de Tarragone, la tempête Filomena en janvier 2021, ou encore la tempête Gloria en janvier 2020, qui provoqua une avancée de la mer de 3 km dans les terres, dans le Delta de l'Ebre, avec des vagues de plus de 6 m de haut, et des plages qui se virent délestées d'un tiers de leur sable.

Le changement climatique accélère également l'érosion côtière et le recul des plages, lieux d'attractivité de la région. Il perturbe la biodiversité marine, avec des effets délétères sur le plancton (via la calcification des océans) et la migration des espèces. Il favorise aussi l'acclimatation de parasites, comme l'Haplosporidium pinnae, qui a engendré un important taux de mortalité chez la grande nacre, espèce de coquillage endémique de la méditerranée, déclarée en 2019 « espèce en péril d'extinction ».

La tropicalisation du climat pose également des questions de résilience alimentaire et de santé humaine (maladies vectorielles, vagues de chaleur).

Sauver le delta de l'Ebre

L'érosion du Trabucador, associée à celle des plages, menace de submersion le delta de l'Ebre. Autre symbole de la région, le phare du Bouda, aujourd'hui situé à 3,5 km de la mer, fut édifié sur la côte, à l'est du delta, à la fin du XIXe siècle. L'aménagement du territoire est également responsable de la disparition progressive du delta. Les barrages qui ont été construits ont en effet accéléré l'érosion, en empêchant le dépôt de près de 90 % des sédiments, menaçant par là même les terres agricoles. Un plan de protection du delta de l'Ebre, paru en 2021, vise à freiner le phénomène, via le dépôt dans le delta des sédiments stockés dans les lacs de retenue des barrages. Le plan prévoit également la régénération des écosystèmes dunaires.