Vielle ville de Bruxelles © Werner Lerooy - shutterstock.com.jpg
Le Roi Philippe de Belgique © Alexandros Michailidis - shutterstock.com.jpg
Bruges où sont parlés les dialectes flamands © anouchka - iStockphoto.com.jpg

Une population très urbaine

La Belgique compte 11,7 millions d’habitants pour un territoire de 30 527 km². Une des plus hautes densités au monde (385 hab./km²), la seconde en Europe derrière les Pays-Bas voisins et Malte. La population belge est urbaine à 98 % en raison de la densité de population du pays. Bruxelles-Capitale compte 19 communes et 1,2 million d’habitants, englobant principalement Bruxelles donc (179 000 habitants), Schaerbeek (133 000 habitants), Anderlecht (118 000 habitants). Anvers est ensuite la seconde agglomération du pays avec à peu près la même population, mais la ville est beaucoup plus grande que Bruxelles (523 000 habitants). Vient ensuite la très dynamique ville universitaire de Gand (260 000 habitants), puis Charleroi (202 000 habitants) et Liège (197 000 habitants), suivies de Bruges (118 000 habitants), Namur (111 000 habitants) et enfin Leuven (101 000 habitants).

Les trois Communautés

« La Belgique est un État fédéral qui se compose des Communautés et des Régions. » Cet article, qui figure au début du texte de la Constitution belge, établit le fait que l’on ne peut appréhender le royaume de façon uniforme. Trois Communautés, chacune basée sur sa propre culture linguistique, constituent en effet le socle de l’identité belge. Au nord d’une ligne horizontale passant juste sous Bruxelles, se situe la Communauté flamande. La Communauté française (appellation légale de la Fédération Wallonie-Bruxelles) partage, quant à elle, le sud du pays avec la communauté germanophone, située à l’est, près de Liège avec Eupen comme capitale. La capitale étant officiellement bilingue, la Communauté flamande et la Fédération Wallonie-Bruxelles gèrent les politiques qui leurs sont dévolues (comme l'enseignement) chacune de leur côté à Bruxelles. Bruxelles est d'ailleurs la capitale de la communauté flamande et de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Cette division n’est pas sans entraîner certaines disparités entre les sujets d’un même royaume. Tout d’abord, leur nombre n’est pas égal : les Flamands sont 6,3 millions, les francophones 4,6 millions et les germanophones, seulement 75 000. À cela s’ajoutent des différences d’ordre économique : la Flandre, plus ouverte sur le marché mondial grâce à son histoire portuaire, est plus riche que sa voisine wallonne.

Les trois Régions belges

La Région flamande (6,7 millions d’habitants) regroupe les provinces de Brabant flamand, Flandre-Occidentale, Flandre-Orientale, Anvers et Limbourg. Bruxelles est la capitale de la Région flamande. Avec le temps, elle a fusionné avec la Communauté flamande.

La Région wallonne (3,6 millions d’habitants) regroupe, quant à elle, les provinces du Hainaut, de Namur et de Liège (qui comprend les cantons de l’Est, germanophones). Namur en est la capitale.
Enfin, la Région de Bruxelles-Capitale (1,2 million d’habitants), bien que géographiquement située à l’intérieur de la Région flamande, est une Région indépendante. Elle est composée des 19 communes de l’arrondissement de Bruxelles-Capitale et est officiellement bilingue.

Une frontière linguistique tenace

Dans les faits, on entend très souvent parler les Belges eux-mêmes de « frontière linguistique », ce qui suffit pour imaginer le niveau d’incompréhension, la méconnaissance respective souvent et une tendance populiste qui agrémente les programmes politiques. L’influence de l’État est en chute libre face aux intérêts communautaires. L’intérêt collectif diminue et met à mal un principe de gouvernance basé de longue date sur la solidarité. Les revendications pour changer en profondeur les institutions ont atteint le paroxysme ces dernières années.

Mais pour essayer définitivement de diviser le nord du sud… quid de la région de Bruxelles ? Elle reste l’éternelle pomme de discorde quand les dirigeants politiques s’asseyent ensemble pour au moins préserver un autre principe très belge : le consensus…

Sa Majesté le Roi des Belges

Fils aîné du roi Albert II et de la reine Paola, le prince Philippe est né le 15 avril 1960. Il est, depuis le 21 juillet 2013, le roi des Belges. Après une formation militaire, il poursuit des études à l’Université de Stanford, en Californie, où il obtient un Master en sciences politiques, devenant ainsi le premier membre de la famille royale belge à détenir un diplôme universitaire. Longtemps resté célibataire, en 1999, il épouse Mathilde d’Udekem d’Acoz, une jeune orthophoniste. Son enthousiasme communicatif, son bilinguisme, sa simplicité et son goût l’ont rendue sympathique à tous, royalistes ou non. Mathilde a mis au monde, le 25 octobre 2001, la princesse Élisabeth, suivie le 20 août 2003 du prince Gabriel, le 4 octobre 2005 du prince Emmanuel et de la princesse Éléonore, née le 16 avril 2008. Le roi Philippe n’est cependant pas apprécié de tous : il est souvent critiqué par une certaine élite politico-médiatique flamande qui le considère comme une sorte de Gaston Lagaffe, maladroit, gauche et emprunté. Quoi qu’ils en pensent, Philippe reste « Sa Majesté le Roi des Belges ».

Un pays cosmopolite

La Belgique, comme tout pays occidental, compte de nombreux étrangers sur son sol. Un environnement cosmopolite urbain, où près de 971 0000 étrangers sont comptabilisés sur son sol. En tête, les Marocains, suivis par les Italiens, suivis des Français, des Hollandais et des Turcs.

Les autres nationalités ne dépassent pas 25 000 personnes par communauté. L’immigration est très inégalement répartie dans le royaume : Bruxelles compte 35 % d’étrangers, la Wallonie et la Flandre,  10 % du total des populations respectives dans ces régions. Une intégration qui ne coule pas de source, comme c’est souvent le cas.

Si les Italiens (issus de la deuxième ou troisième génération) sont aujourd’hui parfaitement intégrés et acceptés par la société belge, d’autres populations, particulièrement les Nord-Africains, rencontrent les mêmes problèmes de xénophobie que ceux auxquels les Italiens durent faire face quelques décennies auparavant. Paradoxalement, c’est en Flandre que l’extrême droite xénophobe monte en flèche, là où les étrangers ont été longtemps moins nombreux que dans les autres régions.

Le problème touche particulièrement Anvers, où 53 % de la population est allochtone et où, dans certains quartiers de la ville, 80 % de la population est d’origine étrangère. Dans l’ensemble de la Flandre en général, le résultat de la NV-A, parti nationaliste flamand, désormais 1re force politique du pays depuis les dernières élections législatives fédérales de 2019, ou encore les résultats du Vlaams Belang (d'extrême droite et 2e parti flamand) donne malheureusement une impression fréquente de repli sur soi.

Les différentes langues du pays

En Belgique, ce sujet pourrait nourrir des bibliothèques entières. Quelques éclaircissements s’imposent donc ! Il existe en Belgique une frontière qui sépare les deux principales communautés linguistiques du pays : les néerlandophones et les francophones. Elle résulte de lois linguistiques promulguées dans les années 1960 et 1990. Mais les nuances sont bien plus complexes. Les dix-neuf communes de l’agglomération bruxelloise constituent une enclave bilingue au cœur du Brabant flamand. Le français est, pour les Flamands, une langue apprise à l’école à côté de l’anglais. Leur langue maternelle est, le plus souvent, un dialecte du néerlandais. Les plus âgés parlent souvent (très) bien le français, tandis que les plus jeunes préfèrent nettement l’anglais. Notez que le français rapide et vernaculaire de France ou du Québec n’est pas forcément compréhensible pour votre interlocuteur flamand.

Le néerlandais et le flamand

Le néerlandais est la langue germanique parlée par les Belges néerlandophones. Recouvrant de nombreux dialectes aux Pays-Bas et en Belgique, trois familles de ceux-ci sont présentes côté belge : les dialectes flamands dans la province de Flandre-Occidentale (Bruges), les dialectes brabançons parlés en Flandre-Orientale (Gand) et en Brabant historique (Anvers et le Brabant flamand), les dialectes limbourgeois, dans la province de Limbourg (Hasselt, Genk).

Le terme « flamand », qui désigne généralement les différents dialectes néerlandais parlés en Belgique, est donc aussi erroné que le terme de « hollandais » appliqué à l’ensemble des habitants du royaume des Pays-Bas.

Dans l’histoire de la langue néerlandaise, le flamand et le brabançon ont été les dialectes les plus prestigieux utilisés par les auteurs jusqu’au début du XVIe siècle. Mais la ruine et l’oppression des Pays-Bas méridionaux au cours des guerres de religion du XVIe siècle conduisirent la majorité des intellectuels à trouver refuge en Hollande, jusqu’alors moins prospère et moins peuplée. Pour les besoins de la traduction de la Bible, une langue standard allait être créée, principalement à base de brabançon et de hollandais, dont est issu le néerlandais moderne. Tandis que les dialectes des provinces belges se fractionnaient et se corrompaient d’influences françaises, les Pays-Bas se construisaient une culture nationale originale, que reflète leur langue actuelle.

Quand, au XIXe siècle, les intellectuels flamands entreprirent de ressusciter la culture de leur peuple, ils choisirent de se tourner vers le néerlandais moderne des Pays-Bas, plutôt que de repartir des dialectes atomisés de leurs provinces. Aujourd’hui, les Belges néerlandophones sont donc tiraillés entre le dialecte parlé à la maison, le néerlandais officiel, un peu archaïque, enseigné à l’école en Belgique, et le néerlandais vivant des Néerlandais dans lequel ils ne se reconnaissent pas vraiment. Comme entre le français de Belgique et le français de France, d’inévitables divergences provoquent parfois des malentendus et moqueries réciproques. Tout comme les Français se moquent souvent de l’accent belge, les Néerlandais s’en donnent à cœur joie à propos des Flamands… Et inversement !

Les trois langues romanes régionales

Peu de Français le savent, mais il existe en réalité trois langues romanes en Belgique. Le wallon, parlé dans la majorité de la Wallonie, en trois variations sous-régionales, majoritaire (voir encadré), le picard (sous sa forme influencée par le wallon) dans l’ouest de la province de Hainaut entre Tournai et Mons et le lorrain, parlé en Gaume autour de Virton, également influencé par le wallon.

Ici aussi, l’usage des termes « Wallonie » et « wallon » – pour désigner l’ensemble du territoire situé au sud de Bruxelles et ses habitants – est abusif d’un point de vue linguistique et ethnologique. D’autant que la région wallonne comprend les cantons de l’Est, habités par 73 000 germanophones, qui n’ont rejoint l’État belge qu’après 1918. Le wallon est donc un dialecte parlé en Wallonie. Celui-ci était encore parlé par une partie importante de la population jusque dans les années 1930, mais, faute d’être enseigné, il est aujourd’hui de moins en moins utilisé. Une bonne partie de la population de Wallonie le comprend cependant, au moins un minimum.