Nature autour des rives de l'Escaut © evoPix.evolo - shutterstock.com.jpg
Cascade dans les Hautes Fagnes © IndustryAndTravel -  shutterstock.com.jpg
Canal de Gand © orpheus26 - iStockphoto.com.jpg

Situation géographique

La Belgique ne s’étale que sur 30 528 km2 et son plus grand axe, du nord-ouest au sud-est, ne s’étire que sur 290 km. Ce petit pays fait partie de la zone dynamique du continent : la « banane bleue » qui s’étend du nord de l’Angleterre au nord de l’Italie. Sa situation géographique est très avantageuse puisqu’elle partage des frontières avec les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et le Luxembourg, et se trouve à équidistance de Londres, Paris, Amsterdam et du bassin industriel de Francfort et de Cologne. Il n’est donc pas étonnant que Bruxelles soit le siège de la Commission et du Conseil de l’Union européenne. La Belgique est bordée au nord-ouest par la mer du Nord. Trois fleuves coulent dans le pays : l’Yser, l’Escaut et la Meuse. Leurs bassins hydrographiques composés de nombreuses rivières (comme la Senne qui arrose Bruxelles) assurent une disponibilité en eau favorisant les cultures agricoles.

Reliefs

Le « plat pays », comme le décrit Jacques Brel, compte effectivement peu de relief, mais a la particularité d’être incliné suivant un axe sud-est nord-ouest, partant du massif ardennais et descendant jusqu’à la mer du Nord. Ainsi, à l’extrême est du pays, sur le plateau des Hautes Fagnes dans la province de Liège, le signal de Botrange culmine à 694 mètres. À l’inverse, la région des Moëres à cheval sur la frontière franco-belge (côte ouest du pays) est située sous le niveau de la mer. En effet, comme aux Pays-Bas voisins, cette zone marécageuse a été gagnée sur la mer grâce à de grands travaux de poldérisation. Ils ont été réalisés il y a plusieurs siècles, l’eau ayant été drainée par un réseau dense de fossés et de canaux, dont l’eau est rejetée dans la mer côté français via les pompes de Watringues. La nature est ici très plane, ouverte et peu boisée. La lecture géographique du royaume de Belgique se distingue suivant trois régions.

La basse Belgique

Située à moins de 100 mètres d’altitude, la partie septentrionale du pays est constituée d’un ruban de dunes long de 65 km et d’anciens polders, s’étendant de la frontière française, près de Dunkerque, à la frontière hollandaise, à l’est de Bruges. L’arrière-pays comprend la Flandre-Occidentale, des plaines de l’Escaut et de la Lys à l’ouest, jusqu’à la plaine de Campine à l’est. Cette région aux paysages plats et monotones est exploitée pour les cultures de céréales, de pommes de terre et pour l’élevage de vaches laitières. Elle comprend les villes d’Anvers, Gand, Courtrai et Louvain. Le sol est constitué de terrains sablonneux ou sablo-limoneux, notamment la bande côtière de sable fin le long de la mer du Nord. Elle atteint à certains endroits plus de 500 mètres de large à marée basse. Pour protéger ses côtes, la Belgique a installé des brise-lames.

La moyenne Belgique

Ce bas plateau central, oscillant entre 100 et 200 mètres d’altitude, compte les terres les plus fertiles du pays. Il est délimité au sud par les vallées de la Sambre et de la Meuse. C’est une région extrêmement urbanisée, surtout Bruxelles-Capitale (région du Brabant) ; paradoxalement c’est dans cette zone que l’on trouve les élevages intensifs de bovins et les principales exploitations agricoles, particulièrement dans les pays du Hainaut et de la Hesbaye. Elle compte la forêt de Soigne dans la banlieue bruxelloise.

La haute Belgique

Le sud du pays, situé entre 200 et près de 700 mètres d’altitude, a conservé davantage son aspect géographique originel. Il se situe au sud du sillon Sambre-et-Meuse et fait partie du massif des Ardennes. La haute Belgique est composée du Condroz, de la Fagne-Famenne, de la Calestienne, du Pays de Herve, de l’Ardenne et de la Lorraine belge. La densité y est la plus faible du royaume à cause des trois massifs recouverts de forêts qui la composent : la Fagne, la Haute Fagne, qui compte le point culminant de la Belgique, le Signal de Botrange (694 mètres), et le plateau de l’Ardenne. On y trouve de nombreuses grottes, des vallées encaissées, mais en revanche peu de cultures agricoles. À l’extrême sud, la Lorraine belge, aussi appelée Gaume, bénéficie d’un meilleur climat et pratique même la viticulture.

L’Yser, fleuve côtier

Ce fleuve de près de 90 km de long prend sa source dans le Nord-Pas-de-Calais, près de Saint-Omer. Puis, il irrigue la Flandre occidentale en serpentant sur 50 km côté belge, en passant par les villes de Dixmude et Nieuport, avant de se jeter dans la mer du Nord. C’est le seul des trois fleuves qui a son embouchure en Belgique. Côté flamand, l’Yser est pompé pour alimenter en eau potable cette province qui manque de nappes phréatiques exploitables. Ce fleuve sert également de voie de transport depuis l’époque romaine. Il a été canalisé avec des travaux de dragage et d’aménagement de berges du XVIe au XIXe siècle, spécialement dans les prairies basses et humides des régions de polder drainées par un vaste réseau de fossés. Si le trafic fluvial a chuté dans les années 1950, l’Yser reste un fleuve apprécié par les bateaux de plaisance.

L’Escaut, le fleuve historique

Ce vaste et puissant fleuve européen de 355 km de long traverse trois pays : la France, la Belgique et les Pays-Bas. Ce nom d’origine celtique signifie « rivière brillante ». Il se jette lui aussi dans la mer du Nord mais chez les voisins hollandais, et prend sa source en France dans l’Aisne, en Picardie, près de Saint-Quentin. C’est un fleuve lent et peu puissant sur lequel l’influence de la marée se fait sentir jusqu’à 160 km de l’embouchure. Celle-ci est située en face de celle de la Tamise, ce qui a beaucoup contribué aux échanges commerciaux entre les Flandres et l’Angleterre depuis le Moyen Âge. Cet estuaire appartient à un delta commun avec la Meuse et du Rhin. L’Escaut passe par Tournai, Gand et Anvers, ce qui en fait un fleuve stratégique pour le transport maritime, Anvers étant le second port d’Europe après Rotterdam tout proche. Les immenses navires circulent alors par un chenal creusé dans l’estuaire. De plus, il est relié à Gand par le canal Gand-Terneuzen, au Rhin et à la Meuse, mais aussi au port de Bruxelles par le canal maritime.

La Meuse, le fleuve le plus puissant

Ce fleuve gigantesque s’étire sur 950 km. C’est le plus long, le plus large et le plus puissant des trois. Lui aussi traverse la France, la Belgique et se jette dans la mer du Nord aux Pays-Bas, dans le même delta que l’Escaut et le Rhin. Il prend sa source en Haute-Marne, et serpente sur 128 km en Wallonie, par le très arrosé massif des Ardennes, en passant par Dinant jusqu’à Namur. Là, la Meuse rejoint la Sambre. De Namur à Visé, le fleuve sert à la production d’électricité avec six centrales hydroélectriques. Puis il traverse l’ancien bassin houiller de la région de Liège. Avec le canal Albert, il alimente l’important port fluvial de la ville, l’un des plus importants d’Europe qui draine près de 40 millions de tonnes de marchandises par an ! Il a une importance capitale et stratégique dans le transport fluvial depuis l’Antiquité et spécialement au Moyen Âge. Le fleuve court ensuite entre la Belgique et les Pays-Bas, marquant la frontière à partir de Maastricht, puis le long de la province flamande de Limbourg.

Un pays de canaux fluviaux

Un réseau de canaux relie le royaume, de Zeebrugge (au nord de Brugge) à Maastricht, aux Pays-Bas. Ils ont été développés pour faciliter le transport de marchandises. Si Bruges, surnommée la Venise du Nord, et Malines, dans sa région, ont gardé leurs canaux bucoliques aujourd’hui prisés par les touristes, ils font partie intrinsèque des paysages des campagnes comme des villes flamandes, même si bon nombre ont été détruits pendant la Révolution industrielle, notamment à Gand et Anvers.

On peut tracer schématiquement les grandes voies navigables du réseau belge suivant trois axes fluviaux nord-sud, reliant les régions industrielles du sud et de l’est du pays aux ports maritimes du nord : le fabuleux canal Albert reliant Anvers et Liège, creusé dans les années 1930 pour accueillir les gros bateaux ; le canal de l’Escaut maritime qui, avec le canal maritime de Bruxelles et le canal Bruxelles-Charleroi, relie Anvers à ces deux villes ; et enfin, le canal Nimy-Blaton-Péronnes qui, avec l’Escaut, relie Anvers et Gand.

Des circuits touristiques ont été aménagés dans les campagnes pour en apprécier le calme et la beauté, mais aussi ses ouvrages. Car, à l’inverse, la Révolution industrielle a apporté des transformations spectaculaires à certains canaux pour exporter les productions de charbon et d’acier. Comme sur le canal du Centre où quatre ascenseurs hydrauliques construits à la fin du XIXe siècle, près de la Louvière, sont désormais classés au patrimoine mondial de l’Unesco et font l’objet d’une balade en bateau dans le Parc des Canaux et Châteaux.

Une urbanisation galopante

La majeure partie de la population habite le long des deux fleuves principaux, l’Escaut et la Meuse, ainsi que dans la grande zone urbaine englobant Courtrai, Gand, Anvers et Bruxelles.

Avec 11,7 millions d’habitants, c’est le troisième État européen en termes de densité avec 385 hab./km², derrière Malte et les Pays-Bas. Près de 98 % de ses habitants sont urbains. La partie méridionale est relativement peu peuplée comparativement au nord du pays, plus dynamique.

Si historiquement la répartition des Belges était relativement homogène dans les campagnes et les villes, la Révolution industrielle a totalement bouleversé cet équilibre en raison d’un exode rural massif des habitants. Les Flamands ont, dès le début du XXe siècle, migré de la production textile en déclin vers le bassin industriel wallon de la Sambre-et-Meuse, afin de travailler dans les mines de charbon et les usines sidérurgiques. Mais aussi le long de l’axe Bruxelles-Anvers dont les ports étaient en très forte activité pour exporter les productions industrielles. Depuis lors, l’urbanisation est galopante, et de nombreuses zones en campagne deviennent des centres périurbains recherchés pour leur qualité de vie, plus tranquilles et plus verts. Depuis les années 1990, 18 nouveaux terrains de football par jour sont bétonnés dans le pays ! À tel point qu’en 30 ans, ce sont 1 400 km2 de Belgique qui ont été construits, soit neuf fois la taille de Bruxelles-Capitale.

Des plans de limitation à l’urbanisation viennent d’être mis en place, baptisés « stop au béton ». Un premier frein est prévu pour 2025 à 6 km2 d’expansion par an, mais ils s’étalent jusqu’en 2040 pour la Flandre et 2050 pour la Wallonie. Ils consistent notamment à abandonner le modèle belge de la maison indépendante avec jardinet au profit des appartements en immeubles, plus verticaux. Un véritable enjeu pour le pays.