Le miracle hollandais

Les Pays-Bas ont une économie forte et stable. Le bien-être y est généralisé avec des infrastructures en bon état, un système de santé performant (très différent du système français ; soyez prévenus) mais cher et des impôts élevés pour le commun des mortels. Les Néerlandais sont travailleurs et actifs, mais ils tiennent à leur vie privée et s'organisent pour trouver le meilleur équilibre possible. Temps libre, formation continue, année sabbatique sont au cœur des parcours de vie aux Pays-Bas. Le plein emploi est de mise. Le gros problème est le logement qui impacte le recrutement d'enseignants et de personnel dans la restauration notamment... Ce problème semble insoluble actuellement et le logement et l'accès à la propriété sont les problématiques principales à ce jour.

Vie de famille

La vie de famille est très importante aux Pays-Bas. Il semblerait même parfois que la vie professionnelle s'articule autour d'elle. En 2020, plus de 50 000 mariages et 24 100 partenariats enregistrés ont été célébrés. L'âge moyen d'un premier mariage est de 34,3 ans pour les hommes et 31,8 ans pour les femmes. La grossesse se vit de manière unique aux Pays-Bas. Il s'agit d'un événement naturel et non médicalisé si cela n'est pas nécessaire. L'arrivée de bébé est très ritualisée. Si l'accouchement à la maison est moins courant, le retour à la maison après la naissance est rapide. Le congé maternité est de seize semaines et l’arrivée de bébé signifie encore aujourd’hui une pause dans la vie professionnelle de la maman. Le travail à temps plein des femmes est très peu répandu. Les garderies sont chères et la vie sociale est centrée autour des enfants. La vie professionnelle doit s’accorder avec la vie de famille. Les écoles terminent vers 15h et les activités sportives prennent le relais. Les journées commencent tôt, souvent à 8h parfois 7h, la pause du midi est brève. Les enfants sont à la fois très autonomes et très encadrés par leur famille.

Les femmes toujours trop peu présentes sur le marché du travail

Les Néerlandaises se sont mises à travailler plus tard que d'autres femmes européennes. L'industrialisation s’est produite aux Pays-Bas plus tardivement que dans les pays anglo-saxons. Toutefois, la principale cause est que les Pays-Bas étaient neutres durant la Première Guerre mondiale. Les femmes des Pays-Bas n'eurent donc pas à faire marcher les usines. Le cabinet Rutte 4 présente une parité parfaite de ministres, cela montre l'évolution du rôle de la femme dans la vie publique. La structure de la famille néerlandaise est toutefois toujours très axée autour de la présence et flexibilité de la mère.

La manière dont sont considérées les femmes aux Pays-Bas est par certains côtés moderne et tire ses racines de la femme hollandaise historique, celle qui tient le ménage, la bourse et le mari. Plus de 70 % des femmes travaillent à temps partiel, ce qui leur permet de concilier plus souplement leur vie de mère et leur vie de femme active. Ces derniers temps, un débat semble se profiler sur l’émancipation des femmes aux Pays-Bas. Les Néerlandaises, même celles ayant étudié, choisissent souvent de s’arrêter complètement de travailler dès la venue du premier enfant. Seulement 38 % des femmes néerlandaises sont financièrement indépendantes. Les garderies sont chères et la pression sociale sur les mères est fortes. On note une évolution et des mesures récentes ont tenté d'encourager la participation des femmes sur le marché du travail en les aidant financièrement pour la garde des enfants. Un projet de prise en charge totale des crèches pour stimuler le travail des femmes et combler les pénuries de main-d'œuvre a été annoncé en 2021. À suivre donc ! Actuellement, les femmes néerlandaises sont celles qui ont le volume horaire le plus faible en Europe...

« Gezelligheid », ou l'art de vivre à la néerlandaise...

Les Danois ont le hygge et les Néerlandais, le gezelligheid ! « Gezellig » signifie la convivialité à la néerlandaise. En général, les Néerlandais aiment soigner leur intérieur et, s'ils ne reçoivent pas facilement à manger, ils aiment partager un café et une tarte. Choix des tissus, quelques bougies et une tarte aux pommes saveur cannelle, le décor est posé. Sinon le Batave raffole d'activités en groupe, sport, visite de musées, café en terrasse, les groupes sont nombreux et répandent (parfois bruyamment) leur bonne humeur gezellig. Vous noterez que les maisons ont rarement de rideaux et que vous pourrez admirer des scènes de vie sans aucune gêne.

Un pays LGBT friendly

Cela se passa un 1er avril (2001) et ce n'était pas une blague, les Pays-Bas furent le premier pays au monde à autoriser le mariage entre deux personnes du même sexe, avec cérémonie religieuse possible ! L'homosexualité fut légalement reconnue dès le début du XXe siècle et à ce jour, les Pays-Bas ont encore une longueur d'avance sur bien des nations sur cette question. Même si la vie de la communauté est en perte de vitesse depuis des années, Amsterdam et les Pays-Bas sont des terres d'accueil pour les gays qui peuvent sans problème vivre leur vie (de famille aussi) sans être mis en difficulté. La communauté est mise à l'honneur au calendrier lors du jour rose, le dernier samedi de juillet, où a lieu la Canal Pride. Ces derniers temps, des incidents anti-gays impliquant parfois des minorités ont été à déplorer, mais ne saurait ternir vraiment durablement la réputation des Pays-Bas comme terre de tolérance.

Les limites de la tolérance des drogues

Les Pays-Bas font figure d’OVNI dans le monde en raison de leur politique en matière de drogues, basée principalement sur la tolérance. Leur vision est pragmatique, mercantile diront certains. Symbole de cette approche, les coffee-shops très prisés des touristes, français notamment…

Cette vision presque idyllique des drogues douces est mise à mal depuis quelques années par de nombreux problèmes liés au trafic. Des assassinats ont lieu régulièrement et, en juillet dernier, c’est un journaliste d’investigation, Peter R. de Vries, qui a été assassiné en pleine rue à Amsterdam. La justice et la presse sont les cibles régulières des barons du narcotrafic.

À voir si ces récents événements vont modifier la politique en la matière. Certains plaident pour une légalisation totale et une production et vente étatique pour éradiquer le trafic.

Prostitution

La prostitution est légale aux Pays-Bas. Les maisons closes sont tolérées et soumises à des autorisations d'exploitation. Le symbole de cette approche tolérante pour beaucoup, choquante pour beaucoup d'autres, est le Quartier rouge d'Amsterdam. Aux Pays-Bas, les prostituées sont soumises à l'impôt et cotisent à la retraite. On dit que cela permet un meilleur recensement, de meilleures conditions de travail et de protection. Amsterdam a, depuis une quinzaine d'années, visé à limiter et réguler le quartier rouge, cadre d'abus et criminogène. De nombreuses travailleuses du sexe sont en effet exploitées par des « maquereaux ». Les tentatives de limiter ce quartier n'ont pas encore vraiment abouti. Ces dernières années, la mairesse de la capitale a intensifié ses actions. À l'heure de Me too et du droit des femmes, leur mise en avant, en plein quartier touristique, ne semble plus acceptable. L'idée serait de déplacer le quartier dans un cadre moins touristique pour ne plus soumettre ces personnes aux yeux étonnés, amusés, souvent pleins de moqueries et de jugements des visiteurs.

Éducation

Le système éducatif des Pays-Bas est basé sur une grande responsabilisation des élèves, véritables petits citoyens.

L'école primaire début le jour des 4 ans de l'élève, chacun intègre donc l'école en cours d'année. Ce cycle primaire dure 8 ans, donc des 4 aux 12 ans de l'élève. L'enseignement est centralisé au niveau des tests, mais une grande liberté est donnée à l'enseignement. Les écoles de quartier sont parfois Montessori, Dalton ou autre. L'enseignement est gratuit. À 12 ans, en fonction de ses résultats, l'enfant intègre un établissement d'enseignement secondaire. Dans les grandes villes comme Amsterdam, cet établissement, en fonction des résultats de l'enfant aux tests nationaux réalisés depuis la 8e année, est le résultat d'une loterie et totalement aléatoire, créant parfois de véritables drames humains… Certains élèves se retrouvent à aller seuls dans un établissement à l'autre bout de la ville, des fratries sont séparées, etc.

L'enseignement supérieur VWO est l'équivalent du lycée classique qui mène à l'université.