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On vient de loin pour se faire tatouer aux Marquises (c) Sylvain GRANDADAM.jpg

Tikis

Dans la culture maohi, les divinités prenaient une forme humaine et les tikis en constituaient la représentation. Travaillées dans le bois, la pierre ou d’autres matériaux, leurs proportions symbolisent la puissance, l’abondance et la bonté. Les premiers tikis sont apparus au XVe siècle, alors que la population connaissait un véritable engouement pour la sculpture. Aujourd’hui, ils peuvent être achetés dans différentes tailles, et donc à budgets variés : les plus petits débutent entre 3 000 et 5 000 CFP, quand les plus grands peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros.

Tressage

Le tressage est très pratiqué en Polynésie. Que ce soit avec des feuilles de cocotier pour les toits des farés, ou de pandanus pour les tapis (peue), chapeaux, éventails et autres sacs à main, le savoir-faire est partout ! Si vous prenez part à un pique-nique sur un motu avec de nouveaux amis polynésiens, vous vous apercevrez rapidement que pendant que le festin se prépare, ils passent leur temps à tresser des paniers et des plats, qu’ils jetteront aussitôt le repas terminé. Ils ont la main habile et font glisser, avec deux ou trois doigts, les fines feuilles de cocotier pour les assembler en quadrillage. Même les enfants en fabriquent des balles ! Mais c’est certainement aux Australes, et particulièrement à Rurutu, que vous trouverez les ouvrages les plus raffinés. Comptez 1 000 CFP au minimum pour une petite pièce ; plus c’est travaillé, plus le prix augmente.

Perles de Tahiti

Les perles de Tahiti proviennent uniquement d’huîtres à lèvres noires, les Pinctada margaritifera. Prennent l’appellation Perles de Tahiti celles qui disposent d’une couche continue de nacre sur plus de 80 % de leur surface, sans percevoir le nucleus, et qui répondent à une série d’autres critères jugés par les professionnels. Les perles se voient ainsi triées en fonction de leur qualité, pour ensuite se retrouver sur divers marchés. Elles se distinguent par leur grande variété de formes et de coloris. À l’état brut, se dénombrent quatre types de formes : baroque, semi-baroque, cerclée, ainsi que ronde (ou semi-ronde). Du vert irisé, la perle de Tahiti passe par diverses teintes, pour atteindre un gris lunaire absolument magnifique. Quelle que soit votre bourse, vous pourrez vous ramener un keshi (nacre issue d’un rejet de greffe) ou une perle de Tahiti : les moins chères sont généralement vendues dans de petites boutiques d’artisanat et de bijoux fantaisie ; les plus onéreuses dans la section joaillerie des bijouteries. Les fermes perlières disposent aussi souvent d’une boutique attenante, où vous pourrez vous procurer votre perle seule ou montée, ce que nous vous conseillons : votre bijoutier en métropole ne disposera pas forcément des outils nécessaires pour la percer si besoin.

Paréo (Pareu)

La longue étoffe que constitue le paréo possède un charme polynésien typique et restera un précieux allié lors de prochaines vacances à la plage. Autrefois fabriqué à base de tapa, morceaux d’écorce battus, le paréo est aujourd’hui composé de tissu coloré, et peut être porté de diverses façons. Suivant les occasions, les Polynésiens hommes et femmes d’ailleurs – rivalisent en effet d’ingéniosité quant au port de cette pièce rectangulaire, qui peut également être utilisée comme drap, rideaux ou couverture de siège, et s’avère fort utile pour s’allonger sur la plage. Son design présente une allure moderne pour certains, plus traditionnelle pour d’autres, orné de motifs ancestraux.

Fabriqué généralement en Asie, le paréo est le plus souvent imprimé à Tahiti, et les créations se renouvellent sans cesse. Les plus beaux d’après nous restent ceux que l’on conçoit à la main, avec des teintures vives et des dessins personnalisés.

Vous trouverez des paréos dans toutes les boutiques, mais c’est au marché de Papeete que le choix est le plus vaste. Comptez environ 1 000 à 2 500 CFP suivant la précision du motif. Vous pouvez également acheter le tissu au mètre dans les boutiques environnantes.

Monoï

Le monoï lui aussi est originaire de Polynésie : ici, on l’utilise depuis la nuit des temps. Et que l’on ne s’y trompe pas, le monoï de Tahiti est bien différent de celui que l’on trouve en métropole ! Celui-ci a obtenu l’appellation d’origine et est fabriqué uniquement à partir de produits locaux : l’huile de noix de coco raffinée et le parfum ajouté, généralement tiaré, jasmin ou santal. Depuis toujours, on en enduit le nouveau-né, et l’on s’en étale sur le corps et sur les cheveux.

Le monoï tahitien se trouve rarement dans les rayons métropolitains car il correspond peu aux standards cosmétiques : il est gras (c’est de l’huile, après tout) et ne s’utilise pas au soleil. Eh oui ! Le monoï de Tahiti utilisé comme crème solaire ne fait pas bronzer mais griller, cela même si les fabricants de produits solaires ajoutent du monoï dans leur composition ! Méfiance donc… Employez-le plutôt comme huile de beauté ou comme huile de massage : il renforce la peau, la rend douce et satinée, et après quelques utilisations, il absorbe même les coups de soleil. Il rend également les cheveux soyeux et brillants ; bref, ses qualités sont reconnues depuis bien longtemps. Vous trouverez le monoï en bouteilles d'un litre au marché, mais il n’est pas toujours parfumé, ce qui fait ressortir son odeur si rance. À noter d’ailleurs qu’il se marie très mal avec la sueur, qui le tourne en odeur désagréable. Choisissez-le plutôt parfumé, en petites bouteilles ou en savon : celui de la Parfumerie Tiki par exemple. Ne soyez pas surpris : le monoï se fige en dessous de 24 °C, il suffit de le passer sous l’eau chaude pour le liquéfier de nouveau.

Tapa

Avant la découverte du tissu, la seule étoffe disponible pour se couvrir était le tapa, obtenue à partir de l’écorce de certains arbres – l’arbre à pain, le mûrier ou encore le banian – et battue des heures durant pour l’aplatir. Aujourd’hui, seule l’île de Fatuiva aux Marquises, peut se targuer de l’obtenir encore suivant les recettes ancestrales. Unique tissu d’habillement, le tapa était surtout utilisé pour certaines occasions et représentait un signe de richesse. L’écorce était détachée le long des arbres à l’aide d’une baguette pour donner des bandes de 15 à 20 cm de large, puis mise à tremper, raclée, décorée, et battue pendant des heures. À Tahiti, on trouve surtout des tapas en format A4 relativement accessibles, qui servent aujourd’hui davantage de décoration murale que de vêtement. Un tapa de qualité d’environ 1 m peut facilement coûter 20 000 CFP et constituera une très belle décoration ; les hôtels de luxe sont notamment de grands acheteurs de ces pièces pour orner les murs de leurs chambres.

Tifaifai

Parmi les autres tissus décoratifs, le tifaifai est un patchwork hérité de la pratique des femmes des missionnaires anglais. Sur un fond de tissu de coton dont la taille varie du coussin au dessus de lit, sont cousus des motifs symétriques ou rayonnants autour d’un point central, à partir de fleurs ou de fruits. Jouant sur des associations de couleurs particulières, ils sont réalisés avec finesse, en famille. C’est notamment le plus apprécié des cadeaux de mariage. Comptez de 10 000 à 25 000 CFP suivant les couleurs et la taille.

Vanille

Parmi les nombreux trésors de la Polynésie, la vanille. Beaucoup d’experts considèrent en effet la vanille polynésienne comme l’une des meilleures au monde. Pour en savoir plus sur les exploitations de vanille et la fécondation de la fleur de vanillier, il est possible de visiter des vanilleries sur l’île de Taha'a, surnommée « l’île Vanille » pour les senteurs qu’elle libère.

Toute personne souhaitant acheter de la vanille doit toutefois faire attention aux deux paramètres suivants, sous peine de se procurer des produits de mauvaise qualité : les gousses doivent être très sèches et prendre une couleur noire.

Tatouage (Tatau)

Plus original enfin, plus osé aussi : le tatouage. Saviez-vous d’ailleurs que le mot « tatouage » provient du polynésien « tatau » ? C’est ici en effet que l’homme blanc l’a découvert ; les scientifiques pensent qu’il existait auparavant au Japon, mais qu’il aurait été abandonné.

Depuis la nuit des temps, l’art du tatouage est très développé à Tahiti et dans toute la Polynésie. Au gré de leurs victoires, les guerriers s’en faisaient de plus en plus, un peu pour s’habiller mais surtout pour impressionner l’adversaire. Les hommes se décoraient entièrement le corps ou presque (les femmes aussi dans une moindre mesure), mais commençaient tous par une phase initiatique, qui faisait passer le tatoué à l’âge adulte et perdre son « tabu » d’enfant. À la mort, les femmes grattaient les tatouages pour rendre le corps à l’état divin. C’était évidemment très rudimentaire à l’époque : on perçait des petits trous dans le derme, puis l’on injectait avec un peigne le noir de fumée, une encre obtenue à partir de l’amande de la noix de bancoul.

À l’arrivée des missionnaires, le tatouage devint interdit, mais pratiqué clandestinement jusqu’au début des années 1980 où il fut réhabilité en tant qu’art. Aujourd’hui, la majorité des Polynésiens et des Polynésiennes sont tatoués, mais plus de la tête aux pieds. On utilise les mêmes machines qu’en Europe et les aiguilles sont le plus souvent stériles ; demandez tout de même confirmation. Les motifs actuels sont très peu tête-de-mort ou dragon méchant, mais empruntent les motifs polynésiens traditionnels, faits de spirales, de mosaïques et de figures stylisées évoquant un tiki, une tortue, un poisson… Les motifs marquisiens demeurent très prisés. À Papeete, les tarifs sont généralement plus élevés qu’en Europe, ce qui n’est pas le cas dans le reste des îles. Dernière question enfin : est-ce que ça fait mal ? Oui, mais il ne faut pas bouger (et ne pas boire non plus pour apaiser la douleur). Le tatouage donne d’abord une croûte de sang et d’encre qu’il ne faut surtout pas arracher ; elle disparaît au bout de quelques jours, et voilà que la Polynésie restera à jamais gravée sur votre personne…