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Les oiseaux endémiques

L’île abritait 18 espèces d’oiseaux endémiques, dont 7 ont totalement disparu : le dodo, mais aussi le gros perroquet, la poule rouge, des espèces de hiboux ou le fruit pigeon. Heureusement, certaines variétés d’une grande rareté ont pu survivre dans les forêts primaires ou sur quelques îlots. Le pic-pic, petit oiseau gris et blanc appelé aussi zozo manioc, vole en bande, souvent tôt le matin ; il s’est bien adapté à la présence de l’homme et niche un peu partout. Le merle est aussi répandu et s’aperçoit facilement, même s'il préfère les forêts aux zones habitées. Mâles et femelles possèdent un bec jaune caractéristique.

D’autres espèces endémiques subsistent en nombre plus restreint. C’est le cas de l’oiseau à lunettes ou yeux blancs, qui tient son nom du cercle de couleur blanche entourant ses yeux. Le coq des bois, aux ailes et au dos châtains, est un petit volatile doté d’un semblant de crête aux éclats bleus ; l’espèce ne survit plus que dans quelques forêts isolées. Le cuisinier, petit oiseau vêtu de gris pour les mâles et de roux pour les femelles, est assez difficile à voir ; on le trouve encore dans les gorges de la Rivière Noire et la forêt de Bel Ombre. Le cardinal de Maurice ou oiseau banane se caractérise par son magnifique plumage rouge (tête et cou, mâle seulement) pendant la saison des amours ; il a quasiment disparu de l’île et niche uniquement dans la forêt primaire.

Trois espèces endémiques, menacées d’extinction, ont survécu grâce aux efforts de la Mauritian Wildlife Foundation : le pigeon des mares ou pigeon rose (gros volatile aux pattes et bec rosés bénéficiant depuis 1976 d’un programme d’élevage en volière), la grosse cateau verte (magnifique perroquet recouvert d’un plumage vert vif lui permettant de se dissimuler dans le feuillage) et la crécerelle (sorte de faucon à longue queue dont les ailes arrondies facilitent l'évolution dans un habitat forestier).

Les oiseaux indigènes

En séjournant à Maurice, on observera forcément au-dessus de l’océan les majestueux pailles-en-queue : les blancs, dont la queue se prolonge par deux brins blancs, et les rouges à la queue dotée de deux plumes vermeilles. Cet oiseau indigène, devenu l’emblème d’Air Mauritius, niche dans les falaises. Son bec, ferme et effilé, lui permet de capturer des poissons qu’il prend au cours de plongées spectaculaires. Le blanc est très courant, mais le rouge ne s’aperçoit qu’à l’île Ronde, au nord de Maurice. C’est là aussi qu’on pourra observer le fouquet, cet oiseau au bec fin et aux pattes roses qui a donné son nom à un îlot du sud.

Les oiseaux exotiques

Le boulboul est facilement reconnaissable à sa houppette noire et à son plumage sombre sur le dessus, blanc en dessous et rouge au niveau des joues. Sa houppette et sa silhouette ronde lui donnent une allure rigolote. Le cardinal de Madagascar, magnifique volatile aux couleurs très vives, se caractérise par son plumage rouge brillant (mâle uniquement) ou, plus rarement, jaune vif. Introduit par les Français, il niche un peu partout dans l’île et se déplace en groupe. Le serin du Cap est venu d’Afrique. Doté de plumes jaune vif, légèrement marron sur le dessus, il tisse de somptueux nids en forme de boule, suspendus au bout de branches dénudées.

Parmi les oiseaux exotiques, il est fréquent aussi de rencontrer la tourterelle, le martin, le bengali et, bien sûr, le pigeon – nombreux au marché de Port Louis – et le moineau.

Mammifères

Insularité oblige, les mammifères sont naturellement peu nombreux à Maurice. En dehors des chauves-souris visibles au crépuscule (les seuls mammifères endémiques de l’île), il est possible d’apercevoir des cerfs, sangliers, singes et mangoustes.

Les cerfs, en provenance de Java, furent introduits par les Hollandais au XVIIe siècle. Ils évoluent de nos jours dans de grands domaines appartenant généralement à de riches familles mauriciennes et qui sont aujourd’hui ouverts au public (Casela Nature Parks, Domaine de Wolmar, Bel Ombre Nature Reserve...).

Les sangliers, encore appelés cochons marron, furent amenés dans l’île par les navigateurs hollandais afin de pourvoir aux besoins en viande fraîche des colons et marins. Porcs domestiques à l’origine, ils retournèrent à la vie sauvage avec le départ des hommes.

Les singes, des macaques originaires de Malaisie, furent introduits par les Portugais. On les observe dans le sud du pays, au niveau des Gorges de la Rivière Noire, de la forêt de Macchabée et des plaines Champagne. Nuisibles pour certains oiseaux et pour les cultures, ils sont parfois chassés par les Sino-Mauriciens qui apprécient leur chair.

Les mangoustes, que l’on peut apercevoir furtivement au détour d’une route, viennent de l’Inde et furent introduites en 1900 pour contrôler la population des rats dans les champs de canne à sucre. Elles se multiplièrent beaucoup trop vite et sont aujourd’hui à leur tour considérées comme un fléau.

Reptiles

Parmi les reptiles, l’espèce la plus répandue dans l’île est l’inoffensif gecko, un petit lézard vert vif ou marron clair qui virevolte fréquemment sur les murs et les plafonds des maisons. Il se déplace à l’aide de pattes munies de ventouses. Dans la chaîne alimentaire, le gecko mange le moustique qui lui-même dévore l’homme ! Pas de serpents à Maurice, hormis deux espèces de boas, dont une a disparu depuis 1975, à l’île Ronde très lointaine et inaccessible au grand public.

Insectes

L’île Maurice abrite environ 2 000 espèces d’insectes et de papillons. Méfiez-vous des moustiques locaux, féroces à la nuit tombée (protégez-vous), et des « mouches jaunes », en réalité guêpes jaunes, dont la piqure est particulièrement douloureuse.

Poissons

C’est de loin la faune la plus intéressante à observer. Le lagon mauricien et les récifs au large fourmillent de sites exceptionnels. A commencer par la barrière de corail où, à l’aide d’un masque et d’un tuba, on peut s’offrir un superbe ballet en Technicolor. Les principaux rôles sont tenus par les poissons-perroquets, les oursins aux piquants violets ou verts démesurés, les poissons-coffres, les chirurgiens, les balistes, les poissons-trompettes, etc. De nombreuses variétés de coraux et d’anémones servent d’habitat à de jolies espèces colorées tels les petits poissons-clowns. En plongée bouteille, on rencontre des murènes, des congres, des raies, des requins…

Beaucoup de dauphins peuplent aussi les eaux mauriciennes, notamment dans le sud et du côté de Tamarin et du Morne dans le sud-ouest. Sont notamment présents à l'année à proximité des côtes : les dauphins à long bec, espèce de 1,90 à 2,30 m de long évoluant en groupes de 15 à plusieurs centaines d'individus ; et les grands dauphins de l'Indo-Pacifique, espèce de 2 à 2,60 m de long, très curieuse et sociable, aperçue le plus souvent près du rivage en groupe de 5 à 10 individus. A observer plus au large : des grands dauphins et des dauphins tachetés pantropicaux. Des cachalots passent également toute l'année le long de la côte ouest. Les baleines à bosse sont communes dans les eaux mauriciennes durant les mois d'hiver où elles migrent pour s'accoupler et donner naissance à leurs petits avant de retourner dans l'Antarctique en été.

Le dodo : plus nulle part et pourtant partout

Lorsqu’on évoque la faune endémique de l’île Maurice, le dodo (Raphus cucullatus) vient immédiatement à l’esprit. Cet oiseau indigène, repéré nulle part ailleurs et devenu légendaire, fut la victime de la colonisation. L’île comptait un grand nombre de ces volatiles à la silhouette étrange et disgracieuse, appelés aussi drontes. Morphologiquement parlant, le dodo possédait le corps d’un gros canard dodu, un bec de pélican et ne pouvait voler, car pourvu de deux moignons en guise d’ailes pendant mollement de chaque côté. L’oiseau pondait à même le sol, ce qui causa le début de ses déboires, puis sa disparition : avec l’arrivée des colons et des prédateurs (chiens, porcs), les œufs, facilement repérables et accessibles, furent dévorés. Les rats profitèrent également de cette nourriture providentielle, de même que certains marins en route vers l’Inde qui emportèrent à bord quelques spécimens malgré le mauvais goût notoire de leur chair ! D’autres dodos, enfin, servirent de cible aux chasseurs... L'espèce finit ainsi par disparaître à la fin du XVIIe siècle sous la colonisation hollandaise. En 1854, un instituteur anglais, George Clark, découvrit des restes d’ossements à Mare aux Songes. Des recherches poursuivies dans d’autres lieux, comme Mare Sèche, permirent l’enrichissement de la collection. Le squelette reconstitué se trouve au Mauritius Institute de Port-Louis. Aujourd’hui, le dodo est devenu l’emblème touristique de l’île et son image est exploitée sous toutes ses formes à des fins commerciales  : T-shirts, peluches, sculptures en bois, cartes postales…

Flore

Malgré une déforestation intensive et l’exploitation de ses sols, l’île possède une grande variété de végétaux de toutes les couleurs. Certaines espèces sont disséminées sur l’ensemble du territoire, d’autres se répartissent en fonction des régions et surtout du climat.

Maurice conserve des reliquats de forêts primaires notamment à Macchabée, dans les Gorges de la Rivière Noire, au sud-est de l’île et dans certains domaines privés : Vallée de Ferney, Ile aux Aigrettes, Lavilleon Natural Forest et Ebony Forest Reserve. Dans ces deux derniers domaines situés à Chamarel subsistent quelques ébéniers, arbres autrefois très répandus dans l’île avant d’être massivement utilisés par les Hollandais pour les bateaux. Plusieurs espèces endémiques peuvent aussi s’observer : le bois de Natte, le bois chandelle, le vacoas…

Cinq espèces de palmiers originaires de l’île sont encore très répandues : le palmier-bouteille et le palmier aux pattes d’éléphant, le palmier latania aux somptueuses fleurs bleues ou rouges, le célèbre palmiste dont on extrait le cœur qui constitue un mets excellent, et le vacoas dont les feuilles, tout comme celles de l’aloès, servent, une fois séchées, à fabriquer toutes sortes d’objets artisanaux.

De nombreuses autres espèces de palmiers furent, au cours des siècles, introduites par l’homme : le palmier mascarena, originaire de Rodrigues, le palmier splendida des Seychelles, le palmier-bambou, le palmier-crocodile, et bien d'autres encore que l’on pourra observer au Jardin de Pamplemousses – à l'instar du si romantique talipot qui, juste avant de mourir au bout d'une soixantaine d'années, donne une grappe de fleurs magnifiques à 3 ou 4 m de hauteur... comme une version végétale du chant du cygne !

L’arbre le plus courant, introduit par l'abbé Rochon en 1768, est le filaos ou casuarina. Omniprésent sur une bonne partie du littoral, il procure un ombrage providentiel. D’autres arbres ornent aussi fréquemment le paysage : les cocotiers, les badamiers, les banians dont les branches entremêlées aux racines forment des labyrinthes, les flamboyants qui explosent au mois de décembre en une somptueuse floraison rouge ou orange, les ficus ou figuiers sacrés dont le bois est utilisé par les hindous pour les crémations.

Côté fleurs, c’est un feu d’artifice de couleurs et de parfums. La Trochetia Boutouniana, plus connue sous le nom de « Boucle d’oreille », déploie une belle couleur rouge-orange. Endémique, elle a été déclarée fleur nationale en 1992 quand Maurice devint une république. Autres merveilles : l’anthurium rouge, la fleur de frangipanier ou d’hibiscus et des orchidées indigènes qui sont protégées.

Enfin, la plupart des fruits tropicaux poussent à profusion dans l’île : litchis, papayes, mangues, ananas, bananes, avocats, cocos, caramboles… Un vrai régal !