Une présence amérindienne ancienne

S'il est difficile de quantifier la date précise de l'arrivée des Amérindiens dans ce qui sera le Brésil, ni quel était leur nombre lors de l'arrivée des colonisateurs européens, une assertion fait cependant consensus : les Amérindiens d'alors étaient beaucoup plus nombreux qu'aujourd'hui. Les premiers habitants du Brésil se seraient installés dans la région entre -11 000 et - 6000 ans. L'archéologue franco-brésilienne Niede a daté des vestiges archéologiques de Pedra Furada dans le Piaui à - 50 000 ans mais la communauté scientifique internationale n'a jamais validé cette hypothèse.

Les premiers peuples étaient des chasseurs-cueilleurs. Les vestiges de LagoaSanta, dans la grotte de Sumidoro (MG), datant de 11 000 ans correspondent à des hommes de petite taille et au crâne allongé qui s'adonnaient aux peintures rupestres.

A partir de 6000 ans avant notre ère, dans le Sud du Brésil, de populations semi-nomades initièrent la civilisation "sambaquis", de haut tumulus de coquillages de 30 mètres de haut qui servaient de lieu de sépulture et montraient ainsi les prémices des préoccupations religieuses. Elles se regroupaient en communautés de 100 à 150 individus.

Les sociétés Tupis ou la naissance de l'agriculture. il y a 4000 ans, les peuples indigènes commencèrent à se sédentariser grâce à la maîtrise de certaines pratiques agricoles. Parallèlement, les fouilles indiquent la présence de poteries en céramique. Un idiome commun, la langue tupi se diffusa chez ces peuples du littoral et de l'intérieur. Cette agriculture de subsistance obligeait quelquefois le déplacement des communautés

Tupis et Tapuia : une vision européenne des peuples premiers. Les Européens, par méconnaissance réduisirent la population indigène en 2 groupes, niant ainsi son extrême diversité. Les Tupis, peuples en contact avec les colonisateurs étaient considérés comme "civilisables" quand les Tapuias étaient réduits au stade de sauvages, augurant de leur sort futur, hélas.

1453

Les grandes découvertes

Constantinople est prise par les Turcs ottomans en 1453 qui imposent des taxes douanières importantes aux commerçants européens. Les puissances maritimes et commerçantes espagnole et portugaise cherchent alors une nouvelle route des Indes. En 1492, Christophe Colomb, au nom de la couronne d’Espagne débarque dans les îles caribéennes, croyant arriver en Inde. Le Portugal va se lancer dans cette course vers l’Ouest.

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1494

Le traité de Tordesillas

En 1494, le pape est appelé à arbitrer les différends opposant les royaumes ibériques du Portugal et de l’Espagne. C’est le traité de Tordesillas qui va délimiter les possessions respectives des deux pays.

22 avril 1500

Pedro Álvares Cabral débarque sur une terre inconnue le 22 avril, terre qu’il nommera « Terre de la vraie croix », sur le site de l’actuel Porto Seguro dans le sud de l’Etat de Bahia.

1467-1520 ou 1523

Pedro Álvares Cabral

Né à Belmonte au Portugal en 1467, le navigateur portugais Pedro Álvares Cabral est un fidalgo, issu d’une bonne famille portugaise. Il va d’abord naviguer dans le golfe de Guinée où il réalise des missions à caractère commercial et diplomatique. A la différence des navigateurs portugais qui longent les côtes africaines pour la « volta », Cabral va se déporter plus à l’ouest dans sa route pour Calicut en Inde pour « prendre » les alizés, car il est parti en mars et non en juillet. Un vent plus fort que prévu va le pousser vers des terres nouvelles.

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1502

Le roi du Portugal Manuel, en conformité avec le Traité de Tordesillas, revendique la Terre de la vraie croix.

1530

A partir des années 1530, le gouvernement portugais décide de reprendre activement le contrôle du Brésil pour éliminer la contrebande du bois de braise et le risque représenté par les Français et les Hollandais. Avec le déclin du commerce oriental, les Portugais voyaient à travers le marché potentiel brésilien l’opportunité de bénéfices économiques importants. Cinq navires embarquant chacun 400 personnes allaient jeter l’ancre sur les côtes brésiliennes. Rapidement, la culture de la canne à sucre allait marquer de son empreinte la terre brésilienne.

1534

En 1534, le roi Manuel du Portugal divise le Brésil en 15 capitaineries héréditaires et confie ainsi à des particuliers la colonisation et l’exploitation des terres qui leurs sont données.

1549

Bahia, capitale de Brésil

En 1549, Salvador de Bahia devient la première capitale du Brésil et le siège du gouvernement général de la colonie. Salvador devient la seule ville du Nouveau Monde à égaler en taille les métropoles européennes.

1555

L’éphémère France Antarctique

La France n’a jamais reconnu le traité de Tordesillas et s’installe dans la baie de Rio dans le but d’y fonder la colonie de France Antarctique. Peu nombreux, en proie à des dissensions internes entre catholiques et protestants entre autres, les Français ne parviennent pas à faire fructifier ce territoire. Les Portugais les chassent définitivement 10 ans plus tard.

1612-1615

L’éphémère France Equinoxiale

Sympathique et malheureuse sera l'intervention à São Luís, sous la bannière de la « France équinoxiale », des hommes de Daniel de La Touche, que les Autochtones appellent les perroquets jaunes (papagaios amarelos), pour être blonds et bavards. Ils libèrent les Autochtones du servage, mais abandonnés par la Couronne, en 1615, ils rendent les armes. C'en est fini des rêves d'hégémonie française en Amérique du Sud.

1650

Massacre et esclavage des Autochtones d’Amazonie

En 1650, des expéditions portugaises déciment les peuples premiers d’Amazonie. Les missionnaires jésuites pourchassent les pajés, sorciers indigènes. La Bandeira est cette bannière chrétienne qu’arboraient les bandeirantes, qui partaient du littoral et longeaient les fleuves vers l’intérieur des terres, ramenant en esclavage les autochtones rescapés de leurs massacres. Lévi-Strauss évoque un génocide autochtone par les Portugais, du XVIe au XIXe siècle.

1654

Expulsions des Hollandais

Après 30 d’occupation d’une partie du Pernambouc par les Hollandais, les Bataves sont progressivement expulsés du Nordeste. La défaite lors de la bataille de Guararapes sonne le glas de leur présence. Ils quittent définitivement le Brésil en 1654.

1680

L’ère du sucre

Après s’être désintéressés du bois au profit des épices venues de l’autre côté de la planète, les Portugais placeront le XVIIe siècle sous le signe du sucre. Aux XVIe et XVIIe siècles, le Brésil est donc une plantation de canne à sucre, selon le modèle transposé de l’île de Madère. Sa production est organisée autour des engenhos (moulins), dont les maîtres exploitent tout ou partie du domaine et louent le reste aux lavradores. Malheureusement, le succès aidant, l’expé­rience est étendue aux Antilles et, vers 1680, le Brésil commence à sérieusement pâtir de cette concurrence. La Couronne portugaise interdisant aux colons de réinvestir les profits du sucre dans d’autres industries, les conséquences sont lourdes pour des régions prisonnières de cette monoculture.

1694

Quilombo de Palmares

Le temps des négriers dure plus de trois siècles, du XVIe au XIXe siècle. En remplacement de la force de travail autochtone, on importe trois millions d’esclaves de Guinée, du Dahomey, de l’Angola, du Soudan, du Mozambique ou du Nigeria. Dans les plantations de canne à sucre, puis dans les mines d’or, les esclaves meurent, en moyenne, huit années après leur arrivée. Ce sort peu reluisant amène les esclaves à s’enfuir et à se regrouper en villages dissidents dans la forêt : les quilombos résistent pendant plus d’un siècle, menant parfois des expéditions punitives contre les villes. Le quilombo le plus célèbre, celui de Palmares, dans l’Alagoas, résiste 90 ans avant de tomber sous les assauts des Portugais, en 1694. Son roi, Zumbi, encore révéré aujourd’hui, est capturé deux ans plus tard, et l’on exhibe sa tête au bout d’une pique, pour l’exemple.

1789

L’Inconfidencia Mineira

En 1789, l’influence des Lumières et de la révolution nord-américaine atteignent le Brésil grâce à quelques étudiants brésiliens de l'université de Montpellier ou de Coimbra et « l’inconfidencia », révolte du Minas Gerais, agite le pays. Ces nobles éclairés réclament la fin de l'hégémonie portugaise sur le territoire brésilien et l'avènement d'une république. Le chef des rebelles, Tiradentes, est arrêté et exécuté. Sa tête est exposée au public.

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1808

La cour portugaise se réfugie à Rio

Né à Lisbonne en 13 mai 1767 et mort dans cette même ville le 10 mars 1826, João VI est roi du Portugal et premier empereur titulaire du Brésil. Il se réfugie avec sa cour à Rio de Janeiro pour fuir l’avancée napoléonienne. Il promeut le développement du Brésil en ouvrant ses ports à l’Angleterre et en incitant l’implantation de manufactures. Des institutions adminis­tratives, artistiques et scientifiques sont créées à Rio, qui en font une véritable capitale.

7 septembre 1822

Indépendance du Brésil

João VI doit toutefois repartir, dès 1820, car une autre révolution survient à Lisbonne. Il laisse son fils, le prince régent Dom Pedro Ier, à Rio. Celui-ci,  le 7 septembre 1822, trahit la royauté lusitanienne aux cris de « Fico » (je reste) et « l’indépendance ou la mort ! ». Dom Pedro, fils du roi João VI, refuse de suivre son père au Portugal et se déclare empereur d’un Brésil indépendant. Le jeune Dom Pedro préférera cette terre où il a grandi à celle de ses ancêtres. Il abdiquera lui-même en faveur de son fils Dom Pedro II, « Brésilien dans l’âme » et despote éclairé, de 1831 à 1880.

1824

La première constitution consacre la séparation entre le Brésil et l’ancienne métropole portugaise.

1850

Sous pression des Anglais, la traite des esclaves est interdite.

1864-1870

Guerre de la Triple Alliance

Cette guerre va opposer le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay au Paraguay voisin. Le Brésil et l’Argentine vont récupérer une part substantielle du territoire paraguayen. Celui-ci va perdre la moitié de sa population.

1888

Abolition de l’esclavage

Suite à la pression britannique qui n’hésitait pas à occuper les ports brésiliens, le Brésil abolit définitivement l’esclavage après plusieurs siècles de traite négrière. Ce processus s’est mis progressivement en place à partir de 1810. Le Portugal acceptera de renoncer à la traite des esclaves, mais sa promesse restera sans effet et ce sinistre commerce continuera. Dom Pedro 1er, en 1830, confirmera cette volonté d’abolir la traite des Noirs pour conserver les bonnes grâces de la Grande-Bretagne. Les idées abolitionnistes se développent chez la bourgeoisie progressiste et en 1850 le parlement interdit la traite des esclaves. En 1870, la loi du ventre libre accorde la liberté aux enfants à naître de parents esclaves. En 1888, la loi Aurea met définitivement fin à l’esclavage.

1889

Avènement de la République

Abandonné par la noblesse, la bourgeoisie et l’armée où les idées républicaines germent, l’empire s’effondre et la République s’installe au Brésil. En 1865, la victoire sur le Paraguay fait prendre conscience aux militaires de leur force, ce qui scelle l’avènement de fortes implications de l’armée sur les hautes sphères du pouvoir. Prenant prétexte de la « crise caféière », celle-ci dépose Pedro II le 15 novembre 1889. Appuyée par les grands propriétaires, partisans de l’esclavage, elle décrète la « république du café », sous la bannière positiviste Ordem e Progresso. Dom Pedro, empereur franc-maçon, et, par certains aspects progressistes, abdique.

1893-1897

Guerre de Canudos

Dans la région nordestine aride du Sertão, les paysans jetés sur les routes par la sécheresse se regroupent, au XIXe siècle, pour vivre d’expédients, parfois sous la férule d’un illuminé, on les appelle cangaçeiros. La jeune république et ses militaires positivistes vont réprimer dans le sang la « révolte mystique » de Canudos, emmenée par Antoine le Conseiller, après de nombreuses campagnes militaires et des milliers de morts. Les habitants de Canudos vont être exterminés.

1894-1930

Entre 1894 et 1930, la vieille République va voir se succéder au pouvoir des militaires, puis des oligarques. On parle de « république café au lait ».

1924-1927

Luis Carlos Prestes (1898-1990), ingénieur militaire, refuse cette oligarchie qui n’autorise de fait que 3 % des Brésiliens à voter et la société inégalitaire qu’elle propose. Avec sa colonne, la colonne Prestes, composée de militaires d’influence marxiste, il parcourt le pays de 1924 à 1927 en tentant de renverser le gouvernement en place.

1930 -1954

Getúlio Vargas et l’Estado Novo

Getúlio Vargas renverse la vieille République et met en place l’Estado Novo. C’est un régime autoritaire qui s’installe progressivement, doublé d’un développement industriel fondé sur le nationalisme économique. Un retour à plus de démocratie intervient en 1946. En 1954, poussé à la démission par les militaires, Getúlio Vargas met fin à ses jours. Il demeure aujourd’hui une figure politique marquante pour le pays.

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1956-1964

Le retour de la démocratie

Les présidences Kubitschek et Goulart (1956-1961 et 1961-1964) furent marquées par un réel développement économique, une modernisation de la société et des infrastructures brésiliennes. Le développement industriel dans le triangle « Rio-São Paulo-Belo Horizonte » allait faire venir des millions de travailleurs « boias frias » dans ces trois métropoles (dont le futur président Lula), modifiant profondément la géographie et la société brésilienne. La démocratie s’enracine au Brésil et sous l’impulsion de Goulart, de profondes réformes de fond (agraire, éducative, urbaine et électorale) semblent peu à peu transformer le pays en une démocratie sociale.

Brasilia sort de terre en 1960.

1964

Les militaires au pouvoir

Les militaires renversent le gouvernement démocratique et établissent un gouvernement autoritaire rythmé par les AI (actes institutionnels). Pendant plus de 20 ans, comme toute l’Amérique latine, le Brésil connaît des années de plomb, marquées par le bruit des bottes des militaires. Cinq généraux se partagèrent successivement le pouvoir (Castelo Branco, Costa e Silva, Médici, Geisel et Figueireido). La constitution démocratique est dépouillée de ses attributs et au droit normatif succède l’arbitraire, la répression, la torture et les assassinats. La presse perd toute liberté, sous la coupe d’une implacable censure. D’un point de vue économique, le nationalisme réformateur de Goulart fait place à un système qui fait largement appel au capitalisme international et à la bourgeoisie entrepreneuriale brésilienne, sous le contrôle d’une bureaucratique administration civile et militaire. Le Brésil connaît alors une phase de croissance économique sans précédent, ce « miracle économique » laisse cependant sur le carreau des classes populaires « oubliées » par le régime militaire.

1985

Nouveau retour de la démocratie

Les premières élections présidentielles libres voient l’élection de Tancredo Neves qui va mourir avant même de pouvoir prendre ses fonctions.

1988

La constitution de 1988 confirme le retour à la démocratie du pays. Le droit de vote est étendu à tous les Brésiliens, alphabétisés ou non. Le droit du travail apporte de substantielles améliorations de conditions de vie et de travail des employés et ouvriers sans pour autant faire reculer la pauvreté.

1992

Le successeur de Sarney, Fernando Collor de Mello confisque 80 % des liquidités circulant au Brésil et est destitué pour corruption.

1994-2003

Fernando Henrique Cardoso est élu deux fois président de la République.  FHC met en place le plan Real. Le pays est surendetté et le plus inégalitaire du monde.

2003-2011

Les années Lula

Dans une ambiance de liesse populaire, Luiz Inacio Lula Da Silva, dit Lula, ancien ouvrier syndicaliste, est élu président de la République. Le peuple semble avoir choisi un candidat extérieur à un système politique qui depuis la création du pays l’a souvent ignoré. Lula sera élu deux fois de suite.

Le gouvernement Lula parvient à maintenir l’inflation sous contrôle et assure une croissance importante du PIB, arrimant définitivement le Brésil dans le groupe des BRICS, dont le leader chinois allait devenir  un important partenaire économique pour le pays. Plus de 10 millions d’emplois sont créés et l’augmentation des revenus avec la hausse du salaire minimum et la création de la bolsa familia, entre autres, permet de sortir des millions de Brésiliens de la grande pauvreté. Le programme « minha casa, minha vida » (ma maison, ma vie) facilite l’accès à la propriété des personnes à faibles revenus.

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2010-2016

Les années Dilma

Le successeur de Lula, Dilma Rousseff, est la première femme présidente du Brésil. Elle continue la politique sociale de Lula. Malheureusement, sa mandature s’initie dans une conjoncture économique très difficile. La crise économique mondiale impacte très durement le Brésil qui entre en récession durablement.

2016

La dégradation des conditions de vie va engendrer l’ire des étudiants et des classes les plus fragiles qui dénoncent les dépenses somptuaires du Brésil pour de grands événements comme la Coupe du monde de football 2014 ou les Jeux olympiques de Rio 2016. De nombreux manifestants sont alors arrêtés. Parallèlement, des affaires de corruption à grande échelle sont étalées au grand jour dans le cadre de l’opération « lava jato ». Lâchée par ses alliés politiques, Dilma est destituée en 2016 après une procédure d’impeachment à charge, totalement arbitraire, mené par son vice-président Michel Temer. Lula, après un pseudo-procès sera condamné à la prison pour avoir touché des pots de vin de l’entreprise pétrolière Petrobras. Il sera déclaré inéligible laissant la voie libre à Bolsonaro.

2018

Election de Jair Bolsonaro

Le successeur de Michel Temer est un ancien capitaine de l’armée brésilienne : Jair Bolsonaro. L’exaspération d’une grande partie des Brésiliens face à une crise qui n’en finissait pas, à une violence endémique et une corruption généralisée occasionne un vote motivé par le « dégagisme ». Jair Bolsonaro, ancien capitaine de l’armée brésilienne, ouvertement nostalgique du régime militaire, est élu au deuxième tour face au « poulain » de Lula, l’universitaire pauliste Fernando Haddad. A la tête d’un gouvernement constitué de huit militaires nationalistes, d’ultra-libéraux comme le Chicago boy Paul Guedes, d’évangélistes ultra-conservateurs, l’auto-proclamé « Trump des tropiques » met en place sur le plan intérieur une politique libérale visant, entre autres, à limiter les dépenses de l’Etat. Proche des lobbys 3 b (les balles, la Bible, les bœufs), il laisse l’Amazonie partir en fumée et s’oppose très peu aux violences commises contre les indigènes et les habitants des favelas. En politique extérieure, son gouvernement s’aligne sur les positions américaines. La catastrophique gestion de la crise du Covid-19 semble avoir fragilisé un gouvernement assez mal perçu de l’extérieur, surtout depuis la défaite de son principal soutien, l’ex-président américain Donald Trump en novembre 2020.

2022-2023

Le retour de Lula

L’extrême fragilisation de la société brésilienne, la mise sous coupe réglée des services publics va surexposer le pays à la pandémie qui va prendre au Brésil une dimension extrême. Plus de 500 000 Brésiliens vont perdre la vie. L’incurie du gouvernement de Bolsonaro a retardé la vaccination contre la Covid-19 et les mesures de distanciation sociale ont longtemps été présentées comme inutiles, inefficaces et économiquement coûteuses.  L'ancien président Lula, après avoir été incarcéré avant la dernière élection, a été élu d'une courte tête, porté par le peuple brésilien et un Nordeste toujours aussi enthousiaste. Pourtant, les défis sont immenses. La lutte contre la pauvreté, contre les discriminations, la protection de l'environnement et le soutien aux peuples indigènes apparaissent comme les chantiers majeurs de cette mandature de Lula. Comme toujours au Brésil, le chemin sera long et difficile, mais les espoirs sont immenses. Attention toutefois, de nombreux sièges de gouverneurs, de sénateurs et de députés fédéraux sont aux mains d'affidés de Bolsonaro. Cela montre que les racines du bolsonarisme sont profondes et que ses capacités de blocage n'ont pas toutes disparu.