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Une biodiversité exceptionnelle

La péninsule du Yucatán présente une grande variété de végétations, avec des forêts tropicales sèches et des savanes dans le centre et le nord-ouest de la péninsule, des forêts tropicales humides et inondables dans le sud, et des zones de mangroves et de marais sur les côtes. 2 300 espèces de plantes vasculaires ont été recensées, dont 5 % sont endémiques et 680 font l’objet d’usage médicinal. La péninsule du Yucatán est l’habitat de 543 espèces d’oiseaux, de 118 de reptiles et 60 de chauves-souris. La région est aussi le refuge de nombreux mammifères en voie d'extinction, comme le jaguar, le singe-araignée, le tapir, ou le tamanoir. Pour protéger la faune et la flore, terrestre et marine, 25 zones protégées (réserves de biosphère, parcs nationaux, aires de protection de la faune et de la flore et sanctuaires) ont été créées représentant plus de 8,5 millions d’hectares. À cela s’ajoutent les réserves naturelles privées gérées par des communautés ou des organismes de protection de la nature.

À vos jumelles et appareils photos !

La plupart des réserves et parcs naturels sont ouverts au public. Accompagné de guides locaux, il est possible d’y observer une grande quantité d’espèces. Voici une liste non-exhaustive des principaux animaux que l’on peut observer au gré de ses pérégrinations dans la péninsule.

Oiseaux. La péninsule du Yucatán compte 543 espèces d’oiseaux, soit plus de la moitié de l’ensemble des espèces recensées dans tout le Mexique. Les birdwatchers ont donc de quoi se faire plaisir avec de nombreuses espèces endémiques, et d'autres migratrices qui débarquent du nord du continent durant l’hiver. Pour les oiseaux marins, direction Isla Contoy, petite île vierge considérée comme le plus important refuge d'oiseaux des Caraïbes mexicaines, avec plus de 150 espèces répertoriées (frégate, cormoran, pélican café, héron, etc.). Du côté du golfe du Mexique, dans les réserves de biosphère de Ría Celestún et de Ría Lagartos, la vedette est le flamant des Caraïbes (Phoenicopterus ruber ruber). Cette espèce de flamant rose est grande et très colorée. Son rose vif est proche du rouge, en raison de son alimentation composée de crevettes et de larves riches en carotène. Ces estuaires sauvages sont aussi l’habitat de centaines d’autres espèces d’oiseaux. Les sites archéologiques sont également de bons lieux pour les birdwatchers, mais surtout à l‘aube ou au crépuscule, quand les touristes ne sont pas là. Cobá en pleine forêt humide est parmi les plus intéressants d’un point de vue ornithologique. On peut y observer par exemple le Toucan à carène (Ramphastos sulfuratus) avec son joli bec en forme de banane, et de nombreux perroquets. La guacamaya (Ara macao) avec son plumage rouge, jaune et bleu, fait partie des plus beaux oiseaux du monde. Un oiseau en grave danger d’extinction à cause du braconnage et de la destruction de son habitat. Il nécessite en effet de vastes forêts humides. La réserve de biosphère de Calakmul est l’un des meilleurs endroits pour l’apercevoir. On pourra y trouver également une espèce d'aigle dont l’envergure peut atteindre 2,20 mètres, le Harpie féroce. Considéré comme le rapace le plus puissant au monde, il se nourrit principalement de singes et de paresseux qu'il attrape dans la canopée… Dans la réserve de Calakmul, il est également possible, toujours avec l’aide de bons guides ornithologues, de voir le superbe quetzal, l’oiseau mythique des Mayas. Quant au Motmot à sourcils bleus (Eumomota superciliosa), Toh en maya, c’est un bel oiseau coloré dont la queue est séparée en deux avec une partie dépourvue de plumes. Lorsque le Motmot est posé, il remue la queue comme un pendule, d’où son surnom d’oiseau pendule. Vivant généralement à proximité des cénotes, il était un indicateur de la présence d´eau pour les Mayas qui lui ont dédié plusieurs légendes. Le Toh est aussi devenu l’emblème du Festival de las Aves Toh (www.festivalavesyucatan.com). Cette rencontre ornithologiste annuelle organisée depuis Mérida propose des concours de dessins et de photos d’oiseaux, des conférences et ateliers, et le traditionnel marathon Xoc Ch’ Ich’ (xoc signifie « compte » et ch'ich', « oiseau »), organisé en novembre, qui a pour but d’identifier le maximum d'espèces d’oiseaux dans un temps déterminé.

Mammifères. Les forêts tropicales de la région sont l’habitat de tatous, coatis, paca (agouti), écureuil arborescent (ardilla arbórea), opossums (zarigüeya), cerf à queue blanche (venado de cola blanca), tapir, fourmiliers (oso hormiguero), singe-araignée (mono araña), singe hurleur (mono aullador), entre autres. Les félins tels que jaguarundí, tigrillo, puma, ocelot et jaguar, ont besoin de grands territoires non fragmentés pour survivre. Le jaguar (balam en maya) est l’animal mythique des Mayas, lié à la nuit et à l’inframonde. Il ne resterait plus que 4 800 individus au Mexique, dont un tiers dans la péninsule. Le plus gros félin du continent vit dans les réserves de biosphère Calakmul, Ría Lagartos, Ría Celestún, Sian Ka’an et quelques autres zones de protection. Quant au lamantin (manatí), il est également très rare. Ce gros mammifère aquatique herbivore, surnommé « vache de mer », vit dans les lagunes et marais côtiers des Caraïbes.

Reptiles et amphibiens. Iguanes, lézards, grenouilles… sont faciles à voir dans la péninsule, notamment dans les réserves de Río Lagarto, Celestún et Sian Ka’an. Gare aux crocodiles (lagartos) que l’on peut croiser dans la mangrove, sur les plages proches de zones marécageuses, ou même dans certains cénotes, où ils deviennent de vraies mascottes ! Les attaques sont rares, mais pas impossibles ! Leur présence est indiquée en général. Autre reptile devant lequel on ne fait pas trop le malin : le serpent. 57 espèces ont été recensées dans la péninsule du Yucatán, mais seulement 5 sont potentiellement dangereuses. Les serpents ont toujours éveillé la fascination, forgeant admiration et respect. Chez les Mayas,  Kukulkán, le fameux « serpent à plumes » est la divinité de la résurrection et de la réincarnation. Il est notamment représenté en bas de l’escalier nord de la pyramide de Kukulkán de Chichén Itzá. Quant aux tortues marines, la péninsule du Yucatán est le lieu de nidification de 4 espèces sur les 7 présentes dans le monde : tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), tortue verte (Chelonia mydas), caouanne (Caretta caretta) et tortue luth (Dermochelys coriacea). On peut les croiser lors d’une plongée au large, ou même nager avec elles dans la baie d'Akumal. Il faut prendre énormément de précautions pour les observer sur les plages quand elles viennent pondre. Pour cela, partez avec une organisation responsable et respectez scrupuleusement ses instructions, pour ne pas mettre en danger le délicat processus de nidification. Les tortues viennent aussi bien sur les plages du golfe du Mexique (Laguna de Terminos, Rías Celestún et Lagartos…) que sur celles des Caraïbes (Holbox, Isla Contoy…). Des programmes de volontariats pour les protéger sont proposés, notamment par la fondation Pronatura (www.pronatura-ppy.org).

Insectes. Ils sont rarement recherchés par les touristes ! Les plus appréciés sont sans doute les papillons (mariposa). Parmi les dizaines de milliers d’espèces de la péninsule, le morpho est l’une des plus faciles à apercevoir, en raison de son envergure (20 cm pour les plus grands) et de sa couleur bleue lumineuse. En réalité, les morphos ne sont pas bleus, c’est le reflet de la lumière sur les minuscules écailles de ses ailes qui donne cette couleur. Quant aux abeilles, l’une d’elles est particulièrement importante au Mexique : la mélipone (melipona). L’ « abeille sacrée des Mayas » est charmante avec ses yeux bleus et son absence de dard ! Le rêve de tout apiculteur : elle ne pique pas, produit beaucoup et donne un miel d’excellente qualité !

Plonger avec les requins et chasser le poisson-lion !

La vie marine autour de la péninsule est variée et colorée. Que ce soit dans la mer des Caraïbes ou dans le golfe du Mexique, on y trouve des poissons aux couleurs spectaculaires, des tortues marines, des dauphins, des mérous, des barracudas, des poulpes, des murènes, des requins...

C’est surtout côté Caraïbes que les plongeurs se feront plaisir. Au large d’Isla Mujeres, d’Isla Contoy et de Holbox, de mi-janvier à fin février, une migration massive de sardines (« sardine run ») attire dauphins, thons et les magnifiques poissons-voiliers, les poissons les plus rapides au monde ! De la famille des marlins, ils mesurent 2 à 3 mètres, et leurs mâchoires se terminent par un long rostre aiguisé. Le poisson-voilier doit son nom à sa nageoire dorsale en forme de voile, qui lui permet d’atteindre la vitesse folle de 110 km/h ! L’autre événement majeur de cette zone se déroule entre mai et septembre, avec la présence des requins-baleines qui viennent se nourrir de plancton et de minuscules œufs de thon. Le requin-baleine est le plus grand poisson au monde, il peut atteindre 20 mètres de long et peser 30 tonnes. Avec sa bouche gigantesque, ce requin (appelé baleine uniquement pour sa taille) se nourrit principalement d’algues, de planctons et de micro-organismes. Le géant placide est totalement inoffensif pour l’homme et les agences proposent de nager en sa compagnie.

Pour des sensations encore plus fortes, il faut descendre à Playa del Carmen. À 10 minutes de bateau de la côte se trouve l’un des rares endroits au monde où l‘on peut côtoyer le redouté requin-bouledogue (auteur d’attaques fréquentes à La Réunion notamment, mais aucun cas recensé ici). La saison pour les voir est de mi-novembre à mi-février, mais décembre et janvier sont les meilleurs mois. Au même endroit, on peut apercevoir quelques raies pastenagues qui jouent à cache-cache dans le sable blanc.

L’île de Cozumel abrite les meilleurs sites de plongée de la région. Au milieu des coraux flamboyants, la vie marine est abondante : poissons-perroquets, poissons-anges, poissons-papillons, poissons-chirurgiens, tortues, mérous, requins nourrisses, barracudas, poulpes, murènes, langoustes, etc. Les raies aigles sont présentes au nord de l’île entre décembre et février.

Lors de vos explorations sous-marines, si vous croisez le poisson-lion (pez león), faites très attention à ses longues épines venimeuses le long de sa nageoire dorsale, la piqûre est très douloureuse. Mais cette espèce invasive originaire de la région indo-pacifique est surtout dangereuse pour les écosystèmes locaux. Sans prédateur dans les Caraïbes, elle prolifère à grande vitesse et provoque un déséquilibre écologique dans les récifs, aux dépens des espèces locales. Dans la péninsule du Yucatán, c’est la seule espèce autorisée à être chassée lors d’une plongée en bouteille. Ça tombe bien, sa chair est délicieuse et de nombreuses recettes sont diffusées pour encourager sa pêche commerciale !