3000 av. J.-C

L’histoire de la République dominicaine est d’abord celle d’une île appelée Quisqueya, « la mère de toutes les terres » en langue taïno. On sait relativement peu de choses sur les habitants originels de l’île, et ce que l'on sait nous vient de quelques récits faits par les moines et les colons.

iStock-477669732.jpg

De 500 à 900

La population indigène qui vivait dans l’île à l’arrivée des Espagnols s'élevait à 2 millions de personnes suivant les données de l'UNESCO, seulement 600 000 suivant différentes autres sources, et était composée de groupes d’aborigènes, les Arawaks, venus des forêts tropicales du Venezuela. Ces Arawaks, devenus Taïnos, seront appelés Indiens par les Espagnols, convaincus d’être arrivés aux Indes.

22 novembre 1493

Première colonie espagnole au Nouveau Monde

La conquête a pour objectif de rapporter de l’or, de l’argent, des pierres précieuses et de nouvelles espèces végétales à l’Espagne, de contrôler politiquement les territoires du Nouveau Monde et de convertir les Indiens au catholicisme. Española, appelée plus tard Hispaniola, apparaît rapidement comme l’endroit idéal pour établir la première colonie espagnole, d’autant plus qu’aux dires des indigènes l’or abonde dans l’île. Les débris de la Santa María naufragée serviront à construire sur la côte nord le premier fort, baptisé fort de la Nativité (La Navidad). En repartant pour l’Espagne, Colomb laissera trente-neuf hommes. Dix mois plus tard, le 22 novembre 1493, il est de retour. Le grand amiral ne trouve plus aucune trace de ses hommes autour du fort dévasté. Des expéditions de représailles sont alors lancées contre les Indiens.

Columbus_Taking_Possession.jpg

2 janvier 1494

Deuxième tentative de colonie

Suite au fiasco, Colomb va chercher à établir une nouvelle colonie dans une baie, à l'est de l'ancien fort de la Nativité, toujours sur la côte nord. Le lieu choisi semble prometteur : une large rivière se jetant dans une vaste baie – un port naturel en somme –, un haut plateau jouissant d'une vue dégagée sur une bonne partie de l'intérieure du territoire… Bien que l'insalubrité de la côte rende la construction difficile, la ville de La Isabela, ainsi nommée en l'honneur de la reine d'Espagne, voit le jour le 2 janvier 1494 (à l'ouest de l'actuel Puerto Plata).

shutterstock_694487593.jpg

1494-1496

Les conquistadors en quête d’or ont découvert les gisements des montagnes et de la plaine du Cibao. De l’or il y en a, et de quoi attiser toutes les convoitises. Sans cesse plus exigeants, les Espagnols font pression sur les indigènes pour découvrir d’autres lieux plus riches en or. Les Indiens refusant de collaborer sont emprisonnés à La Isabela puis exécutés par les colons pour servir d’exemple. Cet épisode sonne le glas des bonnes relations entre conquérants et indigènes.

1496

La Isabela, première colonie permanente du Nouveau Monde, est abandonnée au profit de La Nueva Isabela. Elle est fondée en 1496 au sud de l'île, à l’embouchure du fleuve Ozama, par Bartolomeo Colomb, frère cadet de Christophe Colomb.

1499

Jalousé, critiqué pour son administration, Christophe Colomb perd peu à peu de son crédit auprès des Rois Catholiques. Exacerbées par les rivalités, intrigues et rébellions se succèdent dans la petite colonie. La cour d’Espagne est au cœur de ces intrigues, et les médisances trouvent un écho auprès du roi Ferdinand, qui n’a jamais été très favorable au Génois. Colomb se voit privé de son titre de gouverneur du Nouveau Monde au profit de François de Bobadilla, un gentilhomme pauvre, intéressé, ambitieux et d’un naturel très violent. Il devient gouverneur des nouveaux territoires d'Amérique en 1499 et fait arrêter Colomb. Il entame immédiatement un procès au cours duquel Colomb est accusé de mauvaise administration, de détournements de soldes, de guerres illégitimes… Bobadilla fait renvoyer l’amiral en Espagne avec ses frères. Ils arriveront fers aux pieds, tels des criminels. Devant la pression de l’opinion publique, les Rois Catholiques désavouent Bobadilla et décident d’abandonner toute poursuite contre le grand amiral qui repart pour Hispaniola.

1502

Fondation de Santo Domingo

En 1502, La Nueva Isabela est anéantie par un cyclone. Santo Domingo de Guzmán voit alors le jour sur la rive ouest du même fleuve. La future capitale de la République dominicaine est baptisée en l’honneur du saint espagnol Santo Domingo de Gúzman (1170-1221), fondateur en son temps de l’ordre dominicain. Bobadilla, remplacé par Nicolás de Ovando en 1502, perd la vie en mer la même année. Lors de son voyage retour vers l'Espagne son bateau et dix-huit autres sont pris dans un ouragan et coulent juste après avoir quitté Santo Domingo de Gúzman.

1451-1511

Nicolas de Ovando

Grand commandeur de l’ordre d’Alcantara, il est le nouveau gouverneur que choisissent Ferdinand et Isabelle pour un mandat de deux années suite au désaveu de Bobadilla. Le 13 février 1502, il embarque avec lui 2 500 colons répartis sur trente navires, la plus importante flotte ayant jamais navigué vers les Amériques. Sous sa direction, la nouvelle capitale va se développer rapidement. Il en est l’architecte : l’île devient le centre du pouvoir espagnol, le cœur du nouvel empire où sont prises toutes les décisions concernant l’exploration du Nouveau Monde. Encouragé par la Couronne d'Espagne, il ordonne la première importation dans le Nouveau Monde d'esclaves africains pour les mettre au travail dans les champs de canne à sucre. Également, la force de travail des indigènes est utilisée pour la production de nourriture et pour l'extraction minière, d'or principalement. Sous son gouvernement, la reine Isabelle autorise par un décret, le 20 décembre 1503, la répartition des Indiens entre les colons espagnols : c'est le début de l'Encomienda, système colonial d'esclavage et d'évangélisation espagnol dans le Nouveau Monde. Nicolás de Ovando applique ce décret de manière cruelle et décime une bonne partie de la population des Taïnos – dont la célèbre cacique Anacaona –, peu encline à se soumettre.

shutterstock_257396692.jpg

1503-1504

Pendant ce temps, Christophe Colomb poursuit ses expéditions, éloigné de l’administration de la colonie par les Rois Catholiques. En septembre 1504, Colomb repart pour l’Espagne, il ne reviendra plus dans le Nouveau Monde qu’il a découvert. A son arrivée au port de San Lucar, il apprend la disparition d’Isabelle, décédée le 9 novembre. Il a perdu avec elle sa seule alliée. Malgré ses efforts, il ne retrouvera pas sa charge de vice-roi et mourra en disgrâce.

1508

Le pays est baptisé île de Santo Domingo (Saint-Domingue) par décision du roi Ferdinand. Son nom de Quisqueya, ou « mère de toutes les terres » en taïno, est abandonné.

shutterstock_1644350938.jpg

1509

En 1509, Diego Colomb, le fils de l’amiral, succède à Nicolás de Ovando. Le nouveau gouverneur général perd vite le titre de vice-roi des Indes et Ferdinand, le souverain espagnol désormais seul au pouvoir, va limiter ses pouvoirs.

1511

Le sermon de 1511

Ce célèbre sermon fut prononcé par Antonio de Montesinos, un prêtre dominicain de l'île d'Hispaniola qui a précédé Bartolomé de Las Casas dans la défense des droits des Indiens d'Amérique dans l'empire espagnol. Montesinos y dénonce les injustices dont il a été témoin avec ce discours : « la voix qui crie dans le désert de cette île, c'est moi, et je vous dis que vous êtes tous en état de péché mortel à cause de votre cruauté envers une race innocente. Ces gens ne sont-ils pas hommes ? N'ont-ils pas une âme ? ».

27 décembre 1512

Touché par le rapport de Montesinos, le roi décide de réunir une assemblée de théologiens et de juristes dont le travail est à l’origine des lois de Burgos (27 décembre 1512) qui réduisent le travail forcé des indigènes à neuf mois par an et contraignent les encomenderos à évangéliser les Indiens.

1474-1566

Bartolomé de Las Casas

Ce prête dominicain missionnaire, à la fois écrivain et historien, fit partie du convoi de peuplement de Nicolás de Ovando de 1502. Fervent défenseur des droits des Amérindiens, ses efforts combinés à ceux d'Antonio de Montesinos mènent à l'adoption des lois de Burgos (1512), en faveur de la protection des population indigènes. Ces lois toutefois arrivent trop tard et ne peuvent enrayer le phénomène de disparition des Indiens. Il restera connu comme l'historien de la découverte des Amériques.

shutterstock_87202129.jpg

1516

En 1516 le premier moulin de canne à sucre du Nouveau Monde est édifié sur Hispaniola. Dès lors, la nécessité d’une main-d’œuvre abondante va se faire plus pressante. Le génocide de la population indigène oblige les Espagnols à rechercher une autre source de main-d’œuvre, on se tourne vers les Indiens Caraïbes, mais sans succès. Commence alors l’importation massive, qui durera deux décennies, d’esclaves africains, principalement originaires d’Afrique de l’Ouest.

1522

Premières révoltes d’esclaves

Les premières révoltes d'esclaves du Nouveau Monde éclatent. En 1522, des esclaves wolofs travaillant dans une plantation d'Hispaniola se soulèvent et parviennent à s'échapper dans les montagnes. C'est le début des communautés marronnes en Amérique, également appelées groupes cimarrons, qui vont peu à peu gagner de l'importance et représenter un danger pour les colons circulant hors de leurs plantations.

1540

Les années 1540 marquent le début de la piraterie dans la mer des Caraïbes : anglais, hollandais et français sillonnent les mers et attaquent, entre autres, les navires de la Couronne espagnole.

1561

La concurrence d’autres colonies se fait rude

Les nouveaux territoires américains, comme le Brésil, sont riches et deviennent vite de gros producteurs de sucre. L’exode des colons s’accentue. Hispaniola n’est bientôt plus qu’une escale sur la route de territoires plus prospères. En 1561, La Havane devient le port d'attache officiel des flottes mercantiles espagnoles, signant la fin de l'industrie sucrière d'Hispaniola.

1564

Les villes de l'intérieur de l'île sont ravagées par un puissant séisme en 1564 : Santiago de los Caballeros et Concepción de La Vega sont détruites.

Janvier-février 1586

Du 11 janvier au 10 février 1586, l’Anglais Francis Drake organise la mise à sac de la capitale, pour la libération de laquelle il exige une énorme rançon, que l'Espagne paiera.

1655

Occupation française

Malgré l’absence d’or, l’île subsiste grâce au commerce de bois, de sucre, de tabac, de coton et de gingembre. Mais le souverain espagnol réglemente fermement le commerce avec les autres puissances européennes, ruinant petit à petit l’économie déjà vacillante depuis un siècle de l’île. C’est le moment choisi par la France pour essayer de grignoter l’hégémonie espagnole. Les Français débarquent sur l’île de la Tortue, à quelques encâblures de la côte nord, et sur toute la partie ouest de Saint-Domingue, à partir de 1655. Malgré cette occupation illégale, les Français placent Bertrand d'Ogeron de La Bouëre au poste de gouverneur.

1697

En 1697, l’Espagne reconnaît l’occupation française. Le traité de Ryswick officialise son contrôle de la partie occidentale de l’île, qui devient la colonie française de Saint-Domingue. La partie orientale de l’île reste possession espagnole sous le nom de Audienca Española de Santo Domingo.

Map_of_Hispaniola.jpg

3 juin 1777

Le 3 juin 1777, le traité d’Aranjuez fixera les frontières entre les deux colonies.

1791

Début de la révolution haïtienne

L’histoire de l’île va être désormais liée à celle de la Révolution française, et 1791 marque le début de l’insurrection des esclaves dirigée par Toussaint Louverture. La révolte éclate le 23 août 1791.

1795

Toussaint Louverture, un ancien esclave devenu le chef du mouvement insurrectionnel, choisit son camp. Allié aux Français, il chasse Anglais et Espagnols au terme d’une lutte sanglante. Il devient gouverneur de la partie occidentale en 1795 après l’avoir pacifiée. Cette même année s’ouvre l’ère de la France : le traité de Bâle rattache la partie espagnole de l’île à la France, qui possède alors la plus riche colonie européenne du Nouveau Monde avec 500 000 esclaves pour 30 000 colons.

1801

En 1801, Toussaint Louverture fait adopter une nouvelle constitution, contre l’avis de Napoléon. La France envoie des troupes pour reprendre le contrôle, mais l’expédition tourne à la déroute et les pertes en hommes sont énormes.

1802

 L'année suivante, en 1802, Toussaint Louverture, dont le mode de gouvernement est jugé trop autonomiste, est fait prisonnier et amené à Paris où il mourra un an plus tard. La partie orientale de l’île redevient espagnole.

1er janvier 1804

La république d’Haïti est proclamée le 1er janvier 1804. Haïti est le premier pays à se libérer du colonialisme. Un ancien esclave, Jean-Jacques Dessalines, en devint l’empereur.

1809

Victoire espagnole sur Haïti et España Boba

En 1805, les armées haïtiennes envahissent la partie orientale de l’île redevenue espagnole. Mais la bataille de Palo Hincado, en 1809, marque la victoire des armées espagnoles, aidées de la marine britannique, sur les Haïtiens. Suit une brève période de semi-indépendance, connue sous le nom de La España Boba, au cours de laquelle la métropole abandonne progressivement sa colonie.

4 novembre 1821

Cette période prend fin avec la déclaration d’indépendance de José Nuñez Cacéres, le 4 novembre 1821, et la naissance de l’Etat Indépendant d’Haïti Espagnol le 10 décembre.

Janvier 1822

Cette indépendance est toutefois éphémère, car, en janvier 1822, la jeune République est de nouveau annexée par les troupes haïtiennes du président Jean-Pierre Boyer, qui déclare l’île une et indivisible. Elle restera sous domination haïtienne pendant vingt-deux ans, jusqu’en 1844.

27 février 1844

Indépendance de la République dominicaine

L'île est définitivement séparée en deux parties. L’indépendance est déclarée à la Porte du Condé, et la partie ouest prend le nom de République dominicaine le 27 février 1844. Les trois pères de la patrie, Juan Pablo Duarte, Francisco del Rosario Sanchez et Ramón Matias Mella, ont réussi à libérer le pays de la domination haïtienne grâce à l’efficacité de leur société secrète, la Trinitaria.

shutterstock_1865359453.jpg

9 juin 1844

Duarte, aidé de plusieurs militaires de haut grade, sera élu président de la République le 9 juin 1844, mais les rivalités politiques apparaissent très vite. Le général Santana, appuyé par l’armée, marche sur la capitale et s’empare du pouvoir. Le 22 août 1844, Duarte est destitué et s’exile au Venezuela.

1861

La lutte pour le pouvoir opposera pendant les vingt-cinq années suivantes les généraux Pedro Santana et Buenaventura Báez. En mars 1861, face aux volontés expansionnistes d’Haïti et sur la demande du président dominicain Pedro Santana, le pays redevient une colonie espagnole pour quatre années. Une nouvelle rébellion éclate contre cette domination.

16 août 1863

Guerre de la Restauration

Dans les montagnes de Capotillo, la restauration de la République est proclamée le 16 août 1863. La guerre de la Restauration a commencé, menée par le général Gregorio Luperón. Elle durera un peu plus d'un an et demi et se terminera par la déroute des armées espagnoles en 1865.

Février 1865

Deuxième République

La Deuxième République est née. Mais la nouvelle indépendance est encore fragile. A tel point qu’en 1869 le président Báez propose l’annexion de son pays à son grand et puissant voisin, les Etats-Unis d’Amérique. Le Sénat américain refuse l’offre.

1884-1899

La dictature du président Ulises Heureaux ensanglante le pays de 1884 jusqu’à son assassinat à Moca en 1899.

1905

Banqueroute nationale. Les Etats-Unis prennent le contrôle des finances nationales en 1907.

1916-1924

En 1916, le débarquement des marines américains préfigure la mainmise des Etats-Unis sur le pays. L’économie est totalement réorientée selon les besoins spécifiques des Etats-Unis. De puissantes compagnies américaines s’implantent, annexant les productions agricoles et minières.

1924

La IIIe République naît avec l’élection d'Horacio Vásquez en 1924. Il gouvernera jusqu’en 1930, date à laquelle il est chassé du pouvoir par un coup d’Etat.

11 avril 1930

Trujillo au pouvoir

« Son Excellence le généralissime docteur Rafael Leonidas Trujillo Molina, Honorable Président de la République, Bienfaiteur de la Patrie et Reconstructeur de l'Indépendance Financière », c’est tout simplement la formule officielle qui désigne le nouveau dictateur arrivé au pouvoir grâce au coup d’Etat militaire du 11 avril 1930. Général et chef de l’armée dominicaine, Trujillo évince le premier président de la République, librement élu en 1924, Horacio Vásquez. Mégalomane absolu, il établit l’une des dictatures les plus tyranniques et les plus répressives de l’Amérique latine, qui durera une trentaine d'années.

1937

Pour lutter contre l’émigration haïtienne, l’assassinat de près de 20 000 Haïtiens est perpétré en 1937.

1952

Hector Trujillo, frère du dictateur, est élu à la présidence de la République. Mais cette élection n'est qu'une façade et Hector n'est qu'un prête-nom, Rafael Leonidas Trujillo Molina continuant de tirer les ficelles en coulisses.

Août 1960

En août 1960, Joaquín Balaguer, ancien secrétaire d’Etat, remplace Hector Trujillo, le frère du dictateur, à la présidence de la République.

30 mai 1961

Un complot ourdi par de nombreux anciens collaborateurs, militaires et politiques mettra fin au règne du tyran Trujillo qui manipule dans l’ombre ses présidents fantoches : le généralissime Rafael Trujillo meurt assassiné, criblé de balles dans sa voiture sur la route de San Cristóbal, dans des circonstances jamais totalement élucidées la nuit du 30 mai 1961.

Décembre 1962

La révolution cubaine bat alors son plein et l’influence de cette proche voisine se fait sentir dans la vie politique et sociale dominicaine. Après l’intermède Balaguer, Juan Bosch Gavino, le leader du Parti révolutionnaire dominicain, d’obédience socialiste, arrive au pouvoir en 1962, au terme d’un exil de vingt-cinq années. L'année suivante, il est renversé par l’armée et l’extrême-droite.

24 avril 1965

 Le 24 avril 1965, alors qu’un soulèvement de masse appuyée par des groupes de gauche désorganise les milieux gouvernementaux, une armée populaire bat l’armée de Wessin y Wessin, qui demande l’aide des Etats-Unis. Ceux-ci décident d’intervenir, échaudés par l’exemple cubain et la menace communiste qui se profile.

Avril-septembre 1965

La dernière intervention américaine a lieu fin mai 1965. 40 000 soldats occupent l’île sous prétexte de protéger leurs ressortissants.

1966-1978

En 1966, les élections ramènent au pouvoir Joaquín Balaguer. Il y restera jusqu’en 1978, prônant une politique pro-américaine, anticommuniste, autoritaire et répressive, ayant pour but de revitaliser l’économie.

1906-2002

Joaquín Balaguer

Né à Navarrete, avocat, poète, politicien, ancien ministre de Trujillo, il a terminé son huitième mandat consécutif en 1996. Fondateur du PRSC (Parti réformiste social-chrétien), il obtint son doctorat de droit à la Sorbonne au début des années 1930. Ecrivain prolifique, il fut professeur à l’Ecole normale, avocat, ambassadeur, ministre. Il était président de la République quand survint l’assassinat de Trujillo, est revenu au pouvoir en 1966 et s’y est maintenu pendant plus de dix ans. Il est à nouveau élu président en 1986 et en 1990. Malgré son grand âge, il fut réélu pour deux ans à la présidentielle de mai 1994. Il meurt le 14 juillet 2002 à 95 ans.

1978

Election de l’opposant Antonio Guzman, du Parti Révolutionnaire Dominicain (PRD) à la présidence de la République.

Juin 1979

Deux cyclones dévastent l’île.

1982

Salvador José Blanco, du PRD, succède à Antonio Guzman.

1992

Inauguration du Faro a Colón (Phare à Colomb), à Santo Domingo, pour commémorer le 500e anniversaire de la découverte de l’Amérique par Colomb.

shutterstock_1158864739.jpg

1994

Agé de 89 ans et pratiquement aveugle, Balaguer, après avoir annoncé le 25 février 1993 qu’il ne briguerait pas un septième mandat, revient sur ses déclarations et est réélu président en 1994 au nom du PRSC. Toutefois, les résultats électoraux sont largement contestés par les partis d’opposition, et le président Balaguer est discrédité aux yeux de l’opinion internationale. En effet, le candidat Peña Gómez était largement en tête des premières estimations quand une panne d’électricité nationale modifia les résultats du dépouillement électoral. Pour apaiser la grogne internationale et la violence mal contenue dans le pays, un accord fut trouvé, laissant la présidence à Balaguer pendant deux années et fixant des élections exceptionnelles en 1996.

1996

Victoire de Leonel Fernández Reyna, du Parti de la libération (PLD), aux élections présidentielles, contre Peña Gómez.

Mai 2004

Retour de Leonel Fernández en 2004, qui sera encore une fois réélu en 2008 avec 53,83 % des voix, contre le candidat du Parti révolutionnaire dominicain Miguel Vargas Maldonado.

Janvier 2010

Adoption de la nouvelle Constitution retirant la limitation du nombre de mandat pour le président de la République, alignant les dates des élections législatives sur celles des présidentielles et prohibant totalement l'IVG.

12 janvier 2010

Bien que le séisme qui a ravagé Haïti n'ait pas directement affecté la République dominicaine, il a rapproché les deux nations jusqu'alors à couteaux tirés d'un point de vue diplomatique.

20 mai 2012

Election de Danilo Medina à la présidence de la République, dès le premier tour, avec 51,2 % des votes devant Hipólito Mejía (président de 2000 à 2004). Lors de son mandat plusieurs grands chantiers sont effectués, notamment en termes d'infrastructures routières.

2013

Au niveau de la politique extérieure, la loi limitant l'immigration haïtienne votée en 2013 a suscité de vives critiques de la part de la communauté internationale. Le changement de la loi régulant l'obtention de la nationalité dominicaine a dépossédé des milliers d'Haïtiens de leurs papiers, et fait de nombreux apatrides.

15 mai 2016

Réélection de Danilo Medina à la présidence de la République dès le premier tour avec 61,8 % des votes devant Luis Abinader (35 %).

16 août 2020

L'homme d'affaire d'origine libanaise Luis Abinader, membre du parti de gauche modérée PRD, est élu président de la République dominicaine. Il a effectué sa première visite diplomatique le 2 janvier 2021 à Porto Rico, lors de la prestation de serment du nouveau gouverneur Pedro Pierluisi.

Février 2022

Le président lance la construction d'un mur de 160 km à la frontière entre la République dominicaine et Haïti afin de contrôler l'immigration illégale - une mesure renforçant la politique anti-haïtienne du pays. Sur les 10,5 millions de personnes habitant la République dominicaine, 500 000 sont des immigrés Haïtiens, dans leur immense majorité, arrivés clandestinement pour fuir les conditions de vie difficile de leur pays d'origine. Ce mur pose aujourd'hui de nombreux problèmes humanitaires, écologiques et sanitaires, et fait l'objet de nombreuses critiques à l'internationale.

6 juin 2022

Le ministre de l'Environnement dominicain Orlando Jorge Mera est tué par balle dans son bureau. L'homme responsable de cet assassinat était un homme d'affaire proche du ministre qui était opposé à la politique de ce dernier.

Septembre 2023

Le 14 septembre 2023, le président dominicain Luis Abinader annonce la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes avec Haïti – soit une fermeture complète. Cette mesure drastique a été prise suite à un conflit concernant la construction d'un canal d'irrigation s'approvisionnant dans une rivière binationale, la rivière Massacre. Un mois plus tard, le 11 octobre, une réouverture partielle est annoncée afin de permettre l'établissement de corridors commerciaux provisoires. Cependant, la situation reste très tendue. A suivre.